Honnêtement, je n'aurais probablement jamais ouvert ce roman si Babelio ne m'avait pas proposé de le découvrir pour pouvoir ensuite échanger avec l'autrice. Mais en lisant la quatrième de couverture en diagonale, certains mots ont retenu mon attention : kidnapping, adolescence, Opus Dei alors je me suis laissée tenter.
J'ai donc ouvert ce livre sans trop savoir à quoi m'attendre et j'ai bien vite réalisé que de toute façon rien n'aurait pu être anticipé. Il s'agit d'une histoire extrêmement noire, pleine de violence(s) à la fois physiques et psychologiques. On oscille constamment entre le réel et les épisodes métaphoriques presque fantasmagoriques, ce qui peut surprendre au premier abord.
On part en Equateur dans un lycée non-mixte de l'Opus Dei où les jeunes filles font partie d'une certaine élite sociale, élevées dans un milieu où la sexualité et l'avortement sont interdits, dénoncés et réprimés. Mais comment faire lorsqu'on grandit, qu'on commence à découvrir son corps et que personne n'est là pour répondre à nos questions ? Et bien pour Fernanda qui de mieux pour explorer ses fantasmes avec sa confidente, sa meilleure amie de toujours, Annelise. Mais cette recherche du désir, cette quête de l'autre est dangereuse, d'autant plus quand il s'agit de toujours repousser les limites. Elles vont entrainer leur bande de potes dans ce sombre délire, l'idée étant de se lancer des défis toujours plus dangereux, insensés mais aussi de se raconter des histoires d'horreur. Mais ces « jeux » ne vont laisser aucune des filles indifférentes puisque cela va les marquer au plus profond d'elles-mêmes. Mais cette violence prend encore une autre dimension dans l'intimité entre nos deux adolescentes, brûlantes de désir, avides de faire des choses interdites.
On l'a compris, ces jeunes filles vont mal mais elles ne peuvent compter sur personne pour les faire sortir de ce monde imaginaire et psychédélique dans lequel elles se sentent vivantes. En effet, la figure de la mère est soit absente, soit cruelle soit perfide : pourtant elle reste indissociable de sa fille. Chacune de ces filles se construit par rapport à sa relation avec sa mère et cela peut laisser des séquelles. le meilleur exemple est celui de Clara, l'une des enseignantes de ce lycée, elle d'ailleurs qui séquestrera Fernanda (ne vous inquiétez pas ce n'est pas un spoil, le livre s'ouvre sur cet évènement). C'est peut-être la relation qui m'a le plus perturbée, elle voue un amour malsain à sa mère, malsain parce qu'elle finit par tout faire pour devenir sa copie conforme.
Mon avis est très mitigé sur cet ouvrage, certes
Mónica Ojeda écrit particulièrement bien, ses métaphores sont pleines de sens et ses mots toujours bien choisis. Pour autant, il y a une telle violence qui se dégage de ce livre, une noirceur qui nous est dépeinte sans but final puisque ce livre n'a pas vraiment de conclusion. Il m'a marquée mais je n'arrive pas à savoir si dans ce cas précis, c'est quelque chose de positif.
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