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Citations sur La France Big Brother (113)

Plenel a pris ce qui payait le mieux à bac + zéro : agent de liaison, puis commissaire politique. Pour incarner Big Brother, devenir héraut du Parti, le fanatisme est la seule qualification requise. Il peut se permettre des faux comme il peut se permettre d’écrire de travers ou d’avoir le sens politique d’un lépidoptère lymphatique : « Il n’y aura pas de Manuel Valls premier ministre, c’est impossible », prédisait-il trois jour avant sa nomination. Son seul pouvoir a toujours été moral, et il n’y a que ça qui compte.
A la tête d’un « Monde », où fleurissaient magouilles et clientélisme, Plenel distribua un peu de sa haine – très personnelle – de Mitterand à chacun de ses employés, organisa son petit entrisme, jusqu’à faire du « Monde » le journal le plus idéologique du pays, le « quotidien de référence » du Parti. Ainsi quand la rédaction y organise des scrutins internes, lors des présidentielles, c’est toujours l’extrême gauche qui gagne. Comme on peut s’y attendre en pareil cas, l’ambiance au sein de la rédaction est bon enfant et démocratique, « entre filature policière et dénonciation publique […] Il y a au « Monde » toutes les caractéristiques de fonctionnement d’une institution totalitaire », nous disent Pierre Péan et Philippe Cohen, dans « La face cachée du Monde », une dissection du système Plenel, « du contre-pouvoir à l’abus de pouvoir », qui valut à l’intéressé son éviction du journal, en plus de la chute des ventes et d’une inexplicable « crise de confiance » au sein de la rédaction.
(Ch. IV JOURNALITARISME p. 130-131)
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Voici Aymeric Caron, prototype de notre CAMARILLA médiatique. D’abord, il n’est seul que dans sa tête. Des milliers de journalistes de gauche sont, comme lui, comme plus de 90 % de leurs collègues, persuadés d’être seuls. Ceux-là publient régulièrement des articles qui désignent, dénoncent dizaine de « néo-réacs » médiatisés, les journalistes ou personnalités « proches de la droite radicale », pour donner l’impression qu’ils sont nombreux. C’est à l’occasion de ces « enquêtes » que l’on parvient, très sérieusement, à te faire croire que Natacha Polony est ce qui se fait de plus extrême à la télévision française. Elle, c’est différent : on la paye pour simuler. Elle laisse courir le bruit qu’elle est de droite, le CSA juge l’illusion de pluralité satisfaisante et tout le monde est content.
Revenons à notre Caron. Devant ton écran, il t’arrive de te demander comment il peut à se point ignorer la réalité, et avoir l’air aussi sincère dans le mensonge.
Peut-être parce que la réalité n’arrive jamais jusqu’à lui.
L’information d’Aymeric Caron, ce n’est pas ce qu’il voit, c’est ce qu’il veut. Et c’est ce qu’il lit. Des journaux choisis. Premier tri. Ces journaux ont une ligne, un lectorat, des patrons, des publicités, des obligations, une morale. Second tri. On n’y publie qu’une vision choisie du monde, ou alors on ridiculise celle qui ne nous plait pas. La légitimité des « spécialistes » est toujours compatible avec la ligne du Parti, qui devient celle du journal. Les études qui y sont publiées sont le fruit d’une patiente et méthodique épuration du réel. On perd vite le compte du nombre de tris. La presse scientifique et spécialisée, effectue elle aussi un tri dans ses publications. Après quoi l’AFP, puis les journalistes grand public, sélectionnent celles qu’ils estiment importantes, vendables et correctes. A ce niveau, le bon sens est depuis longtemps mort asphyxié. Quand le lecteur, qui choisit son journal et ses articles, effectue son dernier tri, il n’y reste déjà plus une miette de réalité.
Voilà les filtres de la pensée qui séparent Aymeric Caron du pompiste de Noyon.
(Ch. III LES DEUX MINUTES DE LA HAINE p. 106->108)
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Vous croyez qu’ils veulent le bien de tous, sans distinction ? Peut-être allez-vous m’expliquer pourquoi leur charité ignore toujours les clochards de vos rues, les agriculteurs de vos campagnes, vos ouvriers au chômage, vos victimes de l’insécurité ? Je vais vous le dire : cette détresse-là ne rapporte pas assez. De fait elle n’intéresse personne. En revanche, la charité qui s’exerce envers les MINORITES est tout à fait juteuse, puisque le Parti leur voue un culte. Il faut avoir la bonne maladie, la bonne orientation sexuelle, la bonne provenance. Souvenez-vous, Bernard-Henri Levy lui-même disait s’intéresser à la misère bosniaque plutôt qu’à celle du coin de sa rue, parce qu’il écrivait « avec son intelligence et son inconscient ». Son inconscient c’est sa volonté de puissance. Le combustible de la puissance, c’est la morale. Les miséreux ne sont qu’une ressource naturelle que nous convoitons tous. Même le Pape François, qui accusait les communistes d’avoir « volé le drapeau de la pauvreté » aux chrétiens. Touche pas à mes pauvres. Ils s’écharpent pour aller le plus loin possible dans la charité, parce qu’elle leur offre un immense pouvoir.
(Ch. II LE MONDE PERDU p. 69-70)
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Vous croyez en la bonté humaine, je présume ? Il ne vous vient pas à l’esprit que si l’idéal du « partage », de la « solidarité » ou du « don » est sur toutes les lèvres politiques et médiatiques, c’est parce qu’il rapporte ? Je vous l’ai dit, tout acte a un mobile.
(Ch. II LE MONDE PERDU p. 67)
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Vous n’y échappez pas. Tout individu est conditionné à suivre le groupe. « L’évolution des mentalités », c’est un troupeau qui change de direction au gré de la volonté des bergers, par peur de la solitude, des coups de bâton, ou des crocs des mâtins.
Vous faites partie de ce troupeau. À des degrés divers, nous sommes tous conditionnés. Vous aussi tenez le bâton invisible. Vous acceptez de modifier vos pensées, de modérer vos avis, de parfois nier votre vision du monde. Vous vous soumettez au politiquement correct. Vous êtes endoctriné. On se ment, on se manipule, on se surveille soi-même.
(page 261)
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Nul ne peut nous forcer à nous justifier. Nous sommes le Parti. Au sceptique de se justifier. C’est l’esprit critique, que nous mettons en accusation. Vous les connaissez, nos « arguments ». « Inacceptable, ignoble, dérapage, scandaleux, inadmissible ». Notre indignation vertueuse suffit à nier les réalités déplaisantes, détruire les sceptiques et nous épargner toute justification. (page 77)
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Nos bobos sont les serpillères idéales du régime. Ils payent, ils votent, ils font du zèle. Ils exécutent les ordres du Parti. Ils se catéchisent entre eux. Mais leur univers mental est de plus en plus agressé par la réalité. Soit il cèdera, soit ce sont eux qui cèderont. En attendant leur survie n’est pas héroïque, elle n’est qu’une fuite. (page 392)
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Le langage est au fond bien plus important que les politiciens, puisque toute politique est affaire de mensonges. (page 289)
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La voix de Big Brother s’imprime, s’émet, se diffuse, s’édite, se code, se projette, se publie, s’affiche, s’étale, se lit, s’écoute, se télécharge, se décline sur tous les tons, sort de millions de bouches, mais elle dit toujours la même chose. (page 105)
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Selon le JT de M6 du 16 avril 2014, la France n’est « pas très tolérante » car elle ne compte « que trois millions de naturistes réguliers ». Voilà comment nous tentons d’initier des réflexes mentaux, d’influer sur les processus cognitifs. 
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