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3,87

sur 307 notes
Salut les Babelionautes
J'ai lus ce roman de Nnedi Okorafor car elle sera présentes aux Imaginales 2018.
Qui a peur de la mort ? Onyesonwu en igbo est le nom que porte l'Héroïne de ce roman Post Apocalyptique qui a pour cadre l'Afrique.
Déjà choisir le continent Africain est une nouveauté, quand en plus s'y mêle les traditions et la magie de ces Terres ou est née l'Humanité pour dénoncer pèle-mêle les Guerres Tribales avec l'enrôlement forcés d'enfants, les viols qui en font malheureusement partis , l'excision, cette pratique grave et injuste.
Nnedi Okorafor nous entraîne dans cette Aventure avec aisance et une fois ouvert il vous faudra du courage pour refermer ce Livre.
J'ai adoré la description du "Peuple rouge", se déplaçant dans une tempête de sable créée et entretenu par un sorcier, ou les moeurs sont presque libre.
Ce roman est un roman de Femmes, car même si il y a quelques personnages masculins, se sont essentiellement elles qui portent le récit.
Quoi d'étonnant quand l'Auteur en est une, et dans ce livre elle sont en première ligne, pour dénoncer ce qu'elles subissent quotidiennement dans le monde, incestes, viols, massacres, excisions, mariages forcés.
Merci a Laurent Philibert-Caillat pour en avoir assuré la traduction bien que je trouve bizarre le choix d'un homme pour la faire.
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Nnedi Okorafor mêle ici des ingrédients de fantasy très traditionnels - magie, apprentissage, révélations sur les origines, prophétie, voyage initiatique - à un terreau de culture Africaine qu'ils rencontrent rarement. Culture faite de légendes mais aussi d'éléments extrêmements réalistes : guerres et génocides ethniques, viol, patriarcat écrasant, excision...
Cette rencontre fait toute l'originalité du roman, porté en outre par des personnages assez forts et une belle imagination. Inspiré par l'Afrique contemporaine sans y coller pour autant, l'univers d'Onyesonwu est indéniablement captivant, puissamment évocateur. J'ai toutefois regretté qu'il ne soit pas un peu plus travaillé, plus en profondeur et avec plus de détails. La quatrième de couverture parle d'une histoire post-apocalyptique, et si quelques éléments du récit peuvent effectivement coller à cette annonce, rien ne vient vraiment la confirmer - on pourrait presque aussi bien être dans une sorte d'univers parallèle. le mystère évidemment n'est pas sans charme, mais il ne donne pas assez d'éléments concrets à l'imagination pour permettre à celle-ci d'extrapoler. Les légendes qui tissent la trame de l'univers ne sont pas assez développées, et cela nuit à la fois à l'ampleur de l'ensemble... et à la compréhension de la fin, qui m'est restée assez obscure. Ou simplement décevante ?
Autre bémol, le personnage d'Onyesonwu - sur qui tout repose - n'évolue pas assez pour rester aussi intéressante qu'elle s'annonçait. Sa colère, compréhensible mais souvent puérile, a fini par me la rendre plus agaçante qu'autre chose, et j'ai fini par m'intéresser beaucoup plus à son entourage qu'à son destin personnel. (Un grand classique en fantasy, encore une fois ^^). le personnage, au fond, vaut moins pour ce qu'il est que pour ce qu'il représente : une révolte, féministe et humaniste, contre le poids du patriarcat et les horreurs de la guerre. Une intention. Et c'est bien là que le bât blesse, j'ai toujours du mal avec les livres dont les intentions transparaissent trop ouvertement, et finissent par prendre le pas sur la créativité et l'imagination.
Restent beaucoup de bonnes choses dans ce livre, dont la symbolique est forte, l'originalité réelle, et qui offre quelques inventions superbes, comme ce Peuple Rouge auprès duquel j'aurais aimé rester plus longtemps. Sa lecture est intéressante et plaisante malgré quelques longueurs, mais si je ne regrette nullement de l'avoir lu, l'enthousiasme n'est pas au rendez-vous pour autant.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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L'histoire de ce roman est d'une très grande originalité et mêle des thèmes très forts : les viols, l'excision, les génocides, le tout saupoudré de chamanisme et de magie.

Nous allons suivre pendant un peu plus de 500 pages le parcours de la jeune Onyesonwu ("Qui a peur de la mort" en igbo), une ewu ("née de la violence", comprenez enfant issu d'un viol), qui va tenter avec ses fidèles amis d'arrêter le génocide des Okekes par les Nurus. Cette jeune fille est également une eshu (dotée de pouvoirs magiques) et va essayer peu à peu d'apprivoiser ses dons.

J'ai trouvé que l'histoire avait été un peu lente à démarrer pour ensuite se précipiter, notamment la fin que j'ai trouvé très rapide. Bien que les thèmes soient importants et la narration originale, la plume poétique et forte par moment, j'ai quand même quelques petits bémols : je ne me suis pas attachée à Onyesonwu, ce personnage toujours en colère, qui ne semble pas énormément évoluer. Je comprends bien sûr qu'elle ressente ce sentiment, mais il ne semble pas y en avoir beaucoup d'autres. J'ai également eu l'impression d'avoir raté un passage juste avant le dénouement, il me manque des explications plus approfondies, notamment sur la prophétie et la réécriture du Grand livre.

Malgré ces bémols, cette lecture a été agréable et je garderai en mémoire son originalité et les thèmes abordés. J'ai beaucoup aimé lire les détails sur le peuple rouge qui semble vivre en harmonie avec la nature, dénué de violence et vivant à son rythme. J'ai également apptécié que l'auteure ancre son histoire en Afrique avec la richesse de ses légendes.
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Un roman post-apocalyptique d'une autrice d'origine africaine... cela pourrait n'être qu'une curiosité.
Dans une Afrique en plain chaos, que l'on imagine en Afrique de l'Est, les Nurus dominent les Okekes, presque jusqu'au génocide. Ainsi le proclame le Grand Livre, sorte de bible qui régit cette société asymétrique. Onyesonwu est une "ewu", une enfant née d'un Nuru et d'une Okeke. Union interdite, et souvent le résultat d'un viol. Les ewus sont craints et méprisés. On les dit nés de la violence et voués à être violents eux-mêmes. En effet, Onyesonwu est le fruit d'un viol. En grandissant, elle se découvre des pouvoirs magiques qu'elle comprend avoir hérité de son géniteur.
Beaucoup d'idées dans ce roman qui ne se perd pas en inutiles explications. L'univers imaginé par Nnedi Orokafor est un unibvers rtiche et cohérent qui n'a pas besoin de longues et vaines mises en contexte. Il mélange efficacement modernité et tradition. Il se base sur des rapports de force et des éléments directement identifiables. Il expose une Afrique à la fois différente et très proche. de là, la galerie de personnages imaginée par l'autrice est suffisamment riche pour nourrir un roman, très plaisant. L'intrigue en tant que telle reste très classique, reprenant les motifs habituels de l'élue et de la quête intiatique. Mais elle comprend suffisamment d'éléments originaux pour échapper au sentiment de familiarité face à une histoire relativement banale. de fait, l'ancrage africain de ce récit n'est pas un gadget, mais permet de réellement apporter une certaine fraicheur à ce roman. Une belle surprise.
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Ce fut une lecture assez déroutante tant par sa forme que par le fond.

La forme d'abord, l'écriture et la structure est dans un style pluto ado qu'adulte. Ce n'est pas dérangeant en soi, cela facilite même la lecture en la rendant plus légère mais cette approche marque un hiatus avec les thèmes abordés et maintient l'histoire dans une forme de naïveté qui s'oppose alors à la gravité des propos racontés. Cette opposition est assez déroutante mais je pense qu'elle fait culturellement partie de l'Afrique.

Dans le fond, je retrouve également cette opposition avec des personnages certes attachant mais qui restent selon moi de grands adolescents dans leurs réactions alors que le récit les malmène sans relâche et les confronte à l'horreur. Cela me semble d'autant plus vrai pour les 2 personnages principaux qui me semble couler dans le bronze alors que les personnages secondaires évoluent et s'adaptent au fil de l'histoire.

Enfin, le cadre et la mythologie sur laquelle il repose ne peuvent que nous déstabiliser en nous emportant loin de nos références judeo-chrétiennes occidentales, dans un monde ou les notions de forêts et d'océan tiennent lieu de légendes et ou le désert est la norme.

Pour conclure, je dirais que ce fut une lecture agréable, enrichissante voire envoutante mais qu'il faut pouvoir décrocher de nos croyances et s'ouvrir à d'autres horizons pour vraiment s'imprégner du récit.

Je regrette toutefois que certains éléments du monde mis en évidence comme les ordinateurs, les étincelles avec les Vahs ou les araignées blanches restent à la marge du récit sans vraiment y apporter leur contribution ou y trouver une explication. Mais peut-être s'agit-il là de l'expression de mon cartésianisme occidental?
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C'est un peu compliqué de proposer un aperçu de cette histoire. Et ce roman est riche de bien des façons. Tout d'abord on ne se sent pas dans un récit SF, on se croit au beau milieu de l'Afrique, à une époque difficile à déterminer mais qui oppose Noirs et Blancs, comme cela a toujours été. Il y a une dimension fantastique dans le récit qui est présente tout au long de l'histoire et qui fait davantage penser à des croyances et traditions africaines que l'auteur aurait mis en scène. Comme un conte racontant l'origine des choses. Cette dimension habite l'ensemble du roman, de la première à la dernière ligne. L'héroïne est tiraillée entre deux ethnies, rejetée par les deux, acceptée par aucune. Elle n'est pas plus admise au sein des sorciers, et il lui faudra passer une épreuve douloureuse pour obtenir des amies par la force des traditions. Perpétuellement en colère, contre son père biologique pour ce qu'il a fait à sa mère, contre les Okékés qui ne se rebellent pas assez et acceptent les monstruosités imposées par les Nurus, contre les Nurus pour ce qu'ils font aux Okékés, contre Ani pour n'avoir jamais été bonne avec elle ni avec sa mère, contre Aro le sorcier pour refuser de l'accepter comme apprentie, contre la terre entière. Mais elle croisera la route de nombreuses bonnes âmes qui l'aideront dans sa quête et enrichiront sa vision des choses, la nuançant et la modifiant comme cela survient lorsqu'on grandit et vieillit.

J'ai pris grand plaisir à lire ce roman. Il est extrêmement dépaysant et nous fait découvrir une culture souvent inconnue ou mal connue. L'auteur est originaire du Nigeria et a puisé dans cette culture pour écrire cette histoire atypique teintée d'un fantastique original et novateur. En tout cas pour moi car je n'avais jamais lu d'histoires pareilles auparavant. Et même si l'histoire semble se dérouler à une autre époque que la nôtre, elle est très proche de nous et de notre actualité, récente ou passée (ou même future). En cela, elle est déroutante. Dure et cruelle, elle met en scène beaucoup de violence mais aucunement gratuite ni justifiée, ni même disproportionnée. On s'attache très rapidement à Onye emplie de colère, on la comprend et éprouvons beaucoup d'empathie pour elle. Et même si son destin est tout tracé, on espère jusqu'à la dernière phrase une autre fin, qui pourtant ne peut être différente.
La fin, justement, m'a un peu déçue car je ne pense pas avoir bien saisie ce qui survient, ni les sous-entendus qu'elle insinue. Peut-être mériterait-elle une deuxième lecture plus concentrée et réfléchie mais elle ne remet pas pour autant en question le plaisir de cette lecture.

Je recommande chaudement à tout le monde la lecture de ce roman si particulier, si original et pourtant si proche de nous. On a bien du mal à quitter Onyesonwu, son pouvoir, sa force et ses amis. Un vrai coup de coeur !
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Cela fait déjà un moment que ce livre me fait de l'oeil, et son succès m'a fait sagement attendre mon tour à la bibliothèque. Lorsque j'ai enfin pu en lire les premières lignes, j'ai difficilement pu le refermer jusqu'à la dernière...

Onyesonwu, dont le nom signifie littéralement Qui a peur de la mort ?, est une ewu, c'est-à-dire née du viol d'une femme Okeke par un homme Nuru. Dans cette Afrique post-apocalyptique, être ewu est une malédiction. Rejetée par les Okeke aussi bien que par les Nurus, Onye, guidée par la colère et le désir de vengeance envers son père et envers les cruautés subies par le peuple Okeke, va au devant de sa destinée, étant tout à fait consciente que sa route est semée d'embûches et que seule la mort l'attend au bout du chemin. Heureusement elle pourra compter sur ses amies, qui ont su passer outre sa nature d'ewu et comprendre son combat, et sur son compagnon, un ewu comme elle.

Qui a peur de la mort ? nous confronte aux traditions africaines les plus secrètes, les plus cruelles, comme l'esclavage, l'excision, le viol, la place des femmes au sein de la société... Mais nous sommes également plongés au coeur des croyances, de la religion, de la magie, du folklore africain. Ce mélange de réel et de fantastique en fait un roman tout à fait prenant, à la fois documentaire et quête initiatique, même si le lecteur lambda (donc moi) est bien incapable de savoir à quel point les faits sont inspirés des réalités de ces pays d'Afrique dont on sait si peu de choses. Et pour ne rien gâcher, l'écriture est belle, fluide, et facile...

J'ai adoré ce livre, malgré quelques longueurs dont on aurait bien pu se passer, et je le recommande chaudement.
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Onyesonwu est une enfant du viol. Sa mère, comme tant d'autres Africaines, a été abusée par un homme d'une tribu voisine. le but de ces hommes est de les exterminer. Ainsi, le modus operandi est le même partout sur le territoire : les villages sont pillés, les hommes sont massacrés et les femmes sont violées, souvent laissées pour mortes. Mais, contre toute attente, la mère d'Onyesonwu survit et s'exile dans le désert. C'est là-bas, qu'elle donnera naissance à son enfant. La déesse Ani l'a exaucée en lui permettant de mettre au monde une fille et non le fils que son violeur attendait. A 6 ans, Onyesonwu s'installe avec sa mère à Jwahir. Son existence passe sur toutes les langues, les commérages vont bon train. Pourtant cela n'empêche pas la jeune fille de s'épanouir et de se faire quelques amies. A la mort de son beau-père, les événements s'accélèrent pour elle. Elle découvre notamment qu'elle peut communiquer avec les esprits et changer de formes. A force de persuasion, elle réussit à convaincre le puissant sorcier Aro d'être son maître afin qu'il lui apprenne à canaliser ses pouvoirs. Plus que de devenir une grande sorcière, Onyesonwu sait qu'elle devra aussi embrasser un grand destin. En effet, en tuant son père biologique, elle espère non seulement venger l'honneur de sa mère mais aussi mettre un terme aux terribles exactions commis par le peuple Nuru. En plus d'être un puissant sorcier, Daib, son géniteur, est également un général qui pousse son peuple à massacrer les Okekes. Mais est-ce qu'une simple jeune fille pourra faire la différence dans ce combat qui s'annonce déjà sans pitié ?

La genèse de ce roman trouve ses racines dans le chagrin et la douleur. le décès prématuré de son père a été un tel électrochoc pour Nnedi Okorafor qu'elle a ressenti le besoin d'écrire. D'ailleurs, le premier chapitre, consacré au décès du beau-père de son héroïne, reflète parfaitement son propre état d'esprit suite à la veillée funèbre de son père. Un début poignant qui donne la mesure de ce grand roman.

Bien que ce livre soit une fiction, l'autrice l'a beaucoup nourri de sa propre histoire, de ses origines et des siens. Tous ses personnages sont inspirés de ses proches. Les faits relatés font références à des événements vécus. C'est le cas de la guerre civile nigérienne qui, dans les années 60, a décimé ou exilé beaucoup d'Africains. C'est elle d'ailleurs qui a poussé ses propres parents à quitter l'Afrique pour Chicago. Un événement traumatisant pour sa famille qui l'a également profondément marquée. C'est de tout cela que l'autrice s'est nourrie pour donner naissance à un texte inattendu et subjuguant.

Sous sa plume, on explore une Afrique authentique aussi belle que cruelle. C'est un voyage au coeur des traditions et des croyances.

Avec Qui a peur de la mort ?, l'autrice signe aussi un récit d'apprentissage où la quête de l'identité est mise en exergue, aussi bien pour Onyesonwu que pour ses compagnons de voyage. Ce sont tous des adolescents en quête de l'adulte qu'ils souhaitent devenir.

Nnedi Okorafor nous transporte dans une Afrique post-apocalyptique où la guerre a continué ses ravages, où le progrès n'a pas annihilé les rites et les croyances. C'est un récit tissé de larmes et de violence qui recèle pourtant une vraie beauté, à travers l'espoir qu'il véhicule... suite sur Fantasy à la Carte
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Un livre que j'avais hâte de lire, et qui pourtant traînait depuis trop longtemps dans ma PAL !
Afrique, post-apocalypse. le monde a changé, et les conflits font rage. Les génocides intertribaux sont monnaie courante. Ainsi, une femme voit son village se faire anéantir sous ses yeux, et elle-même se faire violer par un général ennemi. Désespérée, souhaitant mourir, elle donne naissance quelques mois plus tard à une petite fille, dont la peau et les cheveux ont la couleur du sable. Pour souligner la différence de cette enfant, sa mère va la nommer « Onyesonwu », ce qui signifie « Qui a peur de la mort ? »
En grandissant, Onyesonwu réalise qu'elle est encore plus différente qu'elle ne le pensait. Non seulement sa couleur de peau et de cheveux la stigmatise comme une enfant née du viol, mais des pouvoirs apparaissent, aussi insolites que formidables...
Après quelques temps, Onyesonwu va répondre à l'appel qui croît en elle et va partir en voyage : pour se découvrir elle-même, pour découvrir le monde et d'autres cultures, et surtout de tenter de comprendre les mystères du monde.
Qui a peur de la mort ? est un livre qui me tentait beaucoup, à cause de son résumé pour le moins intrigant. Et après lecture : ABSOLUMENT PAS DÉÇUE !

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Les différents avis sur la blogosphère m'ont donnée envie de lire ce roman. Il faut dire que dans le domaine de l'imaginaire, on trouve peu de romans liés à l'Afrique. Celui-ci a reçu plusieurs prix : en 2010 le prix World Fantasy du meilleur roman, et Prix Imaginales du meilleur roman étranger 2014. C'est le premier roman à destination d'un public adulte pour l'auteure après des romans plus young adult.

Qui a peur de la mort? est une oeuvre dure et touchante par ses thématiques. le roman n'est pas difficile à lire grâce à une héroïne très attachante mais certains passages décrivent des actes atroces, que l'on sait malheureusement exister de nos jours sur terre. le livre décrit l'histoire de Onyesonwu, son nom signifie qui a peur de la mort? Onyesonwu est issue d'un viol : sa mère, une Okeke a été violée par son père, un Nuru, appartantn à la tribu rivale des Okekes. Elle est par conséquent une ewu, une personne rejetée par les 2 peuples et considérée comme quelqu'un qui deviendra violent à son tour. le fait d'être ewu se voit physiquement, Onyesonwu a la peau et les cheveux couleur sable. Les deux tribus Nurus et Okekes se font la guerre depuis très longtemps, et sont elles même asservies par les Nurus, qui pratiquent des massacres sur eux. Mais tout n'est pas si simple, les deux camps se prêtent à des atrocités dont personne ne sort indemne. le roman parle ainsi des sujets peu abordés à commencer par le viol comme arme de guerre mais aussi la pratique de l'excision, ou le cas des enfants soldats.

Le roman est raconté à la première personne par Onyesonwu depuis sa naissance. le début du roman est passionnant malgré des passages durs. Onyesonwu est un personnage très travaillé auquel on s'attache très vite. La vie est difficile pour elle pour de nombreuses raisons, mais elle est combative et touchante. Même si le roman est à la première personne, les personnages secondaires ne sont pas laissés pour compte, les amies de l'héroïne étant elles aussi attachantes, avec chacune leurs défauts et qualités. Elles font du combat d'Onyesonwu leur combat et font preuve d'un grand courage. La relation la plus émouvante est celle de Mwita et Onyesonwu. Tous deux sont ewu et en ont souffert, leur couple est un des points les plus intéressants du récit. Tous les deux ont une vie difficile, mais leur relation est tendre et forte, sans jamais tomber dans le cliché. Les personnages sont un des points forts du roman.

La seconde partie du roman souffre par contre de longueurs. J'ai moins apprécié cette seconde partie où Onyesonwu et ses amies partent pour une quête. Certains passages auraient mérité d'être raccourcis pour que le récit soit un peu plus dynamique. Un des autres aspects du roman qui m'a un peu dérangé est le côté post apocalyptique qui n'est pas assez exploité. On sait assez peu de choses sur l'univers, quelques détails donnés au compte goutte laissent percevoir que l'on se situe dans le futur, un futur où beaucoup de choses ont changé ou ont été détruites. On ne sait pas comment, ni pourquoi, cela parait un peu flou et ne change pas grand chose à la force de l'histoire qui aurait pu se situer à notre époque.

La plume de Nnedi Okorafor est vivante, fluide et vibrante, elle met parfaitement en valeur les émotions des personnages. Elle arrive à parler de nombreux sujets de manière juste sans tomber dans le romantisme pour l'histoire d'amour ou dans l'excès pour dénoncer les faits de guerre. La tonalité du roman est toujours juste. La magie évoquée dans le récit est aussi traitée de manière subtile, avec un apprentissage long et difficile.

Qui a peur de la mort? est donc un très bon roman, émouvant, touchant à des sujets difficiles, avec des personnages forts et attachants. Il est juste dommage que la seconde moitié comporte des longueurs et que l'univers n'ait pas été un peu plus exploité. le style de l'auteure est très agréable et vivant et il me tarde de lire Kabu Kabu.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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