A vous, Monsieur Laurent Obertone.
Vous qui avez osé lire ses écrits, vous qui avez consulté les rapports de police et les témoignages, vous qui êtes allé en Norvège pour voir et sûrement ressentir. Vous nous avez livré un essai maléfique, doté d'une crédibilité qui frôle le génie et habille celui du mal.
534 pages d'une précision létale : le massacre de l'ile d'Utøya, pas après pas, balle après balle, victime après victime.
Et alors que je croyais avoir atteint le paroxysme de l'horreur, vous m'avez aussi ouvert ses pensées, ses motivations, son intimité. Vous m'avez offert une expérience des plus dérangeantes certes. Mais des plus uniques aussi.
•
A vous lecteurs, futurs lecteurs.
Vous qui pensez avoir déjà lu le livre le plus abjecte de votre vie, je vous assure qu'il n'en est rien. Lire cet essai, c'est avoir le culot d'entrer dans la tête du tueur norvégien et le courage d'y rester. Lire cet essai c'est comme mettre les deux pieds dans la merde. Sans chaussure. Et y prendre goût.
534 pages. C'est long, je vous préviens. C'est monstrueux. On s'arrête. Mais c'est addictif. On y revient.
La controverse est légitime. Qu'est-ce qui émane de Breivik ? D'Obertone ? de l'homme caché derrière ce pseudonyme ? Faites-vous votre idée. Je n'ai qu'un conseil : allez-y armés.
•
Et enfin à toi, Anders Behring Breivik, sale *** (ici j'aurais bien voulu mettre une insulte, mais je n'en ai pas trouvée de suffisamment violente et qui n'impliquerait pas injustement ta mère).
534 abominables pages dans ta tête. Tu m'as utøyée. Ça mérite bien que je te tutoie.
Sache que j'ai lu Utøya. Ton Utopie. Et que je suis morte. 77 fois.
Sache que je suis entrée dans ta méprisable peau. Anders Behring Breivik.
Et que je te survivrai.
Dans un monde qui ne te laissera pas exister. Mon Utopie. Mon Utøya.
•
Voilà ce que je voulais vous dire.
Lien :
https://www.instagram.com/p/..