Citations sur L'influence de l'odeur des croissants chauds sur la b.. (62)
On pourrait dire que, pour les animaux comme pour les fœtus, on considère qu’il est moins grave de les tuer que de les faire souffrir ou de les mutiler de leur vivant. Le droit de tuer les animaux à des fins supposées utiles est, pour le moment, largement accepté. Alors que le droit de mutiler gratuitement et de faire souffrir inutilement des animaux est de moins en moins reconnu.
Les personnes dont le statut économique et social est le plus bas sont globalement moralistes, que ce soit à Recife, Porto Alegre ou Philadelphie. Mais les personnes dont le statut économique et social est le plus élevé sont divisées.
Si on est philosophe (et qu’on a trop lu Kant), on est facilement convaincu que la pire des choses qui puisse arriver à quelqu’un c’est qu’on le traite comme un simple moyen. Mais […] il n’est pas évident que ce soit la pire des choses. Si on se sert de nous sans violence ce n’est peut-être pas si important. Mais le mieux bien sûr, c’est qu’on nous laisse tranquilles.
Dans une étude de psychologie, on a posé la question suivante : « Quelle est la couleur des ours vivant sur la banquise où tout est blanc, sachant que les ours ont toujours la même couleur que leur habitat naturel ? »
Certaines personnes ont rejeté la question en disant qu’elles ne pouvaient pas savoir, car elles n’étaient jamais allées sur la banquise. Si l’enquêteur insistait, en précisant que la réponse était contenue dans la question, et qu’il suffisait de la relire, ils refusaient de le faire.
Pourquoi avons-nous tendance à voir de la morale partout, c’est-à-dire à inventer toutes sortes de « fautes morales sans victimes », comme l’inceste entre adultes consentants ?
Dans une expérience de pensée physique, si on place, en imagination, un objet fictif trop différent des objets réels dans des conditions hypothétiques fictives trop éloignées des conditions réelles, qu’obtient-on ? De la science-fiction au mieux, des résultats fictifs qui ne serviront à rien, même pas à nous distraire, au pire.
Mais les expériences de pensée en éthique n’ont rien à voir avec les expériences de pensée en physique ! Leur but ultime n’est pas de nous aider à mieux connaître la réalité, mais à savoir s’il y a des raisons de la conserver comme elle est ou de la changer.
Imaginez un canot de sauvetage pris dans une tempête en pleine mer. A son bord, il y a quatre hommes et un chien.
Tous les cinq vont mourir si aucun homme n’accepte d’être sacrifié, ou si le chien n’est pas jeté par-dessus bord.
Est-il moralement permis de jeter le chien à la mer simplement parce que c’est un chien, sans autre argument ?
Qu’en pensez-vous ?
Supposez, à présent, que ces hommes soient des nazis en fuite, auteurs de massacres de masse barbares, et que le chien soit un de ces sauveteurs héroïques, qui ont permis à des dizaines de personnes d’échapper à une mort atroce après un tremblement de terre.
Est-ce que cela changerait quelque chose à votre façon d’évaluer leurs droits respectifs à rester sur le canot de sauvetage ?
La philosophie morale expérimentale est une discipline encore en gestation, qui mêle l’étude scientifique de l’origine des normes morales dans les sociétés humaines et animales, et la réflexion sur la valeur de ces normes, sans qu’on sache encore exactement dans quelle direction elle finira par s’orienter, et quelle sera la nature de sa contribution à la philosophie (si elle en a une).
« Mais comment le but de minimiser le mal ou de maximiser le bien pourrait-il être immoral ? » (p. 69)
Trois règles élémentaires de raisonnement moral sont bien connues. "Devoir implique pouvoir" ( ou:"À l'impossible nul 'est tenu") ;"De ce qui est, on ne peut pas dériver ce qui doit être" (ou: "Il ne faut pas confondre les jugements de fait et les jugements de valeur") et enfin " Il faut traiter les cas similaires de façon similaire" (ou "Il est injuste de faire deux poids deux mesures").