Au moment où nous nous engageons dans la rue, je me fais la réflexion que la vie n'est peut-être pas si compliquée : la plupart du temps, quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, on ignore comment et pourquoi les différents fils sont noués ensemble, et ça ne pose aucun problème. On accomplit une bonne action, qui est suivie d'une conséquence désastreuse. Une mauvaise, d'une conclusion heureuse. On reste les bras croisés et tout explose. Et très, très rarement - par un agencement de coïncidences miraculeuses -, on obtient une opportunité de changer le cours de choses.
Voilà ce qui m'est revenu juste avant de mourir, au moment où j’étais censée avoir une révélation sur mon passé : l'odeur du caoutchouc et les crissements de nos baskets sur le parquet verni, mon short en polyester trop serré, les éclats de rire résonnant dans l'immense gymnase comme s'il contenait bien plus de vingt-cinq personnes.
Et l'expression de Vicky.