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Citations sur Déloger l'animal (22)

Retournons à la caravane, dit-elle.
Il avala sa salive.
Il se dit, il faut que nous nous arrêtions en chemin, que je trouve un truc à fumer, que je puisse boire quelque chose de fort, que nous nous perdions en route, que la neige se remette à tomber, que nous soyons pris dans le blizzard, que son cinglé de frère surgisse, il faut que nous ne puissions pas atteindre la caravane, que nous fassions tous les bars du coin, qu’elle tombe, que je m’endorme brutalement sur le trajet, que je fasse un infarctus, qu’un nuage toxique s’abatte sur la ville, que se produise un grand incendie, que les Nord-Coréens attaquent, que ma mère débarque et me demande de l’aide pour sortir sa voiture des congères, il faut que je propose autre chose.
Puis Markus s’est dit, putain j’ai jamais eu aussi peur.
Alors ils ont marché en ville l'un à côté de l'autre, Rose tenait son vélo à la main, puis ils ont avancé le long du petit canal gelé pour rejoindre l'endroit où la caravane mourait tranquillement. Elle a parlé beaucoup, ce qui évitait à Markus de se servir de sa voix,... il entandait sa voix dans la neige, et ce ronronnement parvenait à lui faire reprendre des forces, lui permettrait de créer de brefs scénarios pour leur arrivée dans sa chambre, des projections qu'il abandonnait et modifiait au gré de son anxiété.
Quand il a ouvert la porte, espéré casser la clé dans la serrure, réussi tout de même à pénétrer dans la caravane, il s'est dit, on y est, je ne peux plus rien faire contre ça.
Il l'a prise dans ses bras et l'a embrassée.
Elle a semblé soulagée.
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J'ai senti alors que je pouvais placer ma tristesse entre les mains de cette femme, la déposer dans le creux de ses mains et juste vérifier qu'elle s'écoulât avec régularité de l'interstice entre ses doigts comme un sable fin, une somme de poudre de coquillages. J'ai poussé un long soupir de montgolfière touchant le sol.
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je lui ai dit muettement, c'est ça parle parle, c'est ça, continue à parler et à éviter consciencieusement le sujet, je me suis octroyé le droit d'être irrévérencieuse dans mon silence.
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: « Comment avait-elle osé partir et ne pas m’emmener ? J’ai pris la disparition de maman entre mes mains, j’en ai fait une boule toute serrée, je l’ai avalée pour que l’ennemi ne la trouve pas. » (p. 52)
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« Je fabrique quelque chose, j’ajoute à cet appareil une pincée de tout de que je connais de maman Rose et de Markus, je saupoudre, je colmate et j’invente jusqu’à ça tienne debout, je m’échine à ce que leur histoire tienne debout. » (p. 108)
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J'avais un mal fou à respirer, étouffais avec mon sac à dos, mes sandalettes gauche-droite et ma cape pliée bien serré _ qui brillait dans l'obscurité de mon sac à dos de l'éclat des choses magiques et indestructibles;
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J'ai fini par aller voir Madame Isis. Mais pas du tout pour m'excuser - bien que ce fût le prétexte de ma visite -, pas du tout pour me justifier - comprenez donc, Madame Isis, mon désir incontrôlable de voler avec une cape noire et rose -, non, je suis allée la voir parce que Madame Isis savait qui était maman.
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Elle est là, je la regarde, je l'absorbe, je l'ingère, je veux tout comprendre d'elle, je veux deviner à quoi tient l'infinie grâce de sa posture et l'harmonie de son visage, je me répète, je vais la dessiner et je crée des quadrillages imaginaires qui expliqueraient et conserveraient la perfection de ses traits. J'exige une raison mathématique à sa beauté.
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Il décidait de partir marcher dans la forêt de sapins, juste pour entendre croustiller les épines sous ses pas dans ce bruit gourmand de pain grillé qui depuis toujours le calmait et le satisfaisait autant que de sauter dans les flaques quand il avait huit ans.
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« C’est tout ce qui m’est resté de cette époque, l’anxiété de maman avant l’arrivée du livreur du journaux et le bruit du sable quand il fabrique des dunes. » (p. 38)
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