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C'est un livre que je n'aurais pas rencontré sans Babelio et ses lecteurs, une lecture atypique et originale, à savoir :
Qu'est-ce qu'un jeune homme envoyé malgré lui dans l'enfer du Vietnam peut bien choisir d'emporter ?
Si la réponse à cette question sera donnée, elle sera plutôt succincte et accessoire, car nous allons surtout lire les extraits choisis des souvenirs et réflexions de Tim O'Brien sur sa guerre du Vietnam.
Tim O'Brien a participé à cette guerre dans une unité de combat, groupe le plus souvent composé de 18 hommes. Vingt ans après, devenu écrivain il va avoir besoin de raconter et de se raconter, et des anecdotes et des histoires sur la guerre il en a "à la pelle".
Je vais faire une digression qui expliquera en partie mon ressenti global, mes seules connaissances sur la guerre du Vietnam me venaient des films "Apocalypse now" et "Full métal jacket", et je dois dire que ces deux films confirment parfaitement le contexte que l'on va trouver dans ce livre.
L'auteur nous le rappelle très tôt dans le récit, les GI's avaient majoritairement entre 18 et 20 ans, jeunes et immatures donc, ils disposaient de ressources quasi illimitées en terme d'armement ou de matériel et c'était la guerre, une guerre d'embuscades dans la jungle, probablement ce que l'on fait de plus stressant.
J'ai été un peu surpris et désappointé par le parti pris narratif, l'auteur l'admet, il ne dit pas la vérité, enfin pas vraiment, il invente souvent et assume de nous emmener dans une fantasmagorie permanente sur la guerre, celle qui justifie les actes les plus vils et les attitudes les plus troublantes, celle qui tord la réalité et transforme ce théâtre de guerre en un lieu en dehors du temps et de la logique.
Je pense que cet aspect m'a un peu contrarié, j'aime l'histoire, mais surtout l'histoire vraie et réelle, et là ce que nous avons avec certitude c'est une allégorie, certes puissante et parlante, mais composée d'images qui ressemblent seulement à ce qui est réellement arrivé, peut-être l'auteur s'est-il imposé une réserve ?
Je n'ai pas été happé par ces anecdotes comme je m'y attendais pour la raison évoquée plus haut, je n'ai pas non plus tellement apprécié le style, trop lent et souvent répétitif, cela dit je ne me suis pas ennuyé non plus et je peux comprendre l'intérêt que beaucoup y ont trouvé, je n'ai simplement pas vraiment trouvé ce à quoi je m'attendais...
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Il y a quelques années, j'ai lu ‘Anatomie d'un soldat'. Harry Parker y racontait son expérience de la guerre d'Irak à travers divers objets. J'avais beaucoup aimé ce point de vue original.

C'est ainsi que je me suis laissée tenter par ‘Les choses qu'ils emportaient' de Tim O'Brien quand j'ai lu le pitch dans le catalogue Totem des éditions Gallmeister. Un énorme coup de coeur !

Tim O'Brien est Américain et le 17 juin 1968, une lettre a changé sa vie : il a été convoqué sous les drapeaux. Il a 22 ans et d'autres rêves que d'aller faire la guerre au Vietnam. Il n'a pas assez de courage pour se défiler, il se considère d'ailleurs comme un lâche.

Les choses qu'ils emportaient, c'est un aperçu de ce que ses compagnons d'armes ont amené en plus du paquetage de base. Mais ce n'est qu'une histoire parmi d'autres. A travers une écriture à proprement parler stupéfiante, il raconte son vécu et celui des hommes qui ont servi sous les ordres du Lieutenant Cross.

Un point de vue intimiste, poignant, inoubliable.




Challenge Totem
Challenge XXe siècle 2023
Challenge multi-défis 2023 (43)
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En décrivant méticuleusement, quasi cliniquement, le quotidien de ces jeunes appelés américains parachutés au Vietnam, Tim O'Brien – traduit par Jean-Yves Prate - nous embarque dans une vision des plus réalistes d'une guerre atypique.

Certes il y a Les choses qu'ils emportaient, mais O'Brien décrit surtout ces petits moments qu'ils vivaient, ces grandes peurs qu'ils affrontaient et ces fêlures irrémédiables qu'ils ramenèrent.

Page après page, souvenir après souvenir, il nous plonge dans un sentiment bizarre, partageant le déséquilibre de ces garçons venus à cheminer le long de la frontière peu évidente entre fascination morbide et dégout d'une guerre qu'ils subissent sans la comprendre.

C'est cette perte progressive de repère qu'O'Brien décrit parfaitement : la guerre « ce n'est pas exactement beau à voir. C 'est stupéfiant. Ça remplit l'oeil. Ça vous subjugue. Vous haïssez cela, c'est vrai, mais vos yeux ne le détestent pas ».

Après tant d'autres, O'Brien apporte sa pierre à cette grande blessure américaine dont les traces ne sont toujours pas effacées, décrit sa vérité, pas la vérité. Car « à la guerre, vous perdez le sens de ce qui est défini, par conséquent le sens de la vérité elle-même, et donc on peut dire que dans une histoire de guerre véridique, rien n'est jamais absolument vrai ».

Un livre exigeant, pas toujours passionnant sur le moment, mais qui fait sens une fois refermé.
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J'ai adoré, sans doute le meilleur livre que j'ai pu découvrir sur la guerre du Vietnam. L'auteur parvient à raconter la guerre en parlant d'abord des hommes qui l'ont faite, de leurs objets, de leurs histoires, de leur mort...
Il nous lance sur de fausses pistes, montre qu'il y a pas qu'une vérité, une seule bonne manière de raconter la guerre et son horreur. Que la lâcheté, ça peut être de ne pas avoir le courage de s'enfuir, de déserter. Que les liens que les soldats tissent entre eux sont forts même si cette amitié est tacite et violente.
Le récit n'est pas linéaire, certains passages se déroulent avant, d'autres pendant ou après la guerre. On assiste plus à une suite d'histoires, d'anecdotes ou de légendes sans pouvoir démêler le vrai du faux, exactement comme si un soldat nous avait raconté ces histoires. Et finalement, par bribes, on a l'impression d'avoir une vision plus complète de cette guerre que si nous avions lu un livre d'Histoire.
Le style est excellent, le récit est fin, l'auteur mélange très habilement les faits et sa vision de la guerre, de la mort et de la vie.
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Un livre écrit avec les tripes et avec le coeur. Une plongée dans la jungle vietnamienne et dans la mémoire de ce soldat. Un style qui nous fait vivre de l'intérieur des sensations, des images. On prend les émotions, les doutes, les obsessions en direct, grâce à un style simple, exprimé sans filtre à partir de sa mémoire traumatisée, et de celle de jeunes soldats à peine sortis de l'adolescence et subissant la violence d'une guerre qui ne les concernait pas.
Les descriptions de la forêt, de la pluie, du silence, des morts sont exceptionnelles de vérité. C'est vivant, traumatisant ! On en sort soi même choqué !
Magnifique !
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Des lettres, des confiseries, des bandes dessinées, mais aussi bien entendu des armes et des munitions, car c'est la guerre... voici une partie des choses qu'ils emportaient.

Tim O'Brien livre ici un témoignage assez puissant sur l'enfer d'un conflit, le Vietnam en l'occurrence. Pas la vie des planqués qui jouent avec la vie des autres, mais bien l'expérience concrète, sale, effrayante, de jeunes troufions sur le terrain, envoyés en terre inconnue, impliqués dans une guerre qui les dépasse. Et qui ont tant de mal ensuite à revenir à une vie normale, pour ceux qui ont eu la chance de ne pas y rester...

Ce roman est la somme de chapitres pas forcément chronologiques, récits presque autonomes les uns par rapport aux autres, avec le sentiment de quelques répétitions parfois du fait de la construction. Mais c'est aussi un bel hommage aux camarades de l'auteur, cette compagnie alpha à qui ce livre est dédié. Une histoire de camaraderie, de solidarité, et de douleurs.
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« Toute cette guerre, dit-il. Tu sais ce que c'est ? C'est juste un immense banquet. de la viande, mon vieux. Toi et moi. Tout le monde. de la viande pour les insectes. »
La guerre du Vietnam racontée par Tim O'Brien, soldat et déjà écrivain, rêveur qui mêle le passé, la guerre et le présent. C'est à la fois un récit historique et une fiction où le courage et la peur affleurent à chaque page.
Toutes ces choses, photos, lettres ou encore collants, qui ont accompagné ces soldats dans ce conflit absurde donnent une dimension humaine inédite à ce récit.
A travers les odeurs, les amitiés, l'amour, les fantômes, la folie, l'humour (noir) Tim O'Brien nous narre son Vietnam vingt ans après. C'est magnifique !
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Pas vraiment un livre de guerre mais plutôt un livre sur la guerre, et qui offre l'intéressante particularité de prendre comme point de départ du récit le contenu des sacs à dos... Ce que ces militaires US considéraient comme indispensable, utile, futile, précieux ou encore lié à des superstitions, croyance. L'écriture est soignée, précise, taillée au diamant et nous entraîne dans des réflexions profondes, puissantes, évocatrices... bref tout ce qui fait d'un bouquin un très bon livre...Le chapitre "sur la Rainy River" qui évoque les tourments et les hésitations de T. O'Brien avant de partir ( partir ou déserter ? ) est bouleversant, comme bien d'autres....Indispensable pour les amateurs de ce sujet...
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La guerre du Vietnam, vous savez, cette guerre qui comme toutes les guerres est essentiellement faite par des enfants ? 18 ou 20 ans… Les kids, les boys… Tim O'Brien rentre dans les détails, les minuscules détails concrets qui font le quotidien d'un soldat. A travers cela émerge une sensation de peine, de grande peine, un chagrin qui reste coincé dans la gorge du lecteur. La guerre. Des ados. Des enfants. Des tueurs. La peur, la mort, la souffrance. Des grandes gueules, la trouille au ventre. le fatalisme. Comment est-ce possible ? Comment peut-on faire ça, nous, les humains ?
Ces derniers commentaires, c'est moi, Sweetwater, qui les rajoute… Tim O'Brien, lui reste en retrait. Il parle de ses amis. Ceux qui sont morts, ceux qui vivent encore, ceux qui préfèrent finalement se donner la mort. Et la petite fille de l'auteur le regarde et lui demande : « Papa, pourquoi écris-tu toujours sur la guerre ? » Un très grand livre.
Finaliste au Pulitzer.
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Tim O'Brien est un gamin lorsqu'il doit s'envoler pour le Vietnam et participer à une guerre absurde, qui n'est pas la sienne mais va le devenir.
Si le bouquin s'ouvre effectivement sur l'énoncé détaillé de ce que ces jeunes soldats emportaient avec eux avant de partir en patrouille, en mission de reconnaissance, de repérage, de surveillance ou autres – cette revue de "détail(s)" a par ailleurs tout son pesant d'intérêt, ne serait-ce que parce qu'elle nous met d'emblée en immersion au contact de leurs réalités, de leurs univers, de leur quotidien, de leurs peurs, de leurs croyances, de leurs petites manies... bref, de ce qu'ils étaient, de qui ils étaient, et de ce à quoi ils étaient confrontés ou destinés -, il se poursuit sur un récit qui ne répond pas aux impératifs d'une narration linéaire et carrée, mais à l'accueil de souvenirs qui habitent et hantent une mémoire traumatisée qui a d'autres priorités que celles de respecter un ordre chronologique qui serait par définition un contresens absolu et une contrevérité préjudiciable au récit.
La force de ce bouquin réside dans son honnêteté, honnêteté que l'on ressent à travers des scènes crues sans concessions, d'où sont bannis lyrisme, pathos, plaintes, jérémiades, auto apitoiement... des scènes qui sont comme des bouffées mnésiques où les "protagonistes" vont, viennent, se croisent, s'effacent et reviennent, donnant cet effet – c'est ainsi que je l'ai ressenti – d'une mémoire en souffrance, une mémoire qui balbutie, qui veut essayer de dire ce qui trop lui pèse, ce fardeau trop lourd dont elle veut s'alléger, mais dont on sait qu'elle ne parviendra jamais à s'en défaire totalement... et le voudrait-elle ?
Le cinéma nous a offert des témoignages puissants grâce à des films comme – Platoon, Full Metal Jacket, Apocalypse Now,Voyage au bout de l'enfer, Né un 4 juillet, Nous étions soldats - ... la littérature, elle, est loin d'être en reste avec des oeuvres comme celle de Tim O'Brien.
Un livre dont croyez-moi, vous garderez les visages de ces jeunes hommes (vivants ou morts), dont l'auteur nous raconte ce qu'ils ont vécu, et auxquels ils donne la parole... au moment où celle-ci s'exprima à travers les mots simples et vrais qui furent les leurs... et que vous n'oublierez pas non plus.
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