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3,83

sur 312 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Merci à Babelio et aux éditions Belfond d'avoir fleuri ma boîte aux lettres grâce à l'envoi de ce livre « Assez de bleu dans le ciel » de Maggie O'Farrell….

Ce jour là, les premiers soleils de printemps commençaient à briller et à me réchauffer….
Le gazon verdissait.

Fleur n'était pas bien vaillante, cette lecture a donc été un véritable défi pour me redresser et reprendre pieds…

Alors, je l'ai reçu comme un bouquet….J'ai commencé par l'observer, son titre faisant contraste avec sa couverture avec ses strates vertes, comme des sillons qui creusent la mémoire d'une vie.

Envers et contre tout, j'ai commencé à rentrer dans la géo….graphie familiale, psychologique de cette histoire bien singulière….à la construction vertigineuse… à géo…métrie variable car c'est bien de cela qu'il s'agit….la structure de ce roman en fait une oeuvre remarquable et déroutante.

Une galerie de personnages sur trois générations et plusieurs pays s'égrainent au cours des chapitres.

Et puis, au centre en Irlande, il y a ce couple improbable, Daniel linguiste, un homme empathique, charmeur mais pourtant tourmenté, tourmentant, cherchant à se mettre en règle avec son passé et Claudette, star de cinéma, personnage solaire, perché, recluse, qui a fuit son présent pour vivre en paix. Quels contrastes !

Puis l'auteur, tire un fil tendu entre ces deux êtres qui s'aiment…. sèment…. Elle nous emmène au fil des pages…dans une spirale infernale du temps qui passe avec son paradis perdu, ses premières déceptions, comme une fin d'enfance brutale et soudaine. Nous ne savons pas si nous tombons d'une falaise ou plongeons dans un lac froid et obscur. Rencontres, apparitions, disparitions dans la vie de ces deux protagonistes qui saisissent leurs importances et conséquences que bien après coup.

Rien ne va plus, leur vie se froisse et se déchire. Et puis il y a la mort qui devance l'appel avant terme, comme une embuscade et l'éveil est pourtant là à chaque séquence de leur vie, comme une renaissance.

Je suis passée par bien des émotions…. j'ai avancé comme une équilibriste qui manque de vaciller à chaque page…. un challenge que d'être sur ce fil tendu !

J'ai aimé le cri qui se dégage de ce livre, l'intensité, la finesse des personnages, la profondeur de son écriture qui gratifie aussi le lecteur en le surprenant, l'emportant…

Maggie O'Farrell….une romancière à grand spectacle….

Je sais qu'il faut des jours, des nuits pour panser des plaies, je sais maintenant que ce ciel si pesant et si lourd est plus léger…
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Voici un roman déroulant une histoire singulière , grâce à une construction complexe, sophistiquée où nous voyageons de l'Amérique à l'Irlande, de la France à l'Angleterre entre 1986 et 2016 avec une incursion en1944 !

Las! Tout tourne autour d'un couple, Daniel linguiste, qui enseigne à l'université de Belfast et rejoint les week-ends sa maison du Donegal, à des kilomètres de tout, avec sa femme , Claudette, star de cinéma, actrice célèbre , passionnée et fantasque, attachante qui a choisi d'organiser sa propre disparition pour échapper au monde !
Daniel , charmant et charmeur mais tourmenté, a connu un drame dans sa jeunesse , lors de son premier amour, hanté par la culpabilité et ses choix passés, il ne pense plus qu'à ça ......

Dans la voiture qui le conduit à l'aéroport pour se rendre aux Etats-Unis , son pays d'origine, fêter l'anniversaire de son père, il entend la voix d'une femme dont il est sans nouvelles depuis 20 ans .

L'intrigue est d'une grande richesse , la trame déroutante ou plutôt le puzzle tourne autour de Daniel et Claudette .

Nous sommes obligés de nous concentrer lors de la lecture ( j'avais noté les titres des chapitres pour m'y retrouver ).
Le propos est morcelé , découpé, torturé afin de reconstituer le tout, un chaos seulement apparent , mais les portraits des personnes qui entourent le couple sont fins, creusés , bien analysés, complexes psychologiquement et l'écriture est remarquable.

Le récit est mené de main de maître avec des chapitres ressemblant à des nouvelles creusant des galeries dans le temps et l'espace sans jamais se perdre, s'égarer même si les points de vue sont multiples, les réflexions amères , les comportements différents .
Une toile passionnante finement tissée, des rebondissements , des non- dits , une galerie pétrie de personnages très intéressants sur plusieurs pays et trois générations, des douleurs , des drames , de l'amour, des souvenirs lancinants, des questions, des doutes et des souffrances ( notamment l'eczéma dont souffre Niall )........
La dissection au scalpel d'un couple hors norme afin de retracer sa trajectoire avec sensibilité, brio et un immense talent !

Un ouvrage puissant , formidable, poignant , à la fois émouvant et drôle !
Bravo l'artiste .
J'aime beaucoup les romans irlandais .
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Tout d'abord, un grand merci à babelio.com et aux éditions Belfond qui m'ont proposé de lire ce livre !

Quel plaisir de lecture et quelle joie de retrouver cette auteure dont j'ai beaucoup aimé « La mystérieuse disparition d'Esme Lennox » il y a quelques temps…

En fait, Maggie O 'Farrell passe en revue plusieurs couples qui s'entremêlent : Claudette actrice renommée et son cinéaste de mari, qu'elle finit par fuir en douce pour échapper à son statut de star omniprésente dans les médias avec son bébé, Ari, sous le bras.

Daniel qui divorce d'une épouse féroce qui ne le laissera plus jamais voir leurs enfants et le point de rencontre, en Irlande, entre Claudette et Daniel pour former le troisième couple qui est en fait le centre de ce roman.

Malgré le bonheur, leurs deux enfants qui grandissent en liberté, leur mère assurant leur instruction, donc un cocon avec peu de contacts avec l'extérieur. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si un fantôme ne surgissait pas du passé de Daniel : Nicola, son amour de jeunesse, disparue brutalement, avec son pesant de culpabilité pour lui.

Pour moi qui aime les familles barges, un peu (beaucoup) déjantées, les enfants précoces, autistes ou non, les paysages à couper le souffle, les voyages (artificiels ou non) entre les USA, un trou perdu en Irlande loin de toute civilisation, la virée par l'Amérique du Sud et les allers et retours incessants entre présent et passé, j'ai été comblée.

On se promène ainsi dans les années 80 puis l'époque contemporaine avec un passage par les années 40 sur les traces de la mère de Daniel. Et, parallèlement aux voyages entre les époques, l'auteure fait parler tous les protagonistes, chacun à leur tour : elle donne un titre au chapitre, et annonce le personnage qui va s'exprimer, le lieu et la date.

Un détail que l'on retrouve à chaque chapitre : une dizaine de mots de la première phrase écrite en majuscules. Ex : P 232

« L'esprit fatigué est une gazinière

Daniel, Sussex, 2010

IL EST TOUT JUSTE UN PEU PLUS DE 15 HEURES, temps moyen de Greenwich, et je me trouve sur le parking d'un lycée d'une ville-dortoir sans charme, en Angleterre. »

Une mention spéciale pour Niall, le fils né du premier mariage de Daniel, enfant hypersensible, couvert d'eczéma sur tout le corps, qui va régulièrement à l'hôpital, où on l'enduit de crème et de bandages pour éviter les démangeaisons…

« Niall a conscience de sa peau, de la surface de sa peau, de sa couche supérieure qui réagit à sa déception par une décharge de chaleur emplissant l'espace entre ses vêtements et cette partie de lui que Niall appelle son « moi ». P 72 »

Les personnages sont farfelus, tristes ou gais, avec leurs secrets enfouis profondément et qui ressurgissent lors d'évènements importants ou traumatisants de leurs vies et, même s'ils frisent parfois la caricature ou deviennent horripilants, ils sont tous attachants et mettent en lumière les époques de leur vie à travers les moeurs de la société dans laquelle ils vivaient alors.

Un roman que j'ai lu de façon addictive, oscillant entre l'envie de connaître la suite et le désir que ça continue encore et encore…

J'aime beaucoup l'écriture de Maggie O 'Farrell, son style alerte, la psychologie de ses héros, ainsi que son analyse du mariage, de la tolérance (ou pas) et de l'évolution dans un couple, dans la famille.….
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Un de mes bons amis m'a mis ce livre entre les mains et m'a dit:"lis ça, c'est du lourd!!!"
Bon,"du lourd",l'expression est un peu vague mais,dès le soir,je me plonge dans la lecture.La,j'éprouve bien des difficultés à me projeter et à franchir "les premières portes" qui séparent la maison de Claudette et Daniel du monde et,au bout de 50 pages,j'éteins la lumière bien perplexe.Mon copain a très bon goût et je sais que s'il m'a vanté ce livre,c'est qu'il est de valeur.
Le lendemain,je reprends ma lecture à zéro et,surprise,je franchis allègrement les 12 porte et me voilà embarqué,transporté,séduit.
Les chapitres nous conduisent dans des lieux,à des époques et avec des personnages differents mais tous impliqués dans l'histoire d'une famille compliquée mais attachante parce qu'authentique et peu banale.
Daniel et Claudette sont particuliers,très particuliers,et leur vie est loin d'être un univers de calme et de sérénité.
C'est beau,vif,addictif,on passe des uns aux autres avec avidité ,contents d'être avec ceux là en attendant de retrouver les autres.
Je n'en dirai pas plus si ce n'est que mon ami avait raison,"ça c'est du lourd",du très lourd.
Un roman dont il suffit de franchir les portes.Et attention en arrivant,si vous sonnez chez Claudette et Daniel,celle ci risque de vous ouvrir,un pistolet à la main...et le pire,c'est qu'elle pourrait tirer...Vous n'êtes pas au bout de vos surprises,il y a une sensibilité à fleur de peau dans cet ouvrage.
Allez y,et si vous peinez au début,c'est pour mieux savourer après .
Un très,très bon ouvrage.Super.
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Quand le passé revient à la surface, tout part de là. Ce passé, comme un diable sorti de sa boire, peut détruire une famille avec les non-dits, Daniel va en faire l'amère expérience même s'il en est le principal responsable. Il vit avec Claudette son épouse et ses enfants, dans un coin perdu d'Irlande. La maison est isolée et séparée du monde extérieur par douze portails.

Daniel doit partir pour les États-Unis fêter l'anniversaire de son père avec qui les relations sont houleuses ou indifférentes selon les époques. Sur la route il entend, par hasard, la radio parler de son premier amour, Nicola, décédée.

Tout s'enchaîne et la famille va être décortiquée, tous les membres, un par un. L'auteure va nous balader dans les époques, des années 40 avec la mère de Daniel et son grand amour loupé, jusqu'à nos jours pour l'éclatement de la famille, en passant par les années 80 pour la jeunesse de Daniel et dans plusieurs pays. La fidélité, les grossesses, les avortements, les naissances, l'amour mais la mort aussi.

Daniel va sombrer. Il le dit lui-même, il est sillonné de trous et de galeries en dedans, comme une falaise de calcaire. La reconstruction sera longue et difficile. Il comprendra avec les années de souffrance, qu'il a le droit d'être heureux.

J'ai eu un coup de coeur pour Claudette, ancienne actrice qui n'a pas hésité à disparaître avec son fils afin de vivre normalement, loin de toute agitation mondaine. Elle n'admet aucune intrusion dans son petit monde et n'hésite pas à sortir le fusil. Daniel pense qu'elle est folle en gardant une certaine normalité. Je pense que c'est une mère louve, elle m'émeut et j'aime sa solitude.

Un grand merci à Masse critique de Babelio et aux Éditions Belfond.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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C'est le troisième roman que je lis de cette auteure, les deux précédents m'ont beaucoup plu mais celui-ci est assurément mon préféré !

La construction de l'histoire est brillante, fort subtile: comme autant de pièces d'un puzzle qui se reconstitue sous nos yeux, au fil des pages. Chaque chapitre donne le point de vue d'un personnage ( et ils sont nombreux, même si certains apparaissent plus) à un moment-clé de son histoire, le lecteur oscille entre différentes époques également, ce qui pourrait sembler bien confus. Pourtant, cela ne l'est pas. Au contraire.

Car tous ces ressentis convergent vers le même but: nous dévoiler, par touches progressives, le pourquoi des agissements de ces personnages, de leurs secrets, les révéler à eux-mêmes. Ils ont tous une faille, des faiblesses, des ressources et une volonté d'avancer aussi qui nous les rendent terriblement attachants.

Daniel, homme complexe et charismatique, déchiré par des remords . Claudette, en fugue perpétuelle, imprévisible et passionnée. Teresa, ayant l'impression d'être passée à côté de sa vie. Et tous ces êtres blessés, en souffrance, luttant contre leurs démons ...

Superbe mise en scène romanesque, tout en nuances, mêlant humour et émotion, nous faisant voyager dans le temps et l'espace, des Etats-Unis à l'Irlande, de l'Angleterre à la France, entre 1944 et 1996, à la rencontre de belles âmes touchantes et de sentiments universels.

" Le souvenir d'une expression anglaise qu'utilisait son père la distrait tout à coup " Enough blue sky to make..." Oui, un ciel d'un bleu enchanteur que ce livre, pour nous faire réfléchir et rêver, nous emmener ailleurs...
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Ce roman est une petite merveille ! de par sa construction alambiquée et par les émotions qu'il m'a procurées.
Il est vrai qu'il convient de ne pas s'attacher à une narration linéaire car dans ce roman les chapitres ne se suivent pas chronologiquement. L'histoire de Claudette et de Daniel nous est contée par petits morceaux, par brèves de vie et selon des points de vue différents. Ce qui peut paraître un peu déroutant au début mais en ce qui me concerne j'ai pris beaucoup de plaisir à reconstituer ce puzzle...
Chaque chapitre peut s'apparenter à une courte nouvelle par laquelle on découvre un nouveau personnage et par le biais duquel on en apprend un peu plus sur l'un des deux personnages principaux : Daniel ou Claudette. Mais, l'un comme l'autre se retrouve souvent personnage point de vue et nous transmet ainsi ses propres souvenirs.

Cette histoire, c'est une histoire multiple, mais c'est avant tout celle d'un couple peu ordinaire. J'ai adoré le personnage de Claudette, fantasque et entière. J'ai également beaucoup aimé Niall, le fils de Daniel. Sans trop en dévoiler, je dirai que j'ai vraiment souffert avec lui et que j'attendais avec impatience de le voir se sentir mieux.

Que dire de plus ?
Maggie O'Farrell m'a enchantée. Cette écriture fragmentée renforce la profondeur psychologique qu'elle donne à chaque personnage. C'est magique !
J'avais déjà lu d'elle Hamnet que j'avais beaucoup aimé. Ce roman ci me donne encore plus envie de me pencher sur sa bibliographie.

Assez de bleu dans le ciel. N'en ajoutez pas. Je suis conquise !
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Merci à Babelio pour la découverte de cette oeuvre déroutante où le romancier comme le lecteur se font enquêteurs. Ce qui ressemble au tout début à un patchwork de récits de vies révèle au fil des pages la toile tissée de vies enchevêtrées dans anarchisme chronologique, qui prend tout son sens. L'attachement du lecteur aux personnages se construit au fil des chapitres. L'écriture fait très tôt retentir la voix des protagonistes et le style fait peu à peu tomber le masque du récit.
Avis aux lecteurs qui souhaitent s'inviter dans un voyage à travers le temps et l'espace et, qui recèle des mystères bien plus profonds qu'un premier amour enfoui depuis vingt ans. La lecture de ce roman se révèle une délicieuse intrusion dans un passé qui tourmente le présent et lui chuchote son destin.
Si les premiers chapitres nous malmènent et désorientent, très vite on tourne frénétiquement les pages pour tenter de comprendre, enfin, pourquoi il y a "assez de bleu dans le ciel". Ce roman de Maggie O'Farrell ne m'aura pas laissée indifférente et je le recommande à tout lecteur en quête d'un dépaysement intimiste.
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Je finis l'année sur un roman qui m'a vraiment enthousiasmée, une histoire originale, aux personnages tous plus attachants que les autres, à la structure narrative plus qu'habile.
Le narrateur, Daniel Sullivan est linguiste. C'est assez rare les personnages qui ont ce type de spécialité et cela semble presque déterminer son regard sur le monde, les êtres, les choses. On le découvre quittant sa petite famille, qui vit dans un coin très isolé d'Irlande, pour se rendre aux États Unis à l'anniversaire de son père qu'il n'a pas revu depuis plusieurs années. Sur la route qui le conduit à l'aéroport, une émission à la radio, va chambouler ses plans et faire chavirer le bel équilibre familial.
Les chapitres se succèdent, avec des allers-retours temporels – on saute d'une époque à l'autre, s'attachant aux pas de Daniel quelques 25 années plus tôt, puis à ceux de Claudette sa mystérieuse et fantasque épouse, puis à ceux des différents enfants du couple. Même lorsque les chapitres concernent des personnages plus périphériques, on reste attentif, captif presque, au récit. Je pense notamment aux passages concernant Teresa ou Rosalind, extrêmement touchants.
Avec talent, l'auteur tisse une trame narrative riche, dans laquelle les individus déploient une humanité douloureuse, faite de choix courageux – lâches parfois aussi – de non-dits destructeurs, de tentatives maladroites pour accéder au bonheur ou pour le conserver.
J'ai été souvent émue par la façon dont Maggie O'Farrell façonne par petites touches la personnalité des enfants, celle des garçons notamment – Ari et Niall. Enfants souffrant dans leur corps, en difficulté pour s'exprimer, pour être au monde et pourtant si lumineux.
Je suis contente de ne pas être passée à côté de ce roman – j'aurais pu car le titre évoquait pour moi une romance des Editions Harlequin – qui mérite vraiment d'être découvert.
Bon réveillon à tous 😊 ! A l'année prochaine !

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Donegal, comté à l'extrême Nord de l'Irlande. Nous sommes dans un lieu des plus reculés que même les moutons semblent avoir déserté.
Daniel, linguiste américain, nous explique, avec un certain humour bien plaisant dès le premier chapitre, comment il a atterri dans ce coin désertique. Brisé par son divorce et par son impuissance à obtenir des droits de visite pour ses deux enfants, il s'est envolé sur un coup de tête vers la terre de ses ancêtres pour récupérer les cendres de son grand-père.
Et perdu au coeur de ce Donegal, ils nous raconte sa rencontre improbable avec Claudette, ex-vedette de cinéma recherchant l'anonymat le plus total après avoir subi les affres de la célébrité.
Cela fait maintenant une dizaine d'années que Daniel est installé en Irlande mais même au fin fond de cette contrée verdoyante, son passé ombrageux, lors de ses années d'étudiants, le rattrape. Doit-il l'enfouir, le cacher à Claudette ? Doit-il s'en libérer quelles qu'en soient les conséquences ? Mais Claudette pressent trop bien la lourdeur des non-dits et son caractère intransigeant ne sera pas facile à convaincre.

Autour de Daniel, femme, enfants, parents et amis sont autant de voix qui vont nous éclairer sur le vécu de cette famille.
Les personnages sont terriblement attachants, souvent empreints de sensibilité à fleur de peau. Les tensions qui surgissent au sein du couple, les difficultés à être parents, les joies et les peines qui sillonnent toute existence sont dépeintes avec justesse et précision. Tout est approfondi, rien n'est laissé au hasard et il n'y a pas de zone d'ombre. Tout, dans le moindre détail du quotidien, donne une sensation de réalisme, de crédibilité.
L'alternance de phrases courtes et de phrases plus développées est très bien dosée et nous transporte dans l'univers de ce roman.
Une fresque familiale sur la Vie, tout simplement !

Merci aux éditions Belfond et à Masse Critique pour ces belles heures de lecture que je recommande chaudement à toute personne aimant les romans intimistes.
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