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Citations sur Paris-Venise (34)

En y repensant, ce n'était pas Byzance à cette période, et le ketchup qui venait tacher mes coquillettes devenait presque un luxe, une source de culpabilité.
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Un Suisse en plein fou rire, c'est moins expressif qu'un Italien qui éternue, mais c'est aussi rare qu'une éclipse totale du Soleil, alors on s'en satisfait.
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J'ai un peu perdu la tête ces derniers mois. Depuis que j'ai commencé mon nouveau job. Je travaille pour une compagnie ferroviaire privée. Sur le Paris-Venise, de nuit. C'est la ligne la plus en retard d'Europe, même les trains qui arrivent de Bucarest sont plus fiables. [...]
Il m'arrive de rester vingt heures dans le train pour un seul et unique trajet. Parfois plus. Avec les passagers qui râlent et te considèrent comme le responsable, comme si t'avais saboté le train toi-même pour les faire chier et leur faire rater leur correspondance pour Angers. Quand c'est comme ça, j'ai trouvé la parade.
- J'entends bien. Je suis désolé, madame... Il s'agirait d'un accident de personne. Une poussette qui serait tombée sur les voies... On parle même de jumeaux, mais on attend la confirmation.
(p. 11-12)
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Les jeunes d'aujourd'hui ne veulent plus des professions classiques. Maintenant, il faut faire des bagels avec des produits du commerce équitable. Il faut être designer. Tenir une friperie ou développer une appli qui permet à ses utilisateurs de localiser heure par heure les itinéraires des derniers ours bruns en Europe. Tout le monde évoque le crowdfunding, les gens brainstorment, mais plus personne ne sait garnir un boyau pour faire un bon riflard ou changer la roue d'une tire.
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Ça aussi, c'est très français. On crache sur l'argent et les avantages de ceux qui en ont, on s'invente des idéaux pour justifier notre frustration de pauvre, mais quand on goûte, l'espace d'une seconde, aux trucs réservés aux riches, on ne trouve pas que ça a un goût dégueu.
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Je le regardais. Un honnête début de calvitie dissimulé en rabattant la banlieue sur le centre-ville, des bonnes joues rubicondes révélant une importante consommation de viande au réveil et de kir le midi, un cou marqué par les plaques rouges dues au rasage, qu'il voulait quotidien. Sa manière à lui d'être présentable auprès des gens de l'immeuble. Des petits yeux clairs, bien rapprochés, et des ongles impeccables, le tout posé sur des pattes arquées, de taille moyenne. Je le vends mal, mais il n'était pas laid. A l'époque où il écumait le monde de la nuit avec Brousse Ouilisse et Cheûn Paine, ça ne devait pas être celui qui ramassait le plus, mais il avait moyen de se défendre. Et surtout, il sentait toujours bon. Il sentait le pas cher, certes, mais il sentait bon.
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L'arrivée à Venise m'a fait un drôle d'effet. Je m'attendais à voir de la flotte, certes, mais je dois avouer que c'était beau, encore plus que je me l'imaginais. Sans y être allé, on sait tous à quoi ressemble Venise, on s'en fait tous une idée plus ou moins semblable à la réalité, on a tous vu un "Thalassa", un reportage au journal de 13 heures. Mais voilà, le bleu tellement différent des autres bleus que celui de la lagune, le fait d'arriver par ce train vétuste, sur ces voies qui pourfendaient une mer, une ville, me donnait l'impression d'arriver en conquérant.
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Je jour s'est levé, et je l'ai regardé faire.
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Didier, ce n'était pas la peine de lui parler de poissons, il en avait forcément chopé un plus lourd que toi. Si tu évoquais le moteur de ta bagnole, c'était pareil, le sien faisait le double, au bas mot. Avec lui, c'était tout le temps la même histoire. Mais en réalité, la seule chose que Didier avait de plus gros que les autres, c'était sa femme, Shirley. Une commode. Pas dans le sens sympathie, non, dans le sens mobilier. Une commode avec les mêmes proportions, la même tendance à envahir une pièce, la rendre étouffante. Une commode, sans les tiroirs, ce qui permettait de ne pas se tromper au moment de ranger son chéquier.
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La génération d'avant était courageuse, pragmatique. Ils occupaient des postes sans broncher jusqu'à l'âge de la retraite quand ils ne mouraient pas avant, et c'était très bien comme ça.
Mais j'étais de la génération des jeunes qui se bougent pour avoir des métiers nouveaux, qui lancent des sociétés et bossent dans des open-spaces avec des tables de ping-pong et des plantes vertes un peu partout. Les jeunes d'aujourd'hui ne veulent plus des professions classiques. Maintenant, il faut faire des bagels avec des produits issus du commerce équitable. Il faut être designer. Tenir une friperie ou développer une appli qui permet à ses utilisateurs de localiser heure par heure les itinéraires des derniers ours bruns en Europe. Tout le monde évoque le crowfunding, les gens brainstorment, mais plus personne ne sait garnir un boyau pour faire un bon riflard ou changer la roue d'une tire. Plus personne n'en a rien à carrer de tout ça.
Je ne pouvais pas répondre jusqu'à la fin de ma vie que j'étais serveur, réceptionniste, nettoyeur de chiottes, livreur de pizzas ou que je me lançais dans une formation d'agent au sol, parce que ces métiers-là ne faisaient plus bander grand monde et qu'on passait tout de suite pour un branque, un gars fade.
D'un autre côté, j'avais honte de donner du crédit à cette nouvelle réalité, comme un petit bourge condescendant que je n'étais pas.
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