"Difficile de produire des bonnes choses et de savoir aussi les vendre", a dit Michael.
C'était un vieux justicier et on pouvait compter les années sur son visage. "Quand on produit des choses dont les gens n'ont pas besoin, c'est facile d'avoir du succès.
- Est-ce que ce n'est pas la spécialité du système ?
- Ouais. Seulement ça se complique si on prend en considération la vie des gens. La santé de la planète, la qualité de la nourriture. Des choses plus dures à mesurer.
- Vous êtes un révolutionnaire, ai-je dit pour plaisanter.
- C'est vrai, a-t-il répondu sans sourire. J'ai été un révolutionnaire toute ma vie. La seule chose qu'on peut faire, c'est persévérer."
Ecoutes Dan, la crise n'est pas si grave. On peut manger le problème nous même
C'était un simple papillon qui aurait pu passer pour un papillon de nuit, avec ses traînées de poudre sur les ailes et ses antennes de couleur claire. Il ne s'agissait ni d'un aigle à tête blanche, ni d'un ours polaire, ni d'un faucon pèlerin fonçant à trois-cents kilomètres à l'heure. Encore moins d'une licorne. Sa simplicité m'effrayait et j'ai tout de suite compris que son humilité la condamnait à l'extinction. Peu importe la valeur de ce petit papillon, personne n'allait reconstituer assez de prairie d'herbes hautes, ni réhabiliter assez de champs de maïs pour aider les dernières hespéries du Dakota à se relier entre elles, à trouver des partenaires et à perpétuer leur espèce. Ça ressemblait à un avertissement. Si l'hespérie du Dakota pouvait disparaitre, la chouette des terriers et le courlis à long bec étaient-ils encore en sécurité sur mon ranch?
Mais les bisons ne sont pas du bétail. Ce sont des merveilles de l'évolution qui existent depuis des dizaines de milliers d'années sans aucune aide des hommes. Les traiter comme des créatures sélectionnées pour endurer l'emprisonnement et ses traumatismes était inhumain et absurde. Mais ce n'est pas la mort des bisons qui me gêne. La mort est un fait immuable pour nous tous le seul choix que nous avons porté sur ses conditions.
Déjà à cette époque, je savais que les bisons allaient devoir payer pour leur propre retour. Ce qu’on n’imaginait pas, c’est quel serait le prix.
" Nous ne sommes pas propriétaires, j'ai dit .On a juste l'opportunité de vivre ici quelques temps en remboursant un emprunt "