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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alba Jakobsdóttir, est linguiste. Vivant en Islande, cette île à deux pas du cercle polaire, sa participation aux colloques sur les langues minoritaires menacées de disparition dont elle est spécialiste se traduit la plupart du temps par deux vols suivis de deux correspondances ferroviaires et souvent d'une dernière portion en autocar.
Elle a un appartement à Reykjavík et donne aussi des cours de linguistique historique à l'université de cette même ville tout en étant par ailleurs relectrice pour deux maisons d'édition d'une quinzaine de romans policiers par an.
De retour de son dernier séminaire, elle se pose la question de savoir combien d'arbres elle devrait planter si elle voulait compenser l'empreinte carbone de tous les trajets en avion qu'elle a effectués l'an dernier et son calcul aboutit à cinq mille six cents !
Une annonce d'un terrain à vendre d'une superficie de vingt-deux hectares avec du potentiel pour la personne adéquate et d'un lieu de séjour attire sa curiosité par les deux fautes d'orthographe qu'elle comporte et sa formulation inhabituelle.
Elle visite. Séduite par ce terrain de roche, de lave et de sable avec une petite maison, près d'un petit village, elle l'achète et sans tarder quitte Reykjavík et part s'y installer. Peu à peu, Alba tente d'apprivoiser son jardin d'Éden, plante des bouleaux et envisage même une serre pour ses légumes et pourquoi pas des arbres fruitiers, au vu du réchauffement climatique en cours.
Au fil de ses relectures, elle n'avait pu s'empêcher d'ailleurs, de remarquer que le thème des arbres était de plus en plus présent dans les manuscrits et trouvait cela plutôt surprenant de la part d'écrivains nés sur une île pour ainsi dire dénuée d'arbres.
Ainsi, elle laisse tomber sa carrière universitaire, conservant seulement son poste de relectrice.
Le village ayant accueilli au début de l'hiver un groupe de réfugiés, elle est bientôt sollicitée pour leur donner des cours d'islandais, cette langue nationale qui est la plus faiblement diffusée. Alba s'est d'ailleurs parfois demandé s'il était vraiment judicieux d'enseigner « une langue minoritaire dotée d'un système complexe de déclinaisons et de conjugaisons, une langue où comprendre quelqu'un et divorcer s'expriment en recourant au même verbe – skilja – une langue qui n'est parlée que dans le troisième pays le plus venteux de la planète »...
Dans Éden, Auður Ava Ólafsdóttir aborde de nombreux sujets, de manière légère. S'ils peuvent sembler au premier abord de faible importance, il n'en est rien et ouvrent en fait la porte à une profonde réflexion.
Déjà Éden m'a permis de faire connaissance avec l'islandais, grâce aux nombreuses digressions linguistiques toujours enrichissantes que Auður Ava Ólafsdóttir glisse dans son roman et ce malgré la complexité de cette langue. Elle a avec les mots une relation fusionnelle, une relation très forte, s'interrogeant sans cesse sur leur sens précis, leur place, leur étymologie. Elle les triture, les décortique, les manipule, les analyse… se penchant sur le rôle de la virgule qui lui permet de respirer, sur la valeur et le sens du silence. Elle va au coeur des mots comme au coeur de l'existence.
J'ai découvert également ce travail de relecture qui n'est pas aussi simple qu'il n'apparaît à première vue. le principal écueil étant de modifier le sens du texte sans le vouloir. Il a permis en tout cas à Alba de s'apercevoir que de nouvelles expressions apparaissaient dans les textes.
Si Éden est une ode toute en sensibilité au pouvoir infini des mots, il est aussi une ouverture à l'imaginaire, au rêve, au possible de ce qui peut être tenté face au réchauffement climatique, à la pollution, au tourisme. Il explore notre faculté à déjouer les paradoxes de l'existence, à nous réinventer.
Je ne peux terminer sans souligner le travail magistral assuré par le traducteur Éric Boury.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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" le jardin est le lieu où advient la rencontre avec soi-même."

C'est d'abord une histoire de mots.Et celle d'une femme, Alba, qui se trouve à la croisée des chemins.Les mots, elle les connaît, elle est linguiste.Les mots, ils tournent dans sa tête, ils deviennent images, réflexions, déclinaisons, dans cette curieuse langue qu'est l'islandais.

5600,c'est le nombre d'arbres qu'elle devrait planter pour compenser son empreinte carbone annuelle. Un constat qui va l'amener à changer de vie.

Fidèle à elle-même, cette autrice de talent au nom compliqué sème des livres comme les cailloux du petit Poucet pour nous faire réfléchir au sens et aux paradoxes de l'existence. Dans celui-ci, il est question de bouleversements autant personnels qu'environnementaux, de la place qu'on accorde à nos désirs,à l'imprévu,de la manière dont les protagonistes,tels des satellites,gravitent autour d'elle et de la perception que chacun a du monde.
J'ai aimé le cheminement d'Alba,sa simplicité, la façon qu'elle a d'appréhender ce qui lui arrive,son rapport à la nature.

Parsemé de poésie, Eden ,au nom évocateur, c'est " l'endroit où nous devons être, au centre de notre existence, à chaque instant."
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Ce livre m'a fait regretter de ne pas être islandaise, non par envie d'y vivre (autant j'irais bien y passer quelques semaines de vacances, autant je ne me vois pas m'y installer), mais j'aurais aimé pouvoir le lire en version originale, et ceci malgré la traduction parfaite comme toujours d'Eric Boury, traducteur aussi entre autres de Stefansson et d'Indridason.

Alba est une linguiste, et les mots sont une passion. Elle les traque, les dissèque, les étudie. Ils lui font parfois perdre le fil d'une discussion, entrainée par ses réflexions sur un mot entendu, ses origines, ses rapports avec d'autre mots. Et j'ai adoré suivre ses cheminements de pensée. En Islandais, cela doit être encore plus délectable.

Et c'est aussi le fil de sa vie qui se délite, mais pour prendre une autre direction, plus proche de la nature, plus proche des hommes, plus riche sans doute. Elle achète une maison sur un grand terrain sur lequel elle va planter des arbres, Elle va abandonner son métier d'enseignante à la fac, pour déménager dans cette maison où elle découvrira les villageois, parfois un peu envahissants, un peu curieux, à l'affut de ce qu'elle fait, mais avec bienveillance. Elle y croisera aussi des réfugiés, dont certains deviendront très proches.

Cette autrice islandaise dont je ne mémorise jamais le nom, sait raconter des histoires et mine de rien y aborder au travers de la vie d'Alba de nombreux thèmes très actuels, écologie, empreinte carbone, dérèglement climatique, réfugiés, retour à une vie plus simple plus proche de la nature, mais tout cela reste léger, introduit avec naturel dans l'histoire. Et en plus, elle manie l'humour de façon subtile, et m'a fait sourire à de nombreuses reprises. J'ai adoré vivre cette année de changements avec Alba.

Une autrice avec laquelle je suis heureuse d'avoir renoué, même si Ör reste mon titre préféré.

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Alba a la passion des mots. Elle en a fait son métier, qui déborde parfois sur sa sphère privée. Combien de fois n'a t-elle pas perdu le fil d'une conversation parce qu'un mot l'a contrainte à se pencher sur ses déclinaisons et son étymologie ?
Sa vie d'universitaire semble être arriver à un point de non retour ? Est-ce l'unique raison qui sur un coup de tête la décide à devenir la propriétaire d'un terrain aride et d'une maison quasi en ruine, près d'un voisin acariâtre ? Est-ce parce que cette maison a appartenu à une autrice dont elle a traduit plusieurs romans policiers ? Ou est-ce uniquement pour compenser son empreinte carbone annuelle en plantant plus de cinq mille arbres ?
Sans doute un peu tout cela.

Il en résulte un récit qui suscite l'apaisement au rythme d'une vie simple, que la jeune femme allège de plus en plus.

Mais le roman ne manque pas d'humour : l'allusion au titre sans cesse renouvelé d'un recueil de poème qu'un étudiant dont elle a été maitresse porte à sourire. La subite ruée sur les anciens livres dont Alba s'est débarrassé dans le dépôt vente du village et qui n'a d'autre but que de découvrir les impudiques annotations ou dédicaces des ouvrages en question est réjouissante.

Un très joli roman, à qui l'Islande offre un cadre en harmonie avec le dénuement progressif de l'héroïne.

244 pages Zulma 7 septembre 2023
Traducteur : Eric Bourry

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Alba, la narratrice, est linguiste et islandaise. Vous me direz « et alors ? ». Je vous répondrai : cela décuple le problème ! Car en plus de cela, elle est professeure d'université et relectrice pour une maison d'édition. La langue est donc capitale pour elle. D'ailleurs, chaque fois qu'elle entend une conversation, elle ne peut s'empêcher de s'arrêter sur un mot pour le décliner dans sa tête, retrouver son étymologie et ses dérivés. Difficile donc de tenir une conversation suivie.

De plus, elle s'est mis en tête que son empreinte carbone était beaucoup trop importante, et achète un terrain totalement isolé pour y planter des arbres. Chacun est écolo à sa façon !
Et puis elle donne des cours aux réfugiés et prend sous sa protection un jeune de 16 ans.

Alba est donc une femme engagée. Mais curieusement, ses émotions ne sont pas révélées, ni ses sentiments ; en effet, l'auteure prend un malin plaisir à la faire parler mais jamais nous ne pouvons dégager le moindre affect. C'est très curieux et cela m'a déstabilisée, mais à la longue bien amusée.

Donc au début on ne sait pas trop où on va, de considérations intellectuelles en actions pas expliquées…puis tout doucement, on se prend au jeu, et finalement, j'y serais bien restée un peu plus, moi, dans l'Eden d'Alba.
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L'héroïne d'Auður Ava Ólafsdóttir a la fantaisie propre aux personnages de l'autrice islandaise, décalés, témoins du déclin du monde mais pleins d'un optimisme rêveur à toute épreuve. Les thèmes chers à l'écrivaine ont la part belle, de la nature étrangement verdoyante en ces terres boréales aux langues rares qui se raréfient encore davantage, de la paternité tendre aux liens précieux qui se nouent par hasard (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/10/28/eden-audur-ava-olafsdottir/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Au fil du roman nous suivons Alba, une femme qui, l'air de rien, migre vers la campagne, abandonnant son appartement puis son poste à l'université qui la faisait beaucoup voyager pour une maison isolée et battue par les vents où elle entreprend de planter des arbres après avoir pris conscience de son empreinte carbone.
Elle fait rénover la maison, commence à cultiver un petit jardin, se lie avec ses nouveaux voisins, prend sous son aile un jeune réfugié, se créant peu à peu une nouvelle vie, mieux remplie peut-être.

La plume d'Audur Olafsdottir est fluide et agréable, mais les chapitres courts et le passage d'un sujet à l'autre ont fait que j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit. Les sujets abordés sont nombreux et le lien n'est pas toujours facile à faire.
J'ai particulièrement aimé le chapitre "Jeux dangereux, élégie" qui raconte en deux pages, en phrases courtes et factuelles, la relation amoureuse (l'aventure sans lendemain ?) entre l'héroïne et un de ses étudiants. Il y a tant d'émotions qui transparaissent dans le texte alors qu'elle ne mentionne jamais explicitement ce qu'elle ressent, craint ou désire...

En lisant le roman qui est truffé de mots islandais et de réflexions sur leur origine ou leur construction (l'héroïne est une linguiste), je me rends compte que la langue islandaise est très, très complexe avec ses lettres supplémentaires, ses voyelles aux multiples accents, ses déclinaisons, etc.

Au final, même si le roman ne m'a pas complètement enthousiasmée, j'ai été touchée par cette femme qui se fait discrètement une nouvelle place dans le monde...
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Alba est linguiste, passionnée par les langues minoritaires. Traductrice et professeure elle démissionne de son poste à l'université suite à la fin d'une aventure avec un jeune étudiant poète.
De retour d'un colloque elle s'interroge sur l'impact carbone de tous ses voyages en avion.
Elle achète la maison d'une écrivaine, sur un terrain aride, en pleine campagne. Il y a longtemps l'Islande était boisée, elle va donc se mettre en tête de planter des arbres, beaucoup d'arbres sur son lopin de terre. Elle emménage dans la petite maison. Les terrains volcaniques sont fertiles, les arbres devraient pousser si les vents forts ne les arrachent pas.
Elle s'intègre à la petite communauté rurale où tout le monde surveille "l'autre".
Curieux mais bien bienveillants ces ruraux !
Il y a une antenne de la croix rouge où l' on trouve de tout et c'est là qu'Alba va déposer tous les livres dont elle veut se débarrasser et contre toute attente les habitants vont se passionner pour la grammaire.
Dans ce petit coin de campagne des migrants ont été placés d'office, en général ils veulent continuer leur route vers d'autres pays d'Europe sauf Danyel qui veut, comme un arbre s'enraciner sur cette terre. Il se lie d'amitié avec Alba et s'applique à apprendre l'islandais malgré la grande difficulté de la langue.
Ce petit roman pose beaucoup de questions, sur la préservation de la planète, celle des langues, sur la solidarité, sur la responsabilité de chacun sur cette terre.
Il n'y a ni grands discours, ni grandes théories. Chacun fait ce qu'il peut et c'est certainement comme ça que les choses devraient être...
Un beau roman. Une belle écriture pleine de poésie.
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Auður Ava Ólafsdóttir nous revient avec une héroïne toujours aussi attachante, bien qu'un peu paumée comme la plupart de ces prédécessoeurs (L'exception, l'Embellie, Miss Islande, Toute la vérité sur la lumière). Paumée mais aussi pommier, car Alba a des envies de transformer un petit coin de terre glacé, battu par un Eole au top de sa forme, en un nouvel Eden. La route d'Alba, dont le roman familial ne serait sans doute pas homologué Familles de France, va croiser d'autres êtres singuliers et attachants. Malgré les dangers du réchauffement climatique, la globalisation qui représente une menace culturelle pour les petits pays comme l'Islande, la tragédie des migrants, Alba va tenter de trouver voix et voie… L'histoire est toujours aussi plaisante à lire. Même si la fin est pleine d'espoir, l'intrigue est plus grave que dans les précédents livres. « L'islantitude » est plus prégnante… Normal puisque Alba est linguiste… du coup, l'humour, toujours là est moins sensible laissant place à des considérations un peu trop technique… Ici, comme aux confins du cercle polaire, l'époque semble décidément moins à la rigolade. Une petite ride de plus, Auður Ava ? Bienvenue au club…
Très beau livre mais, si vous ne connaissez cette auteur ni d'Eve ni d'Adam (désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher !), peut-être vaudrait-il mieux reporter cette découverte d'Eden après d'autres titres notamment ceux précédemment cités et bien sûr Rosa Candida. En revanche, pour les clients réguliers, la carte proposée par l'auberge d'Audur Ava, une nouvelle fois, ne devrait pas vous décevoir !
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Éden - Un Livre de Auður Ava Ólafsdóttir (Islandaise née en 1958). Éric Boury (Traducteur). 224 pages. Editions Zulma (Sorti le 07/09/2023).
Comme promis @Carolina78 voici mon Retour !
Un bon Livre sociologique/écologique, pour me la faire à la façon d'un Youtubeur célèbre, « achetez le Livre, faites passer le message, car il est plus important que tout ce que je pourrais Faire ;-).
Et ce, quel que soit le mal que j'en dis. »
Oh non !! Il y a un résumé DANS le livre, j'espère que cela ne gâchera pas ma surprise. Bah… de toute façon le contenu est assez diffus/vague…
« Quel est le sens de la vie ? m'interroges-tu. On pourrait aussi bien demander : Qu'est-ce qu'une carotte ? Une carotte est une carotte, nous n'en savons pas plus.
Extrait d'une lettre d'Anton Tchekhovà son épouse, Olga Knipper. »
Le sens de la vie c'est pas 42 ?! Ah ! On se la joue Platon alors ? ; -) …
Pour corriger son empreinte en Co2 une jeune femme, Alba, décide de planter un certain nombre d'arbres (des milliers). Sa famille ne la comprend pas forcément au premier abord. On va passer par des phases justice/avocats. Cette femme s'accroche à son rêve (et à sa culpabilité ?).
Je n'ai pas accroché à l'histoire, au style, aux sujets…. J'ai pas vraiment trouvé de trame de fond (d'un point de vue stylistique) et cela est handicapant.
Tout n'est pas complétement mauvais cependant loin de là.
(Finalement J'ai tout lu ! lol !)
Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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