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3,23

sur 120 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un livre qui traînait dans ma PAL depuis 2 ans et que j'avais acheté suite à l'avis enthousiaste de la bloggeuse @cathulu.

Je ne sais pas pour vous, mais il y a certaines personnes dont je suis les conseils littéraires les yeux fermés et @cathulu en fait partie, alors lorsqu'elle juge qu'un livre a sa place sur l'étagère des indispensables... je cours l'acheter !

Et moi ? Qu'est-ce que j'ai pensé de ce livre ?

Je l'ai adoré (c'est même un coup de coeur et j'ai eu raison de faire confiance à @cathulu) mais c'est un livre qui peut dérouter, voir rebuter, les personnes qui aiment lire des histoires plutôt traditionnelles.

Sur la page de titre, L'ami est qualifié de roman mais ce n'est pas un roman dans le sens classique du terme. On ne sait jamais si c'est de "la fiction comme autobiographie" ou de "l'autobiographie comme fiction" (P 240). Sigrid Nunez fait un pied de nez aux convenances et s'octroie la liberté de faire ce qu'elle veut en sautant du coq à l'âne entre les sujets qu'elle traite et la forme :

"Pendant les questions du public, quelqu'un lui demande pourquoi son livre, dont la forme est largement non conventionnelle, porte le nom de roman, sa réponse : C'est un roman parce que je dis que c'est un roman." (P 145)

L'ami traite du travail de l'écrivain, du rapport entre l'auteur et son lectorat, du changement des mentalités sur ce que l'on peut lire ou écrire, de la relation entre les étudiants et leur "mentor", du deuil, de l'amitié, de nos liens aux animaux de compagnie, ...

C'est un livre qui m'a "parlé" et où je me suis reconnue dans la relation avec mon chien. Mais pas seulement ! J'adore quand un auteur considère que je suis intelligente et qu'il peut prendre la liberté de ne pas tout simplifier.

Donc, pour reprendre l'expression de @cathulu : Et zou sur l'étagère des indispensables !

L'ami de Sigrid Nunez
Traduit par Mathilde Bach
GF : Éditions Stock
Poche :  le Livre de Poche

En lien, l'avis de @cathulu mais vous pouvez également retrouver ses avis sur Babelio :
http://www.cathulu.com/tag/sigrid+nunez
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Rien en apparence ne pouvait lier le destin de la narratrice, écrivaine et professeure à l'université, et celui d'Apollon, grand danois vieillissant et bien trop encombrant pour son minuscule appartement new-yorkais, où d'ailleurs les chiens sont interdits.
Et pourtant, quand l'épouse numéro trois de son meilleur ami récemment décédé lui demande instamment de recueillir le chien de la taille d'un poney, la narratrice accepte.
Commence alors une cohabitation d'abord chaotique, où on se demande si le chien ne va pas prendre le dessus sur sa bienfaitrice, puis plus harmonieuse. Relation durant laquelle l'écrivaine revient en profondeur sur les liens compliqués avec celui qui fut son mentor, fugitivement son amant , et sur la douleur qu'elle ressent à la suite de ce deuil.
L'ami c'est à la fois celui qui est décédé ,mais aussi l'animal qui va lui permettre de poser des mots sur sa douleur et avec lequel va s'établir une amitié profonde.
La narratrice réfléchit aussi sur les fonctions de l'écriture et sur les modifications profondes qu'entraîne cette relation entre Apollon et elle, qui l'aide à accepter le manque car "Ce qui nous manque-ce que nous avons perdu, ce que nous pleurons-, n'est-ce pas au fond ce qui nous fait tels que nous sommes vraiment ?".
La fin est déchirante et , toute en retenue , m'a fait venir les lames aux yeux.
Un récit bouleversant qui analyse ,sans sensiblerie, mais avec beaucoup de justesse, les liens qui nous unissent aux animaux, aux autres humains et permet aussi de réfléchir aux renoncements nécessaires quand le bout du chemin approche. Un grand coup de coeur.

Et zou sur l'étagère des indispensables
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Son meilleur ami vient de suicider, la narratrice ne se doutait de rien et pourtant elle va devoir apprendre à vivre sans lui, sans leur complicité ni leurs points communs. L'épouse numéro trois du Don Juan qu'il était la supplie d'adopter le chien grand danois que son mari avait trouvé abandonné quelques temps auparavant dans un parc.

Un des seuls nommés du livre est le chien Apollon, vieux chien de gabarit géant de cinq ans environ (oui pour un grand canus lupus c'est un âge avancé). Peu de personnages ont des prénoms, à l'image des épouses du meilleur ami et cela participe à l'originalité de ce roman dont les chapitres et les paragraphes défilent comme si l'auteur avait écrit l'intégralité d'une traite. de ce fait la lecture défile également avec des passages plus ou moins tristes ou joyeux : le deuil impossible, l'amitié ou l'amour entre un maître et son chien, l'adoption d'un chien et ses débuts compliqués dans ce cas précis. La narratrice est remplie d'humanité et de compréhension envers son nouveau compagnon Apollon et en grande partie pour cela j'ai adoré ce roman !

Une belle découverte et une belle histoire tantôt lumineuse tantôt sombre mais avec un espoir infini et beaucoup de notes positives. Un OVNI littéraire !


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Je trouve ce résumé très trompeur pour un texte bien plus complexe.: il ne s'agit pas simplement d'une cohabitation entre une femme en deuil et un chien.
Dans ce texte bourré de références littéraires, l'auteure aborde, sans que cela devienne lassant ou pénible, des thèmes comme le deuil, le suicide, les maltraitances sexuelles et surtout l'écriture : l'écrivain, sa place dans la société, la façon dont il est considéré.
Un livre très riche et passionnant entre autobiographie et fiction.
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L'ami est un livre magnifique, absolument magnifique, et poignant.

Il contient plusieurs livres : l'un sur l'amitié, un autre sur l'amour (ceci n'est pas nouveau, il faut partir du postulat que l'amour est dans tous les livres car à quoi bon écrire sinon ?) et tant d'autres encore : sur l'art d'écrire bien entendu, sur les chiens (l'impressionnant Apollon, la malheureuse Tulip), sur les chats, sur la peine, sur le deuil.

À chaque page, l'intelligence de Sigrid Nunez éclate. Son humour fait des ravages. Elle a un oeil incroyable, toujours le mot juste, cet art du pas de côté qui est celui de la non-fiction réussie à la mode anglo-saxonne. L'ami est une sorte de carnet de bord qu'en dépit de (ou grâce à ses) digressions Sigrid Nunez mène avec une grâce infinie et un brio renversant. Elle sait toujours s'arrêter à temps. Offrir des silences à ses lecteurs : elle sait compter sur leur intelligence, leur empathie.

Sigrid Nunez cite beaucoup ? Et beaucoup d'auteurs français (de Flaubert à Baudelaire, de Piaf à Kundera) ? Ça ne pèse jamais : juste une manière de rappeler qu'elle fait partie d'une confrérie, celle des écrivains, et que l'écriture "prélevée sur le vif" ne vaut pas grand-chose sans "l'écriture héritée" comme l'écrit Elena Ferrante, l'écriture héritée des autres (Woolf, Alexievitch) qui nous parle encore, et toujours.

L'ami est à offrir sans tarder à toutes les personnes qui aiment la littérature.

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Bien sûr nous sommes dans un roman sur le deuil. Il s'agit de deux êtres qui vénéraient le défunt, l'un parce qu'il était son maitre, l'autre parce qu'il était son maitre à penser. L'autrice et Apollon, le chien de son feu ami, vont chacun se servir de béquille devant cette perte incommensurable. Mais ce roman ne se résume pas qu'à cela, il s'agit aussi de l'écriture, de la position de l'écrivain, de l'importance de l'écrit et c'est passionnant. Et puis le retournement de situation à la fin de l'ouvrage, excellent. Merci à l'auteur, à la traductrice et bien sûr à l'éditeur.
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Coup de coeur pour ce roman intelligent, émouvant et drôle.

Malgré son minuscule appartement interdit aux animaux, une écrivaine new-yorkaise recueille le gigantesque danois vieillissant de son meilleur ami qui vient de se suicider.
La narratrice évoque ses souvenirs avec l'ami cher, tente de faire le deuil . Elle raconte sa cohabitation avec le nouvel ami canidé que la perte du maître rend mélancolique. Elle s'interroge, et parle avec beaucoup de finesse de nos rapports avec les animaux domestiques en s'appuyant sur des références littéraires et cinématographiques.

Une belle écriture et une fin bouleversante.
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