Son regard et son écriture auscultent les coeurs plutôt que les esprits avec finesse et sensibilité.
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Même quand tout paraît gâché, perdu, elle croit que les mots sauront redonner à l’amour son élan initial, une perfection non altérée par les doutes et les malentendus. Elle accumule donc les poèmes, les carnets, les courriels comme sa grand-mère empilait les dentelles et les tricots dans un coffre de cèdre pour empêcher le vide de s’installer entre les saisons, les âges, les mauvais coups du sort.
Quand elle pense aux femmes dont une seule nuit d’amour a paru combler l’existence, elle se dit que ces vies bien rangées tiennent peut-être moins à la vertu qu’à la peur de s’exposer aux risques de la passion. Chaque fois qu’elle se sent trahie, abandonnée, elle croit que tôt ou tard surgira un nouveau visage qui comblera son goût pour les attachements subits et contrastés. C’est sa façon de remplir le manque qui l’habite, de provoquer les rencontres susceptibles de lui apporter l’amant attendu. Mais le corps en redemande sans cesse. Il veut toujours plus de sperme, plus de bras pour l’étreindre, plus de chair pour l’enrober.