Citations sur Rebecca Kean, tome 2 : Pacte de sang (52)
Mais ce n'est pas parce qu'on nie l'existence du diable, qu'il n'existe pas vraiment.
Il a été assez intelligent pour me séduire et assez prudent pour ne pas m'insulter.
« – Tu avais déjà pris la décision de le tuer, pas vrai?
– Oui.
– Même si ça déclenche une guerre?
– Oui.
– Même si ça te fait perdre Raphael?
– Oui.
– Même si ça te coûte la vie?
– Oui.
Il me scruta longuement et dit en soupirant :
-Tu as déjà envisagé une thérapie? »
- Eh oui... Bon, je dois vraiment aller me coucher maintenant. Si tu as faim, il y a de la viande et plusieurs pochettes de sang dans le frigo de l'arrière-cuisine. Je suis passée les prendre hier soir.
- Oh merci, maman ! s'écria-t-elle ravie.
Les ados humaines avaient ce genre de réaction devant des fringues ou des places de concert, ma fille, elle, sautait de joie quand je lui rapportais du sang. J'allais devoir m'y faire. Elle se précipita illico vers la cuisine. Et une seconde plus tard revenait en brandissant l'une des pochettes, l'air extatique.
- C'est du AB+, mon préféré ! T'es la mère la plus géniale du monde !
- N'exagère pas, je n'ai égorgé personne pour le récupérer, je suis juste passée à l'entrepôt.
— Le Glam's est un endroit réputé chez les vampires ?
— Oh ma chère, ne me dites pas que vous êtes à ce point provinciale ? C'est un endroit hyper branché, le seul club inter-racial. On en entend parler jusqu'à Paris, dit-il d'une voix exagérément aiguë.
— Mon cher, fis-je en l'imitant, je suis une Vikaris. Ce qu'on considère nous, comme endroits branchés, ce sont les salles de torture où on peut utiliser du matériel électrique.
Il se tourna vers moi en faisant la moue.
— Vous plaisantez ?
Je le fixai d'un air sérieux.
— À votre avis ?
Il soupira puis lança :
— Toute une éducation à revoir...
— Si j'étais à la place du puma et qu'elle m'ait entraîné dans cette merde...
— On sait très bien ce que tu ferais. Mais tu n'es pas à sa place, intervint Aligargh. La décision ne nous appartient ni à toi, ni à moi. Elle appartient à Clarence
Bien dit ! Non mais sans blague...
J'adressai à Khor une grimace qui n'échappa pas au regard acéré du chef des muteurs.
— Très élégant, commenta-t-il, amusé.
Je sentis mes joues rosir légèrement.
— C'est sa faute, chaque fois qu'on se voit, il fait tout pour m'embêter, dis-je, en le suivant dans la maison.
— Tu es sûre que c'est une bonne idée d'être venus ? s'inquiéta Gordon.
— Non, mais les fidèles de Dante n'oseront jamais venir le chercher ici.
— Je ne veux pas que ça dégénère en incident diplomatique, dit-il.
— Nous n'en avons pas pour longtemps, et puis il y a tout ce qu'il faut pour l'enterrer, même la main- d'œuvre. Vous avez envie de creuser, vous ?
— Parfois, ton pragmatisme frôle le cynisme, petite.
Il s'interrompit brusquement et se mit à renifler l'air environnant.
— Tu n'as rien à me dire ? me lança-t-il d'un ton suspicieux.
J'écarquillai les yeux.
— Non. Mais qu'est-ce...
— C'est normal qu'il y ait une odeur de vampire, là ? fit-il en m'indiquant la voiture dont la portière avait été complètement arrachée et qui se trouvait maintenant à l'horizontale, écrasant les sièges déjà défoncés du véhicule.
Je haussai les épaules en écartant les mains, comme si j'ignorais ce dont il parlait.
— Je crois même apercevoir une paire de chaussures qui dépassent, insista-t-il en haussant les sourcils.
Je regardai ailleurs, l'air de rien, toujours silencieuse.
— Rebecca, qui est le type incrusté dans la carcasse de cette bagnole ?
Ce qu'il pouvait être casse-pieds, parfois...
Je ne cherche pas de compagne, mais simplement une famille à aimer. Et tu peux me croire, c'est bien plus difficile que de trouver une fille à baiser.
- Vous connaissez la violettine excendra ? me demanda-t-elle cette fois, sans animosité.
- Entre autres choses.
- Pourtant vous n'êtes pas potioneuse.
- Non madame.
Son regard était de plus en plus perçant.
- Savez-vous la fabriquer ?
- Oui madame.
- Qui vous a appris ?
Mes professeurs de potiologie, deux folles. Elles vous empoisonnaient parfois, histoire de tester vos connaissances. Les moins bonnes élèves finissaient toujours par en crever. C'est sûr que ça stimulait l'apprentissage