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3,95

sur 179 notes
Cela faisait un bail que ce livre prenait la poussière dans ma PAL... Il n'aurait pas du ! Je l'avais acheté parce que le résumé m'avait très attiré (rien d'original) et surtout parce que j'avais trouvé le titre plutôt... fun ! Un "attrape oeil" qui vous souffle à l'oreille "lisez moi, lisez moi !". Voilà, c'est fait et j'ai beaucoup aimé cette lecture, plutôt dure mais passionnante. Un délicieux mélange entre la beauté de la littérature japonaise et la sombre histoire de ce groupe d'orphelins, abandonnés par les habitants d'un village envahit par une épidémie.

De part les yeux d'un de ces enfants, nous nous immergeons dans ce sentiment d'abandon créé par les adultes hostiles et froids de ce village, perdu dans les montagnes. Malgré la fuite des villageois, ces gosses, totalement délaissés par leur pays, se verront enfermés dans ce décors maladif, sans pouvoir s'évader, comme mis en quarantaine. A travers les yeux de notre héros, nous vivrons avec eux dans la colère, la peur, la faim et le froid... Mais aussi, l'apprentissage de la survie, l'amour et la fraternité.

Quand on lit ce livre, on aimerait vraiment modifier le titre en "Tirez sur les villageois"...

Un beau petit coup de coeur pour un des personnages, le petit frère du héros. Un enfant sensible, émotif, émerveillé de tout, totalement innocent et qui pourrait vous faire verser, à coup sûr, quelques petites larmes.

Je suis ravie d'avoir découvert la plume de Kenzaburô Ôé, qui nous illumine par sa façon de retranscrire les choses, dans cette tourmente aux couleurs de la nuit. Une lecture que je vous souhaite de découvrir !

Bonne lecture à tous !
Lien : http://avoslivres.canalblog...
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Au début de roman, les enfants d'une maison de correction échouent dans un village montagnard isolé, ils sont livrés au bon vouloir du maire puisque leur éducateur se joint aux soldats qui recherchent un déserteur. Dès leur arrivée on demande aux enfants de regrouper les animaux morts pour les enterrer, mais ça va rapidement devenir bien pire puisque la mort va toucher les humains, et les villageois vont fuir en laissant les enfants à leur triste sort. La faim est omniprésente, la mort rôde. C'est un livre sombre, très sombre mais illuminé par de la solidarité malgré la mort qui frappe autour d'eux.
C'est une fable sociale très dure que nous livre l'auteur, ce récit qui met en scène des enfants abandonnés par des villageois haineux dans un village contaminé par une épidémie.
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« Élégant et cru », l'expression quasi-antinomique de Géraldine Mosna-Savoye (dans l'émission « Sans oser le demander » du 30/03/23) pour exprimer son ressenti du style de l'auteur japonais, qu'elle aussi découvrait tardivement, sonne très juste à mes oreilles. Les enfants et adolescents dépeints par Kenzaburō Ōe sont loin d'être « purs et innocents », mais leur confrontation avec un monde d'adulte froid, extrêmement brutal, sans la moindre possibilité de s'y arrimer, laisse une sensation très proche de la nausée. Je conseille donc d'avoir l'estomac bien accroché avant d'entamer la lecture de ce livre.
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En 1958, Kenzaburô Oé publie ce court récit de temps de guerre. Des enfants punis, orphelins ou délaissés sont confiés aux « bons soins » de villageois. Quand une épidémie s'empare du village, ces « mauvais bourgeons » comme les désignent les paysans, sont abandonnés à leur sort, sans état d'âme. Car un « mauvais » enfant devrait être supprimé « dès le bourgeon ». Dans une écriture épurée comme un jardin zen, ciselée comme un bonsaï, directe comme un coup de sabre, Kenzaburô Oé nous sert une histoire terrible d'enfants sans devenir, coincés dans un monde d'adultes sans compassion ni compréhension, punis tout simplement d'être vivants. Pourtant, ils savent encore rire, plaisanter, s'émerveiller de la beauté de la neige ou de la couleur d'une plume d'oiseau, agir et s'entraider, en un mot être humain sans être adulte. Ils apprennent à leur corps défendant et dans l'humiliation, l'abdication, la capitulation que les adultes leur imposent par le charme et la menace, la douceur et la brutalité. Ce récit est une fable sociale, crue et brutale, pragmatiquement révélatrice. Dire que le livre est dérangeant est un euphémisme, il est bouleversant, radical, impitoyable, le choc est frontal. Au sortir d'une telle rencontre, la même question se pose, insidieuse et insistante. Qu'aurions-nous faits ? Aurions-nous été du côté des héros ou des autres ? Au fait, les gens ordinaires peuvent-ils être des héros ?
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Pourquoi diable cette lecture a-t-elle été si laborieuse pour moi, a-t-elle nécessité le retour fréquent en début de page car mon esprit était parti ailleurs, a-t-elle eu l'effet d'un puissant somnifère ? Déballage d'idées :
* trop intellectuel et sans affects ; de très nombreuses allusions à des larmes qui coulent, dont je n'ai pas toujours bien compris la cause, renforcent le versant froid et forcé
* situation artificielle destinée à démontrer, faire passer un message : village isolé, communauté d'enfants, étrangers, soldats, épidémie....
* style d'écriture, ou traduction, rendant la lecture peu fluide
* descriptions de lieux et de situations que je n'ai pas réussi à visualiser
* ou sujet qui ne m'intéresse tout simplement pas

Une ou un Babéliote pourrait peut-être me suggérer un autre livre qui me donnerait envie de lire ce prix Nobel ? Merci.
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Mal à l'aise. Qu'est-ce que c'est que cette maison de correction ? de quelle guerre parle-ton ?
Après recherche, il s'agit de fait réels transformés en fiction qui se sont déroulés au Japon pendant la seconde guerre mondiale.
Autant dire que ce n'est pas de la littérature japonaise comme j'ai l'habitude de lire.
Des enfants et des adolescents sont en maison de correction pour des raisons plus ou moins justifiées, la plus importante c'est qu'ils ne sont pas japonais si j'ai bien compris.
Discrimination et maltraitance mais aussi solidarité et courage dans ce livre que j'ai eu du mal à lire car il est dur et cru.

Challenge Multidéfis 2020 : 20- Un roman d'un(e) auteur(e) coréen(ne), japonais(e) ou vietnamien(ne)
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Deuxième guerre mondiale, au Japon. Les bombardements menacent la population. Un groupe d'une quinzaine de jeunes adolescents fuient la ville pour se réfugier dans un petit village de montagne. Pourtant ces enfants ne sont pas libres. Placés dans une maison de correction , ils sont sous la garde d'un éducateur qui fait preuve d'une violence sourde envers eux. Ce dernier les laisse aux mains d'un groupe de villageois, le temps qu'il aille chercher un deuxième groupe d'enfants. Pendant ce temps, les villageois malveillants les obligent à enterrer les cadavres d'animaux malades. Hélas, quand l'épidémie se propage aux hommes, tous les habitants prennent la fuite, abandonnant les enfants dans le village dans lequel ils les enferment. Livrés à eux-même, les jeunes tentent de survivre seuls.

Ce roman publié en 1958 quand l'auteur avait 23 ans est absolument sidérant de violence et d'horreur. Pas une horreur glauque et sanguinolente mais une horreur immorale.
Le groupe de jeunes délinquants est rejeté de partout. Placés parfois pour de mauvaise raison dans cette maison de correction, les enfants ont vu leurs parents refusés de les récupérer. Conduit par un homme peu amène, sous-alimentés, rabaissés constamment, battus en cas de fugue, ils sont à la merci des adultes qui les regardent comme des bêtes dangereuses.
Les villageois n'ont que haine envers ces enfants perdus et les utiliser pour de basses tâches d'inhumation ne leur posent aucun cas de conscience.
Aussi, quand le village s'avère contaminé par une étrange épidémie, ils ne s'encombrent pas de ces rebuts de l'humanité et les abandonnent sans vivres dans le village qu'ils barricadent et surveillent à coup de fusil pour les empêcher de sortir.
Livrés à eux-même, les enfants s'approprient les habitations et la nourriture abandonnée. Très vite, un coréen et un soldat fugitif les rejoignent. Eux aussi, sont des exclus. Une vie en communauté s'organise. Une certaine liberté est trouvée à l'intérieur même de cette prison. On y perçoit à nouveau le temps de l'enfance perdue chez certains. Tandis que d'autres grandissent trop vite face à l'horreur de la situation.

Le récit est raconté à la première personne par le narrateur qui fait partie de ceux qui dirige le groupe de manière implicite avec Minami. Lucide quant à leur situation, il tente néanmoins de cacher aux plus jeunes l'épidémie pour éviter la peur, les débordements. Seul l'insouciance de son jeune frère lui redonne le sourire. Son frère et la petite fille, abandonnée elle aussi dans le village près du cadavre de son mère... Une attirance violente, un désir de protection, l'innocence de sa figure le pousse à s'en rapprocher. Un premier amour peut-être.
Mais la maladie, la mort, les adultes rodent. Des adultes qui n'ont ici pas du tout le beau rôle. Les paysans peu éduqués craignent de simples enfants précédés d'une mauvaise rumeur, craignent la maladie devant laquelle ils ne savent réagir. Leur réaction est le rejet, la haine, la violence la plus noire. Ils abandonnent des enfants à un sort inimaginable.Ils font une guerre absurde, y envoient leurs propres enfants tuer et se faire tuer. Ils sont cruels, lâches et souillent tout ce qu'ils touchent.
Tout dans ce roman, sent le désespoir, la crasse, le malheur, le mensonge, la folie des hommes.
Les quelques passages d'insouciance ne suffisent pas à éclairer cette histoire qui retombe bien vite dans une noirceur sans nom. C'est le récit de l'enfance perdue, du désir de liberté. D'une fuite des adultes et de leur inhumanité. de la guerre, des responsabilités, de la mort. Une fuite perdue d'avance bien évidement.

Arrachez les bourgeons, tuez les enfants est une fable déchirante qui dénonce la bêtise, la cruauté gratuite, l'exclusion, la guerre, etc... C'est un texte profondément désenchanté sur l'humanité des hommes, sur la résignation devant la violence. Faut-il se plier devant plus fort que soi ? Faut-il suivre les règles édictées par le plus grand nombre ? Faut-il garder ses convictions, se rebeller même au risque de mourir ? La fin tragique de cette histoire en est la réponse.

A vous de découvrir ce chef d'oeuvre bouleversant !!
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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pourquoi sombrer dans l'horreur même écrit excellement par un prix Nobel ?
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Voilà le genre de titre qui suffirait à vous donner envie de lire le roman qui le porte !
En réalité, je l'ai lu complètement par hasard : c'est mon cher et tendre qui a acheté ce titre lors d'un salon du livre de poche, et qui ne l'a toujours pas ouvert, ses lectures se limitant souvent à de pieux voeux, quand je ne peux voir passer un livre sous mon nez sans avoir tout de suite envie de le dévorer...
Tout cela pour vous dire que je n'avais aucune idée de ce que j'allais trouver dans ce roman, dont j'ai pris soin de ne pas lire la quatrième de couverture avant de l'entamer, pour garder intact le plaisir de la découverte...

Le narrateur est un jeune adolescent dont le récit vous met tout de suite dans le bain : il fait partie d'un groupe de délinquants, tous mineurs (certains ne sont que des enfants dont le crime est de n'avoir pas été désirés par leurs parents), qui, au début du roman, a pris la route. Les jeunes sont encadrés par un éducateur qui doit les conduire dans un endroit sûr. Nous sommes au Japon, pendant la seconde guerre mondiale, et la maison de correction où étaient internés les enfants est menacée par les bombardements.
Ils sont ainsi confiés à la garde de villageois, le temps que l'éducateur parte chercher un autre groupe de prisonniers. Les habitants de la petite bourgade considèrent ces hôtes qu'on leur impose avec mépris et méfiance, se montrant parfois violents. Et lorsque une épidémie mortelle se propage, ils n'hésitent pas à fuir, les laissant seuls dans le village abandonné, ayant pris soin de leur barrer toute issue.
Les enfants vont ainsi faire l'apprentissage de la survie, côtoyer la maladie et la mort, et devoir faire appel à toutes leurs ressources pour subsister...

Ce récit m'a fait penser à une fable, mais une fable macabre et glaçante... Les situations vécues pas les personnages ont un caractère presque irréel, certains protagonistes sont dépeints de manière caricaturale. En revanche, la façon dont le narrateur relate les événements et le comportement de ses camarades, ainsi que celui de leurs bourreaux, est teintée d'une sincérité touchante. Cette ambivalence entre le ton du texte et son contenu est sa force. L'auteur, par la voix de son héros, qui mêle à une poignante lucidité la naïveté de sa jeunesse, parvient à exprimer l'ampleur que peut revêtir la cruauté humaine, et la douleur que représente la perte de l'innocence pour les enfants qui doivent s'y confronter trop tôt.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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J'avoue que j'ai du mal avec les livres qui utilisent la figure de l'enfant dans un but plus ou moins allégorique ou symbolique. Et même si ce roman ne fait pas des centaines de pages, j'y ai trouvé parfois quelques longueurs en ayant l'impression de tourner en rond, un peu comme les enfants dans leur village abandonné.
Ceci dit, il est intéressant de voir qui Oé choisit pour symboliser les rebuts de la société vus du côté dominant : des jeunes délinquants, un soldat déserteur (probablement une infamie au Japon plus qu'ailleurs) et un jeune Coréen (minorité particulièrement victime de discriminations dans la société japonaise). Ces personnages sont placés dans une situation exceptionnelle d'isolement dans un village touché par une épidémie mortelle et déserté par ses habitants légitimes. Ils s'organisent et recréent une société qui, malgré les difficultés, s'avère bien plus bienveillante, paisible et harmonieuse que la société des villageois, méchants et violents. Et même si la fin du roman ne précise pas ce que devient le narrateur, l'issue pour ses camarades est la soumission à l'ordre ou la mort. le message d'Oé n'est donc pas vraiment optimiste pour ceux qui ne sont pas dans le moule.
J'ai également trouvé intéressant la langue d'Oé, qui n'hésite pas à décrire sans pudeur les corps dans ce qu'ils ont de plus trivial.
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