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Citations sur La Vie commence à 60 ans (58)

Je pouvais, bien entendu, continuer à travailler jusqu'à 65 ans. Les discours officiels nous disent qu'il faut travailler plus longtemps. Certes, mais quand va-t-on vivre ? Durant toute notre existence, on a bossé pour faire plaisir à ses parents, aux professeurs, au patron, à son conjoint, à ses enfants, trimé au nom de la raison, de la maison à payer, de la Nation. Assez, c'est assez. Il arrive un moment où l'on a le droit de travailler pour soi... à la condition de ne pas en profiter pour ne rien faire. il n'était pas question de m'accrocher à ma profession. Il y avait tant de jeunes journalistes au chômage, je n'allais pas squatter la place.

572 - [chapitre I, p. 26]
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En le quittant, je songeai que la retraite n'était pas nécessairement ce gouffre que j'avais redouté. Elle pouvait être le début et l'achèvement de tous les possibles. A quel âge de la vie cumulait-on, pour peu que la santé s'en mêle autant d'atouts gagnants ? J'avais déjà découvert le temps, si précieux. En écoutant cet homme parler longuement de son métier et de ce qu'il lui avait apporté, je mesurais combien mon travail et mes lectures m'avaient moi aussi enrichi. J'ai, au cours de ma vie, lu des livres, vu des films, entendu des histoires, bref, acquis une culture qui pourrait rivaliser dans certains domaines avec celle des plus doctes savants que produit notre Université... si ma pauvre mémoire n'en avait pas effacé une partie. Toute l'expérience accumulée n'avait pas entamée ma capacité à rêver, au contraire.

611 - [p. 55/6]
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Un livre est pour moi la rencontre de deux personnes qui lui apportent autant l'un que l'autre. L'auteur, par la précision de ses descriptions ou l'évocation de ses émotions, fait naître des images dans la tête d'un lecteur. De son côté, celui-ci dispose d'un imaginaire qui va lui permettre de retenir, de s'approprier, d'enjoliver telle ou telle image. Il va entrer seul dans l'histoire, qu'il s'agisse d'un roman ou d'un récit. Il apporte sa culture, sa sensibilité, son humeur du moment. Et de cette magie qu'est la rencontre entre l'écrivain et le lecteur naît un livre unique.

663 - [p. 153]
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60 ans, c'est l'heure du dessert au banquet de la vie. C'est le bouquet final du feu d'artifice que constitue une existence. Il a fallu cette longue course pour cicatriser les blessures reçues et apprécier les bonheurs offerts ou gagnés.

686 - [p. 216]
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Durant deux années, j'ai laissé mon imagination vagabonder. Une vague idée naissait, je la cajolais, la caressais et, lorsqu'elle semblait mûre, je m'asseyais devant mon ordinateur et lui donnais vie. J'ai pris un plaisir infini à l'écriture de ces récits que j'intitulai Nouvelles d'en bas. J'avais beaucoup lu ces fabuleux écrivains américains qui, sans fard, décrivent les bas-fonds de leur société de consommation, éclairant d'une plume lumineuse les plaies de l'Occident libéral qui, selon l'adage, voudrait que le bonheur soit forcément placé sous le signe de la liberté, mais d'une liberté particulière, celle d’un renard libre dans un poulailler libre". Les poètes et les écrivains se doivent d'éclairer les mauvais côtés d'un monde volontairement cachés et laissés dans l'ombre par les politiques, de mettre à nu les abcès purulents et douloureux qu'on voudrait ignorer.

654 - [p. 137-138]
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En découvrant l'Islam et en particulier les pratiques violentes de certains de ses fidèles, je ne peux m'empêcher d'établir quelques ponts avec notre propre histoire. Qui sommes-nous pour juger sévèrement l'intégrisme et la violence religieuse entre chiites et sunnites nous qui avons exterminé les Albigeois, perpétré la Saint-Barthélemy et coupé la tête du chevalier de La Barre parce qu'il avait refusé d'ôter son chapeau au passage d'une procession.

634 - [p. 103-104]
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La majorité était partie dans le même état d'esprit que moi : pour se débarrasser des scories d'une vie qui ne les satisfaisait pas totalement, prendre de la distance, élaborer une réflexion importante à leurs yeux. Jeunes s'interrogeant sur la vie qui vient, vieux se questionnant sur la vie qui va, leurs pas les portaient, mais l'esprit dominait.
Chaque soir en arrivant au gîte, fourbu par l'étape, ils posaient le sac et se précipitaient sous la douche. Dans l'attente de l'heure du diner, chacun se coulait ensuite dans un endroit discret et sortait un petit carnet pour y noter ses pensées et les événements du chemin. Loin du bruit, coupés pour un temps des médias et des choses du monde, les pèlerins de Compostelle deviennent écrivains et penseurs par la magie de la marche.

624 - [p. 66]
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... ce principe auquel je tiens : tout être humain doit avoir une implication sociale. Dans la fourmilière humaine, nul ne peut, s'il jouit de toutes ses facultés, s'exonérer d'une part, fût-elle infime, d'apport aux autres. Prouver et se prouver qu'il paie, même à l'économie son passage sur cette magnifique terre qui est la nôtre, et marquer sa trace en ajoutant une pierre ou un grain de sable au mur de l'humanité.

622 - [p. 65]
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Qu'est-ce qu'ils me bassinaient avec leur retraite ? Non, je n'étais pas vieux. Ou alors juste un peu.
J'avais beau gigoter au bout de l'hameçon, j'étais bien pris. Ce qui m'avait fait vieillir, c'était la solitude. "L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude ", a écrit Victor Hugo, qui s'y connaissait en sentiments humains. Et il n'a pas été contredit par Verlaine : "Elle ne savait pas que l'enfer, c'est l'absence." Seul, que pouvais-je attendre de la vie puisque même le mot espoir ne pouvait plus rien dire. A quoi bon penser au futur puisque je n'étais plus capable que de conjuguer un passé composé, flou et douloureux. Danièle était partie brutalement et tous nos projets avec elle.

571 - [p. 24-25]
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"C'est mervilleux la vieillesse... dommage que ça finissent si mal!" disait François Mauriac. Alors, à tant faire, autant ne pas rester les deux pieds dans le même sabot avant le triste final. Pourquoi nous abîmer dans de pseudo-vacances, un long engourdissement, alors que le repos éternel nous attend ?

570 - [Avant-propos, p. 14-15]
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