Marchez, vous avancez et l'Alzheimer recule.
Nous aurons l'occasion de constater que les fumeurs de marijuana ne tiennent pas la distance (la marche à pied) - ce n'est pas, quoi qu'on dise, une "drogue douce" dont on peut se passer du jour au lendemain.
670 - [p. 175]
Nul n'est plus lent que moi car ma curiosité n'a pas de limites. La lecture d'un journal me prend des heures car je lis tout, de la une à la dernière page, tout juste si je parviens à sauter les définitions des mots croisés.
648 - [p. 128]
Plus tard, je ne manquerai jamais d'encourager toutes les initiatives visant à faire voyager des jeunes à l'étranger : de loin on voit mieux ce qui se passe chez soi.
637 - [p. 104]
Un livre est pour moi la rencontre de deux personnes qui lui apportent autant l'une que l'autre. L'auteur, par la précision de ses descriptions ou l'évocation de ses émotions, fait naître des images dans la tête du lecteur. De son côté, celui-ci dispose d'un imaginaire qui va lui permettre de retenir, de s'approprier, d'enjoliver telle ou telle image. Il va entrer seul dans l'histoire, qu'il s'agisse d'un roman ou d'un récit. Il y apporte sa culture, sa sensibilité, son humeur du moment. Et de cette magie qu'est la rencontre entre l'écrivain et le lecteur naît un ouvrage unique. Car personne ne lit le même. Chaque lecteur réinvente "son" histoire.
Qui n'a pas de projets est déjà mort. Même s'il y a fort à parier qu'ils ne se réaliseront pas tous. Il faudra trois cents ans avant que les chênes que j'ai plantés soient bons pour faire une table. Je laisserai sans doute cette tâche à mes petits-enfants ou à leur progéniture. Quant aux autres projets, qu'importe s'ils ne voient pas le jour. Ils m'auront aidé à vivre et fait trouver, heureusement, chaque journée trop courte.
681 - [p. 208]
J'ai eu le triste privilège d'écrire l'ultime éditorial (de Combat), le sinistre "Silence, on coule". Les journaux, comme les hommes, maissent et meurent. Ce n'est pas une question d'âge, seulement de passion, partagée ou déçue.
680 - [p. 208]
J'ai toujours travaillé derrière le stylo, le micro ou la caméra. Si je signais un article, c'est parce que j'avais mis en cause une personne, une institution ou une personnalité, qu'elles devaient savoir de qui venait la critique.
653 - [p.138-139]
Dans notre Occident libéral, l'amitié est une chose plus rare que l'or. Pour tisser des liens amicaux, il faut du temps, une ouverture d'esprit et une absence totale de calcul. Toutes choses rarissimes tant les heures nous talonnent.
649 - [p. 132]
Restait à trouver où porter mes pas. Je n'ai guère hésité : ce serait un chemin "habité". J'ai dévoré les livres de Fernand Braudel qui nous explique l'Histoire non pas côté cour (royale) mais du côté jardin (paysan). Aller sur des chemins de grande randonnée, marcher pour marcher n'était pas ma tasse de thé. Il me fallait de l'histoire avec un grand "H".
J'ai tout de suite pensé à Compostelle...
575 - [p. 34]