Citations sur Sonietchka (65)
Ce goût pour la lecture, qui prenait l'allure d'une forme bénigne d'aliénation mentale, la poursuivait jusque dans son sommeil : même ses rêves, on peut dire qu'elle les lisait. Quand elle rêvait de romans historiques palpitants, elle devinait d'après le déroulement de l'intrigue le style des caractères typographiques et, par une sorte d'instinct bizarre, sentait les alinéas et les points de suspension.
Mais chaque soir, en ouvrant la porte de sa maison, à la lueur vive et dansante de la lampe à pétrole, dans un halo de scintillements, il voyait Sonia, assise sur l'unique chaise qu'il avait transformée en fauteuil et, comme collée à la pointe effilée de son sein en forme de coussinet, grisâtre et légèrement feutrée comme une balle de tennis, la tête de son enfant. (p. 39)
À force de lire sans arrêt, Sonietchka a un derrière en forme de chaise…
Ce goût pour la lecture, qui prenait l'allure d'une forme bénigne d'aliénation mentale, la poursuivait jusque dans son sommeil : même ses rêves, on peut dire qu'elle les lisait.
Ce goût pour la lecture, qui prenait l'allure d'une forme bénigne d'aliénation mentale, la poursuivait jusque dans son sommeil : même ses rêves, on peut dire qu'elle les lisait.
[...] elle comprit que ses dix-sept ans de bonheur conjugal avaient pris fin [...] "Comme c'est bien qu'il ait désormais à ses côtés cette belle jeune femme, tendre et raffinée, cet être raffiné, cet être d'exception, comme lui ! songeait Sonia. Et comme la vie est bien faite, de lui avoir envoyée sur ses vieux jours ce miracle qui l'a incité à revenir à ce qu'il y a de plus important en lui, son art..." Vidée de tout, légère, les oreilles bourdonnant d'un tintement limpide, elle entra chez elle, s'approcha de la bibliothèque, y prit un livre au hasard et s'allongea en l'ouvrant au milieu. C'était La Demoiselle paysanne de Pouchkine.
(p.89)
Pendant vingt années, de sept à vingt-sept ans, Sonietchka avait lu presque sans discontinuer.
Elle tombait en lecture comme on tombe en syncope, ne reprenant ses esprits qu'à la dernière page du livre.
Elle avait pour la lecture un talent peu ordinaire, peut-être même une sorte de génie. Les mots imprimés avaient sur elle un tel empire qu'à ses yeux, les personnages imaginaires existaient au même titre que les êtres vivants (...)(p.10)
Tania avait vu Jasia et son père près du métro, et avait été témoin, resté inaperçu, d'une scène tout à fait impossible : ils mangeaient une glace en riant.
De grosses gouttes de crème dégoulinaient, et Robert Victorovitch avait essuyé du bout des doigts une tache blanche et poisseuse sur la joue de Jasia d'une façon telle que Tania, grande spécialiste en matière de caresses, avait frémi d'un sentiment tout nouveau et jusque là inconnue ...
Elle tombait en lecture comme on tombe en syncope, ne reprenant ses esprits qu'à la dernière page du livre.
Sa santé se dégrade. Manifestement, elle est atteinte de la maladie de Parkinson. Les livres tressautent entre ses mains.