La remarque de Renzo m'a rappelé mon ami Carmet, un acteur né dans les vignobles de la Loire. Lorsqu'il venait me rendre visite dans la Nièvre, cet homme délicat et très secret avait instauré une coutume. Vers la fin de l'après-midi, il disait : "Je vais faire un tour dans ta bibliothèque" en pointant un doigt vers le sol.
Placé en épigraphe :
« L’ivresse, comme la vigueur, est mère de la joie. Qu’est-ce que cela révèle ? Pourquoi l’ivresse n’engendre-t-elle pas la mélancolie ? Premièrement, parce que celle-ci émane du vrai et non du faux, et que l’ivresse permet d’oublier le vrai, et parce que la joie ne peut naître que de cet oubli. Deuxièmement, parce que les hommes à l’état de nature, c’est-à-dire connaissant une vigueur nettement supérieure à celle d’aujourd’hui, étaient faits pour être heureux, pour s’abandonner aux illusions, les voir et les sentir comme choses vives, physiques et présentes. » GIACOMO LEOPARDI p9
Les livres et les vins, deux bienfaits de la civilisation à partager entre amis...
... et, avant que l'islam ne sombre dans l'aberration intégriste, les poètes arabes et persans ont chanté comme jamais la griserie spirituelle du spiritueux.
En revanche, je lui ai demandé pourquoi il était devenu attaché d'ambassade.
'Mon père et mon grand-père étaient diplomates. Chez nous, c'est une tradition familiale.'
Et là, patatras ! C'est sorti comme un diable d'une boîte à malice :
'Je comprends cela. Dans ma famille, c'est tout pareil. Mon père, mon grand-père et mon arrière-grand-père ont tous été buveurs. Et moi, j'ai toujours fait mon possible pour perpétuer la tradition. Je n'ai malheureusement pas de fils pour reprendre le flambeau !"
Silence pendant dix secondes.
Qui abuse boira :
l'espoir fait vivre,
et la bouteille devint.
Sylvain Goudemare
Le vingt et unième siècle sera spiritueux
ou ne le sera pas.
Charles Bukowski