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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman ramène au temps de la dictature en Argentine de 1976 à 1983. La répression est violente et massive. Enlèvements, disparitions, emprisonnements, exécutions sommaires ! Mais aussi, dès la naissance, vols de bébés des victimes de cette répression. Luz (Lili) est le bébé d'une détenue politique. Dès sa naissance elle est substituée à l'enfant mort né de la fille d'un officier militaire mariée à Eduardo. Tout se fait à l'insu de Luz et avec l'approbation d'Eduardo pas en capacité de s'opposer à son beau-père. C'est l'histoire de ce mensonge qui est relatée dans la première partie du livre où apparaît Miriam, une jeune femme insouciante au temps présent. Elle vit de ses charmes exercés auprès des plus hauts représentants des autorités militaires et politiques. Miriam connaîtra son "chemin de Damas" et sera décisive dans les recherches du père juridique de Luz. Car à sa majorité, Luz poursuivra, dans son sillage, sa quête pour accéder à la vérité sur ses origines. C'est le coeur du livre. La narration est haletante, parsemée de rebondissements. Elsa Osorio traite avec justesse des enjeux d'établir sa filiation, de se dégager des non dits et des secrets de famille d'autant plus cruels qu'ils se sont établis sur des atrocités. Elle réussit également à dépeindre les univers et les logiques antagonistes dans lesquels se trouvent plongés une population sous une dictature, sans omettre ceux qui, en apparence, sont passifs et refusent de regarder les réalités. Toutefois la structure narrative du livre a contrarié ma lecture. La trajectoire de vie de Luz est relatée au terme de sa quête d'identité quand elle retrouve son père biologique en 1996. Sans cesse le livre oscille entre ce moment et la narration du passé de Luz par plusieurs acteurs directes ou indirectes de son existence. Parfois au fil des lignes je perdais le fil du récit en réalisant que le narrateur avait changé. Dommage !
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🇦 En Argentine de 1976 à 1983, la dictature fit des milliers de victimes, enlèvements, tortures, meurtres, hommes, femmes, enfants et femmes enceintes.
Dans certains centres de détention où agissaient les tortionnaires, étaient installés des salles d'accouchement où les bébés étaient séparés de leurs mamans et remis à des proches du régime. Pas moins de 500 bébés subirent ce funeste sort.

🇦 En 1986, Luz donne naissance à son 1er enfant et c'est un déferlement de mal-être et de questionnement qui l assaille. Quand elle comprends que son grand père maternel n'est autre que le lieutenant colonel Dufau responsable d'un centre de détention, elle décide de tout mettre en oeuvre pour retrouver ses parents biologiques et connaître la vérité.

🇦 En 1976, Myriam, ancienne prostituée devenue stérile, est amoureuse du sergent Pitiotti dit La bête, il lui promet très bientôt qu'elle aura un bébé rien que pour elle et lorsqu'il revient un jour avec Liliana et son bébé, son univers s'effondre et elle ouvre les yeux sur l'horreur!

🇦 Sur deux temporalités, c'est un véritable thriller qui s'engage jusqu'à la fin et un tres bel hommage rendu à toutes ces victimes. Une plongée dans l'enfer de ces hommes et ces femmes qui rêvaient juste de liberté.
Un très beau roman que je vous recommande😻📚
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L'enquête de cette jeune femme née en Argentine en 1975 est émouvante. le prologue nous embarque à Madrid en 1998. L'épilogue nous débarquera à Buenos Aires en 1998. Il faudra ces vingt trois années à Luz pour découvrir ses origines et permettre aux club des Grands-Mères d'en retrouver une de grand-mère. Difficile de ne pas verser une petite larme. Vous aurez aussi des frissons avec des scènes d'évasion et de poursuite rocambolesques. C'est un roman salutaire qui nous demande de ne pas oublier toutes les cruautés que les dictateurs ont fait accomplir à leurs sbires et le font encore pas très loin d'ici. Cela s'arrêtera t'il un jour ?
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En Argentine sous la dictature des militaires, Luz part à la recherche d'elle-même car tout lui suggère qu'elle n'est pas la fille de sa mère et surtout la petite fille d'un militaire participant à la répression sociale du moment. de soupçons en soupçons elle s'approche de la vérité

Beaucoup de pathétisme jusqu'à la dernière page dans cette narration où il fait bon d'avoir prévu un kleenex pour essuyer une petite larme de temps en temps. On peut s'y laisser aller car la tension maintenue par Osario est très forte on pourrait dire même que c'est inhumain de maintenir le lecteur dans cet état de frayeur et d'incertitude constant : un vrai savoir faire.
Elle pourrait faire honte à bien des auteurs.es prétendus.es, maîtres .esses du thriller (Ah c'est dur l'inclusion!)
On peut y voir une similitude avec « American Dirt » mais un trop-plein de pathétique en plus malheureusement

Pas assez de faits historiques, sujet qui aurait mérité d'être beaucoup plus fouillé car c'est un sujet assez lointain et connu superficiellement. Ce qui aurait eu le mérite d'équilibrer par rapport au pathétisme excessif qui ne désarme pas tout au long de la narration.
Intrigue policière dans les 100 premières pages, haletante menée de mains de maîtresse car il s'agit disons d'une « course contre la montre » pour soustraire un enfant des mains des méchants
Ensuite l'intrigue se place plus sous le signe d'une recherche
l'identité de l'héroïne, identité falsifiée que corroborent les informations qui se font de plus en plus précises et ce malgré la tiédeur d' un entourage prudent qui s'interroge et qui n'a parfois pas envie de savoir vraiment, sans parler des implications répressives que cela pourrait entraîner.
Puis quand les soupçons sont bien ancrés une recherche de parentalité et donc de filiation grands-parents et petits-enfants

Des personnages féminins forts surtout Luz car elle est directement concernée. Myriam qui abandonne Luz la mort dans l'âme mais très beau personnage malgré sa condition sociale
les grand-mères des disparus et les mères opposées au régime argentin, femmes opiniâtres, qui ne s'en laissent pas compter, femmes admirables.
A l'opposé des femmes de la haute société engoncées dans leurs privilèges qu'elles recherchent sans en voir l'origine, teigneuses en diable à soutenir l'ordre établit.

Des hommes brutaux, répressifs, assassins, violeurs et tortionnaires, sans états d'âme: de véritables bêtes et en face des hommes empathiques mais faibles, dépassés et /ou prudents par leurs raisonnements timorés, des hommes qui doutent sérieusement et refusent de se laisser entraîner par(peut-être) l'imagination des femmes.

Un livre qui se lit très très bien : un thriller haletant c'est comme ça qu'il faut le prendre uniquement et c'est très réussi. le coté politico-social, la dictature des militaires n'est qu'une des armatures du livre, un support, léger, pour écrire une histoire sentimentale. C'est bien dommage car Osario ne tient le lecteur que par le pathétique et le procédé des enfants "martyres" est un peu facile. A chaud on se dit c'est excellent mais lorsque l'empathie pour les personnages est retombée on pense s'être fait pigeonner. Si Osario avec son talent avait développé l'aspect politique le livre aurait été quelque chose de formidable
Excellent moment sensible et affectif passé mais demain il n'en restera pas grand-chose. Vraiment dommage! Ah la la!
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Luz ou le temps sauvage fut une lecture addictive et romanesque à souhait mais basée sur des faits historiques douloureux et révoltants.
(...)
Dans ce premier roman à la trame narrative très dynamique et aux airs de polar/thriller, Elsa Osorio revient sur les années sombres de l'histoire argentine, en particulier sur les nombreuses abominations perpétrées par la junte militaire au pouvoir entre 1976 et 1983.

A travers les portraits et les parcours de vie entremêlés de quatre femmes -une militante et révolutionnaire, une ancienne prostituée devenue l'amante d'un militaire proche du pouvoir, une fille d'un tortionnaire idolâtrant ce dernier jusqu'à la nausée et une jeune fille volée à ses parents à la naissance-, l'autrice dénonce l'ignominie: les arrestations et incarcérations arbitraires, la torture, la disparition de dizaines de milliers de « subversifs », le vol des enfants des opposants politiques ainsi que l'impunité qui a longtemps rongé la société argentine.
(...)
Dans Luz ou le temps sauvage, Elsa Osorio retrace le destin de l'un de ces enfants depuis sa naissance dans l'un des nombreux centres de détention clandestins de la dictature jusqu'à ses recherches pour retrouver un membre de sa famille biologique en passant par son enfance et son adolescence au sein d'une famille puissante comptant parmi ses membre l'un des plus hauts dirigeants de la junte militaire.

Si elle dénonce les pires atrocités de la dictature, Elsa Osorio questionne également les notions de mensonge et de vérité, dit la culpabilité, les remords et la honte mais aussi l'amour et l'amitié à travers les portraits de deux personnages touchants qui, une fois confrontés à la terrible réalité, iront à l'encontre de ce qui est attendu d'eux.

Luz ou la vie sauvage commence par la fin avant de remonter le temps, en alternance entre présent et passé, deuxième et troisième personnes. Un roman rythmé et très efficace qui se lit en quasi apnée.


Lien : https://livrescapades.com/20..
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Une histoire dure, sans détours que celle que des femmes argentines ont vécues durant l'époque de la répression sous la dictature en Argentine. J'ai été happée par cette histoire de femme, prostituée qui tente de s'octroyer une vie telle qu'elle la rêve, tout en sachant en son for intérieur qu'elle vit avec une brute, un tortionnaire.
Elle va toutefois être touchée par l'histoire de Liliana, cette femme qui lui confie son enfant car elle sait depuis toujours que son seul destin est la mort. Un livre attachant, dur, cru et qui nous renvoie de profondes émotions, notamment quand on suit le cheminement de Luz pour retrouver ses origines. Un livre que je n'aurai pas choisi, et que j'apprécie d'avoir découvert.
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La dictature militaire en Argentine (1976-1983) a conduit une répression féroce contre les "subversifs" qui furent nombreux à être enlevés, torturés et assassinés. Mais, dans l'horreur, il y a eu un summum: le vol des bébés nés en prison et attribués secrètement à d'autres parents bien "comme il faut". Ce roman est centré sur cet abus monstrueux. Luz a mené une longue enquête sur sa propre origine et a retrouvé le nom de sa mère biologique (décédée) et de son père. le lecteur apprend peu à peu toute l'histoire de sa vie dans une famille qui, en fait, n'est pas la sienne. Sa "mère", fille d'un officier supérieur d'extrême-droite, ne doute pas de son bon droit et se montre dure avec sa fille. Son "père", d'un caractère faible, est foncièrement honnête et finit par soutenir Luz dans la recherche de la vérité. Je n'en écrirai pas plus sur cette pénible quête.

Au début de ma lecture, j'ai eu énormément de difficultés. Elsa Osorio commence en quelque sorte par la fin, avec la rencontre de Luz et de son père biologique (qu'elle a fini par retrouver). Elle délivre au compte-gouttes des bribes d'informations sur tout l'imbroglio: je me sentais perdu. En outre, l'auteure donne successivement la parole à divers protagonistes de l'affaire, y compris à elle-même et son père: on peut être désarçonné. Et la complication que constitue le rôle de Miriam ne facilite pas les choses. Quant à moi, j'ai cru bon d'écrire le nom et le rôle de tous les personnages car je les confondais au début. Dure, cette entame !! Je n'ai été vraiment emporté par cette histoire que quand Eduardo finit par "sortir le cadavre du placard" et quand le non-dit est en passe d'être brisé. La confrontation entre Luz adolescente et sa "mère" est aussi un élément important du livre.
Au final, j'estime que le roman aurait gagné à être un peu plus concis. Il n'en reste pas moins que ce livre rappelle un épisode presqu'oublié de l'Histoire et souligne les aspects douloureux de la répression en Argentine. "Luz ou le temps sauvage" mérite évidemment d'être lu.
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A peine arrivée à Madrid pour un voyage, Luz renonce à découvrir les charmes du parc du Retiro et cherche à joindre un certain Carlos Squirru. L'affaire semble urgente; Luz et Carlos se mettent d'accord pour une rencontre. La conversation qu'ils entament alors les amènent à traverser les distances et les années jusqu'aux années les plus dures de la dictature argentine: Carlos était alors un jeune homme, opposé au régime en place et amoureux de Liliana. Liliana qui a disparu...enceinte.

Dans ce bar, Luz raconte son enfance, sa famille, les doutes, les témoins qui l'ont entourée jusqu'à la mener jusqu'à lui, à la recherche de ses véritables racines.

Autour de Luz et de sa quête, les voix s'entremêlent pour raconter l'Argentine et la dictature depuis 1976: le destin de la jeune femme n'est malheureusement pas un cas isolé. Les disparitions, la torture, la manipulation étaient monnaie courante. La dissimulation aussi. Née dans une famille "protégée", Luz en fera la pénible expérience.

C'est en se dépassant elle-même qu'elle pourra remettre en cause l'histoire de son pays et les siens, découvrant alors le sort des desaparecidos et des grands-mères de la place de Mai. Achevant ainsi l'oeuvre des personnages qui, tour à tour, en coulisse, ont cherché à mettre en lumière les circonstances de sa naissance.

Une lecture touchante: mélange d'Histoire et d'humanité, un roman choral à la réalité glaçante.
Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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(masquer)Luz, née en Argentine pendant la dictature, est un bébé enlevé à sa mère biologique pour être confiée à la fille d'un haut dignitaire du régime qui a accouché d'un enfant mort-né. Une vingtaine d'années plus tard ; après l'accouchement de son fils dont le père est lui-même un enfant de disparus ; Luz a le sentiment qu'elle est elle aussi une fille de disparus et décide de mener l'enquête.
Le roman raconte la naissance et l'enfance de Luz, les horreurs commises par les militaires de l'époque (tortures, assassinats, enlèvements). Grâce à l'aide de différents personnages, Luz finira par reconstituer le fil de sa vie et découvrir ainsi sa véritable identité.(/masquer)
Elsa Osorio nous livre un mélange de thriller, roman historique, réflexion sur la maternité et l'identité sans jamais tomber dans le pathos, c'est la raison pour laquelle j'ai aimé son livre.
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Le temps sauvage dont parle le titre est celui de la dictature militaire en Argentine qui sévit du 24 mars 1976, date du coup d'état mené par le général Videla, jusqu'en 1983, date du retour à la démocratie sous le gouvernement de Raúl Alfonsín. C'est une sorte de chronique de ces années terribles (la "guerre sale") que nous livre Elsa Osorio en nous racontant l'histoire de Luz, bébé enlevé à sa mère, une militante de gauche passée dans la clandestinité puis arrêtée et torturée par les militaires, pour être donnée à la fille d'un haut-gradé du régime en remplacement de son enfant mort-né. Même s'il s'agit d'une fiction, ce livre a la force d'un témoignage et l'émotion nous étreint quand nous suivons les efforts de Luz pour faire la lumière sur sa véritable identité. Il sera aussi question de ces courageuses "Grand-mères de la Place de Mai" qui lutteront pendant des années pour retrouver la trace des enfants de disparus.

La construction du livre est plutôt osée, alternant des passages où les protagonistes racontent eux-mêmes leur histoire et d'autres, où l'auteur (ou bien Luz, en narratrice de sa propre histoire) s'adresse à eux en les tutoyant. Tout cela permet d'alléger ce récit qui, même s'il est passionnant, est parfois très (trop ?) détaillé. L'ellipse n'est certes pas la tasse de "maté" de l'écrivaine. En dépit de cette réserve concernant le style de l'ouvrage, n'hésitez pas à vous plonger dans cette ample histoire dont j'ai trouvé les derniers chapitres tout particulièrement émouvants.
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