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3,23

sur 120 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La narratrice est écrivaine et professeure de littérature dans une fac new-yorkaise. Son mentor et ami de toujours vient de mourir inopinément, en lui léguant Apollon, un immense dogue allemand. Au choc du décès s'ajoute le devoir de s'occuper désormais de ce chien énorme, dans un appartement minuscule où, en principe, les animaux ne sont pas autorisés. En plus de son propre chagrin, la narratrice doit donc faire face aux menaces d'expulsion de son propriétaire, et à la souffrance d'Apollon, déboussolé par la disparition soudaine de son maître, qu'il ne comprend pas. Pendant que ses amis s'inquiètent de son obsession pour son nouveau compagnon, la narratrice parvient à établir un contact, une connivence, avec Apollon et à le sortir de son abattement.
Ecrit à la deuxième personne, cette élégie pour un ami décédé explore les thèmes du deuil et de son dépassement, du suicide et des raisons qui y poussent, et de la création littéraire. Mais le sujet principal de ce roman, c'est évidemment l'amitié, celle qui existe entre les humains, et celle entre les humains et leurs animaux domestiques. Au point qu'au final, on se demande qui est, en réalité, "l'ami" du titre...
Terriblement mélancolique, ce texte est écrit avec élégance, justesse, intelligence, et beaucoup de coeur. Serait-ce là les composantes d'une amitié entre un humain et un livre ?
En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.
#Lami #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Voilà un roman choisi un peu par hasard sur les rayonnages de ma médiathèque et un auteur jamais lu. Je ne regrette pas mon choix. le hasard, parfois…
La narratrice enseigne la littérature dans une université de New-York, elle est écrivaine. Son meilleur ami, écrivain mais aussi son ancien professeur de littérature, meurt brutalement. Très déprimée par cette disparition soudaine, elle va continuer à s'adresser à lui, lui racontant son quotidien et revenant sur leurs souvenirs communs. La troisième épouse de l'écrivain, embarrassée par le chien du défunt, le lui confie. Et voilà notre professeure chargée d'un danois immense et vieillissant. Les difficultés commencent car le bail de son appartement lui interdit d'avoir un chien. Apollon, tel est son nom, est, de plus, dépressif depuis la mort de son maitre. Il est perturbé par les changements dans sa vie et de plus en plus indifférent. Les deux personnages, chien et narratrice, vont s'épauler l'un l'autre pour surmonter leur deuil et leur tristesse.
Ce roman est aussi un prétexte à nous raconter des histoires d'animaux domestiques et des rapports avec leur maitre comme celle, étonnante, de la chienne Tulip et de J.R. Ackerley, écrivain britannique.
Il y a parfois des anecdotes assez drôles qui m'ont rappelé l'humour de John Fante dans « Mon chien stupide ». Cela reste tout de même un roman sur l'attachement et le deuil.
La narratrice nous parle aussi de ses rapports avec ses étudiants, il est question d'écriture et de littérature. Les anecdotes concernant les étudiants sont parfois drôles, un brin mordantes, mais, dès qu'on aborde les sujets littéraires et le monde des écrivains new-yorkais, cela peut devenir très érudit et ce n'est pas ce que j'ai préféré dans le roman.
J'ai beaucoup aimé le personnage de la narratrice, ses rapports avec Apollon, et cette douce mélancolie qui plane sur le roman. L'autrice a beaucoup de tendresse pour ses personnages.
L'histoire est plus profonde que ne le laisse envisager le thème et l'écriture est subtile et sobre.



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Oh,mon ami,mon ami !

L'ami,c'est celui qui nous porte,nous transporte,nous révèle à nous même. Dans ce roman aux multiples tiroirs,c'est la relation à l'autre,en l'occurrence un animal démesuré,qui est explorée.Leur façon d'être,de nous accompagner dans cette existence terrestre.Mais pas que.
En décrivant le quotidien avec ce grand chien,en citant des auteurs,en parlant de son métier d'écrivain et de professeur de littérature, Sigrid Nunez,esprit brillant, accroche des petits wagons au train de l'amour inconditionnel.
J'ai trouvé cet ouvrage fort intelligent par sa narration.On est dans la tête de l'autrice,on saute du coq à l'âne au gré de ses pensées, de ses souvenirs, de ses émotions. le temps passe vite, comme dans la vie...et la fin,inéluctable, est déchirante.
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"L'ami" de Sigrid Nunez m'est apparu comme un fascinant kaléidoscope. Il se lit parfois comme une biographie, parfois comme un essai sur l'écriture, parfois comme une lettre à un ami et parfois, dans le but de donner un sens à la fois au suicide de son ami et au chien qui est venu le remplacer, une enquête philosophique. Je l'ai aimé ! Sigrid Nunez est intelligente, drôle et donne à réfléchir lorsqu'elle explore la vie, la mort, l'écriture, le pouvoir des animaux domestiques sur les humains, les relations et l'amitié, le deuil. Et ce n'est pas du tout larmoyant. Il y a des passages absolument magnifiques, des observations inspirées, des connexions inattendues. On passe d'un sujet à l'autre, sans se lasser et sans se perdre. La prose est élégante et dépouillée. Ses références fréquentes sur le travail d'autres écrivains contextualisent et offrent de nouvelles perspectives de réflexion. Les pensées littéraires et philosophiques, introspectives et mélancoliques s'écoulent librement, tournent et se tordent comme les souvenirs. J'ai été séduit, mais je comprends qu'il ne plaise pas à tout le monde pour plusieurs raisons. le thème de l'écriture qui y est prépondérant attirera certains d'entre nous, mais en éloignera d'autres. Il n'y a pas vraiment d'intrigue solide (sauf celle pour la narratrice de trouver un moyen de garder le chien de son ami), il n'y a aucun nom, sauf un, celui d'Apollo, le chien, les digressions sont nombreuses et excepté une série de rebondissements dans les deux derniers chapitres qui ajoute une touche dramatique à l'histoire, l'attrait du livre n'est ni dans le suspense, ni l'aventure ou la romance. Sigrid Nunez écrit avec tant de justesse et délicatesse que je n'ai jamais été lassé de la lire. C'était mon premier livre d'elle et ce ne sera pas le dernier.
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L' AMI de SIGRID NUNEZ
Elle est contactée par l'épouse numéro 3, elle c'est l'amie de toujours de celui qu'on vient d'incinérer. La soixantaine, belle, ça avait été une surprise de le voir avec une femme de son âge, après épouse numéro 2, si jeune telle qu'il les aimait. Il avait été lassé de leurs querelles, pourtant, à la cérémonie elle lira un très beau In Memoriam. En fait le contact par numéro 3 est bien sûr intéressé, elle lui demande si elle peut prendre Apollo, un danois harlequin qui fait 80cm au garrot! Inexplicablement elle va accepter bien que son bail stipule clairement l'interdiction des chiens dans tout l'immeuble et qu'elle ne les aime point. Elle va explorer la littérature et trouver sa justification »Ce qui m'empêche d'être totalement misanthrope c'est de voir combien les chiens aiment les hommes »
On suit avec un certain plaisir les aventures de l'amie du disparu, la gestion du chien, la recherche de sa musique préférée, la lecture de Rilke, les promenades ainsi que les détails de la vie du disparu.
Une belle écriture, un style épuré, facile à suivre. Seul reproche, le nombre de citations et de références littéraires qui truffent littéralement le roman, un peu c'est souvent nécessaire, beaucoup ça relève de la manie. Intéressant néanmoins. National Book Award 2018.
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Je soupçonne les responsables des achats de la médiathèque de Saint-Affrique de lire Télérama et d'écouter le Masque et la Plume. Parfois une critique m'interpelle fortement venant de l'un de ces deux médias. le désir puissant d'avoir le livre entre les mains envoûte mon esprit. Et que vois-je sur la table des nouveautés dès mon entrée dans la MISA ? L'ouvrage en question ! le phénomène revêt pour moi une aura enchanteresse, voire extra-sensorielle. C'est ce qui est arrivé pour "L'ami".

J'ai parcouru les premiers chapitres en me disant que la critique de Télérama était plus chatoyante que le livre dans son existence réelle. Je trouvais que c'était un bouillon de culture agréable à lire, très soigné dans la construction, avec une certaine propension à tâtonner dans le glauque - suicide, souffrance, mort, sexe - mais sans transcendance, restant à ras de terre. Les citations d'écrivains se répondaient les unes aux autres sans qu'ils en sortent des étincelles. Les sonorités mentales, urbaines, intellectualisantes de l'écriture ne permettaient pas la rencontre.

"Au début, j'ai cru qu'il était de mon devoir d'épouse d'essayer de comprendre. Mais j'ai fini par arriver à la conclusion que c'était faux. Il avait choisi le silence. Sa mort était un mystère. J'ai finalement décidé de lui accorder son silence. Son mystère." (197)

Arrivée à la huitième porte, j'ai soudain été illuminée de l'intérieur par le texte. Fallait-il lire tout le reste pour atteindre à cette grâce ? Fallait-il traverser la plaine morne et triste des deux premiers tiers du récit pour que la faille créée laisse passer la lumière ? Je ne pense pas que cela corresponde précisément aux intentions de l'auteur mais le fait est que j'ai trouvé la fin d'une telle beauté que pour vérifier, j'ai parcouru une nouvelle fois tout le livre. Mais non, il n'avait pas changé. Accepter l'inconnaissable... accueillir notre incapacité à comprendre comme une ouverture à la richesse de l'autre et à son altérité magnifique.

"Même ces aspirants écrivains qu'étaient tes étudiants semblaient incapables de juger un livre à l'aune de sa coïncidence avec les intentions de l'auteur, ils jugeaient uniquement sur leur appréciation personnelle, leur taux de satisfaction." (153)

Même si je ne pense pas avoir saisi dans toutes leurs implications les réflexions de l'auteur à propos des lecteurs-consommateurs et des aspirants écrivains d'aujourd'hui, son regard désabusé sur les critiques spontanés que permettent les réseaux sociaux me titille et me travaille. Quelle est la limite à ne pas franchir entre vulgaire attente narcissique de satisfaction et expression d'une sensibilité qui en rencontre une autre ? Les intentions de l'auteur, fussent-elles parfaitement et habilement mises en forme littéraire, justifient-elles tout ouvrage dans l'absolu de leur existence sans interaction ?

...Et la définition de l'amour de Rainer Maria Rilke, si congrue, en dédicace à certains habitants de mon coeur...

"Que sommes-nous, Apollon et moi, si ce n'est deux solitudes se protégeant, se complétant, se limitant et s'inclinant l'une devant l'autre ? " (188)


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Après tant d'oeuvres littéraires publiées dans l'histoire de l'humanité; Sigrid Nunez parvient à innover en écrivant "L'ami"; un roman qui se rapproche d'un journal intime tant les paragraphes sont décousus les uns et des autres.
Pour autant, l'auteure parvient à nous emmener dans sa vie de professeure de littérature et à nous attacher à Apollon, ce grand chien endeuillé.

La création artistique de l'écrivain, nos relations à l'animal et nos amitiés sont autant de sujets abordés dans ce roman plein de charmes. Il y a énormément de choses à dire à propos de ce livre et j'ai tendance à croire qu'une seule lecture ne suffit pas.


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Son meilleur ami vient de se suicider à l'âge de 60 ans. Prof à l'université, il avait trois mariages derrière lui et pas mal de petites amies intermédiaires. Un peu jalouse de ses conquêtes, elle avait tout de même été amie avec l'Épouse Numéro Un, avant de devenir l'ennemie de l'Épouse Numéro Deux. Mais c'est l'Épouse Numéro Trois qui lui fait une étrange demande : accueillir chez elle le chien de son ami récemment suicidé, un grand, très grand danois nommé Apollon. Elle préfère les chats, son appartement est trop petit et les animaux y sont interdits, mais pourtant elle accepte. Commence alors une étrange cohabitation entre deux endeuillés menacés d'expulsion…

Elle s'adresse à lui, l'ami suicidé. Elle écrit le récit de sa cohabitation avec Apollon, s'autorisant toutes les digressions, passant sans cesse du coq à l'âne. Elle lui parle de leur amitié amoureuse, des cours de creative writing qu'elle donne à l'université, des relations entre enseignants et étudiantes, de la souffrance morale d'Apollon, de son vieillissement… et beaucoup de lecture et d'écriture, convoquant bon nombre d'écrivains pour penser avec eux son deuil et sa nouvelle relation avec Apollon. le texte produit, bien qu'écrit à la deuxième personne, ressemble un peu à un journal intime, sorte de journal de deuil d'une intellectuelle. C'est un monologue fragmenté, parfois drôle et souvent émouvant. J'ai aimé ça, mais je me dois de vous mettre en garde. Si vous cherchez un roman avec une intrigue et une construction classiques, mieux vaut passer votre chemin. Pour ma part j'ai lu ce curieux roman d'une traite, en quelques heures, incapable de prédire la trace qu'il laisserait en moi.
Lien : https://mesespaces.blog/2019..
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L'ami de Sigrid Nunez

Ce fut mon dernier livre lu en 2021. Pas le meilleur mais loin d'être le pire.

L'histoire est simple. Une femme, professeur et écrivaine, vient de perdre un ami, son ancien professeur, un amant, un mentor. Il s'est suicidé.

La troisième femme de cet ami demande à la narratrice de prendre le chien de l'ami mort. S'en suit toute une partie où la narratrice parle du chien comme d'un chien en souffrance mais il est clair que cette femme a perdu plus que le chien et est dépressive. Cette femme qui présente son ami comme un simple ami semble avoir éprouvé plus que l'amitié pour cet ami.

Le livre évoque le monde littéraire et ses écueils. C'est une partie qui peut décourager les apprentis écrivains. A part ceux pour qui point de salut hors l'écriture.

C'est bien fait, c'est parfois drôle car le chien n'est pas un caniche mais un énorme chien nommé Apollon.

L'autrice connait son métier. Elle a fait un bel ouvrage. Ca se lit aisément, c'est érudit mais pas trop pour qui connaît la littérature anglo saxone. Mais ça laisse un goût d'inachevé et presque de déception, j'imagine le même sujet traité par des auteurs avec plus d'humour.

Un détail qui m'a amusé. Soit c'est une erreur de traduction ou de l'editeur soit l'autrice ne connaît pas bien les chiens mais un chien qui mesure 1 m sur les pattes arrière, c'est loin d'être un grand chien. Et puis la taille qui peut atteindre 80kg... la phrase est maladroite mais j'avoue pinailler.
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« L'ami » est un roman qui a plusieurs thèmes: la perte d'un ami, l'amitié, l'écriture, la relation des humains avec les chiens, l'amour. J'ai beaucoup aimé la relation qui s'établit progressivement entre la narratrice et ce grand chien Apollon, ce chien qui la relie à son ami décédé, à cet ami qui a décidé de partir… Avec l'arrivée de ce chien dans sa vie, la narratrice, écrivain et professeur, va se souvenir de son ami, de ce qu'ils ont vécu, de la vie de cet ami, de leur relation. Elle se souvient comme une quête, comme pour essayer de comprendre son geste. Un fort lien va se créer entre les deux, tout comme Apollon avait un lien avec son ancien maître. Dans « l'»ami », l'auteure parle des liens puissants qui peuvent unir un homme avec son animal, un homme avec un chien en particulier, une amitié sincère et fidèle, une amitié sans faux semblant. La narratrice va découvrir tout cela car elle va devoir prendre soin d'Apollo, elle va devoir le consoler de la perte de son maître, elle va devoir trouver une solution pour le garder dans son immeuble. Apollon devient très important pour elle et cela la surprend beaucoup!!

À travers Apollon, l'auteure veut mettre en avant l'amitié, celle qui lie profondément deux personnes, celle qui lie un humain et un animal. J'ai aimé participer à la naissance de cette amitié avec Apollon, j'y ai retrouvé beaucoup de similitude avec moi et Phoebe. Dans « L'ami », Sigrid Nunez évoque également tout ce qui entoure l'écrivain, son écriture, ses relations avec l'éditeur, avec les autres écrivains; et également la vie dans les universités entre étudiants et professeurs. Elle nous dévoile une autre facette et j'avoue qu'à certains moments du récit, l'auteure m'a un peu perdue, j'y ai trouvé des longueurs et même des paragraphes dont je n'ai pas compris pourquoi ils se trouvaient à certains moments du récit. Cependant, je retiens, tout de même, que du bien surtout avec Apollon. Et je dis bravo à l'auteure pour le retournement de situation qui m'a absolument surprise dans le bon sens du terme! Ce roman est un joli roman sur l'amitié, sur la perte d'un ami cher, sur la création littéraire, sur le pouvoir des animaux sur l'homme en général. Et une mention spéciale pour la traduction!!
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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