AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'ordre libertaire (60)

La seconde façon de pratiquer la philosophie, (...), envisage les conditions de possibilité de la pensée, elle se soucie des modalités de la connaissance, elle veut réduire la diversité et la multiplicité du monde, sa vitalité et ses efflorescences aussi, à une poignée de concepts agencés dans des architectures systématiques. Le désordre du réel doit obéir à la cravache du concept.
Tout ce qui fuit, vit, bouge, se trouve fixé, comme un papillon sur le liège, par des néologismes piqués sur une surface théorique.
Une fois cette pure opération de l'esprit effectuée, le philosophe recule d'un pas, contemple son édifice :certes, il a construit un immense château - mais il s'avère inhabitable.
Un jeune homme n'a rien à faire de cette passion pour le verbe qui l'éloigne des choses
Commenter  J’apprécie          20
Les correspondances sont peu nombreuses:
avec René Char,Correspondances 1946-1959,Gallimard.Elles montrent un Camus fragile,hésitant,peu sûr de lui,affectueux,sensible,fidèle-le contraire du portrait désobligeant sans cesse vendu par Sartre et Beauvoir qui,sur ce sujet,et sur beaucoup d'autres,se comportent en Thénardier de la philosophie.
[Bibliographie]
Commenter  J’apprécie          20
En mars 1956,Emmanuel Roblès rend visite au philosophe qui lui révèle une pensée appelée à commettre d'importants dégâts une fois exploitée par les ennemis de Camus.Roblès note dès son retour:Si un terroriste jette une grenade au marché de Belcourt que fréquente ma mère et qu'il la tue,je serais responsable dans le cas où,pour défendre la justice,j'aurais également défendu le terrorisme.J'aime la justice,mais j'aime aussi ma mère.(Lottman,586).Voilà,on le comprend,le brouillon de la fameuse phrase prononcée à Stockholm le 14 décembre 1957.
Commenter  J’apprécie          20
Camus tempérera toujours la misère de son enfance par le faste de la lumière claire et pure de la Méditerranée .Dionysos vit dans la rue:il se moque du corps chrétien,peccamineux,il rit des sots qui croient aux péchés de gourmandise,d'envie et de luxure!Le corps, ici, jouit simplement d'être au monde.Alger triomphe en ville nietzschéenne.
Commenter  J’apprécie          20
Camus propose l'antidote à cette gauche de ressentiment.On ne trouve nulle part dans son oeuvre complète et dans sa correspondance de propos tenus sous le signe des passions tristes.Camus n'est pas homme de ressentiment car il est homme de fidélité.[...]nulle part il ne veut incendier le monde parce qu'il connaît la misère.
Commenter  J’apprécie          20
Nietzsche disait oui à tout;Camus dira oui seulement à ce qui augmente la vie.Pour le reste-il se révolte.Voilà le sens de son nietzschéisme de gauche(...)c'est également celui de son hédonisme libertaire.
Commenter  J’apprécie          20
Camus s'inscrit donc dans le lignage français des philosophes existentiels, mais surtout pas existentialistes. On imagine mal ce que fut cette mode à prétexte philosophique dans le petit monde de Saint-Germain-des-Prés. L'Être et le Néant devient un best-seller, mais qui peut croire que les six cents pages de cet « Essai d'ontologie phénoménologique », c'est le sous-titre, aient été lues avec patience, assimilées, comprises par la faune qui faisait les riches heures des caves avec l'alcool, le jazz, le rock acrobatique, le tabac, la drague ?
Commenter  J’apprécie          20
Ces lectures laissent de fortes traces sur cette jeune âme désireuse de savoir, d'aventure, de culture. Camus parle d'ivresse, d'avidité, de joie, de puissantes émotions, de transports. Il raconte que l'objet-livre le séduit aussi : l'odeur de la colle, le parfum du papier, les effluves échappés à l'ouverture d'un volume de la collection Nelson ou Fasquelle, le toucher des reliures et des couvertures, leurs granulations râpeuses, la typographie aussi – Camus n'aime pas la licence esthétisante, sinon mallarméenne, des grandes marges et des mots en petites quantités, il veut la page saturée de caractères, le plus petit intervalle possible entre le placard imprimé et le bord de la page, un interligne minimum, pour une nourriture spirituelle compacte, dense, forte, puissante. Une promesse de richesses inépuisables dès le coup d'œil sur une page ouverte au hasard.
Commenter  J’apprécie          10
"Nous ne devons ni mépriser les réformes, au nom d'une société encore lointaine, ni, à l'occasion des réformes, oublier le but dernier qui est la réintégration de la classe ouvrière dans tous ses droits par l'abolition du salariat."
Camus
p 382
Commenter  J’apprécie          10
[Réflexions sur la guillotine] ramasse tous les arguments d'un abolitionniste : la peine de mort n'empêche pas que fût ce qui a eu lieu ; elle n'ajoute pas ordre et paix à la société, mais vengeance et ressentiment ; elle ne montre pas l'exemple e la justice, mais celui de la barbarie elle ajoute de la violence à la violence, tout en prétendant condamner la violence ; elle ne répare pas le crime ; elle ajoute la souillure à la souillure ; elle table sur les passions tristes (...) là où il faudrait célébrer les forces positives (...) ; elle déclenche la gloriole chez le condamné et nourrit la cruauté du bourreau ; elle entretient le dérèglement mental de l'exécuteur des basses œuvres ; elle fait souffrir des innocents - la famille, les amis de l'accusé ; elle laisse croire que la société n'est pour rien dans le crime pourtant généré par la misère, la pauvreté, le chômage, l'alcool, une négativité sinon entretenue, du moins tolérée par l’État ; elle s'appuie sur une erreur ontologique : croire que les hommes disposent d'un libre-arbitre, qu'il choisissent librement , qu'ils peuvent donc être dits responsables, coupables, donc punissables; elle prend le risque de supprimer la vie d'un innocent victime d'une erreur judiciaire, elle interdit toute possibilité de rachat ; elle croit qu'il existe d'une part des coupables, d'autre part des victimes - les choses n'étant pas si simples (...)
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (378) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    440 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}