Véronique Ovaldé, dont le talent n'est plus à prouver, dévoile une fois de plus son expertise dans la création de personnages saisissants avec
À nos vies imparfaites, paru aux éditions Flammarion. Dans ce roman, elle dresse le portrait d'une galerie d'hommes et de femmes confrontés aux défis de l'existence moderne, jonglant avec une solitude parfois écrasante. Avec sa plume délicate et son regard lucide sur la condition humaine, l'autrice nous entraîne dans les méandres de vies marquées par les imperfections et les aspirations. Chaque personnage semble prendre vie sous sa plume, nous invitant à partager leurs joies, leurs peines et leurs quêtes de sens.
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Dans la vraie vie, on ne comprend pas toujours tout, il n'y a pas de notice, il faut que tu te débrouilles pour faire le tri.
Un homme prend une maîtresse pour rester avec sa femme tandis qu'une femme prend un amant pour quitter son mari.
Petit con.
La réplique força l'admiration d'Itxaga : cette fille était toute seule sur une route déserte en plein milieu de la nuit et traitait de petit con le type louche qui la suivait. Elle se remit à marcher. Il suivit le mouvement.
Vous êtes désagréable, constata- t-il.
Je vous emmerde.
Pour ma part, je change tout le temps d'avis sur ce qu'est la littérature. Parfois j'ai l'impression que c'est une chose absolument inutile, au point que j'ai honte d'écrire des romans quand je lis le journal, et que je me sens envahie par la vanité de cette activité. Et parfois j'ai le sentiment que c'est absolument nécessaire, justement à cause de son inutilité. Car lire des romans nous ouvre les yeux. Je ne dis pas qu'un livre peut changer le monde, mais il peut changer la vie de certaines personnes. A commencer par la mienne ! Mais je ne suis pas seule. Nous sommes nombreux à avoir modifié le cours de notre existence, à avoir reporté à demain le fait de se pendre juste parce qu'on lisait un bon bouquin. Plus encore que le Courrier international, le roman offre une connaissance du monde. Il permet d'approcher l'expérience intime que chacun se fait de la réalité.
Et comment ne pas ressentir une vive douleur quand vous n'avez, aux yeux de quiconque, aucune raison de vous plaindre ni de vous ni de ce qui vous entoure mais qu'un chagrin tenace vous habite...
Et comment ne pas ressentir une vive douleur quand vous n’avez, aux yeux de quiconque, aucune raison de vous plaindre ni de vous ni de ce qui vous entoure mais qu’un chagrin tenace vous habite, et existe-t-il une chance que cela change puisque, comme le rappelait souvent Paloma, il y a un âge où l’on ne fait qu’accentuer sa pente
Paloma a toujours pensé que si ses parents s’étaient regardés le matin au-dessus de la table de petit déjeuner ils se seraient jetés l’un sur l’autre pour s’entrégorger.
Elle est convaincue que prendre son petit déjeuner en compagnie est une activité dangereuse.
Pour sa part, elle a besoin de rester debout dans la cuisine, absolument seule avec son thé, l’œil fixe, elle a besoin d’un espace de transition entre sa nuit et la journée.
Il dit que le but de toutes ces histoires c'est de satisfaire le désir ardent de celui qui les lit. Pour ce faire il te faut obéir aux lois idéales de la rêverie, aux coïncidences et à l'appétit de correspondance mystérieuse. L'appétit de correspondance mystérieuse. Stevenson disait les choses bien mieux que moi mais je suis sûr que tu comprends de quoi il retourne, ma truite
L'odeur de Monica Rose faisait chavirer Vera Candida. Elle s'asseyait près de sa fille et plongeait le visage dans ses cheveux. Ils sentaient le sel et l'iode, le vent et quelque chose de plus souterrain et mammifère, comme la sueur d'un minuscule rongeur ou bien d'un petit loup. Monica Rose sentait la fourrure. Vera Candida se disait toujours, Comment ferai-je quand je serai une très vieille femme, que je n'y verrai plus, que je tenterai de me souvenir de cette odeur. Elle s'efforçait d'enregistrer comme sur des cylindres d'argile les sensations liées à sa fille : la main de la petite dans la sienne, la façon dont Monica Rose serrait son cou avec ses bras aussi fins que des roseaux, elle serrait serrait en y mettant toute sa minuscule force, et c'était inenvisageable de ne plus être deux un jour, c'était si injuste que cela paraissait impossible.
« De son côté Gloria était astucieuse et bagarreuse, elle n’avait pas peur de la solitude, elle la cultivait même avec un certain talent. Elle était du genre à dire tout haut, BEAU travail ma fille, quand elle rentrait du supermarché ou passait un coup d’aspi. Elle ne s'était jamais plu à la fréquentation des autres, aussi bien lorsqu’elle était enfant qu’adolescente, les filles étaient des connasses sournoises et les garçons des bonobos lubriques, elle trouvait ce petit monde bruyant et ennuyeux .... »