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3,84

sur 318 notes
Il est des livres qu'on doit apprivoiser pour les aimer, qu'on doit approcher doucement, pour les connaître, lâcher prise pour capturer ses sentiments, ses profondeurs. Cette histoire possède une construction originale, déroutante, étouffante par moment... mais surtout elle n'a de cesse de nous bousculer. Des tranches de vie sont étalées sous nos yeux ébahis, ébahis par tant de souffrance, tant de forces, tant de faiblesses, qui se mélangent à l'amour, se prêtant à différents personnages, les époques se mêlent, et se relient, les voix changent, les corps mûrissent, les personnages nous emportent dans un tourbillon qu'on a parfois du mal à suivre. Mais la petite voix dans notre tête nous dicte de continuer, de s'accrocher à eux, parce qu'ils nous font du bien et qu'ils nous font souffrir. Parce qu'ils se font du bien et qu'ils se font souffrir. L'auteur décortique ici les sentiments qu'on refoulent, puis qu'on expriment, analyse avec folie et parfois on trouve cela improbable, irréel, mais finalement qu'importe, comme le peintre donne vie à ses dessins, d'une main de maître, elle maîtrise l'art de donner vie à ses personnages, et cette illusion donne l'impression de les connaître, on les aime, on les suit et on endure ce qu'ils endurent. Elle raconte les affres du mariage, les tourments de l'âme et l'ivresse, elle décortique en n'ayant de cesse de nous troubler, elle nous dissèque en plusieurs parties et vient nous secouer de vérités fondamentales qui nous ébranle jusqu'à la fin.
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Je finis l'année sur un roman qui m'a vraiment enthousiasmée, une histoire originale, aux personnages tous plus attachants que les autres, à la structure narrative plus qu'habile.
Le narrateur, Daniel Sullivan est linguiste. C'est assez rare les personnages qui ont ce type de spécialité et cela semble presque déterminer son regard sur le monde, les êtres, les choses. On le découvre quittant sa petite famille, qui vit dans un coin très isolé d'Irlande, pour se rendre aux États Unis à l'anniversaire de son père qu'il n'a pas revu depuis plusieurs années. Sur la route qui le conduit à l'aéroport, une émission à la radio, va chambouler ses plans et faire chavirer le bel équilibre familial.
Les chapitres se succèdent, avec des allers-retours temporels – on saute d'une époque à l'autre, s'attachant aux pas de Daniel quelques 25 années plus tôt, puis à ceux de Claudette sa mystérieuse et fantasque épouse, puis à ceux des différents enfants du couple. Même lorsque les chapitres concernent des personnages plus périphériques, on reste attentif, captif presque, au récit. Je pense notamment aux passages concernant Teresa ou Rosalind, extrêmement touchants.
Avec talent, l'auteur tisse une trame narrative riche, dans laquelle les individus déploient une humanité douloureuse, faite de choix courageux – lâches parfois aussi – de non-dits destructeurs, de tentatives maladroites pour accéder au bonheur ou pour le conserver.
J'ai été souvent émue par la façon dont Maggie O'Farrell façonne par petites touches la personnalité des enfants, celle des garçons notamment – Ari et Niall. Enfants souffrant dans leur corps, en difficulté pour s'exprimer, pour être au monde et pourtant si lumineux.
Je suis contente de ne pas être passée à côté de ce roman – j'aurais pu car le titre évoquait pour moi une romance des Editions Harlequin – qui mérite vraiment d'être découvert.
Bon réveillon à tous 😊 ! A l'année prochaine !

Challenge ABC – 2019/2020
Challenge PAVES 2019-2020
Challenge Plumes Féminines 2020

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Une de mes dernières belles découvertes. J'ai aimé l'authenticité des personnages dont les contradictions donnent toute son épaisseur cet ouvrage.
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Voici un roman foisonnant qui mélange allègrement les dates, les lieux, les personnages.
Il réclame donc toute notre attention pour connaître les liens qui relient Daniel, Claudette, Niall, Phoebe, Marithe, Ari, Calvin etc ( oui, il y en a d'autres ! ).
Heureusement, le titre de chaque chapitre donne des repères temporels, géographiques et nominatifs, sinon...
J'avoue avoir eu un peu de mal au début, surtout parce que je sortais de la lecture de "La papeterie Tsabuki" qui m'a marquée plus que je ne le pensais. La transition fut donc difficile.
Mais, en faisant bien attention aux indices qui parsèment les chapitres, j'ai fini par prendre du plaisir à cette lecture.
L'écriture mérite que l'on fasse cet effort et je ne le regrette pas.
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Daniel vient de divorcer et lors d'un de ses voyages il rencontre Claudette une ex star de cinéma qui a décidé de disparaitre avec son fils. Alors qu'ils se sont installés ensemble et ont fondé une famille, Daniel voit remonter un vieu souvenir qui va mettre à mal ce bel équilibre.

L'écriture est belle et vivante on sent tout l'amour de l'auteure pour les paysages sauvages de l'Irlande. Les personnages sont bien décrits et l'histoire est riche. La famille et les liens familiaux sont au coeur de cette histoire avec les déboires, les déceptions, les difficultés mais aussi les petites joies du quotidien.

Cependant j'ai trouvé la construction brouillonne et j'ai eu du mal à suivre cette histoire heureusement les entêtes de chapitre nous guident et nous permettent de nous repérer aussi bien dans le temps que dans l'espace et avec les nombreux personnages
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Je referme ce livre que je viens de terminer très partagée dans mes impressions.
D'une part l'agacement face à cette narration kaléiodoscopique qui fait fi de la chronologie et saute d'un personnage et d'une époque à l'autre, contraignant le lecteur à un effort de réflexion pour replacer le chapitre qu'il est en train de lire dans une trame narrative cohérente...
D'autre part l'émotion face aux histoires individuelles racontées comme des nouvelles qui s'entrecroisent et trouvent leur place à la manière des motifs dans une tapisserie...
C'est autour de Daniel , personnage pivot, que s'articulent les différentes states du récit. On le retrouve à tous les âges de la vie, à chaque fois soumis à des situations qui l'oppressent et la tentation de la fuite est une constante dans son comportement.
Toutes ces étapes vues par lui-même et ses proches tournent autour du thème de l'abandon et de la culpabilité, de la fuite et du désir de revenir en arrière, bien que le succès de sa démarche soit loin d'être garanti.
Ce roman déroutant présente des personnages forts qui luttent pour survivre, telle Claudette la seconde épouse de Daniel, star internationale qui a orchestré sa disparition pour se cacher avec son enfant au fin fond de l'Irlande rurale, mais aussi Niall le fils de Daniel qui assume avec courage sa maladie, la mort de sa soeur bien-aimée mais aussi toutes les carences liées à l'absence de son père.
Que de belles analyses des personnages de cette histoire offertes par une plume délicate et raffinée ! Comme ce roman aurait pu être exceptionnel si le choix de construction avait été différent !
A la fois une belle découverte que cette incursion dans la littérature irlandaise que je ne connais pas du tout, mais aussi un goût d'inachevé qui me laisse sur ma faim. Peut-être faudra t'il que je lise un autre livre de Maggie O'Farrel pour pouvoir apprécier pleinement toutes les facettes de son indéniable talent de romancière.
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Un roman qui raconte des tranches de vie de deux personnes avant leur rencontre, puis pendant leur histoire ...
de jolis personnages attachants agréables à découvrir
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Oh, nous le savions bien que Maggie O'Farrell était une conteuse hors pair ! Et que c'était une récidiviste ! Dans son avant-dernier - très bon - roman, sa narration rebondit sur des personnages et des dates différents ; elle joue avec le temps et les individus pour tisser, par petits chapitres, l'histoire d'un homme en particulier et celle de ses proches ; c'est du sérieux le travail de cette auteure ! Quand Maggie O'Farrell s'empare d'un sujet, elle ne reste pas en surface, elle creuse, elle développe, elle étudie... Si bien que la lecture de ce qu'elle écrit est particulièrement satisfaisante.

Elle nous raconte ici l'histoire de Daniel, un linguiste d'origine américaine, qui vit en Irlande dans le comté de Donegal, avec sa femme la fantasque Claudette, leur fille et leur bébé " Ma femme - je dois vous le dire -, ma femme est folle. Pas folle à faire enfermer avec des médicaments et des hommes en blouse blanche (bien que je me demande, parfois, si elle ne l'a pas déjà été), mais folle dans un sens plus subtil, plus acceptable socialement, moins voyant. Elle ne pense pas de la même manière que les autres. Sortir un flingue devant un type qui traîne autour de votre maison, très probablement en toute innocence, est pour elle une réponse non seulement admise, mais encore appropriée." (p 14)

Le lecteur, ferré, se demande bien sûr qui est cette femme, dont on comprend assez vite que c'est une actrice qui a fui une vie qui ne lui convenait pas et comment ce mariage assez improbable peut évoluer...

Rattrapé par le passé - il doit retourner aux États-Unis pour les 90 ans de son père, et il vient d'entendre à la radio la voix d'une femme qu'il a aimée il y a longtemps et dont le devenir a été mystérieux pour lui - Daniel va replonger dans son existence au risque de ne plus bien savoir ni qui il est ni quelle vie il veut... Ce qui est sûr, c'est qu'il aime ses enfants, d'un amour presque "animal", qu'il est prêt à tout pour eux ; c'est une admirable partie de sa personnalité qui n'est pas toujours facile à apprécier par ailleurs.

Vous l'avez compris, la magie de cette écrivaine irlandaise réside dans son écriture, sa façon d'aller profondément dans l'étude des personnalités ; elle aime suivre une famille sur quelques générations et montrer la complexité des relations entre êtres humains fussent-ils liés par des sentiments amoureux ou amicaux.
Elle a, à la fois beaucoup d'imagination - et d'humour ! - et à la fois, la capacité et la clairvoyance de ne raconter que du "vrai".

Beau livre, belle lecture, ne les manquez pas !

Extrait : " ... le souvenir d'une expression anglaise qu'utilisait son père la distrait tout à coup. Une expression sur le ciel. Les sourcils froncés, Claudette s'immobilise, la main suspendue en l'air. Quelle était cette phrase ? Claudette l'a sur le bout de la langue. Enough blue sky to make... Assez de bleu dans le ciel pour faire... quelque chose. Un pantalon ? Un pantalon de marin ?" (p 150)
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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J'ai beau réfléchir, je ne vois pas comment résumer ce roman.
Je pourrais écrire qu'il s'agit d'un couple avec deux enfants vivant en Irlande ; que Monsieur doit rentrer aux Etats-Unis le temps de la fête d'anniversaire de son père ; que lors de son trajet, il entend la voix d'une femme à la radio, une femme qu'il a connue il y a bien longtemps et dont il garde des sentiments très troublés. Par non-dit, il va alors briser son mariage.
Mais c'est tellement plus que ça.
La construction du roman met en scène les personnages à des moments donnés, sans souci apparent de chronologie et nous livre ainsi une fresque magnifique dont le fil conducteur est la confiance que les êtres s'accordent souvent, le pardon qu'ils se refusent parfois, l'amour inconditionnel que l'on partage avec ceux qui nous font pourtant tant souffrir.
L'auteure nous gratifie de très belles descriptions de l'Irlande, de personnages profondément attachants, d'une vision tout en nuance de ce que signifie aimer : les autres, soi-même, ses parents, ses enfants, ses partenaires.
Je suis sous le charme
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J'ai pris bcp de plaisir à lire ce nouvel opus de Maggie o'farrel découverte il y a longtemps avec "quand tu es parti" qui m'avait carrément clouée. Depuis je la suis avec un bonheur égal. Quelle joie de retrouver cette plume acérée et concise qui nous déroule ces destinées dans un labyrinthe émotionnel tel qu'on en perd la boule parfois. J'ai un peu moins aimé la fin que j'ai trouvée un poil convenue et peu longuette, ceci expliquant mes 4 étoiles au lieu des 5.
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