J'ai toujours trouvé
Michelle Obama assez impressionnante et intéressante, même sans connaître grand-chose d'elle sinon quelques punchlines.
Maintenant, ben, c'est un vrai role model. C'est une femme battante, positive, déterminée, pleine de convictions mais ça ne l'empêche pas d'être parfois pessimiste, en proie en doute et régulièrement confrontée à un syndrome de l'imposteur modèle géant.
Le récit est divisé en trois parties, et toutes m'ont intéressée, même si je n'ai pas trouvé la même qualité partout, on y reviendra (si c'est pas du teasing, je m'y connais pas !).
Devenir moi commence grosso modo à sa naissance. On va rencontrer une Michelle enfant, on va découvrir sa famille, on va avoir l'impression de connaître ce père rongé silencieusement par la douleur, ce frère incroyable avec lequel elle invente mille jeux, cette grande-tante un brin acariâtre mais tellement attachante. On va surtout faire connaissance avec l'autrice, appréhender son côté incroyablement têtu et fier.
Elle va grandir, assez inconsciente des problématiques qui l'entourent puisque faisant partie de son quotidien. On voit en même temps le recul qu'elle prend par rapport à ce qu'elle raconte, les réflexions d'une Michelle adulte et expérimentée face à des situations qu'elle ne voyait pas comme problématiques enfant.
On va voir sa détermination, son envie de forcer sa chance, mais surtout et très souvent cette fameuse phrase qui reviendra comme un gimmick tout au long du récit : "suis-je à la hauteur ?". Cette jeune Michelle ne va pas être très rapidement confrontée au racisme : elle va dans une école fréquentée principalement par des élèves noirs, son quartier l'est également.
C'est plus tard, à l'adolescence que le fait d'être une femme noire va prendre de l'importance et forger en partie son identité et ses convictions.
C'est sûrement la partie que j'ai préférée.
Devenir nous va démarrer avec sa rencontre avec celui qui deviendra son mari, et aussi le président des Etats-Unis. Mais tout ça, elle ne le sait pas encore.
On va aborder ici la façon dont chacun trouve sa place dans leur couple, dont chacun avance aussi avec ses ambitions personnelles en essayant de ne pas s'écraser mutuellement. On va découvrir comment elle aborde ensuite le rôle de mère, quels choix elle fait dans l'éducation de leurs filles.
Elle n'a pas sa langue dans sa poche, elle dit d'ailleurs très clairement avoir été réfractaire à l'entrée de
Barack Obama en politique : elle ne veut pas arrêter de travailler pour faire comme les autres épouses de politiciens, elle ne veut pas perdre son mari au profit du Congrès et autres entités politiques et elle se réjouit presque d'une première défaite, espérant qu'il passe à autre chose.
Mais on sent surtout tout l'amour dans ce couple. Et franchement, c'est un life goal. Ne pas être d'accord, mais soutenir tout de même, c'est vraiment de l'amour.
Enfin, dans la dernière partie,
devenir plus (dans le sens +), on va voir les mandats présidentiels de son mari, la façon dont elle a décidé d'endosser le rôle de Première Dame et d'utiliser ce """"poste"""" dont elle ne voulait pas forcément au départ. On peut lui reprocher d'être plus consensuelle quand elle parle de la Maison Blanche alors qu'elle avait été très critique et impertinente jusque là, et c'est bien le seul défaut que je peux reprocher à ce livre.
Parce que si elle demeure critique, c'est avant tout envers les "adversaires" politiques et surtout elle-même. On ne peut en tout cas jamais lui reprocher de ne pas se remettre en question.
Elle a pu lancer des initiatives qui lui tenaient à coeur à une ampleur qu'elle n'aurait jamais espérée sans ce passage à la Maison Blanche, et s'il y a un petit côté "c'est fantastique, c'est top, j'ai fait tout ce que je pouvais", c'est peut-être aussi parce qu'elle est bien consciente que ses emplois précédents n'auraient jamais pu laisser pareille empreinte.
C'est une femme que j'admire pour son parcours autant que pour ses convictions.
J'ai lu certaines critiques où on lui reprochait d'avoir un peu perdu le sens des réalités (faire appel à un cuisinier pour lutter contre la malbouffe de ses enfants notamment) mais je ne suis pas d'accord. Déjà, elle a l'air pleinement consciente du fait que c'est quelque chose d'inenvisageable pour le commun des mortels et ensuite, vu le rythme de vie des deux adultes de cette famille, il est assez évident qu'ils n'avaient pas le temps de cuisiner un pot-au-feu tous les soirs. Est-ce qu'on peut reprocher à une femme d'avoir privilégié sa carrière au détriment de 45 mn de cuisine tous les soirs ? Je ne pense pas. Parce qu'en vrai, perso, quand je dis "j'ai pas eu le temps de faire à manger" dans mon cas, c'est 80% du temps parce qu'en vrai, j'étais en train de procrastiner dans mon canap' hein (et pareil pour mon mec). (et puis, pour être honnête, si j'avais les moyens, vu comme ça me gonfle, je ne me priverais pas, hein)
Bref, c'est passionnant. Pas toujours parfait en terme de style, OK, mais hyper inspirant. Et féministe, évidemment ! Lisez-le.
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