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Citations sur Vous devriez voir quelqu'un... (24)

p.142.
Question candide

N'est-il pas étonnant, pour une société qui a remisé au grenier de ses ancêtres le mariage arrangé, de vouloir coûte que coûte faire durer une relation amoureuse qui n'existe plus ?

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p.117-8.
Transformé en victime et non en justiciable exigeant réparation, le harcelé est en effet souvent enjoint à « aller voir quelqu'un ». Par ses proches, ses collègues, les partenaires sociaux de son entreprise. Voire son supérieur hiérarchique et sa RH !
Votre chef, pervers narcissique de la plus belle espèce, vous répète qu'il n'a jamais rencontré quelqu'un d'aussi nul : allez voir un psy !
Vous ne supportez plus de travailler dans le même bureau que cette collègue qui a juré d'avoir votre peau (et votre poste) : prenez sans tarder rendez-vous avec un praticien qui vous signera un certificat « mettant en demeure votre supérieur d'effectuer votre transfert » dans le contexte d'une relation de travail moins « toxique ».

[…]

Question Candide

Le psychologue du travail ne joue-t-il pas parfois, à son corps plus ou moins défendant, un rôle de fusible pour éviter coûte que coûte le conflit et donc, d'une certaine façon, minimiser si ce n'est éradiquer tout risque de contestation sociale ?
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p.114-5.
Le déclic entre l'avant et l'après se situe en 1998, date de publication des ouvrages des psychanalystes Christophe Dejours, directeur du laboratoire de psychologie du travail, des victimologues Marie-France Hirigoyen et Christiane Olivier dénonçant le lent, insidieux, et mortifère processus de destruction du psychisme généré par l'univers professionnel. Sentiment de dévalorisation, stress, dépression, jusqu'au burnt-out signant le clap de fin d'une pourtant prometteuse carrière... Ces livres, décrivant un monde du travail au « goût de sang et de larmes » eurent en effet un tel écho que ledit harcèlement fut inscrit, en tant que délit, en 2002, dans la loi. Et que pléthore d'honnêtes travailleurs purent enfin mettre un diagnostic sur ce qu'ils vivaient, parfois depuis des années : l'angoisse à l'idée de reprendre le boulot le lundi, le stress de ne pas rendre à l'heure dite le dossier de l'affaire X, les insomnies à répétition, les maux de dos et les engueulades, le soir, avec Jules avaient une cause, le harcèlement moral dont ils étaient victimes. Et un responsable : le pervers narcissique qu'était Monsieur Dugenou, sous-chef du contentieux.
Manipulateur sournois, déguisant sa malveillance viscérale sous une défroque (parfois) séduisante, sans scrupule et sans remord, prêt à tout pour isoler, vulnérabiliser, soumettre et briser l'autre, seule façon pour lui d'exister, le pervers narcissique, fit alors une entrée fracassante dans nos vies de labeur.
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p.94-5.
Un homard, voilà ce qu'est, pour Françoise et Catherine Dolto, un ado. Comme le homard, le malheureux, sans sa carapace originelle dont il se défait pour une nouvelle, est confronté à tous les dangers. Une mue douloureuse, changer de peau étant une souffrance terrible, explique ainsi une psy spécialiste de cet âge. Avouez que lorsqu'à douze, treize ans vous apprenez ce que l'avenir vous réserve, l'idée de passer par la case adolescence pour grandir a de quoi vous faire flipper ! Sauf si vous avez l'âme romantique pour « kiffer grave » cette version « no future » de l'existence : « Je souffre donc je suis ».
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p.92.
Dimitri, 16 ans
La seule chose qui intéresse les parents c'est qu'on soit bons à l'école pour avoir un bon diplôme. À part ça ils ne nous écoutent pas. De toute façon ils partent du principe qu'ils ne peuvent pas nous comprendre. Comme si on était des extra-terrestres.

Anouk, 18 ans
Le truc que je ne peux pas supporter d'entendre c'est « Il faut être acteur de sa vie, acteur de sa scolarité, acteur de sa réussite ». On entend ça sans arrêt. C'est flippant. D'autant que pour être acteur faut pouvoir agir, donc pouvoir décider.
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p.80-1.
La question aussi d'une école, qui malgré d'innombrables réformes, ne s'est pas adaptée à l'évolution de notre société. Qui ne faisant que peu de place à la motivation et à la créativité, ne favorise pas obligatoirement l'écoute et la concentration.
Une école inégalitaire (selon la dernière étude Pisa, l'école française est l'une de celles ou le déterminisme social est le plus grand). Une école où 40% des écoliers quittent le primaire avec des lacunes qui rendront difficiles la suite de leur scolarité. Une école qui fait souffrir les enfants (20% seulement d'entre eux disent aimer aller en classe). Mais aussi les enseignants, parfois si rudement que dans chaque académie, l'Éducation Nationale a dû mettre en place un SOS Psy...



Question candide

L'écolier photographié par Doisneau souffrait-il de TDAH ? À l'instar de Jules Vernes, Leonard de Vinci, Beethoven, Einstein et bon nombre de nos politiques diagnostiqués a posteriori comme hyperactifs ? N'est-il pas pour le moins étonnant qu'une société prise d'une telle frénésie de mouvement (courir, pédaler, pilater, être en forme) fustige « ceux qui ne se bougent pas » et refuse à ses enfants le droit d'être remuants ?
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p.63.
La seconde règle que nous, parents présents ou à venir, avons bien compris, c'est que nous n'avons aucun droit sur nos enfants . L'enfant n'a pas tous les droits mais il n'a que des droits. Les parents n'ont sur sa personne aucun droit : ils n'ont que des devoirs explique Françoise Dolto dans la Cause des enfants. Et encore moins celui d'interdire : » Afin que l'enfant ne s'auto-punisse pas en refusant d'exprimer son vrai désir. » Une consigne, qui, reprise au premier degré, a produit l'avènement de la génération aussi insupportable à vivre pour les autres que pour elle-même des enfants-rois.
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p.56.
Question candide

Pourquoi les psys ont-ils autant de mal à faire ce qu'ils nous demandent, à savoir prendre un peu de distance vis-à-vis de leurs maîtres ? En adaptant leur pratique aux réalités d'une société qui n'a plus grand chose en commun avec celle du siècle passé ? La plupart des psychanalystes étrangers se sont bien prêtés à l'exercice. Face à leurs propres itinéraires aussi : avoir eu une « mauvaise » mère, un père « manquant » signifie-t-il que toutes les mères et les pères le soient ?
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p.54-5.
Comment avons-nous pu et pouvons encore, nous les femmes, moi la première, ne pas avoir été interloquées par certains propos de psys à grand succès comme ceux d'Aldo Naouri, lorsqu'il dénonce le « matriarcat dégoulinant d'amour qui obère la maturation des enfants » ? Ou quand il explique que « La femme représente la nature sauvage et dangereuse qui doit être domptée ». Et quand il décrit une « mère destructrice, hostile, dangereuse ». (Les belles-mères, les beaux-pères, leurs brus et leurs gendres. Odile Jacob)
La croisade pour la réhabilitation de la figure paternelle, cause soutenable de l'auteur d'Une place pour le père ne lui fait-il pas quelque peur perdre le sens commun lorsqu'il évoque, en 2016, dans le magazine Elle « le viol de la mère par le père, pour rétablir l'ordre » ?
Et d'expliquer dans son livre Prendre la vie à pleines mains :
« Le père est là pour confisquer à l'enfant la mère toute disponible qu'il croit avoir et qu'elle veut être. Or il ne peut le faire qu'en se comportant de la façon la plus égoïste qui soit. Moi, père et homme, dirait à la mère de mes enfants, ce soir j'ai envie de toi et j'irai jusqu'au bout de mes envies. » et de poursuivre : « A combien de couples que je recevais ne m'est-il arrivé de dire : mais violez-la ! J'assume l'avoir dit et continuer de penser mon injonction comme convenable (…) la mère en s'occupant trop de l'enfant, ne s'occupe pas assez de l'homme, n'est pas un objet. Une femme qui n'est pas assez bon objet pour son mari est mauvais pour l'enfant, pour la famille, pour la société ».
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p.50-1.
Notons que notre bonne maman Dolto n'est pas exempte de quelques citations pour le moins discutables. Etraits de morceaux choisis :

À propos de l'inceste, entretien dans la revue Que Choisir, novembre 1979 :

QC : Mais enfin il y a bien des cas de viol ?
FD : Il n'y a pas de viol, elle est consentante.
QC : Quand une fille vient vous voir et qu'elle vous raconte que dans son enfance son père a coïté avec elle et qu'elle a ressenti ça comme un viol, que lui répondez-vous ?
FD : Elle n'a pas ressenti ça comme un viol. Elle a seulement compris que son père l'aimait et qu'il se consolait avec elle parce que sa femme ne voulait pas faire l'amour avec lui.
QC : D'après vous il n'y a pas de père pervers ?
FD : Il suffit que la fille refuse de coucher avec lui en disant que ça ne se fait pas pour qu'il arrête. Il ne fait pas de différence entre sa fille et sa femme, la plupart des hommes sont de petits enfants.
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