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EAN : 978B00U1QKBO8
85 pages
BnF collection ebooks (25/02/2015)
4.75/5   2 notes
Résumé :
I ) Préliminaires
II ) L’école buissonnière
III ) L’intérieur de l’école primaire
IV ) L’école de village
V ) La doctrine chrétienne
VI ) Le collège
VII ) Les professeurs
VIII ) Les internes
IX ) Les pensions
X ) Le pion
XI ) L’étude
XII ) Pour servir de préface
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une cacophonie permanente règne dans une salle où les écoliers se chahutent entre eux, tyrannisés tour à tour par un jeune maître d'école…
A 18 ans, quiconque pouvait être instituteur avec un simple brevet de capacité. Payé une misère, ayant pour seul avantage un logement de fonction, l'instituteur démissionnait fréquemment avant la trentaine et décompressait toute sa rancoeur et l'ingratitude de son sort en se défoulant sur le corps chétif des écoliers.

Sa manière propre de saluer les écoliers le matin est d'en sélectionner un, le dernier à parler à voix haute au moment où il ouvre la porte, le gifler et le sommer de se mettre à genoux pour suivre le cours. L'écolier en retard de quelques minutes est immédiatement renvoyé chez lui sans qu'aucune explication ne soit admise.
Une prière signale le début du cours : « In nomine Patris… » et est interrompue sans cesse par quelques bouffonneries. l'instituteur lève la main, d'un air menaçant cherche le trublion puis, entre de multiples tentatives de relancer la prière, vocifère à tous les écoliers de doux mots comme : « Ah les vermines !… vous voulez donc m'épuiser, m'assassiner ! »

La leçon à réciter à voix haute consiste en un passage de l'évangile. Une punition est infligée à chaque écolier qui n'a pas appris fidèlement le passage entier.

C'est encore entre quelques bribes de paroles chrétiennes ou en pleine dictée que le maître d'école giflera un élève qui s'est plaint de se faire chahuter, taper ou violenter par son voisin, toujours accompagnée des injures les plus haineuses : « je t'anéantis, misérable… Tu es donc un fléau, tu es donc né pour le tourment des humains… On aurait dû t'étouffer en naissant… Si j'étais ton père… Mais les parents, c'est si indulgent… »

Parfois définitivement découragé, le maître prétexte une indisposition et renvoie ses élèves à la rue et se faisant remercier bruyamment : « Voilà, sauf les variations, à quelles vicissitudes est exposé le cour quotidien de l'enseignement primaire »

Il n'y a pas que le maître d'école à blâmer, le mépris qu'ont certains parents à éduquer convenablement leurs enfants contribue aussi au désarroi général : « Il y a des parents qui avouent crûment qu'ils cherchent à se débarrasser de leur fils bien aimé durant la journée entière.
Mais je vous demande, quel peut-être le sort du malheureux qui s'embarrasse de ces vingt ou trente enfants dont chaque famille s'est débarrassée ?
Ce malheureux qui peut être, selon les lieux et les circonstances, un homme ou une femme, n'a rien à leur apprendre, il n'a qu'à les garder. Ceci n'est point encore l'école, c'est une sorte de troupeau et de parc. L'infortuné ! Que ne garde-t-il plutôt les dindons ! »

Si les écoliers apprennent laborieusement à lire, ils travaillent efficacement l'imagination au travers d'innombrables âneries :

- L'un place dans le poêle à bois du sel faisant frétiller l'engin pour faire un maximum de bruits tout en plaçant du souffre ou autre produit toxique… L'instituteur, interpelé par le vacarme, inspecte en ouvrant le poêle et la classe entière est intoxiquée par une odeur nauséabonde…

- Un autre amasse des hannetons ou des grillons dans un sac et les dissémine partout dans la classe…

- Un écolier amène un oiseau quelconque capturé et enfermé dans son pupitre, lequel pousse quelques gémissements troublant le maître cherchant l'origine du drôle de bruit.

- le plus fantaisiste s'aventure même à bricoler un appareillage de cuisine en son pupitre et, à l'aide de quelques allumettes, mijote d'étranges mixtures de fromage et d'oeuf pourri...

- Une collation est parfois montée contre l'instituteur. Se transmettant de main à main un mot d'ordre, les écoliers chantent soudainement une chanson en plein cours.

Physiologie très personnelle de l'auteur dont on ne tire que peu de généralités même si les scènes décrites sont extraordinairement vivantes et très certainement authentiques.
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