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sur 305 notes
« Qui a peur de la mort? ». Onyesonwu en igbo : le nom de l'héroïne de ce singulier roman signé par l'auteur américano-nigérienne Nnedi Okorafor et qui constitue sans aucun doute l'un de mes plus beaux coups de coeur de cette année 2013, pourtant riche en sortie de qualité. Il faut dire aussi que le roman a eu l'honneur d'être récompensé dernièrement par le prestigieux World Fantasy Award 2011 ! L'action se limite à une région bien définie (correspondant aujourd'hui au territoire du Soudan) où deux tribus se livrent depuis des temps immémoriaux une lutte sans merci . D'un côté les Nurus, peuple «béni» par la déesse Ani et supposé assurer leur domination sur son territoire, de l'autre les Okeke, peuple en voie d'extinction, asservi par les Nurus et dont les quelques tentatives de révolte se sont, jusqu'à présent, toujours soldées par un échec. On comprend rapidement grâce à quelques indices que nous nous trouvons en réalité dans une Afrique post-apocalyptique, un élément que l'on pourrait toutefois aisément être tenté d'oublier tant l'univers dépeint par Nnedi Okorafor n'a plus grand chose à voir avec le notre, géographiquement et culturellement parlant. Pour le reste, on retrouve hélas un sentiment de déjà-vu : massacres, pillages, meurtres, viols..., les atrocités s'accumulent dans un camp comme dans l'autre, preuve que, quoi qu'il se soit passé, les hommes sont, en ce qui les concerne, restés fidèles à eux-mêmes.

C'est dans ce contexte qu'on découvre la triste histoire de la jeune Onyesonwu, dont le nom sonne comme un véritable défi lancé à la grande faucheuse qui semble hélas hanter ses pas. Car notre héroïne a le malheur d'être née ewu, une enfant du viol, mi Nuru par son père, mi Okeke par sa mère, et par conséquent considérée par tous comme une paria. Car qui voudrait prendre le risque que la violence de sa conception rejaillisse un jour dans l'un de ses actes ? Rongée par l'horreur de sa naissance que la société ne lui laisse jamais oublier, la jeune fille possède heureusement l'atout de savoir manipuler avec aisance la magie. Mais difficile, dans un monde dominé par les hommes, de se faire une place et de tracer sa propre voie. A travers le récit bouleversant de la jeune fille, Nnedi Okorafor en profite pour rappeler et dénoncer certains tabous rarement abordés, notamment au sein des littératures de l'imaginaire : le viol utilisé comme redoutable arme de guerre ; la pratique de l'excision des jeunes filles ; l'embrigadement d'enfants soldats... Certaines scènes sont particulièrement prenantes, et ce même si vous n'avez pas particulièrement l'âme sensible. Difficile par exemple de rester de marbre à la lecture du viol de la mère d'Onyesonwu ou encore du rituel d'excision des jeunes filles Okekes.

Ne vous y trompez donc pas, le récit de Nnedi Okorafor est sombre et dur, les personnages comme le lecteur se voyant confrontés à des réalités choquantes qu'ils préféreraient certainement occulter. Révolte et horreur sont deux sentiments qui ne sont jamais bien loin tout au long de cette lecture dont on ressort à la fois sonné et émerveillé. Car parallèlement à toutes les atrocités et la dureté auxquelles on se retrouve confronté, on découvre également un univers exotique fascinant. le monde de Nnedi Okorafor pourrait ainsi ne rien à voir avec un monde post-apo mais relever de la pure fantasy, un dépaysement lié aussi bien à ces vastes étendues désertiques qui constituent l'essentiel des paysages du roman qu'à l'omniprésence de la magie au sein des sociétés okekes et nurus dont le fonctionnement nous est aussi parfaitement étranger. de même, il est pour une fois appréciable de découvrir certains éléments ou concepts prenant leurs racines dans la culture africaine que, pour ma part, je connais très peu (l'idée des mascarades, sortes d'esprit des ancêtres ou du désert pouvant adopter des formes très diverses, m'a notamment particulièrement plu). Un mot, enfin, concernant les personnages, tous bourrés de défauts mais néanmoins attachants : le vieux sorcier Aro ; la courageuse et sulfureuse Luyu, la petite Binta... Et bien évidemment le couple au centre du roman, Onyesonwu et Mwita, dont la relation constitue l'un des principaux attraits du récit.

Avec « Qui a peur de la mort », Nnedi Okorafor signe un roman bouleversant traitant de sujets rarement abordés en fantasy et mettant en scène une héroïne atypique et dont je me souviendrai certainement longtemps. Les nombreux éléments liés à la culture africaine apportent un charme supplémentaire au récit qui malmène autant qu'il séduit le lecteur qui ne sortira pas indemne de sa lecture. Une excellente découverte que je conseille chaleureusement.
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Onye, qui signifie "Qui a peur de la mort?", est une ewu, une enfant du viol d'une Okeke, la race "esclave", par un Nuru, la race "dominante". La peau plus claire que les Okeke parmi lesquels elle vit, elle est de tout temps stigmatisée pour la couleur de sa peau et de ses yeux. D'autant que les ewus sont souvent considérés comme dangereux, maudits : on dit souvent, chez les Okeke comme chez les Nuru, que ceux qui naissent de la violence finissent par la commettre. Bien vite, elle se rend compte qu'elle est également ushu, une sorcière.
Bien loin à l'Ouest, dans un ville proche du désert où elle est née, le devin Rana dévoile une nouvelle prédiction : un ushu ewu arrive, qui va changer la face du monde.

Qui a peur de la mort ? est un ouvrage très original dans le paysage de la fantasy contemporaine. L'auteure, américaine d'origine nigériane, a puisé dans ses racines pour concocter un récit qui entremêle allègrement et avec beaucoup de bonheur les traditions, la magie, la spiritualité, les croyances...

Découvert dans le cadre de mon club de lecture préféré, mon avis sera relativement pondéré ; si Qui a peur de la mort ? présente des qualités, dont l'originalité n'est pas la moindre, d'autres choses m'ont suffisamment "déçue" pour ne pas faire de cette lecture un coup de coeur.
Outre son appui sur la culture nigériane, un autre point fort du livre est d'évoquer des sujets habituellement absents de ce type de littérature : l'excision, le viol comme arme de guerre, la place des femmes dans la société, etc... Toujours dans les qualités de cet ouvrage, je tire mon chapeau à N. Okorafor pour avoir su créer un monde dans lequel la magie est si naturellement et intimement implantée. J'ai beaucoup apprécié également certains personnages, comme Aro, Sola ou l'Ada, qui tiennent quasiment de l'archétype. J'ai particulièrement apprécié la culture du "Peuple rouge", si tant est que ce peuple de légende, se déplaçant dans les tempêtes de sable, existe réellement. Enfin, et de façon générale, j'ai toujours aimé les histoires de quêtes initiatiques pour changer le monde, au cours desquelles, bien souvent, c'est le personnage qui grandit et évolue bien plus que son monde.

Et c'est bien là que le bât blesse dans mon appréciation de ce livre. Je crois qu'il faut que je me fasse une raison, je n'accroche absolument pas au style "young adult", avec ses triangles amoureux (qui m'ennuient), batailles de filles pour un garçon (l'inverse est également vrai) (que je trouve ridicules), réactions typiquement binaires (et prévisibles), et avec des émotions systématiquement paroxystiques (qu'il s'agisse de colère, très présente dans l'ouvrage, mais aussi de détresse, de peur, de tristesse, de joie...), qui, même si on peut les relier à l'adolescence, âge des personnages principaux, me semblent factices. Serait-ce mes 40 automnes s'approchant qui en seraient la cause ? Possible... En tout cas, si je n'ai rien contre une belle et puissante histoire d'amour, les développements gnangnan sur qui aime qui, qui couche avec qui, et compagnie, me laissent de marbre. J'ai donc trouvé les réactions des personnages souvent enfantines, stéréotypées, et la colère d'Onye a fini par me lasser, d'autant que, en tant que personnage principal qui porte ce récit, c'est le personnage qui évolue le moins au fil des 500 pages de l'histoire...

D'autre part, je suis passée à côté d'un certain nombre de choses... Par exemple, je n'ai pas compris le rôle de la technologie dans la cosmogonie de N. Okorafor. A priori, les Okeke, premier peuple, ont été déchu par les dieux au profit des Nuru, car ils utilisaient trop cette technologie. On trouve dans les étendues désertiques traversées par Onye et ses amis des cimetières d'ordinateurs et de téléphones portables, qui portent malheur. Ceci dit, pour produire de l'eau, le seul moyen est d'utiliser une boite... technologique (qui doit marcher à l'énergie magique parce qu'on ne la recharge jamais...) ; enfin, on trouve des téléphones portables avec GPS qui fonctionnent encore... Qui entretient le réseau, les émetteurs et récepteurs, comment recharge-t-on les batteries ?? Bref, ça me laisse un peu sceptique.
Enfin, et ça me parait plus "grave", j'ai surement raté quelque chose autour de l'histoire du Livre. Ce livre explique pourquoi les Okeke sont des esclaves et pourquoi les Nurus sont leurs propriétaires. La prédiction du devin Rana dévoile que ce livre sera réécrit... Ben, à part si le récit de Onye est la nouvelle version du Livre, je ne vois pas se réaliser la prédiction du devin. Mais en quoi le récit de cette adolescente en colère peut-il être le fondement d'une société plus juste ? (Enfin, si c'est bien ça le noeud du livre, mais pas sure d'avoir tout suivi...).

Bref, si Qui a peur de la mort ? n'est pas un coup de coeur, j'ai quand même globalement apprécié sa lecture, y compris la fin qui, un peu mystérieuse et laissant une jolie part d'interprétation à son lecteur, rattrape (pour moi) un peu la sauce. A lire pour son originalité et à noter la couverture magnifique !
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La littérature influencée par l'Afrique est relativement bien développée en littérature générale ; elle est, en revanche, encore marginale dans les littératures de l'imaginaire. Avec Qui a peur de la mort ?, Nnedi Okorafor participe à ce renouveau.

Onyesonwu est une ewu, une fille du viol. Sa mère okeke s'est fait violer par un guerrier nuru lors d'un énième raid meurtrier et, rejetée de beaucoup, elle s'installe à Jwahir pour voir grandir sa fille. Lors de son enfance et son adolescence, Onyesonwu voit s'affirmer quelques pouvoirs en elle, comme le fait de pouvoir se transformer en animal ou d'agir sur la santé de certaines personnes. Guidée par Mwita, jeune enfant ewu aussi (mais lui fruit d'un amour interdit), et entraînée par le sorcier Aro, Onyesonwu va se lancer progressivement dans la quête de son père et dans celle de sa survie.
Nnedi Okorafor dédie ce roman à son père décédé, dont la disparition a guidé les premiers mots. À travers le calvaire solitaire d'une jeune ewu et de sa mère violée, elle a l'immense mérite d'aborder et d'utiliser efficacement (sans voyeurisme) des thèmes extrêmement forts, d'actualité et trop peu mis en lumière. Elle fait ainsi référence à des guerres civiles menant aux génocides, au viol utilisé comme arme de guerre, ainsi qu'à l'excision comme outil de régulation sociale. Un vaste programme donc, mais que l'autrice distille dans le destin de cette jeune femme à la peau étrange et aux pouvoirs qui ne le sont pas moins.
Nnedi Okorafor a construit une histoire qui sonne juste et fort, avec une noirceur plutôt moite puisque le climat, l'atmosphère jouent un rôle important pour poser la situation. Si au début les prophéties peuvent agacer (surtout si on se doute qu'elles vont vraisemblablement se réaliser telles quelles) et ces histoires de Grand Livre plutôt laisser dubitatif, les différentes scènes d'initiation progressive de l'héroïne justifiaient tout cela très bien ; la montée en intensité jusqu'à la toute fin est remarquable et relire deux-trois fois la dernière scène et l'épilogue est de l'ordre du normal.

Qui donc a peur de la mort ? Ceux qui ne veulent pas la voir en face, assurément ; Nnedi Okorafor, elle, nous emmène à ses côtés de façon réellement fantastique.

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Il y a quelques années, ce roman était ma première incursion dans la SF noire, dans ce que l'autrice nomme "africanfuturism". Cette lecture a vraiment été marquante pour moi. L'univers est riche et tout m'y était inconnu. On n'y trouve aucun trope de SF tellement usé que l'auteur n'a même pas besoin de l'expliquer.

On y explore donc une Afrique du futur où la magie (le juju) existe, et où la technologie recule. Il semble y avoir eu un cataclysme à l'origine de ces changements, mais on n'en explore jamais les détails.

Les détails auxquels on a droit sont ceux des diverses croyances, modes de vie, de ces conflits entre la ville et la province, entre nomades et sédentaires, entre les couleurs de peaux et les tribus. Tout cela est riche et fascinant (et c'est la force d'Okorafor, dans tout ce que j'ai lu d'elle depuis).

On y parle de mort, d'esclavage, de viol et d'excision. Ce n'est pas une lecture joyeuse.

L'histoire peut paraître simple ; La protagoniste, fille du viol, part à la recherche de son père. Elle vit des amitiés compliquées en chemin, et se découvre des dons magiques. Tout cela parsemé de scènes brillantes et originales.

C'est ce livre qui m'a fait pleinement réaliser à quel point la SF ne montre habituellement que des futurs blancs et anglophones. Comme si, pour que le futur ait lieu, beaucoup de gens devaient mystérieusement disparaître.
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Il m aura fallu beaucoup de temps pour achever ce roman.
Un roman vraiment atypique.
Nous sommes en Afrique post apocalyptique.
Roman fantasy avec de beaux décors en particulier les déserts et une mention particulière pour le peuple rouge qui se déplace avec les tempêtes de sable.

L écriture est belle et poétique. Mais j ai eu du mal avec l ambiance de l histoire. Beaucoup de violence et de colère. Pas de moments d apaisement. Ce qui fait que j ai eu besoin de faire des haltes dans ma lecture. J ai parfois aussi été déboussolée par l usage de la magie et du chamanisme. J ai bien aimé Ue l heroine se change en animal. Mais certains choses m ont bien fait planer.

Qui a peur de la mort ? C est littéralement la signification du prénom d une petite fille dont nous suivons le parcours. Elle est née du viol de sa mère issue d une tribu okeke par un général de la tribu nuru. Ces derniers exterminent les okeke. Destruction et pillage de village, massacre des hommes, viols des femmes qu ils laissent souvent pour mortes. Lecture difficile car cela rappelle des choses vraies.
Pas facile d être une enfant Ewu, née du viol mais notre heroine est forte et déterminée à venger sa mère et à arrêter le massacre des okeke. Surtout qu elle est une sorcière.
Riman initiatique. Fort. Des passages difficiles comme l excision des petites filles.
J ai regretté qu il n y ait pas plus de lumière dans ce roman. C est violent, très violent. La fin a été particulièrement éprouvante. Dommage. Je suis passée un peu à côté.
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Ouch cette claque !
Dès le début du roman, on sent que ce sera une lecture forte et riche.

Au delà du temps, au delà de la SF, au delà des "genres" de la littérature, je crois que ce livre peut parler à tout le monde et à n'importe qui.

Ce n'est pas une "histoire" comme tant d'autres. Onyesonwu ("Qui a peur de la mort ?" est son prénom en igbo, en fait), Binta, Luyu, Mwita, Fanasi et Diti sont des personnages d'une telle épaisseur qu'on peut les toucher.
Alors qu'ils se "dématérialisent" dans le livre, ils se matérialisent dans notre monde, à croire que "les étendues sauvages", c'est ici... Et dès le départ on est happé...

La profondeur et la puissance d'évocation de Nnedi Okorafor vient vous "ravir" dans tous les sens du terme (chapeau à la traduction aussi, d'ailleurs), et vous embarque dans ce voyage initiatique d'une rare intensité.
Un voyage dur, par temps de génocide, difficile, plein de doutes, de grandes souffrances et de batailles, contre les autres ou contre eux-mêmes, chaque personnage est si humain, on ne peut qu'être touché.

L'auteur explique en postface la naissance du livre, et il est vrai qu'on sent tout au long du livre la vitalité d'Onyesonwu se dégager des pages. Elle est si vivante que c'en est confondant.

La profonde spiritualité, associée à une mythologie riche et bien intégrée par l'auteur, dont elle a peut-être inventé une partie, d'ailleurs, je ne sais pas (Je n'y connais pas grand chose, en mythologie africaine. Si c'est inventé, c'est avec brio.), nous embarquent dans un monde étranger mais pas si étrange, car à peu de choses près, il ressemble au nôtre (quand on est lucide sur sa sauvagerie, en tous les cas, quand on l'a subie, surtout, semble-t-il, après lecture de certains avis mitigés.).

La beauté de la relation entre Mwita et Onyesonwu, qui la "répare" de toutes les souffrances endurées, m'a particulièrement émue, alors que d'habitude je suis hermétique à ça dans les romans. Ici, l'histoire d'amour a une raison d'être on ne peut plus évidente... Sans Mwita, pas d'Onyesonwu... Sans Mwita à ses côté, pas d'histoire, pas d'évolution, pas de croissance possible. Sans Mwita, c'est le désespoir , la souffrance et la mort qui gagnent. Mwita fait partie intégrante du destin d'Onyesonwu. Et ça me touche parce que je le vis chaque jour avec mon homme...

C'est une splendide découverte ! (merci à MauriceAndré, c'est lui qui m'a donné envie de le lire, celui-ci).
Coup de coeur !

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Cela faisait un moment que ce roman me faisait de l'oeil et puis je suis tombée dessus à la bibliothèque... je n'ai pas hésité.

Malheureusement, je n'ai pas du tout été convaincue par cette histoire. Je ressors plutôt déçue de cette lecture.

Dans une Afrique post-apocalyptique, nous faisons la connaissance de Onyesonwu. Elle est « ewu », cela signifie qu'elle est née de la violence. Sa mère, une Okeke, a été violée par un Nuru. Onyesonwu va développer des pouvoirs magiques, c'est une sorcière. Avec trois autres filles, elle va subir le Onzième rite et les choses vont prendre une autre dimension…



Cet événement déclencheur n'est (déjà) pas très accrocheur mais ensuite j'ai trouvé l'histoire sans queue ni tête. Et franchement,

Onyesonwu est mal campée (ce n'est que mon avis bien sûr), je n'ai pas pu m'y attacher. Mwita est pour sa part un personnage intéressant. Il aurait voulu être un sorcier mais il n'est « que » guérisseur. Il a beaucoup de mal à l'accepter car selon « la » logique ce sont les femmes qui sont guérisseuses et les hommes qui sont sorciers.

Dans l'ensemble, j'ai trouvé plusieurs aspects essentiels de l'intrigue mal amenés ce qui m'a laissée avec trop d'interrogations. La confrontation finale avec son père biologique est vraiment décevante, comme la fin. Enfin, moi cela ne m'a pas dit grand chose.




Challenge pavés 2018
Challenge plumes féminines 2018
Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (176)
Challenge multi défis 2018 (76)


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Quelque part au Soudan, demain dans un contexte de guerre ethnique entre Nuru et Okeke.
Onyesonwu, dont le prénom signifie littéralement « Qui a peur de la mort ? », est « ewu », une enfant du viol par un Nuru de sa mère Okeke. La fillette porte le stigmate de sa conception sur elle puisqu'elle a la peau et les cheveux clairs. Dans cette société, les ewus sont rejetés car conçus dans la violence, ils seront violents à leur tour.
Onyesonwu surmontera ce rejet grâce à ses amies, à son amoureux Mwita mais surtout en découvrant ses dons de magicienne. Initiée par un maître, on la convainc qu'elle est l'élue qui mettra fin aux massacres entre les deux communautés.
Pour cela, elle doit traverser le désert et affronter son père biologique, général des forces nurues.
Dire que je n'y ai pas trouvé mon compte est un euphémisme. Je suis très déçue.
J'étais contente d'avoir déniché ce roman. Il me permettait de valider un item complexe du Challenge multi défi 2024 : la couverture est un trompe l'oeil et m'offrait une perspective de lecture plaisante…
Cela a été agréable au début. J'ai eu plaisir à découvrir l'univers de Onyesonwu, les croyances comme le pouvoir « eshu » de se transformer en un animal ou les mascarades qui sont les manifestations des ancêtres, les violences faites aux femmes : le viol comme arme de guerre, l'excision, le refus de former les filles… et évidemment les violences inter ethniques.
Et puis très vite, dès la partie consacrée à la formation d'Onyesonwu, le récit s'est enlisé. le côté répétitif des leçons, son caractère et sa violence car oui, c'est une ewu pur jus qu'il ne faut pas contrarier car sa colère a peu de limite… le périple dans le désert qui ressemble presque à une promenade de santé, et enfin le final…
Je me suis en fait ennuyée. Je devais attendre autre chose le roman étant annoncé comme campé dans une Afrique post-apo. de post apo je n'ai rien vu. Quid de l'apocalypse ? Des ordis abandonnés dans une grotte ? Une forêt équatoriale rêvée ?…
Je salue quand même le superbe travail réalisé sur la couverture qui a été la raison de mon choix.
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C'est une chance de lire un tel livre parce qu'il est une rareté.
La couverture est une oeuvre en elle-même avec des scènes du roman représentées formant un crâne. le décor est planté.
Des événements magiques classent ce livre dans la fantasy avec pour cadre, l'Afrique noire, et, dans le contexte, non seulement le racisme entre ethnies mais aussi le rejet des enfants nés du viol.
Parmi toutes les horreurs et les difficultés, nous suivons la vie d'une fille de 11 ans, Onyesonwu, qui donne aussi son nom au roman.
Cette gamine a survécu avec sa mère dans le désert, période peu décrite mais incroyable, et nous suivons leur intégration dans un village favorable, okeke, alors que la menace nuru sourde à quelques semaines de marche.

Avec de tels ingrédients, originaux et d'actualité, on ne saurait se lasser une seconde. Si la tension était entretenue. Pourtant, passés les moments forts du début, l'agression de la mère et l'excision de sa fille, des événements décrits dans l'horreur du détail qui forcent à s'interroger sur le sort des femmes dans bien des contrées, je n'ai pas trouvé l'auteure si habile en noyant son récit dans la crise d'adolescence de son héroïne, parsemant l'histoire de ses colères, de ses jalousies et la rendant souvent antipathique et lassante.

Nonobstant cette réserve, ce roman a des qualités dont le contexte n'est pas des moindres.
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Mon premier gros coup de coeur de l'année... Ce roman de fantasy nous entraîne dans une Afrique où deux tribus s'affrontent depuis "toujours", les Nurus et les Okekes. L'héroïne Onyesonwu, dont le nom signifie "Qui a peur de la mort ?", est née du viol de sa mère par un général Nuru. Elle est rejetée de sa communauté, les enfants nés de ces viols violents, appelés "ewus", étant considérés tout aussi violents et dangereux. En grandissant, Onyesonwu va se découvrir certains dons, qu'elle va devoir apprendre à bien utiliser, au risque de faire plus de mal que de bien.
Guerres ethniques, viol, excision, magie, sorcellerie mais aussi amour et amitié sont la base de ce magnifique roman, à lire absolument !
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