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4,06

sur 427 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux aspects de cette lecture me l'ont rendue particulièrement agréable : la démarche du cheminement d'Ollivier, qui, à l'encontre de celle d'autres marcheurs renommés, n'est faite aucunement de "marathonisme" ni de quête de l'exploit - l'écriture ou la publication du récit n'était même pas préméditée, savons-nous - mais au contraire d'un incessant questionnement sur ses buts et de périodiques pertes de morale;
la pertinence des observations et des déductions de l'auteur au sujet de l'Anatolie qu'il traverse, sa sérénité de jugement sur la Turquie (occidentale ou orientale) faite de bienveillance sans angélisme, tout en avouant que sa maîtrise de la langue est très élémentaire et tout en regrettant le manque conséquent de conversations approfondies. Tout porte à croire que la lenteur de sa progression aiguise son analyse et pallie amplement les insuffisances communicatives qu'il déplore...
Un troisième élément d'appréciation devrait être le manque de répétitions malgré une progression du récit qui retrace minutieusement les étapes de la marche. de multiples détails qui ne laissent jamais s'affaisser l'entrain de la lecture ne sont jamais érigés en emblèmes, ni le ton ne languit lors des doutes et inquiétudes (et enfin des tourments physiques) qui assaillent le voyageur.
Je note quelques phrases qui distillent une sagesse chez le marcheur âgé qui me le rend un modèle pour des rêveries de projets d'avenir:
"Dans cet effort quotidien, cette poussée imperceptible et forte vers un objectif si lointain, ces suées bienfaisantes, je m'élève vers le ciel, je me libère des chaînes de l'enfance, de la peur, de la raison reçue. Je brise les fils dans lesquels la société m'a ligoté, je méprise fauteuils et canapés. J'agis, je pense, je rêve, je marche, donc je vis." (pp. 101-102)
"Les pèlerins se considèrent presque toujours changés après une très longue marche. C'est qu'ils y ont rencontré une part d'eux-mêmes qu'ils n'auraient sans doute jamais découverte sans ce long face-à-face." (p. 136)
(Se comparant à des cyclistes rencontrés sur la route): "Enfermés dans leur langue commune, couchés sous leur tente, ils risquent moins que moi le danger d'être volés, mais ils n'échangeant que bien peu avec les habitants. Ils découvrent le monde, moi je le confronte à ma propre expérience." (p. 254)
"Je n'avais jamais éprouvé cela auparavant: que l'amitié, l'amour, ne sont pas affaire de temps mais le résultat d'une secrète alchimie, et que l'éternité, non plus, n'est pas une affaire de durée." (p. 276)

Enfin un détail extra-textuel: après la lecture de ce premier volet de sa trilogie, je comprend très bien l'initiative d'Ollivier de créer l'association "Seuil". Et me réjouis que des hommes de cette envergure conçoivent des entreprises si louables...
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Un récit de voyage très bien écrit. Les épreuves traversées sont nombreuses et parfois insolites. Certains épisodes amènent à se demander si le risque pris n'est pas souvent excessif par rapport aux enjeux. Je n'aurais pas pensé que la traversée de la Turquie soit aussi difficile en 1999. Ce qui est sûr c'est que j'admire le courage de l'auteur et sa détermination. Confronté aux mêmes épreuves et bien qu'aimant la marche, je pense que j'aurais renoncé rapidement.
Outre la qualité du récit, je pense que l'intérêt de ce genre d'ouvrage est grand car il évite de se faire une idée un peu trop idyllique ou en tout cas un peu trop romancée de ce genre d'entreprise. Il montre aussi que le voyage à pied reste une entreprise difficile, mais ouvre des portes qu'un voyage avec un engin motorisé n'aurait pas ouvertes. A lire.
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Qui n'aime pas les récits de voyage (surtout à lire au coin du feu, les pieds dans ses pantoufles). C'est aussi passionnant qu'un roman…
Ce voyage fait rêver : les noms des pays, des villes : Istambul, l'Anatolie (j'ai eu la chance d'y aller, c'est magnifique !), Samarcande, Kashgar, le désert du Gobi… Mais aussi les rencontres improbables avec toutes sortes de personnages dont le moins intéressant n'est pas l'auteur lui-même… Carnet de voyage, récit d'un homme qui, comme il le dit lui-même, n'a pas voulu, une fois à la retraite, attendre la fin. On ne peut que féliciter ce monsieur qui a vécu son rêve…
C'est un livre à ne pas lire trop vite, si j'osais, je dirais qu'il faut, pour bien l'apprécier, le lire au rythme de la marche
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Voici un beau récit de voyage écrit par un marcheur qui s'est fixé pour défi de parcourir la route de la Soie d'Istanbul en Chine. le premier des trois volumes évoquent la traversée de la Turquie. C'est puissant, saisissant et où l'hospitalité en pays musulman n'est que rarement démentie.
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Roman d'aventure sur une route palpitante, mais les descriptions sont parfois monotones.
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A leur parution, j'avais lu ces 4 livres de Bernard Ollivier, devenu marcheur pour oublier sa brusque solitude familiale.
Presque une décennie après, j'ai eu envie de les relire ; ayant été plusieurs fois en Turquie, et dans différentes régions, je voulais retrouver l'atmosphère. Depuis, certes la Turquie a bien changé !!!!!
Dans le premier tome, l'Anatolie défile avec ses paysages arides, ses villages parfois fermés, mais dont les habitants tentent une approche de l'étranger, surtout, si pour eux, le marcheur tel qu'Bernard Ollivier est réellement un phénomène. Les kilomètres sont avalés au mépris de l'état du corps, des pieds – essentiel pour le marcheur-, le poids du sac qui en fin de journée scie les épaules, et chaque jour un défi, le nombre de kilomètres qui augmente. Et, l'éternelle préoccupation de fin de journée : où dormir ?
Hélas les caravansérails n'existent pratiquement plus pour abriter le voyageur, et ne sont pas entretenus pour cet usage – ce qui déçoit notre marcheur-, seul de minables « hôtels » sont présents, ou une chambre chez l'habitant, avec quelques risques.
La route n'est pas un long fleuve tranquille, des rencontres,( animaux ou hommes), stressantes, une nourriture peu hygiénique ont raison de la santé de Bernard Ollivier qui doit rentrer en Europe.
Mais, il reprendra la route où il l'a laissé ….
A bientôt

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Je viens de terminer l'ouvrage: il m'a beaucoup plu.
L'auteur décide, suite au décès de sa femme qui semble l'avoir beaucoup marqué, après un premier chemin de Saint Jacques réussi, de partir découvrir à pied, la route de la soie . son objectif, Istamboul-Teheran.
Tout au long du récit, il décrit ses sentiments, ses aventures quotidiennes, ses maux, petits et grands, qu'il mélange avec les descriptions de ses rencontres, des villes des villages, et des paysages.
Le randonneur retrouve tout au long de la lecture la réalité de la randonnée-aventure, qu'il a lui même vécu, les sentiments qu'il a ressenti, les difficultés et les joies.
le texte est captivant, vif, ; il mêle humour et dérision , le vocabulaire est riche.
C'est de la très bonne littérature de voyage et plus particulièrement de de randonnée pédestre.
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"Un excellent récit qui mêle les notations personnelles, les impressions de paysage, les histoires de rencontres agréables ou non, les réflexions sur la marche ....
Je vais me lancer dans le tome 2 très vite."
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