En sélectionnant
La Faim blanche, de
Aki Ollikainen aux éditions
Héloïse d'Ormesson, je me suis dit, chic, de la littérature finnoise, je vais découvrir un nouvel univers… je n'ai pas été déçu !
Ce roman est un coup de poing au creux de l'estomac, il vous prend par surprise, et soit vous l'aimez, soit vous le détestez.
Habitué à un certain genre de romans d'EHO, je ne m'y attendais pas. Exit le centre de Paris et ses personnages généralement confortablement installés et dont les problèmes feraient envie à 90 % des habitants de cette planète…
Dès le départ, nous voilà plongés en cette fin de XIXe siècle en Finlande, dans le froid et la famine.
Je ne pense pas que nous ayons connu de telles situations en France, ne serait-ce qu'à cause du climat plus doux.
Ce roman est une quête, presque une prière vers l'inaccessible, vers cette Saint-Pétersbourg mythique où Jalma espère trouver de quoi manger pour elle et ses enfants. Alors, elle part, à pied.
Ce texte est sombre, dur, triste, cruel, mais il vous prend aux tripes et vous ne voulez pas le lâcher. Il y a tout ce que la misère humaine peut traverser : la faim, la maladie, le froid, le rejet, le mépris, l'abandon et la mort, mais aussi certaines bonnes rencontres, l'entraide, la solidarité… La vie humaine ne vaut pas grand-chose. On ne peut pas enterrer les corps car la terre est gelée, et quand on ne peut pas attendre le printemps, on part en laissant le corps derrière soi. de toute façon, Jalma n'a pas de « ticket retour ». Elle doit avancer, plus de chez elle, plus de terre, juste cet Eldorado qu'elle doit atteindre et « tout ira mieux »…
Comment échapper au miroir de notre Histoire, cette contemporanéité des faits qui ne cessent de se reproduire ? Marcher, marcher droit devant malgré tous les risques et les pièges pour quitter un enfer. Quitter un endroit où la mort est garantie pour un autre où elle est aléatoire. Les peuples seraient-ils condamnés à fuir leur patrie, leurs terres, leur famille pour un ailleurs meilleur ?
J'ai eu du mal avec les noms de lieux, de villes et villages ainsi qu'avec les noms et prénoms, ne sachant s'ils étaient masculins ou féminins… Parfois, cela m'a freiné, voire déstabilisé, à cause du rythme de la lecture cassé.
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