Nicholas Foster est un écrivain qui travaille comme consultant pour le FBI pour élucider des crimes commis par des tueurs en série. Il travaille avec Michelle Ventura et ensemble ils vont enquêter sur un crime qui a eu lieu à Los Angeles. Mais la scène du crime ressemble à la signature de Patrick Hollmann, un tueur en série qui a commis beaucoup de crimes dans plusieurs pays mais qui a été arrêté et exécuté. Mais Foster connaissait Hollmann et le meurtre lui est attribué.
Un livre psychologique où l'auteur, Franck Ollivier, rentre dans l'esprit du tueur pour comprendre ses meurtres, ses actes. Nous suivons aussi la vie des enquêteurs où l'on retrace leurs jeunesses difficiles. Il y a une analyse profonde de l'esprit de chaque personnage.
Dans la première partie, la description de la vie antérieure des personnages est très longue à certains moments malgré l'importance de l'histoire. J'ai l'impression que c'est rébarbatif et j'ai même un peu lâché le livre.
Ensuite nous rentrons plus dans la nouvelle affaire où Ventura et Foster enquêtent sur le nouveau tueur en série. Là c'est plus entraînant, on rentre dans l'enquête et les pages défilent plus vite.
Les journalistes sont très présents dans ce roman. Ils essaient par tous les moyens d'avoir les dernières nouvelles. Ils peuvent nous donner des informations mais aussi détruire une personne, une enquête. de plus, de nos jours les journaux se font marcher dessus par les réseaux sociaux, les nouveaux médias qui peuvent circuler des fausses informations et qui n'hésitent pas à attaquer, critiquer n'importe qui jusqu'à détruire une vie.
L'ombre est le gros sujet du roman. Il est tout d'abord le titre du livre mais aussi le tueur.
L'ombre est celle qui nous suit, celle qui nous fait peur, qui nous angoisse.
L'ombre est synonyme d'obscurité, d'inquiétude, de mystère, de solitude, de mort. Voilà où le roman nous emmène. Foster cherche
l'Ombre qui tue les femmes, l'homme sans visage qui est mystérieux et introuvable,
l'Ombre qui le connaît et qui veut le faire souffrir et le condamner et
l'Ombre qui le fascine. Ventura cherche
l'Ombre un tueur en série monstrueux qui commet des actes ignobles, sans humanité, sans conscience.
L'ombre qui crée la peur des gens qui le voit, qui l'aborde. Mais aussi
l'Ombre qui hante son enfance, son passé, qui l'empêche d'avancer dans la vie.
"On poursuit tous une ombre"
La limite entre le bien et le mal est très proche. Patrick Hollmann se prenait pour Dieu. Ce roman nous rentre dans la religion catholique profonde où un homme qui à l'esprit trop grand se risque à pêcher pour se croire Dieu. Les tueurs en série veulent laisser un souvenir d'eux, une signature par leurs crimes comme "les religieux des siècles passés qui consacrait leur vie à recopier les pages du Livre Saint" car leurs écrits traversent les siècles. Ils sentent en eux la présence de Dieu, ils se sentent divins. Ils se croient au-dessus de Dieu.
Une enquête palpitante malgré des passages longs et complexes. Une fin qui est révélateur sur la part d'ombre que nous avons tous au fond de nous. Un mélange entre horreur et sublime où la fascination du mal est décortiquée.