Je ne suis pas fan de la bit-lit, j'aime à le répéter. Pourtant, je me suis laissée tenter par ce roman parce que
Cécile Duquenne du blog SFFF ne m'en a dit que du bien et que j'ai rencontré l'auteur lors du salon du livre fantasy de Lambesc. J'ai pas mal de préjugés sur le genre à cause de la grossièreté gratuite de certaines romans et des schémas vus et revus du triangle amoureux. C'est donc avec quelques appréhensions que je me suis lancée dans Rebecca Keane. Si je n'ai pas détesté, je ne sors pas non plus ultra convaincue et enthousiaste. Il y a encore trop de choses qui m'ont déplu.
Encore une fois, c'est le côté « dialogues pour boucher les trous » qui m'a déçu. Il y a du dialogue à chaque page. Je comprend bien qu'il permet de faire avancer les choses mais trop c'est trop. La plupart du temps il m'est apparu vide, creux, sans raison d'être. Il y a pourtant d'autres moyens d'en dire plus. En outre, l'héroïne se contente bien souvent d'agresser ses interlocuteurs. Il n'y a donc rien de constructif pour moi et c'est décevant. Je n'aime pas le blabla pour le blabla. J'ai eu l'impression de tourner en rond comme si le dialogue venait combler les trous.
J'ai aussi été déçu par le côté « romance » du livre. Là aussi, le sacro-saint triangle amoureux sévit même s'il est un peu différent. Pourquoi l'héroïne doit-elle toujours choisir entre deux hommes? le dilemme en devient ridicule et c'est lassant. J'aurais aimé moins de tergiversations. L'héroïne est confrontée à des choix cruciaux mais il était peut être inutile d'en rajouter un sur le plan amoureux.
J'ai également été dérangée par les descriptions. Une chose m'a frappée: l'auteur commence toujours par décrire ses personnages masculins par leur taille! Des 1 mètre 90 ou 1 mètre 80, en veux-tu, en voilà! A quoi cela sert-il vraiment? Personnellement, je me fiche de connaître la taille exacte des personnages. La répétition de cette manie stylistique m'a perturbée. Je ne voyais pas où l'auteur voulait en venir. La seule explication plausible est que Rebecca jauge ses adversaires comme le ferait un animal face à un ennemi potentiel. D'autre part, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de rebondissements. J'ai saturé de ce côté-là. Je ne savais plus où donner de la tête. L'idée d'une enquête est bien trouvée mais les choses partent un peu dans tous les sens et c'est bien dommage.
Il y a quand même deux ou trois choses à sauver. Je ne suis pas fan de l'héroïne mais elle apparaît quand même un poil moins vulgaire que ses alter ego. Il y a une chose qui m'a plu chez elle, j'en avais d'ailleurs parlé avec l'auteur. Quand le roman commence, Rebecca est un être qui ne sait pas vraiment faire la part des choses: le Bien et le Mal ont tendance à se confondre. Cette saga est entre autres son apprentissage de valeurs humaines. Rebecca va faire l'expérience des limites entre ce qui est bien et ce qui est mal. C'est un aspect assez intéressant du roman qui selon moi vaut le coup.
J'ai enfin apprécié l'humour de l'auteur qui nous situe une héroïne française au pays de l'oncle Sam. Les références aux caractère râleur et rebelle des français sont bien là. Rebecca ne manque pas d'aplomb et j'ai beaucoup aimé cette touche d'humour frenchie.
Je ne continuerai sans doute pas la saga. Je n'ai pas été assez accrochée pour poursuivre les aventures de Rebecca mais si vous cherchez un roman bit-lit qui change un peu des sentiers battus, je ne peux que vous le conseiller.
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