AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 98 notes
5
13 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce qui m'a beaucoup impressionné dans ce livre c'est le va et vient entre la souffrance de l'auteur et son voyage journalistique à Hiroshima.En effet l'auteur vient à peine d'avoir un bébé handicapé ; Il part avec un ami qui lui vient de perdre sa fille et tous deux vont faire un reportage sur la 9ème conférence mondiale contre les armes nucléaires à Hiroshima
L'auteur est assez indifférent aux diverses querelles politicardes mais il est rempli de compassion pour ces victimes des irradiations (hibakushas) qui souffrent pendant des années, sont défigurés par d'horribles cicatrices; il célèbre leur dignité presque silencieuse à côté de toutes les querelles politiques. Il est touché par ces médecins blessés eux aussi mais dont certains vont se dévouer corps à tous ces gens qui vont vivre un calvaire pendant des années
En faisant des recherches internet j'apprend cependant que le fils de Kenzaburô Oé bien qu'autiste va devenir un magnifique pianiste qui communique avec la musique!
Commenter  J’apprécie          40
C'est lors d'un reportage sur la neuvième conférence mondiale contre les armes nucléaires que Kenzaburô Ôé croise ces hommes et ces femmes, agonisants, défigurés, rescapés de ce funeste 6 août, écartelés entre "devoir de mémoire et droit de se taire". Il ira à leur rencontre, mais à celle aussi des médecins qui luttent courageusement contre le "syndrome des atomisés". C'est à tous ces héros silencieux qu'il rend ici un hommage poignant et digne.
Commenter  J’apprécie          40
Lorsque Kenzaburô Ôé arrive à Hiroshima en août 1963, le but de son voyage est simplement, sans projet plus profond, de faire un reportage sur la neuvième Conférence mondiale contre les armes nucléaires. Et c'est le choc : il découvre ce dont il ne se doutait pas, ce à quoi il n'avait pas pensé. Il ne pourra plus jamais être comme tous ceux qui oublient ce que fut Hiroshima , et il ne sera plus le même. Ce qu'il nous fait comprendre, c'est que penser Hiroshima conduit, que nous le voulions ou non, à changer la vision que nous avions de l'homme et de son devenir. Ce livre est à lire absolument, il traite de ce qu'il est fondamental de comprendre pour nous qui sommes de l'après-Hiroshima.
Le début est un peu plus théorique et traite d'informations dans lesquelles nous pouvons nous égarer un peu. Mais ensuite, les notes, et de plus en plus à mesure des retours successifs dans la ville, se chargent d'un message profondément humain. Ôé nous donne à comprendre l'horreur incommensurable à travers les vies des hibakushas qu'il rencontre. Ce qu'il nous fait particulièrement ressentir, c'est combien nous sommes dans une autre dimension que toutes les catastrophes provoquées précédemment par l'homme : la mort continue son oeuvre souterraine, année après année, et les atomisés continuent à souffrir, à vivre dans la terreur de tomber malade, à mourir, et on ne peut pas savoir quand cela cessera… En lisant ce qui est dit sur ces effets souterrains que nous ne dominons pas, je ne peux pas m'empêcher de faire l'inévitable rapprochement avec le nucléaire civil : l'épée de Damoclès est sur nos têtes, car personne ne peut être sûr que l'humanité dominera à terme ce qu'elle a mis en marche…
Commenter  J’apprécie          30
Notes de Hiroshima" est un recueil de textes écrits entre 1963 et 1965 par le futur prix Nobel de littérature (en 1994). Partant
d' abord du récit de la Conférence mondiale contre les armes nucléaire à l'été 63 et des divisions des acteurs de ce mouvement, les textes d' Oe s'intéressent ensuite à diverses personnes concernées par "Hiroshima"( les "hibakusha", le directeur de l'hopital des irradiés, un journaliste local s' intéressant à la prise en charge médical par l'état et à la publication du témoignages des victimes...). A travers ces divers portraits et récits, l'auteur nous parle de la "dignité humaine " au regard de ce qui s'est passé dans cette ville et du parcours des victimes du bombardement, qu'elles aient mis fin à leurs jours ou qu'elles vivent reclus, cachant leurs corps irradiés ... Poignant à lire ....
Commenter  J’apprécie          20
En août 1963, alors qu'il assiste à la neuvième Conférence mondiale contre les armes nucléaires, l'écrivain Kenzaburô Oé marche pour la première fois sur le sol de Hiroshima. Il s'écarte bien vite des discussions politiques et se tourne vers les médécins, les victimes et découvre la honte, l'humiliation et la dignité.
Ce carnet de notes et de réflexions, permet de saisir l'étendu du crime commis, qui maudit ces rescapés, de générations en générations : ces femmes défigurées qui se cloitrent chez elles, ces bébés étranges, ces nouvelles maladies qui ne cessent d'apparaître et l'impuissance des médecins héroïques qui dédient leurs vies à soigner et aider des condamnés.
Avec une pudeur toute japonaise, l'auteur exprime sa colère et son espoir : espoir d'un "plus jamais ça", d'une humanité qui se refuse à s'imposer la douleur et l'horreur pour avancer en tachant de ne "jamais perdre de vu la dignité des gens de Hiroshima".
Commenter  J’apprécie          20
A l'heure où le nième et dérisoire Black Friday vient de se dérouler, où, par le hasard des calendriers le chef de l'église catholique visite le Japon et y dénonce comme un crime l'utilisation des armes nucléaires, lire les Notes écrites il y a plus de cinquante ans par Oe Kenzaburo, vous met face à des questions métaphysiques aussi simples, universelles, qu'essentielles.
Comment se donner une dignité s'interroge Oe ?
L'écrivain est allé à la rencontre des habitants de la ville martyre, pour faire connaître leur façon de vivre, leur vision des choses. Il n'y a qu'eux qui puissent ou se taire, ou parler sur cette tragédie. Ses Notes, ses réflexions sont produites depuis Hiroshima, avec celles et ceux qui incarnent Hiroshima, celles et ceux qui comme l'écrit Oe « ne capitulent jamais ».
« Pour les gens qui continuent de vivre à Hiroshima, ne pas taire cette tragédie absolue de l'histoire de l'homme, ne pas la rejeter dans l'oubli, mais en parler au contraire, l'étudier, la consigner, est un acte pesant qui demande des efforts surhumains. Les personnes extérieures à Hiroshima sont incapables de mesurer à sa juste valeur la somme de tous les sentiments – et d'abord la répugnance – qu'il faut surmonter pour accomplir cette tâche. Qu'on songe simplement que l'initiative de parler, d'étudier, de consigner ce drame, vient précisément des seuls qui ont le droit d'oublier Hiroshima, et de l'enfouir dans le silence » (p. 140)
Oe raconte le combat pour l'amélioration de la prise en charge sociale des malades, car le gouvernement a les yeux ailleurs. Il dresse également des portraits saisissants d'hommes et de femmes malades, en citant de nombreux témoignages, ou comme celui du docteur Shigeto, directeur de l'hôpital de la bombe A. Il rappelle combien ces médecins sont partis de zéro, aucune expérience n'exister sur laquelle s'appuyer, combien les recherches furent tâtonnantes pour comprendre et soigner ce qui était inédit.
Qu'a-t-on retenu de la bombe ? Que peut-on apprendre « désespérément » d'une telle expérience se demande l'écrivain ? Oe Kenzaburo a été bouleversé par ses séjours à Hiroshima et il y a découvert « la dignité humaine. Car c'est la valeur fondamentale que j'ai découverte à cet endroit, et c'est sur elle, et sur aucune autre, que je désire à présent m'appuyer » (p. 122)
Commenter  J’apprécie          20
Depuis 1963, chaque année, en Août, Kenzaburô Ôé s'est rendu à Hiroshima. La première fois c'était pour réaliser un reportage sur la neuvième conférence mondiale contre les armes nucléaires . Les voyages suivant seront l'occasion pour lui de revenir sur ses hommes et ses femmes victimes et dont le statut commence à peine à être reconnu dans la société de l'époque.
C'est un livre fascinant, captivant et sidérant par ses descriptions, par les témoignages recueillis et les scènes dont il a été le témoin.
J'ai été bouleversé par ces personnes qui ont certes survécus à ce lundi 6 Août 1945, à 8h15 mais qui des années plus tard continuent toujours et continueront hélas longtemps de subirent les conséquences des irradiations. C'est révoltant de voir la façon dont le gouvernement japonais, dont les autorités américaines (desquels dépendait les gestions du plusieurs points) jusqu' à la façon dont la société japonaise même ont traité ces personnes. Ont leur a nié tout leur droit, jusqu' a la simple reconnaissance et acceptation par la société civile et militaire d' un statut de victimes, tout leur droits sauf celui d'être des cobayes au service de la recherche sur les effets des irradiations.

Une lecture coup de poing, bouleversante qui certes a parfois quelques défauts mais qui est simplement nécessaire pour mieux comprendre et rendre hommage à la dignité de ses personnes qui furent victimes des deux bombes.
Commenter  J’apprécie          20
Notes de Hiroshima, de Kenzaburô Ôé, m'a profondément troublée. J'avais conscience de l'absurdité du bombardement atomique de Hiroshima. J'avais lu Les oiseaux reviennent à Hiroshima, l'histoire de cette enfant irradiée, Sadako Sasaki, mais dont la maladie ne s'est déclarée qu'à l'âge de 11 ans. Son histoire m'avait touchée et mise en colère contre les adultes qui avaient provoqué la guerre et ceux qui l'avaient terminée d'une manière absolue. Kenzaburô Ôé s'est rendu sur place à partir de 1965. Il a enquêté, vu, rapporté ses observations avec un franc parler et une justesse d'analyse: il a dénoncé les querelles stériles dans les mouvements japonais pour la paix et contre l'arme atomique, le déni de responsabilité des Américains allant jusqu'à interdire toute publication japonaise en lien avec les bombes atomiques, la lâcheté des politiques japonais, de l'empereur, leur défaillance envers les victimes civiles des bombes... Plus que tout, Kenzaburô Ôé raconte les sans-voix, les hibakushas (personnes affectées par la bombe), et ces médecins japonais, touchés eux aussi dans leur corps, qui ont soigné leurs compatriotes, en découvrant les premiers les conséquences physiologiques de la radioactivité de ces bombes inhumaines. Ce livre est un rappel pour que je ne tombe pas dans la fascination de guerres éloignées, dont les retombées radioactives nous tomberaient dessus sans crier gare.
Commenter  J’apprécie          10
Comment raconter l'innommable semble dire Oé Kenzaburo, prix Nobel de littérature, dans Notes sur Hiroshima ?
Pourtant, il y arrive, il y arrive avec dignité, avec désarroi quelquefois, avec circonspection. Il questionne, il se questionne, il nous questionne.
Nous sommes en 1963, Oé Kenzabura doit se rendre à Hiroshima pour écrire un reportage sur la réunion mondiale, visant à l'abolition des armes nucléaires qui avait lieu sur place.
Il constate, il témoigne « les gens d'Hiroshima n'ont qu'une envie : se taire ». Ils refusent « d'exhiber leurs misères pour les besoins du mouvement antinucléaire ». La plupart des habitants d'Hiroshima ont conservé leur dignité dans le silence. La honte est présente partout. Les femmes se cachent dans leur maison pour éviter les regards sur leurs chéloïdes. Les suicides ont été nombreux.
Il a fallu des années pour reconnaitre la shoah, il en a fallu encore plus pour parler des hibakusha (les personnes atomisées), deux drames cruellement historiques.
Qu'en avons-nous retenu ? « C'est important de prévenir une guerre nucléaire, mais il faut d'abord et surtout interdire la possession d'armes atomiques ». En 1945, ils étaient 4 pays à posséder l'arme nucléaire, aujourd'hui ils sont 7 ou 8. Qu'avons-nous retenu ? « Les êtres humains d'Hiroshima, sont des moralistes au sens conféré à ce terme occidental, dans la traduction qui a été donnée en japonais – des « critiques éclairés de la nature humaine ». et ce qui a fait d'eux des moralistes, c'est leur rencontre avec les jours les plus cruels que l'humanité ait connus depuis le début de son histoire, et leur endurance à supporter depuis 19 ans la vie qui en a découlé ».
La mémoire…la mémoire est l'outil le plus probant pour ne pas oublier. Diffuser, encore diffuser pour ne jamais oublier. Ce livre fait partie des livres à lire, à faire lire, et à ne pas oublier. Que retenons-nous des catastrophes que nous provoquons ?
Lisez le !! Un impératif pour une bonne cause !!
Commenter  J’apprécie          10
Des moments très poignants qui montrent toute l'horreur des armes nucléaires. A méditer au moment où le monde se déchire sur la problématique du nucléaire iranien !
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (275) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3238 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}