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3,99

sur 162 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans la tête d'un tueur –
Un livre très bien documenté sur le massacre de 77 personnes, perpétré sur l'île d'Utøya près d'Oslo le 22 juillet 2011.

Ecrit à la première personne, c'est tout le parcours d'un jeune norvégien qui est reconstitué ici avec beaucoup de minutie. L'auteur est un écrivain-journaliste qui recoupe toutes les informations disponibles pour s'interroger sur ce personnage et son parcours, sans moraliser.

Le tueur étant une personne intelligente, vous verrez que vous adhérerez parfois à certains de ses raisonnements – effrayant- jusqu'au moment où il choisit une voie fantaisiste et funeste qui ne correspond qu'à sa propre logique.

C'est un livre qui aide à comprendre comment nos sociétés peuvent créer de telles personnes – le procès a conclu qu'il n'était pas fou - et que vraisemblablement il y en aura d'autres si nous ne cherchons pas à mieux comprendre et changer les mécanismes qui sont à l'origine de leurs actes.
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Plutôt que de m'arrêter aux critiques d'une certaine presse, j'aborde ce bouquin en gardant à l'esprit la préface de Stéphane Bourgoin, spécialiste incontesté en France des tueurs en série et tueurs de masse : "Il nous faut louer le travail titanesque de Laurent Obertone et la minutie exceptionnelle qu'il a développée pour reconstituer le parcours authentique d'Anders Breivik et des drames d'Utoya, jusque dans ses moindres détails".

En s'identifiant à Breivik l'auteur ne cautionne ni son idéologie, ni son action, il nous fait vivre les événements à la première personne afin de leur donner encore plus d'impact. le récit est entrecoupé de nombreux extraits de documents officiels (rapports d'autopsie, témoignages, greffes du procés, bilans psychiatriques…) qui viennent confirmer le travail de recherche effectué par Laurent Obertone.

Certains reprochent la froideur du récit. Normal puisqu'on le vit à travers le personnage Breivik et que le gars n'a jamais manifesté le moindre remords, convaincu que son combat est juste et qu'il sera perçu comme un Templier des temps modernes par les générations futures ; donc oui il reste de marbre face aux faits qui lui sont reprochés et face aux survivants et aux familles.

Dérangeant ? Inconstestablement, pas le bouquin en soi (même si le fait de démarrer le récit à Utoya fait tout de suite l'effet d'une douche glacée) mais que de tels individus puissent exister et faire leur propagande en toute liberté, voire dans l'indifférence générale. Dérangeants aussi le nombre de dysfonctionnements qui ont retardé l'intervention de la police.

L'auteur a fait un choix osé et assumé, sans doute a-t-il pris certaines libertés pour combler certains vides mais globalement, sur le fond, on est effectivement face à un travail hyper-documenté. Sur la forme, ça passe ou ça casse… Pour moi ça passe, même si parfois la plongée dans un esprit aussi malsain laisse des relents acides (et éventuellement des envies de meurtres).

Bien que hautement instructif et intéressant n'espérez pas lire ce bouquin comme vous liriez un roman, personnellement j'ai étalé cette lectures sur plusieurs semaines, le temps d'assimiler et de digérer les différentes parties du récit, m'est d'avis que c'est la seule façon de saisir toute la richesse de cet essai de Laurent Obertone.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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J'ai eu énormément de mal à terminer ce livre.
Pas parce qu'il était mal écrit, bien au contraire parce qu'il l'était trop bien. Ce roman inspiré de faits réels que tout le monde connaît malheureusement met tellement mal à l'aise qu'il est difficile de tourner les pages. L'ambiance est sombre, pesante et il n'arrive rien de bon ici.
L'auteur arrive à faire passer de réelles émotions dans cet ouvrage. C'est une lecture qui me marquera pour quelques temps.
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Norvège le 22 juillet 2011. A 15h24, une bombe explose dans le quartier ministériel d'Oslo. A 17h21, un carnage débute sur l'île d'Utoya. Au total 77 morts dont 67 sur l'île. L'auteur, un jeune norvégien de 32 ans, Anders Berhing Breivik. Ce livre retrace ce qu'a fait ce tueur de masse.

Ce roman se découpe en plusieurs parties : la tuerie sur l'île, le procès, puis les préparatifs de l'attentat à la bombe et sa vie actuelle en prison. le fait que l'auteur est pris le parti de rédiger ce roman à la première personne nous permet d'être dans la tête de ce tueur. C'est à la fois intéressant mais aussi très dérangeant. Pendant toute la tuerie sur l'île, l'auteur décrit les trajectoires des balles reçues par les victimes. Ces focus sont révoltants et démontrent la détermination du tueur. 3 balles en moyenne pour chaque victime dont souvent une touche la tête. Aucune possibilité d'y échapper. Enfin presque. Et pourtant, ce tueur de masse estime qu'il n'a pas atteint son objectif. Pourquoi est-il passé à l'acte ? Pour ouvrir les yeux à la race norvégienne des dangers du multiculturalisme, du parti travailliste, du marxisme. Est-il fou ? Est-il pleinement conscient de ses actes ? Oui pleinement conscient tout en se dédouanant, en ayant toujours la bonne réplique à ses yeux. C'est le meilleur, c'est lui qui voit réellement et qui ne se met pas des oeillères. Impressionnant ! Toujours droit dans ses bottes.

Au final, une lecture très troublante.
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Laurent Obertone avec Utøya casse les codes, il nous amène dans les ténèbres du cerveau du tueur Breivik.

Pour moi redécouverte d'Obertone dans un style complètement différent où il pirate la conscience du tueur de masse.

La première partie nous transporte directement en compagnie de sa folie meurtrière, avec une précision de détails sur le déroulement du massacre déroutant, moralement très prenant.

Ensuite on prend place au procès où la pensée idéologique de Breivik est décortiquée, entremêlé de rapports psychologiques, témoignages des victimes et policiers.
Recherche de pouvoirs, atteintes des consciences européennes ces buts étaient nombreux.
Livre lourd psychologiquement, l'enquête de l'auteur m'a fait rentrer totalement dans les abysses d'Utøya et de tout ce qui l'entoure.
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Dans ce livre, Obertone se met à la place de Anders Breivik. C'est parfois dérangeant. le début où il décrit la tuerie notamment. L'accumulation des meurtres finit par faire perdre leur humanité aux victimes.
Dans un second temps, il essaie de décrire comment l'assassin a façonné son idéologie. J'ai trouvé cette partie un peu longue et répétitive.
Dans une troisième partie, il décrit les préparatifs et le travail titanesque du meurtrier.
Un livre intéressant surtout pour la partie descriptive et le parti pris narratif. Mais j'ai été moins convaincue par l'analyse psychologique du personnage (mais est-il possible de comprendre un tel tueur?!).
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Je l'ai emprunté, après quelques minutes d'hésitation, sur l'étagère d'une de mes bibliothèques municipales. A la lecture, j'ai sauté les deux premiers chapitres, et pas mal de pages ensuite. On est dans la tête du tueur de masse Anders Behring Breivik, en Norvège, sur l'île d'Utoya le 22 juillet 2011, on assiste à la tuerie des 77 victimes, dont il est l'auteur et le narrateur. C'est très perturbant. Viennent l'arrestation, puis son procès dont il va faire une tribune pour ses idées de suprémaciste norvégien. le malaise continue avec l'exposé des idées de Breivik, avec pour seuls contrechamps les témoignages de policiers, de quelques-unes de ses victimes survivantes, d'un exposé de la thèse de Simon Baron Cohen, psychiatre, physiologiste de l'autisme et des "cerveaux systèmes" : systématisation de toutes leurs actions, rationalisation de leurs délires compulsifs qui les poussent à l'action. C'est glaçant. Les tueurs de masse, qui prisent et revendiquent l'hyper virilité, haïssent tous sans exception les femmes, Breivik n'y fait pas exception, ils commencent généralement leur périple meurtrier en tuant leur mère, ou les femmes de leur entourage, mais Breivik, curieusement, aime sa mère et sa soeur. Il a eu une enfance normale. C'est parfaitement écrit, ce qui rajoute à la séduction du récit. Laurent Obertone, que je ne connaissais pas, est de la mouvance conservatrice libertarienne, critique du multiculturalisme. Cela rend l'ouvrage encore plus troublant. On se demande si ce récit ne serait pas prétexte à développer des idées d'extrême-droite accusant l'immigration de la majorité des actes de délinquances et de l' "ensauvagement" de notre société.
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J'ai découvert cet auteur par son roman "Guerilla" relatant la transformation de la France en champ de bataille en seulement 3 jours. Autant dire que je savais pertinemment que j'allais pas vers un homme qui fait dans la dentelle. Seulement, là où "Guerilla" était une histoire fictive, "Utoya" est un récit malheureusement tout ce qu'il y a de plus réel. Et l'auteur raconte le moindre détail, sans tomber dans le voyeurisme. Vivement critiqué pour son livre "La france orange mécanique", accusé de nombreuses fois de manipulation, il s'en tient dans ce roman uniquement aux faits, et ça se sent. Décomposé en deux parties, "Utoya" est un récit flippant. D'abord par sa première partie, véritable documentaire de guerre relatant le massacre sur près de 150 pages, vu à travers les yeux du tueur, nous permettant ainsi de prendre conscience du carnage ayant eu lieu ce jour là. Puis par sa deuxième, alternant son récit entre passé et présent, permettant de mettre en relation le procès du meurtrier ainsi que les évènement de son passé, donnant un semblant de réponse à l'éternelle question : comment en est-on arrivé là.
Ami lecteur, si tu as une vision toute rose de l'Homme, passe le chemin de ce roman. Adoptant le point de vue de Breivik, tu entres au plus profond de son psyché, là où réside la noirceur absolue de son âme. Breivik demeure un personnage fascinant, convaincu par sa vision du monde d'être un élu. Son idéologie ainsi que ses convictions l'ont finalement transformé en machine à tuer froide et calculatrice, et conduit à ôter la vie de 77 personnes. Par sa vulgarisation, le document de Laurent Obertone est, à mes yeux, un des ouvrages de référence sur cette histoire, pour qui s'y intéresse.
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A vous, Monsieur Laurent Obertone.
Vous qui avez osé lire ses écrits, vous qui avez consulté les rapports de police et les témoignages, vous qui êtes allé en Norvège pour voir et sûrement ressentir. Vous nous avez livré un essai maléfique, doté d'une crédibilité qui frôle le génie et habille celui du mal.
534 pages d'une précision létale : le massacre de l'ile d'Utøya, pas après pas, balle après balle, victime après victime.
Et alors que je croyais avoir atteint le paroxysme de l'horreur, vous m'avez aussi ouvert ses pensées, ses motivations, son intimité. Vous m'avez offert une expérience des plus dérangeantes certes. Mais des plus uniques aussi.

A vous lecteurs, futurs lecteurs.
Vous qui pensez avoir déjà lu le livre le plus abjecte de votre vie, je vous assure qu'il n'en est rien. Lire cet essai, c'est avoir le culot d'entrer dans la tête du tueur norvégien et le courage d'y rester. Lire cet essai c'est comme mettre les deux pieds dans la merde. Sans chaussure. Et y prendre goût.
534 pages. C'est long, je vous préviens. C'est monstrueux. On s'arrête. Mais c'est addictif. On y revient.
La controverse est légitime. Qu'est-ce qui émane de Breivik ? D'Obertone ? de l'homme caché derrière ce pseudonyme ? Faites-vous votre idée. Je n'ai qu'un conseil : allez-y armés.

Et enfin à toi, Anders Behring Breivik, sale *** (ici j'aurais bien voulu mettre une insulte, mais je n'en ai pas trouvée de suffisamment violente et qui n'impliquerait pas injustement ta mère).
534 abominables pages dans ta tête. Tu m'as utøyée. Ça mérite bien que je te tutoie.
Sache que j'ai lu Utøya. Ton Utopie. Et que je suis morte. 77 fois.
Sache que je suis entrée dans ta méprisable peau. Anders Behring Breivik.
Et que je te survivrai.
Dans un monde qui ne te laissera pas exister. Mon Utopie. Mon Utøya.

Voilà ce que je voulais vous dire.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un livre très bien fait de la part de l'auteur. Se retrouver dans la tête de Breivik a vraiment été une expérience bizzare mais ça m'a permis de comprendre (sans adherer) certaines choses...
Si vous souhaitez en savoir plus sur la tuerie d'Utøya, ce livre est parfait.
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