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3,89

sur 192 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je suis arrivé à ce livre par un biais qui n'était certainement pas celui de la plupart de ses lecteurs... et je m'en suis rendu compte parce que le démarrage du livre m'avait intrigué. Je voulais lire un auteur burkinabé... et Babelio me proposait celui-ci en premier résultat. le fait que ce soit une auteure m'a d'emblée également séduit... et que le titre remplissait un critère de challenge ne faisait que rajouter à l'attrait. C'était décidé, mon premier auteur burkinabé serait Roukiata Ouedraogo.

Après quelques pages, un sentiment d'étrangeté me prenait. Un démarrage qui ressemblait à un livre de chick lit, un enchainement avec une description d'une enfance au Burkina hésitant entre autobiographie, roman avec un point de vue d'enfant, histoire familiale, hommage maternel... J'étais perdu, j'avais peine à trouver un style, je ne rentrais pas dans le récit. Je le fais rarement, mais je finis par aller voir les avis enthousiastes de certains, parmi mes amis Babelio en plus... Je trouve l'information décisive, l'auteure est comédienne, humoriste et chroniqueuse à France Inter. Après coup, je me dis que je l'ai forcément déjà entendu, je connais suffisamment Par Jupiter ! pour ça, mais je n'ai pas fait le lien. Beaucoup de lecteurs ont dû entamer le livre en ayant l'information, pas moi, et cela a impacté toute mon expérience de lecteur.

Plusieurs moments ont fait évoluer le récit, les injustices subies par le père, le combat de la mère, l'affrontement de la machine administrative. Les retours au présent de l'auteure comme intervenante à la francophonie sont bien en miroir de l'histoire passée, même si je trouve à chaque fois que tout est un peu manqué, que tout aurait pu être extraordinaire et que cela retombait souvent à plat. J'ai eu plusieurs fois le retour de l'impression de départ, un livre qui ne choisit pas sa forme, un style journalistique (influence de l'expérience radio) qui peine à me placer totalement dans l'empathie alors que tout devrait y arriver, cette mère courage, cette peinture d'une Afrique à la fois tellement humaine dans certains de ses aspects, et tellement navrante dans certains autres, notamment dans la gestion institutionnelle. Pourtant ça ne fonctionne pas, je n'y arrive pas. Certains passages semblent arriver comme des cheveux sur la soupe, parce qu'il fallait en parler (le match de foot des mères, le passage sur le spectacle où on insiste lourdement sur la nécessité que la publicité soit bonne au moment même où on la fait, la publicité). le final est totalement bluffant, l'émotion très présente dans l'évocation de sujets très sensibles pour l'auteure, avec cette fois un style beaucoup plus recherché et très intéressant. Mais pourquoi cela arrive-t-il si tard ? Dans un épilogue détaché totalement du reste alors que ce qui est évoqué est totalement en lien avec tout ce qui a été raconté de l'histoire familiale, qui aurait été tellement enrichie par ce biais.

Je ne peux pas me détacher de l'impression que la bonne volonté de l'auteure et son envie d'évoquer des sujets importants avec son public n'a pu que se télescoper avec le format du livre d'une personne médiatique, la nécessité de sortir un livre à un moment précis qui permette son succès, sans considération forcément du temps nécessaire pour construire un récit, si on choisit de privilégier la forme du roman.

Ce n'est que ma tentative d'explication face à une impression d'inachevé, de gâchis d'un matériau tellement riche, d'une auteure dont les dernières pages montrent clairement la capacité à se trouver une voix singulière. Je me dois aussi de signaler que cette lecture arrive après une autre qui m'avait enchanté, notamment par le talent de composition de l'auteure et son style. le contraste avec celle-ci ne peut que rendre l'expérience d'autant plus décevante.
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Roman conseillé par Bookycooky où, pour une fois, je n'ai pas été emballée plus que ça. J'en ai aimé le début avec cette Burkibabée qui alterne les chapitres avec la femme connue qu'elle est devenue et son passé de fillette au pays. La grande partie du livre y décrit l'arrestation et les procès de son père accusé injustement de détournement de fonds. Au final, plus un règlement de compte, alors que je m'attendais à quelque chose de tendre, au vu du titre. Je retiendrais les « au revoir la France » et bien sûr les galettes qui font saliver.
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Je remercie Babelio et les éditions Pocket pour m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée.

La narratrice, comédienne et ambassadrice de la francophonie, retrace son enfance.
Sur le continent africain, une petite ville burkinabè, une famille nombreuse et unie face à l'adversité, et surtout une Mère Courage qui confectionne des galettes au miel pour faire vivre sa famille et qui se bat contre l'absurdité de l'administration.

Dans l'ensemble, je me suis un peu ennuyée. J'ai trouvé que les événements étaient rapportés avec beaucoup trop de distance. L'écriture est relativement plate, sans véritable style, et le ton est uniformément léger.
La corruption et la pauvreté sont évoquées sans que ces thèmes soient réellement développés.
On comprend l'admiration et l'amour que la narratrice porte à sa mère car celle-ci semble objectivement être une personne remarquable, mais on n'est jamais bouleversé.
L'auteure se bornant à relater, ne suscite pas vraiment d'émotion.

Seul, le passage portant sur l'excision serre le coeur, car on y perçoit la souffrance et le désarroi de la petite fille impuissante, et dont la mère est absente.


PS :
Une petite énigme agaçante a perturbé ma lecture. Je vous la soumets en espérant que l'un(e) de vous me dise ce qui m'a échappé.
À plusieurs reprises, il est précisé que Djelila a 7 enfants. Or, j'ai inventorié :Bouba, Souleymane, Kader, Malik, Farida, Kadi, Aziz et Yasmina, 5 garçons et 3 filles. Ça fait pas 8 ?
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C'est avec gourmandise que j'ai ouvert ce petit volume bien appétissant. du sucré ? du moelleux ? du croquant, voire du croustillant ?
Prête à déguster, à savourer…!
Mais c'est avec l'impression de rester quelque peu sur ma faim que je le referme aujourd'hui…

Certes, l'écriture est fluide et sincère.
Certes, le va-et-vient entre la vie d'artiste de l'autrice et ses souvenirs d'enfance est alerte et édifiant.

Mais j'ai finalement été un peu déçue de me mettre sous la dent ces tranches de vie…. Intéressantes, là n'est pas la question, mais il faut préciser que je m'attendais à quelque chose de différent après avoir lu des comparaisons entre cette oeuvre et celles de Britt Bennett par exemple : il m'a, du coup, sans doute manqué une forme de transcendance, de dépassement, de « réinterprétation » de la réalité…

Il n'en reste pas moins que cette lecture demeure instructive et touchante, complètement immersive… et parfois bien amère, dans ses pages poignantes sur l'excision.

Je tiens à remercier vivement Babelio et l'éditeur pour l'envoi de ce roman dans le cadre de la Masse Critique Privilégiée.
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J'ai fait la connaissance de l'autrice via ses chroniques sur France Inter. J'aimais beaucoup son humour, sa nostalgie, son accent, son auto-dérision.
Je ne savais pas qu'elle écrivait aussi des romans.

C'est donc une nouvelle facette de cette jeune femme pétulante que j'ai découvert via la lecture de ce titre.

Il s'agit d'un livre qu'elle a écrit en 2019, dans lequel elle relate ses toutes premières années de petite enfance au Burkina Faso, accrochée sur le dos de sa maman, dans un pagne coloré, ballotée mais surtout en relation physique fusionnelle avec sa maman.

C'est un livre qui parle d'une femme forte et déterminée, qui gardera la tête froide lors de l'arrestation et l'incarcération non justifiée de son mari pour vol et détournement de fonds.
L'autrice aborde la vie sociale et politique du pays, la corruption, la justice rendue à l'emporte-pièce, l'honneur perdu d'un homme et la bataille que mène son épouse pour le disculper, tout en continuant à faire bouillir la marmite et à élever ses 7 enfants.

Ce n'est pas un livre gai de par les sujets qu'il traite: l'injustice, la pauvreté, la vie rude des gens du pays. Mais il n'est pas larmoyant ni misérabiliste. Par l'enthousiasme et le punch de sa maman, elle arrive à en faire un livre optimiste. Les couleurs des tissus imprimés, les parfums des épices, le soleil et l'ombre du tamarinier arrivent à rendre l'atmosphère joyeuse.

Par le biais de quelques pages situant l'autrice dans sa vie d'aujourd'hui, on aborde les deux mondes, celui de l'Afrique rurale et pauvre dans lequel elle a grandi et celui de la ville, de la culture et des paillettes dans lequel elle vit actuellement. Tout en gardant à l'esprit d'où elle vient, elle est fière de son accent, de ses origines, de sa couleur de peau et aussi de son parcours et de la notoriété dont elle jouit aujourd'hui.

Une lecture simple sans être simpliste, agréable et intéressante, une famille bien attachante, un bon moment de dépaysement.
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Une maman burkinabé se retrouve seule à élever ses sept enfants depuis que son mari a été injustement jeté en prison.
Les 2 premiers tiers du livre, nous restitue le combat de cette super-héroïne du quotidien qu'est la mère de la narratrice à travers des souvenirs d'enfance. C'est une galette prise lors d'un petit déjeuner dans un hôtel qui jouera l'effet de la madeleine de Proust. Pas d'un grand style mais fort agéable à lire.
Malheureusement, le reste du livre est un peu télescopé et nuit à la qualité du livre à mon goût. L'autrice parsème des moments de sa propre vie en France de façon un peu télescopé pour un lecteur qui ne la connait pas et la qualité du récit de la vie de sa famille à la sortie de prison du père n'est plus la même . Enfin, l'épilogue sur l'expérience de l'excision de la narratrice arrive comme un cheveu sur la soupe.
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Livre offert par Babelio. Masse critique.
C'est le premier livre écrit par l'auteure en 2020, née en 1979 au Burkina Fasso et arrivée en France à l'âge de 20 ans. Ce récit est autobiographique, il relate un acte injustifié qui a frappé son père, et par voie de conséquence, la famille entière. Ce père fonctionnaire, avait en charge le traitement mensuel de tous les fonctionnaires de sa région. Il fut injustement accusé d'avoir volé la totalité de la solde destinée aux agents, car étant le seul détenteur de la clé du local qui fut investi sans effraction, les soupçons portés sur lui l'ont immédiatement désigné coupable. Sans enquête, arrêté et emprisonné, il laissait sans ressources une épouse et sept (ou huit) enfants.
Elle nous immerge donc dans une ville Burkinabé, Fada N'Gourma, à 219 km à l'Est de Ouagadougou, nous décrivant ses habitants, ses coutumes, ses traditions ; les saisons humides et chaudes, ses odeurs et ses couleurs ; les légendes et superstitions africaines ; les représentants de la justice, tous plus ou moins corrompus ; les mesquineries, les lâchetés, les jalousies des humains ; et inévitablement, le système D. Face à ce tableau parfois accablant, elle détaille le rôle d'une épouse et d'une mère qui se bat au quotidien pour entretenir et élever seule ses enfants en vendant les galettes de mil qu'elle cuisine, ses uniques ressources.
C'est une chronique où elle salue avant tout le courage, la dignité et la détermination sans faille de sa mère durant les cinq années d'internement de son mari. Une femme seule qui s'oppose aux représentants de la justice, des hommes de loi, pas toujours soucieux de la probité de leur fonction, qui donc abusent souvent de leur autorité sur le menu peuple, ignorant.
L'objectif est louable. Cependant, son style est assez conventionnel, plat, sans véritable éclat émotionnel (auquel on devrait s'attendre vu le sujet développé). le déroulé de l'histoire est chronologique, toutefois, peut-être imprécis quant aux conditions de libération du père, qui d'après son témoignage n'a pas eu de procès ! Cinq années de prison pour rien, il y a de quoi se révolter !

En parallèle de ce récit, elle insère des paragraphes où elle témoigne de sa présence en tant que membre désigné pour représenter l'OIF (organisation internationale de la francophonie), lors d'une manifestation à Paris.
Initiative heureuse, car cela donne à l'ensemble un peu plus de relief et quelques notes de légèreté, notamment lorsqu'elle évoque de façon humoristique les expressions bien françaises, mais quasi ésotériques de « transculturalité » et « interculturalité » ! A nos dictionnaires ! Rencontre et événement certainement vertueux, néanmoins, la finalité de ces réunions officielles n'est en partie qu'un divertissement, où chacun vient y mesurer son égo face à son voisin francophone, Africain, Belge ou Québécois.

L'épilogue du livre est intéressant. En quelques pages, elle dénonce l'acte barbare dont elle a été victime à l'âge de 3 ans, accompagnée par sa soeur aînée, la mère absente : son excision. La description du lieu et de l'intervention sont très « gore » et semblent assez irréalistes dans l'horreur. Comme tant d'autres de ses consoeurs, victimes de la même mutilation, elle s'interroge, ne condamne pas, mais pour se « reconstruire », doit trouver une aide thérapeutique. Poids de la culture, complicité des femmes qui se résignent et perpétuent l'action encore au XXIème siècle, c'est à hurler de désespoir. Est-ce qu'une démarche locale de l'OIT serait envisageable et profitable ? Je m'égare !


Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Tout commence par une rencontre Vleel (un bon nombre de mes chroniques pourrait s'ouvrir sur cette phrase), un dimanche, un peu par hasard. Roukiata Ouedraogo apparaît sur mon écran, rayonnnante. Elle nous parle de son premier roman, avec une telle verve qu'il est difficile de ne pas avoir envie de découvrir ce texte.

Du miel sous les galettes, c'est le récit de son enfance au Burkina-Faso, la poussière, les odeurs familières, le village. Ses parents surtout. Son père qui se retrouve accusé sans preuve, jeté en prison, sa mère, qui va se battre. Pour tout. Son mari d'abord, lui donnant la force qui parfois lui manque, ses enfants bien sûr, sa dignité toujours. Une femme puissante qui relève la tête devant les épreuves. Et qui fait les meilleures galettes.

Si les difficultés ne sont jamais cachées, si des sujets aussi forts que l'éducation difficile des petites filles ou l'excision sont abordés, Roukiata Ouedraogo le fait avec subtilité. On est ému mais jamais face à un quelconque misérabilisme. Parce que comme son auteure, le roman rayonne. Un petit quelque chose en plus qui souligne de lumière l'histoire de cette famille.

Je ne crois pas au hasard. Quand j'ai vu que Roukiata Ouedraogo présentait son spectacle Je demande la route pas très loin de chez moi, j'ai pris ma place. Il y a eu deux autres confinements et autant de reports. Mais j'ai pu finalement la voir sur scène. Son spectacle est le parfait complément de son roman, au point qu'après quelques semaines je ne sais plus démêler ce que j'ai lu de ce que j'ai vu. Et c'est tant mieux. Lumineux, drôle, émouvant, punchy, il fallait voir la salle pour comprendre à quel point il y avait quelque chose d'universel dans cette histoire d'une jeune femme qui veut vivre son rêve. A quel point ce soir là après quasiment neuf mois de fermeture des salles de spectacle nous avions tous besoin de cet espoir qui transcende tout.

Pour terminer cette chronique, je vais devoir vous demander la route. Vous me la refuserez deux fois. C'est la règle. A la troisième fois, il sera temps de partir pour une nouvelle aventure. J'ai hâte de découvrir qu'elle sera la sienne.

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C'est un récit simple et doux d'une enfance en Afrique, d'une identité francophone par delà les continents. J'ai aimé découvrir le Burkina Faso à travers toute la nostalgie de Roukiata Ouedraogo. Parfois j'ai trouvé quelques incohérences j'ai eu du mal à comprendre si Yasmina Sankaké était Roukiata Ouedraogo, et je n'ai pas complétement apprécié ma lecture. Mais quand j'y repense, j'ai des sensations réconfortantes et je vous conseille de découvrir la francophonie vue par une jeune femme africaine.
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C'est l'histoire authentique de l'auteure qui est la narratrice de ce roman plein de soleil.
Elle nous raconte son enfance au Burkina-Faso, la famille, les traditions, la misère toujours à la porte de la maison. Mais surtout elle nous parle de sa mère.
Une mère qui mène un combat contre l'injustice de l'emprisonnement de son père.

C'est un très beau portrait de femme, de celles qui se battent jusqu'au bout pour protéger les leurs et sauver l'Honneur.
C'est une ode à l'Amour, aux saveurs et parfums de l'Afrique, au Pardon aussi.

Un premier roman sympathique qui fait voyager, une jolie parenthèse dans la morosité.

Avez-vous un pays préféré pour voyager en littérature ?

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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