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Guerilla tome 1 sur 3
EAN : 9781095776179
400 pages
La mécanique générale (27/09/2018)
3.65/5   489 notes
Résumé :
La guerre civile était inévitable. Vivez l'Apocalypse des trois derniers jours de la France. Dans une France proche et obscure, une descente dans une cité sensible tourne au drame : un policier pris dans un guet-apens perd son sang-froid et tire aveuglément. La cité s'embrase et tout le pays vacille. De villes en villes, le feu se propage et la République explose. Forces de l'ordre, terroristes, responsables, citoyens, journalistes, tous sont submergés par le raz-de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (94) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 489 notes
Ring est une maison d'édition que j'aime beaucoup. Déjà parce qu'elle publie des choses atypiques, mais en plus elle ne fait pas dans le politiquement correct. de nos jours les faux semblants sont de plus en plus mis en valeur, et j'aime que les choses soient dites sans détour. Aujourd'hui il ne faut pas "choquer" en appelant les choses, les actes ou encore les êtres humains par des noms a rallonge. Et du coup je trouve qu'on se voile la face bêtement, et bien évidemment on voile en même temps et surtout celle de nos enfants.


Je me suis donc lancée dans la lecture d'un des auteurs publié chez Ring. Obertone est un journaliste qui a écrit de nombreux documentaires et un roman.

Guerilla se passe sous 3 jours et la France va être le théâtre d'une guérilla urbaine sans nom.
Un roman d'anticipation, peut être ? Mais néanmoins poussé à l'extrême sans doute.

Je reconnais volontiers que ce roman est dérangeant et fait franchement froid dans le dos. Je regrette malgré tout le manque de subtilité de l'auteur.
On sent dans l'écriture de Laurent Obertone la patte du journaliste, ce qui diminue pour moi considérablement la qualité du roman. (j'envisage dans un futur plus ou moins proche d'aller voir ses documentaires).

Un roman qui nous plonge dans le chaos et dans une France apocalyptique, sans concession.
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Un roman resserré et haletant se déroulant sur trois jours...

... ou comment à partir d'un incident avec la police dans un quartier sensible, une réaction en chaîne va se produire et conduire à une véritable guerre civile qui va toucher tous les secteurs de l'économie (plus d'électricité, plus d'eau, plus de nourriture, plus de réseau). Les magasins sont pillés, les forces de l'ordre sont harcelées, débordées. Même les campagnes sont touchées par les pillages, les meurtres.

Les voyous de banlieue s'en donnent à coeur joie et les terroristes islamistes vont s'inviter à la fête avec des attentats de masse.
Face à ce désastre, la population désemparée tente de survivre et de s'organiser. Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue.

Guérilla n'est pas le premier ouvrage évoquant la possibilité d'une guerre civile ethno-religieuse en France. Il y avait déjà eu :
- le contemplatif « Les événements » de Jean Rolin se situant après le cessez-le-feu avec ses casques bleus.
- « Soumission » de l'immense Houellebecq qui évoquait un conflit civil entre identitaires (Lempereur) et islamistes avant de bifurquer vers la soumission à Mohammed Be Abbes et à sa Fraternité musulmane.
- « Demain les barbares », proche de Guérilla dans la thématique à la fois de guerre civile et de glissement post-apocalyptique. Un roman sombre et violent qui décrivait en 2028 une France confrontée à un effondrement de ses structures étatiques et à une guerre civile entre identitaires (Rempart) et émirs salafiste. Un roman très sombre et violent.

Guérilla se situe dans la France actuelle ou presque. La succession d'événements commence un peu comme ce qui s'était passé en 2005 à la suite de la mort de deux jeunes électrocutés dans un transformateur EDF à Clichy-sous-Bois. Les émeutes urbaines avaient été très violentes et l'état d'urgence a été déclaré en novembre 2005, puis prolongé en raison d'une quasi-guerre civile qui avait sidéré les Français et les étrangers.

Dans Guérilla, les émeutes urbaines ne s'arrêtent pas mais s'amplifient et dégénèrent en une véritable guerre civile ethno-religieuse. Les terroristes islamistes s'en mêlent, profitant du chaos pour commettre des attaques de grande ampleur.
L'ensemble est décrit avec beaucoup de réalisme et fait vraiment froid dans le dos. Tout cela est haletant et visionnaire.

J'imagine déjà le coeur des pleureuses médiatiques accuser Obertone de faire le jeu du FN. Tout ce que décrit l'auteur est à mon avis complètement réaliste et se passe déjà à petite échelle (quoique le Bataclan...), la seule différence c'est l'ampleur des événements qui atteignent dans le roman un point de non-retour qui va conduire à l'effondrement du pays.

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Difficile de rendre compte de ma lecture de Guérilla, de Laurent Obertone. J'en suis ressortie mitigée et mal à l'aise. Tout commence avec une intervention policière dans une cité sensible. le ton monte très vite et un des policiers tire et abat un des jeunes mis en cause. C'est l'allumette qui embrase les barils de poudre. En trois jours, la France s'effondre et une anarchie totale se diffuse depuis Paris jusqu'à l'ensemble de l'Hexagone.

Laurent Obertone, connu pour ses essais qui ont suscité des polémiques, comme La France orange mécanique ou Big Brother, inscrit ses précédents avertissements dans une mise en perspective romanesque. le roman est placé dans une France proche, où le politiquement correct et l'angélisme sont élevés au rang de quasi religion parmi les catégories sociales non précaires et blanches. Où le terrorisme djihadiste reste omniprésent. Où délinquance et criminalité ont explosé. Où des millions de migrants sont "accueillis" dans des camps de réfugiés plus ou moins anarchiques et les cités. Autant de barils de poudre renversés par l'auteur pour embraser la France.

Qu'en est-il de la plausibilité de l'intrigue? Bien malin qui pourrait le dire, même si ici les éléments s'enchaînent et s'accumulent uniquement dans un sens pessimiste. 2005 a certes montré qu'à partir d'un fait générateur comportant des similitudes, les revendications pouvaient évoluer en graves émeutes. Et on ne peut nier l'importance des questions de terrorisme, d'insécurité et de crise économique.
Mais derrière la prose romanesque apparaissent en filigrane les thèses propres à l'auteur, ce qui donne un aspect de prophétie pamphlétaire à Guérilla. C'est ce qui m'a mis assez mal à l'aise.

Je reste mitigée quant à certaines ficelles et transitions très épaisses, ainsi que par le style plat et basique du texte. Laurent Obertone recourt à l'ultraviolence, à une exagération portée à l'extrême de points sociétaux actuels et à des personnages clichés et caricaturaux (volontairement, je pense) pour asséner aux lecteurs son apocalypse hexagonal. A lire pour information.
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Guerilla es un livre choquant, réaliste, violent et sans concessions d'aucune forme.

Laurent Obertone n'épargne le lecteur sous aucun prétexte et nous plonge au centre du chaos, il nous y plonge comme si c'était maintenant, dans nos propres vies, sans mâcher ses mots et surtout de manière hyper réaliste et plausible.

Nous suivons plusieurs personnages différents, une blogueuse, un couple de retraités, un facho, une jeune fille engagée dans des causes justes, une femme enceinte, un déséquilibré, un gardien de zoo, un jeune homme d'origine juive, des jeunes de cité, un terroriste jihadistes, un flic, des militaires etc.. Ils ont tous plus ou moins d'influence et d'importance dans le récit qui se compose de chapitres courts donnant la part belle à chacun.

Ces courts chapitres nous servent un rythme effréné. Guérilla est une histoire à la tension constante mais qui vous fera tout de même beaucoup réfléchir.

Lors de ce récit le lecteur s'interroge sur son rapport à la société, à la France, à son positionnement politique, sa manière de voir les autres, nous sommes dans une réalité qui aurait ou pourrait mal tourner avec les véritables problèmes actuels propres à notre pays tel que l'accueil des migrants, les zones de non droits, le racisme, l'aveuglement des populations sur la situation du pays et l'effet de troupeau que le peuple subit aveuglement à la recherche d'un matérialisme toujours plus prononcé avec une aversion à se bander les yeux sur les problèmes qui rongent le pays.

Tou cela est abordé lors de l'embrasement de la France, de Paris et des campagnes, dans des lieux que vous reconnaîtrez dans les détails (pour exemple le centre commercial de la Place d'Italie ou encore l'avenue des Gobelins, le jardin des plantes etc..)

C'est un livre d'autant plus réaliste ou plausible quand on sait que l'auteur a passé deux ans auprès des services de renseignements et d'écoute et de spécialistes de la terreur et des catastrophes afin de rendre un roman s'appuyant sur des faits.

Pour finir je dirais que j'ai apprécié ma lecture malgré le fait que j'ai eu cette impression d'être mal à l'aise du début à la fin, d'avoir ouvert les yeux sur certaines choses.

Ce qui est certain, que l'ont apprécie ou pas, on ressort de cette lecture touché dans nos tripes.

Lire la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Malgré tout le souffre qui entoure l'auteur (mais bon, de nos jours, pour être qualifié de facho il suffit de manger de la viande...) j'ai lu Guerilla durant les vacances. Au point de vue littéraire c'est plutôt mauvais: j'ai relevé deux fautes de syntaxe et une citation erronée. le rythme rappelle Guillaume Musso. Bref, tout pour plaire. Sur le fond, la quatrième de couverture le dit très bien: ça raconte la chute de notre république en seulement trois jours suite à une bavure policière. Bon d'accord, on joue à se faire peur. c'est très exagéré et bourré de clichés. ET POURTANT. Ce qui m'a laissé comme un goût amer c'est la peinture de cette société tellement éduquée, tellement formatée, tellement habituée à vivre en paix qu'elle est incapable de se défendre quand on l'attaque et qu'elle refuse de voir ce qui est sous nos yeux, là, maintenant. Malgré tous ses défaut, le roman d'Obertone donne à réfléchir.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Oui, Renaud Lorenzino n'ignorait rien de la situation. Et sa vision des choses était si noire, si pessimiste que pas un de ses adversaires, de droite ou d'extrême droite, n'oserait le soutenir publiquement. Pour lui, tout était perdu. Il n'y avait plus qu'à fuir. Dans les ascenseurs de Radio France, voici une heure à peine, il tenait encore d'en convaincre une ancienne conquête.
"Je vais te dire ce qui se passe. Il n'est plus question de l'habituelle petite guerre entre touristes et terroristes. La folie est lâchée dans les rues. Cette nuit tout sera pillé, détruit, sans distinction ni logique. Les itinérants et assimilés s'en donneront à cœur joie. Les petits Blancs des villes ont pris fait et cause pour ces malheureuses victimes de la société, comme nous le leur avons appris. Les petits Blancs des champs se tairont et attendront, parce qu'ils ne savent faire que cela. Pendant ce temps, le terrorisme va donner tout ce qu'il a, de peur de se faire voleras terreur et son chaos. Tous les employés qui font que ce pays tourne ne vont pas risquer leur peau pour leur travail de merde. Ils resteront chez eux. Il n'y aura plus de transports, de service, de communications, d'approvisionnements. Tous les circuits seront coupés. Finis les médicaments, la nourriture, le gaz, l'essence, l'eau potable, l'électricité, Internet, le téléphone, les secours, la police... Tout va s'effondrer. La ville va prendre feu. Des incendies gigantesques, puisqu'aucun pompier ne fera plus son travail, puisqu'aucun flic ne fera plus respecter la moindre loi. Ils seront livrés à eux-mêmes, ou affectés à des postes stratégiques prioritaires, qui ne consistent plus qu'à protéger les gens comme nous. Ailleurs, ce sera chacun pour soi. La rue est déjà livrée aux tirs, aux couteaux et aux flammes. Les moutons se terreront chez eux, où chercheront à fuir. Quant à nous, qui parlions hier de la France, parce que nous avions besoin de sa sueur pour payer nos orgies, nous devons l'abandonner au plus vite. Nous seuls en avons les moyens."
Elle avait objecté, sans vraiment y croire, que la force publique était puissante, et qu'elle pourrait reprendre le contrôle du terrain. Lorenzino s'était emporté.
"Mais réveille toi! L'Etat c'est quoi ? Trois cents milles fonctionnaires à peine, éparpillés dans des casernes et des commissariats, de par le pays. Cette force est dissuasive en un point précis, sûrement pas quant les adversaires sont des millions, et qu'ils se soulèvent le même jour, dans des centaines de villes et des milliers de quartiers, au sein même des corps constitués. Et tu sais trés bien qui gouverne. Tu sais très bien que ces institutions ne sont qu'une fiction. Tu sais très bien que ce pays est totalement castré. Tous ceux qui ont un semblant de responsabilités sont terrorisés par nos menaces. Personne ne fera rien, mets toi bien ça dans la tronche. N'oublies pas que je connais les meilleurs, à la sécurité intérieure. Ils n'ont pas joué aux cartes, ces dernières heures. Ils savent. Demain ce sera la panique totale, la majorité des habitants de ce pays violeront les lois pour se procurer des biens de premières necessités, en vue du chaos qui vient, qui est là. Ce sera la fin de toutes hiérarchies, de toutes les disciplines, de toutes les organisations, de toutes les confiances. Tout sera plié en trois jours. Les événements sont en marche, invincibles, et d'heure en heure feront de ce monde une chose qui n'a jamais été. Nous venons de perdre tout le pouvoir que cette société virtuelle a bien voulu nous concéder. Tout va cesser de faire illusion. Les comptes en banques seront vaporisés. Le papier va perdre toute sa valeur. Puis l'argent, les nombres, les lois, enfin les valeurs elles-mêmes vont disparaître. Ce sera la fin de la morale et la fin du verbe. Homo sapiens ne sera plus une espèce protégée. Tout ce qui comptera dans ce monde, ce sera la peur et les armes. Ce n'est plus une probabilité, c'est une certitude. Le miracle a pris fin. La France n'existe plus".
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Au club, c'est ainsi qu'on surnommait Renaud Lorenzino : son apparente sympathie dissimulait une perversité rare.
"C'est de la part ?"
-La tortue."
Méfiante, Luc le regardait de haut en bas.
"Je ne suis pas au courant. Je vais voir...
-Non, sinon ce ne sera plus une surprise."
Elle hésitait.
"Ne vous inquiétez pas, il va adorer."
Luc le regarda encore. L'homme lui avait bien l'air d'un solide pervers.
"Vous avez des instruments ? On a un détecteur de métaux ici.
-Je travaille à mains nues".
Curieuse, presque un peu jalouse, Luc finit par le laisser entrer. Elle le précéda dans les sous-sols, par un escalier en métal. Il y avait un bar de luxe, aux lumières tamisées. Ils marchèrent un moment, dans un couloir mal éclairé. Elle désigna une porte.
"Il faut attendre la fin du programme.
-J'ai le temps".

Du "programme", le Dauphin venait juste de boucler la première partie. Cigarette aux lèvres, en nage, il souriait, en repensant à ses exploits. Jamais il n'avait entendu Saïda gueuler comme ça. Il s'était acharné... Elle en saignait. Peut être même qu'il lui faudrait des points de suture. Il avait voulu la finir par la bouche, mais elle s'était évanoui. Était-ce quand il avait tapé dans les côtes ? Leila avait dû sortir la tête de la cuvette, pour éviter qu'elle se noie. Lorenzino lui avait fait bouffer le carrelage, elle n'y reviendrait pas de sitôt. Leila décevante. Elle se forçait à crier, au début, puis ne criait plus quand elle avait vraiment mal. Ce n'était pas normal, il en parlerait à Luc.

(...)

Son deuxième vice n'impliquait qu'une seule fille. Il était attaché à une chaise, elle commençait par lui donner des coups, il encaissait un moment, puis elle le détachait, et il ripostait. Et il se lâchait. Si fort qu'on avait du mal à en trouver des disponibles, et pas cabossées.

(...)

Vincent Gite était entré. L'éditorialiste, tête basse, attendait les premiers coups.
"Je suis la surprise", avait dit Gite.
Lorenzino avait relevé la tête. Il n'avait pas l'air d'aimer les surprises.
"Qui êtes vous ?
-Je suis Vincent Gite, mais tu peux m'appeler extrême droite. C'est comme cela que tu m'appelles, d'habitude".
Le Dauphin eu un doute. Etait ce vraiment une surprise ? Ou était-ce un cinglé en liberté ?
"Eh bien quoi, ça t'excite pas ? Je croyais qu'ici tu faisais vivre tes fantasmes ? Profite ! Cette fois je suis rée, et je suis en face de toi."
Lorenzino garda le silence. Il cherchait à surprendre dans le regarde Gite quelque chose qui ressemblerait à un indice. Mais dans ses yeux de vair il n'y avait rien.
"Je serai bref. Tu as été le maître du jeux. Tu dois accepter d'être renversé. Tu as trop de pouvoir. Je vais devoir te tuer".
Lorenzino savait que ce jour arriverait.

(...)


"Si tu n'es pas aveugle, tu sais ce qui se passe dehors.
-Oui.
-Si tu le sais, alors tu es coupable.
Gite fit craquer ses doigts.
-Attendez, je...
-Tu es le premier sur ma liste".
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Combattez ceux qui ne croient
ni en Allah ni au Jour dernier, jusqu’à
ce qu’ils versent l’impôt de la capitation
et qu’ils se soumettent et s’humilient.

– Le Coran. 9 :29.

Paris, 1er arrondissement, 22 h 15.

Cet enfer nommé France, Quraych Al-Islam en avait fait son paradis.

Pays si prévisible, où il était aisé de régner… Pays si avide de disparaître, que le vaincre en était presque insultant.

Modéré jusqu’à son court collier de barbe, Quraych s’était vite imposé parmi les professionnels de l’hommage républicain. Il avait compris comment bien présenter, rassurer le Français apeuré, et poliment menacer ses responsables politiques, dont la seule terreur était de perdre leur place trop vite. Quraych était un terroriste diplomate, que personne n’osait interrompre, qui avait fait du système son système. Entre les revendications des uns et les perds des autres, il savait se rendre indispensable, jusqu’à devenir une sorte de concession vivante, dernier intermédiaire entre les Français et la mort.

Pas une heure sans que Quraych ne récite des sourates, ne se voue à Allah, ne songe aux enseignements d’Al-Azhar, à la grandeur des Moghols, des Abbassides, et du magnifique Soliman. Il était de tout son être l’Islam. Il était de Damas et il avait été de Deir ez-Zor, et de Palmyre. Ses compagnons n’étaient que martyrs, leur vouer sa vie était son honneur et sa fierté.

Au pays des fragiles, il se vantait d’être devenu un calife, un produit télégénique spécialisé dans la menace souriante, « sachant jouer des stéréotypes », comme l’écrivit servilement un journaliste. Dans les coulisses, en croisant les régisseurs, les rédacteurs en chef, les journalistes, il ne voyait que cet empressement à lui être agréable, ces regards mendiant la complicité, lui donnant presque envie de leur caresser la tête.

Le temps jouait pour lui, avec talent il avançait ses pions, les mosquées, l’immigration, le circuit halal, les amendements communautaires, et avec la Ligue musulmane signait des scores électoraux sans précédent. L’infidèle n’avait à lui opposer que sa bienveillance, ses sourires, ses consensus, la persuasion que sa lâche était une largesse d’esprit. (pp. 105-107)
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Tu serais fière, je crois. Je vais mourir, seul, pour un sentiment humain. Un sentiment que les fauves ne permettront plus. Ce jour marque l'avènement d'une race impitoyable.
Je vais connaître minuit dans ce siècle. Les ténèbres d'une parenthèse barbare. Je ne suis pas prêt.
Je ne pensais pas que ca pouvait arriver. Une agonie économique, peut-être, une lente régression, oui. Mais un tel effondrement non. Je sais maintenant qu'il est là, et que je ne pourrai pas lui survivre. Pour survivre, il faudrait un peu de mérite et beaucoup de chance. Tu sais que je n'ai jamais eu ni l'un ni l'autre. Ce monde ne peut être que celui des ultras.
Je suis l'obsolescence à visage humain.
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Ils hésitaient. Ils avaient vu cet avion de ligne en flammes, passer au ras des tours, dans un monstrueux vacarme. C'était peut-être un signe. Ils étaient les obscurs, les damnés, les misérables... . Et ils se voyaient soudain à portée d'Histoire. Il était là, devant eux, parmi eux, lui, l'intouchable, le Président de la République. Sans gardes, sans policiers, sans micros, sans caméras... Seul, et homme, comme eux tous. Ca les impressionnait, malgré tout. On se gênait un peu. Le mythe, le symbole... On hésite toujours à détruire. Le ventre veut du sang, le cerveau en demande le prix. Mais une foule n'est qu'un ventre, et n'hésite jamais longtemps.
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