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Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9782846700566
224 pages
Le Cavalier Bleu (15/05/2003)
3.3/5   5 notes
Résumé :
Comment ne pas penser à la comptine des Dix petits nègres en lisant Mon amour, je me meurs !, l’étrange roman de Kristín Ómarsdóttir ? Dans un village de pêcheurs islandais, un homme veuf et ses quatre fils entourent le cadavre de la dernière femme de la famille, qui s’est jetée à l’eau. La mère les a quittés dix ans auparavant, suivie de peu par la sœur aînée. Le père puis l’un des garçons les rejoindront au Ciel. À la fin du roman, seuls auront survécu trois des f... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre est le seul qui ait été traduit en français de cette auteur. Autant dire qu'avec un titre aussi provocateur, je n'ai pu qu'être attirée par cet ouvrage sorti de dieu sait où.

Au commencement du récit il est question d'une famille typiquement islandaise et plus précisément de la fille qui n'a pas été vue depuis hier au soir. C'est tout un clan qui se rassemble dans l'angoisse et l'attente de ce qu'il adviendra. Il y a le père (Arni), le fils aîné (Thordur), le deuxième fils (Einar), le narrateur (et troisième fils : Hogni) ainsi que le fils cadet (Mani). Mais ce qu'on apprend petit à petit c'est que la famille s'est peu à peu volatilisée : Olöf (la fille aînée) est décédée ainsi que la mère. Et celle qu'on attend c'est Johanna (deuxième fille et troisième dans la fratrie) qui est sortie la veille au cinéma.

Les deuils qui entourent la famille sont bien loin de la plonger dans le désarroi. Ils font comme partie intégrante de la famille et les morts sont toujours évoqués comme des êtres normaux continuant à exister, penser, etc. Il est bien là le loufoque de la situation : les morts cohabitent avec les vivants et sont même les spectateurs actifs de ce qu'il se passe sur Terre. Car oui, la mère parle, tout comme Olöf et quelques congénères du paradis (Hemingway, Léonard de Vinci et j'en passe).

Tous ont leur place et leur mot à dire dans le roman. Ils se disputent les projecteurs comme l'atteste cette discussion venue de l'au-delà .

Voilà parfaitement ce qui m'a charmé dans ce livre. L'irruption de personnages irréels, ayant existé ou existant toujours. On a l'impression que c'est du pareil au même ! J'avais déjà constaté le lien toujours très présent entre une morte et sa fille dans La place du coeur (rappelez-vous, fille et mère se disputaient de bon coeur alors que la génitrice était déjà bel et bien morte et enterrée).

Je tiens d'ailleurs à saluer Eric Boury, traducteur et auteur d'une très bonne préface sur le rapport des Islandais avec la mort dans T'es pas la seule à être morte ! D'entrée de jeu on est soufflé par leur rapport diamétralement opposé au nôtre, nous Français. Car les Islandais ne font pas de la mort une fatalité, bien au contraire, c'est comme une trappe qui peut s'ouvrir à tout moment (les morts peuvent par exemple se manifester dans les rêves et être particulièrement influents).

Revenons-en à ce roman car il a été un euphorisant tout ce qu'il y a de plus salutaire. Cette famille dont les malheurs s'accumulent prend la vie avec philosophie. Les fils (et le plus jeune en tête) parlent de sexe alors qu'un cadavre gît toujours dans la pièce. Ils nettoient et habillent ce même cadavre avec le plus grand soin.
Moi qui suis tout à fait terrifiée par cette issue mortuaire, cette manière de relativiser et de continuer à vivre et à plaisanter même face à la tragédie, ça a été comme un soulagement, un poids en moins. Certes, il ne s'agit pas d'imiter ce comportement dans la réalité mais Kristin Omarsdottir a su, dans son roman, parler de la mort avec légèreté.

Il y a de l'humour dans la présentation des choses et, à la réflexion, bien qu'il soit noir, on y adhère à coup sûr. Pour ma part je considère que c'est un tour de force d'entrainer le lecteur dans une série de deuils fictifs tout en faisant apparaître en lui une foule de sourires. Tour à tour on est pantois, heureux, étonné mais c'est pleinement positif qu'on ressort de cette histoire.

L'étincelle qui fait qu'on y prend goût c'est cette alternance entre le Ciel, où tous se retrouvent (attablés autour d'un Bacardi, observant les vivants), et la Terre où les derniers rescapés continuent leur petit bonhomme de chemin. Les dialogues sont savoureux, les répliques cinglantes et pleines de justesse.
Il est temps pour vous de découvrir l'univers décalé d'une famille hors du commun : celle du héros, Hogni, un adolescent de 16 ans qui voit son monde se dérouler et peu à peu s'écrouler. Mais quelle claque, mes amis !
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Dans une famille initialement composée de 6 enfants, une des filles vient de mourir et rejoint la mère et l'autre soeur au paradis qui prennent l'apéritif avec Hemingway et Leonard de Vinci en observant les vivants. C'est Högni, l'avant-dernier qui raconte cette histoire de famille.

J'ai bien aimé le parallèle entre le monde des vivants et celui des morts (Eric Boury introduit bien la pensée islandaise dans sa préface), ou quand les apparitions de Dieu quand certains s'exclament "Oh mon Dieu". J'ai aussi bien aimé l'humour noir de l'auteur quand il s'agit de parler de la mort. ou même de choses de moindre importance. Mais j'ai moins accroché à la trame de l'histoire qui manquait de consistance par certaines scènes ou dialogues. Un bon moment dans l'ensemble.
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Voilà un livre troublant...

C'est un roman, certes plein de cet humour burlesque qui a tendance à me laisser de marbre, mais aussi touchant par moment.
Certains passages sont surprenants de finesse, d'autant plus surprenants qu'ils font un terrible contraste avec le côté déjanté et rocambolesque de l'histoire où Dieu tient un bar, Hemingway côtoie de Vinci, les morts observent les vivants et leur écrivent...
Les personnages semblent durs et insensibles, comme le seraient des clowns ou le coyote de Tex Avery puis tout à coup, une scène, un souvenir de leur mère, un geste de leur père leur revient en mémoire et l'on est soufflé par toute la tendresse qui s'en dégage.

Je n'ai absolument pas saisi où l'auteur voulait en venir, je n'ai pas compris quand le livre était fini, j'ai continué à tourner les pages et suis tombée sur la table des matières.

J'avais ressenti cette même confusion avec l'écriture de cet autre écrivain islandais Sjon qui adopte, lui aussi, ce même ton que j'ai du mal à qualifier.

Très troublant, très contrasté, donc.
L'écriture est souvent belle mais froide...
Impossible à définir, impossible à raconter.
Un peu difficile à vraiment apprécier.
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Je savais par le cinéma islandais que les Vikings avaient un esprit plutôt déjanté. Dans ce roman, c'est le délire total avec un curieux mélange de choses invraisemblables, malsaines, dérangeantes et grotesques. A croire que l'auteure avait trop fumé avant de se lancer dans l'écriture de ce livre.
Ici la frontière est floue entre la vie et la mort. Les disparitions se succèdent et ne suscitent guère d'émotion. J'avoue que j'ai du mal à apprécier ce genre littéraire. On passe du scabreux (pour un esprit français) au merveilleux (pour un esprit islandais). Cela rend ce type d'écriture très original.
La plus belle partie est à mon sens la préface, fort instructive et merveilleusement écrite par le traducteur, Eric Boury.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Papa est allongé sur le canapé. Je ne sais pas trop ce qu'il lui arrive à ce pauvre papa. Ah si, il est endormi. Mon dieu, j'ai eu une sacrée peur !
Dieu : "Quelqu'un m'a appelé ?"
Dieu n'obtient aucune réponse.
"Je croyais qu'il ne respirait plus
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Taille initiale de la famille :
4 frères
2 soeurs
1 mère
1 père
= 8
Taille actuelle de la famille :
8
- 4
= 4
4 au Ciel, 2 enterrés, 2 en route vers la tombe et 4 sur Terre.
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