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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne peux pas écrire un avis long. Tous les romans de Audur Ava Olafsdottir me plaisent énormément.
Ils sont tous profonds, originaux, poétiques avec un brin d'humour.
Ils ne cèdent jamais en rien aux modes qui traversent notre époque,ce qui est pour moi une qualité puissante.

Et pourtant tous parlent du Monde, de notre monde actuel, avec finesse, lucidité et toujours finalement, sans aller vers la facilité, toujours vers un optimisme intelligent.


Celui-ci ne fait pas exception.

Il est question d'une linguiste, prétexte à évoquer l'islandais dans le texte et son petit nombre de locuteurs, ce qui donne lieu à de belles réflexions sur la langue, les langues et m'a permis de prononcer à voix haute au cours de ma lecture les mots islandais parsemés dans le roman.

C'était le moins, ce n'était rien comparé à Danyel, jeune réfugié méditerranéen qui lui, apprend l'islandais complètement : son climat, sa nourriture et sa langue.

Et puis, il y a sur fond de réflexion d'Alba concernant le changement climatique et sa part de responsabilité, sa décision de changement de vie.

Il va donc être question de doutes, de choix, de déménagement.

De démission, d'achat de terrain à la campagne, de travaux , de jardinage.
D'un projet de plantation d'arbres, puis, de par les connaissances faites au village, d'un autre projet de relation humaine, lui, avec le jeune réfugié orphelin.

Dans tout cela, il y a une relation entre soeurs, une autre père - fille qui a son importance je trouve, et ce personnage principal qui de par l'écriture a la faculté d'observer, écouter, vivre sans émettre d'opinions, ou très rarement, ce qui ne m'a pas laissé sans questionnement.

C'était à la fois agréable par moment et agaçant par d'autres : parle donc Alba, avais-je envie de lui dire. Que ressens-tu, qu'en penses-tu ? J'aimerais bien savoir pourquoi ce parti pris de l'autrice...

Ceci dit, j'ai beaucoup apprécié ce roman.

Il est à la fois, poétique, érudit, il est d'une certaine manière un peu hors du temps et pourtant très ancré dans notre époque, mais je gage qu'il traversera l'époque.

Il y a tant de beaux passages, que j'aurais pu citer presque tout le roman.

Et, la fin m'a émue aux larmes de beauté et d'humanisme.

De toute façon,il faut lire les livres de cette autrice. Elle et Bérangère Cournut.
Des romancières singulières et poétiques reliées à la nature et l'amour, ainsi qu'à ce qui peut relier encore les humains.




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Il y a quelques semaines, j'ai lu « Le rouge vif de la rhubarbe » de Auður Ava Ólafsdóttir. J'ai tellement aimé la beauté poétique de ce roman, la douce atmosphère qui s'en dégageait, que j'ai souhaité poursuivre ma découverte de l'oeuvre de cette autrice islandaise avec « Eden ».
Il est des voyages dont on ne ressort jamais tout à fait indemne.

*
« Eden » est l'histoire d'une femme, Alba. Spécialiste des langues minoritaires menacées de disparition, elle enseigne la linguistique à l'université et voyage dans le monde entier pour participer à des colloques et des conférences.
Un jour, elle réalise que pour compenser l'empreinte carbone de tous ses déplacements transatlantiques sur l'année écoulée, il faudrait qu'elle plante 5 600 arbres. Elle décide alors d'acheter une parcelle et de la boiser avec plusieurs essences différentes.

À travers ce récit , Auður Ava Ólafsdóttir met en évidence ce sentiment que la diversité culturelle et linguistique est une richesse menacée, que notre façon outrancière de vivre détruit le capital naturel de notre planète.

*
Auður Ava Ólafsdóttir nous emmène en voyage à travers des paysages d'une beauté nue et d'une aridité à couper le souffle. Elle parle avec poésie de ses terres où presque rien ne pousse. Elle crée un jeu fascinant de couleurs et de nuances où la teinte noire de la roche volcanique prédomine.

C'est sur ces terres qu'Alba, inlassablement, va planter ces milliers d'arbres, notamment des bouleaux, capables sous ces latitudes de résister au vent et au froid hivernal.
A travers ce personnage, le roman nous fait réfléchir sur des sujets tels que l'environnement, l'écologie, le changement climatique, l'exploitation raisonnée des richesses naturelles de notre planète. Il est question de perte et d'appauvrissement, de culpabilité et de responsabilité, mais aussi de reconstruction.

« Tandis que je traverse la lande, je me rends compte qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la mort de maman, pourtant, la terre n'est pas blanche comme il y a six ans, les températures sont au-dessus de zéro, on perçoit comme un printemps dans l'air, du reste, j'ai été réveillée ce matin rue Auðarstræti par le chant d'un oiseau, un merle noir posé sur le garde-corps du balcon. C'est une bonne journée pour planter des arbres. »

*
Le langage est également un thème central.
La narratrice a un côté rêveur que j'ai apprécié, souvent ses pensées se perdent dans l'étymologie et le sens des mots.

« Je me fais la réflexion que si toute la Terre parlait la même langue, cela épargnerait non seulement bien des malentendus, mais permettrait en outre de considérables économies en termes de traducteurs et d'interprètes. J'imagine que cette langue pourrait être l'islandais puisqu'à ma connaissance c'est la seule dans laquelle les mots qui désignent le monde et le foyer ont la même racine – heimur et heimili. »

L'autrice nous amène à réfléchir sur ces langues minoritaires qui disparaissent peu à peu. J'ai été étonnée d'apprendre que, sur les 6 500 langues que l'on estime parlées aujourd'hui, une langue meurt pratiquement toutes les deux semaines. L'Islandais parlé par seulement 340 000 habitants pourrait ainsi un jour disparaître.
Cela peut paraître un détail, une broutille, pourtant en perdant ces langues, on perd des cultures, des coutumes et des traditions locales, des modes de vie, des façons de penser et de s'ouvrir au monde et aux autres.

*
L'autrice développe de belles relations entre ses personnages. J'ai aimé la remarquable profondeur psychologique de chacun, leur sensibilité, leur quête de soi et d'une vie nouvelle, davantage tournée vers l'autre et la nature.
Une quête où chacun écrit son éden.

« Nous sommes à chaque instant au centre de notre existence. »

*
J'ai retrouvé dans ce roman la délicatesse et la finesse dans le travail d'écriture de l'auteur, la pudeur et le silence dans la peinture des sentiments et des émotions. Son roman entrelace la langue des mots et du coeur, il y a beaucoup de bienveillance et de lumière malgré les sujets importants et graves.

*
Encore une belle réussite, Auður Ava Ólafsdóttir ne cesse de me charmer, évoquant la banalité du quotidien avec tendresse, générosité, beauté et magie.
Un roman introspectif tout en finesse à découvrir.

Je finis avec ces mots, les derniers du roman :
« Tout ira bien. »
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J'ai lu ce livre comme j'apprécie une balade.

Au cours de ce roman on suit la vie d'une linguiste et de ses questionnements comme on suivrait un cours d'eau. Ce livre m'a apaisé, il apporte un regard doux sur le monde extérieur et une bienveillance envers les autres.

Même en étant une linguiste reconnue et maître de conférence, il est possible d'aller vers une autre voie pour se retrouver soi-même et ensuite mieux retrouve ses proches.

Un beau cheminement au travers de la biodiversité, l'acceptation de l'autre, l'incompréhension et la pression familiale et bien sûr la linguistique !
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Un petit roman intimiste comme on aimerait en lire plus souvent (ou comme on en aimerait écrire un). L'Islande est un petit pays où tout le monde se connaît plus ou moins, à la langue difficile et aux paysages d'une beauté sauvage où les coulées de lave sont plus nombreuses que les arbres.
Alba, linguiste dont le monologue intérieur est parsemé de mots islandais rares et de réflexions hilarantes sur les manuscrits de polars qu'elle relit pour une maison d'édition, décide de changer de vie. Elle veut planter des arbres. Ça et aider un jeune réfugié. Dans un pays où tout le monde se connaît plus ou moins, à la langue difficile et où les arbres ne sont pas légion, c'est un choix radical, existentiel. Mais Alba n'en fait pas une histoire. Enfin si, mais pas au sens figuré, au sens propre - une très belle histoire de notre époque.
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Ce livre, comme les précédents que j'ai lu de l'autrice, font un bien fou. On en sort plus optimiste, bien qu'elle parle du dérèglement climatique.
La vie de la natratrice se déroule tranquillement et nous la suivons avec plaisir dans ses activités. Elle corrige des livres, accueille un jeune réfugié comme si c'était naturel et plante des arbres et des légumes sur un terrain désolé et battu par les vents.
Obsédée par les mots, elle nous parle de mots islandais, ca m'a plu mais ca ne m'a pas fait avancer dans ma connaissance de l'islandais !
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Un livre qui nous fait voyager en Islande, et suivre le changement de vie d'une linguiste, en quête de sens. C'est un processus de changement qui se fait en douceur, sur fond d'écologie, de projet de reboisement, de lien social, d'entraide, d'humanité et de linguistique. Beaucoup de douceur, de simplicité, d'évidence. Une lecture qui apaise et donne de l'espoir.
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Lu très rapidement, c'est marrant, cette fille qui découvre qu'elle a une empreinte Carbone abominable et qui décide de vivre autrement. Elle est marrante avec son rapport au langage, à la langue. J'avoue que c'est ce que j'ai le plus aimé dans le roman.
Elle est marrante dans son entêtement.
Eden c'est un livre combattant mais pas dans le gros barouf, non c'est un livre qui te dit que tout est possible, tout est jeu (le langage), mais ce langage est aussi un pouvoir. Et qui te dit qu'individuellement, tout est possible.
Que du plaisir et de l'espoir.



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Une fois encore j'ai été charmée par les mots de Audur Ava Òlafsdóttir et ici les mots sont importants car "Eden" met en scène une jeune femme, Alba, linguiste amoureuse de sa langue (l'islandais) et capable de s'interrompre dans une conversation pour réfléchir à l'étymologie d'un mot.
Alba donne des conférences sur la disparition des langues minoritaires et fait un calcul simple : ses déplacements en avion représentent 5600 arbres. Elle achète alors une maison au milieu de nulle part, entre roche, sable et lave, et décide de planter des bouleaux. Elle se lie avec son voisin, un éleveur de moutons, le gérant du magasin de bricolage d'à côté et Danyel, un jeune réfugié. Car en achetant cette maison, Alba a rejoint un petit village qui suit attentivement ses allers et venues. Et alors que cela pourrait paraître angoissant, l'intérêt de cette communauté pour la jeune linguiste devient charmant et terriblement drôle.
L'auteure a le pouvoir de mettre de la poésie partout, de l'humour, de l'émotion. On referme ce livre en ayant foi en l'humanité et en se disant que finalement le monde n'est pas si mal barré 💚.
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J'ai toujours plaisir à découvrir de nouveaux horizons littéraires et aujourd'hui en l'occurrence je vais vous parler de la lecture de mon premier roman islandais (et certainement pas le dernier) avec Éden de Auður Ava Ólafsdóttir !
Direction le grand froid !! Pas besoin de combinaison thermique car si la température extérieure est souvent négative la chaleur humaine qui se dégage de ce roman comble largement les degrés manquants…
On s'attache aux personnages même si, avouons le, ils nous paraissent quelques fois un peu loufoques mais au fil des pages, on tisse avec eux une tendre amitié , en partageant leurs petites aventures du quotidien.
J'aime ces récits tranche de vie !! Il s'en dégage une sorte de langueur, douceur, poésie de l'ordinaire mais dans Éden, il y a plus que cela !! L'auteure aborde des thèmes très profonds comme ceux de l'écologie, de la préservation de l'environnement, des langues, du sens des mots, de leurs histoires, de leur interprétation et n'hésite pas à nous livrer avec une émotion intense le parcours initiatique d'un jeune réfugié qui va s'impliquer dans l'apprentissage de la langue islandaise mais pas seulement…
Il m'a été difficile, une fois ce roman terminé, de me retrouver dans le tumulte et l'agitation de mon environnement personnel... j'étais tellement bien dans cet éden à planter des arbres en compagnie d'Alba que je vais m'empresser de retrouver très rapidement Auður Ava Ólafsdóttir dans un autre de ses romans...

Lien : https://www.etsionparlaitlec..
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« Les nouvelles vont vite et les gens assemblent les morceaux du puzzle » dit à Alba l'un des habitants de l'île sur laquelle elle décide de s'installer. Alba est linguiste spécialisée dans les langues en voie d'extinction et voyage beaucoup. Encline à s'intéresser aux causes perdues et aux minorités, elle décide, pour compenser son empreinte Carbonne de planter des arbres dans sa nouvelle propriété, balayée par les vents et le froid où « rien n'est sensé pousser ».
Une critique de Madame Figaro dit : « Un nouveau roman d'Audur Ava Olafsdortir, c'est comme avoir rendez-vous avec une amie merveilleuse que l'on retrouve à chaque fois comme si on l'avait quittée la veille ».
Moi, je me suis fait une amie d'Alba. Ses centres d'intérêts ressemblent tant aux miens… les mots, les livres, le fonctionnement de la langue, le jardinage, l'ornithologie, la passion d'enseigner ; son rapport aux autres, si bienveillant et attentionné…Son altruisme qui la mène à aider des migrants, sa patience avec un voisin mal-aimable ou sa soeur si rabat-joie Je serais bien allée boire une tisane avec elle dans son chez-elle si cozy ou dans le jardin abritée par son muret et les bouleaux qui auraient grandi et formeraient une forêt de troncs blancs où se fonderaient les perdrix blanches...
Une ode à un Eden conçu et construit contre climat et intempérie mais avec du coeur, des coeurs et beaucoup d'humanité.
Franchement ? Je ne voulais pas la quitter !
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