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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle étrange petite fille que Rose ! Et comme son univers et les personnages qui l'entourent sont étranges aussi.
De longues phrases et de longues pages pour restituer une ambiance pesante, angoissante.
Quand sa mère disparaît, la laissant seule avec Mr Loyal, Rose, incrédule, tente de comprendre, échafaude des hypothèses, se forge une légende sur la vie de sa mère, avec la complicité de sa seule amie, Mme Isis.
Ce livre est un conte, un rêve (ou un cauchemar) éveillé, mais que Rose et attachante !
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Même cause, mêmes effets. En lisant cet autre roman de Véronique Ovaldé (après Et mon coeur transparent, que j'avais adoré), je suis de nouveau sous le charme de son talent.
On retrouve ici l'ambiance un peu loufoque, un peu surréaliste, (on dirait presque du Boris Vian, sauf que tout les éléments du décor restent très réels, normaux, banals... ce qui rend l'ensemble plus troublant encore).
On retrouve le style fluide, très imagé, très poétique, très évocateur (que ce soit pour les décors, les actions, les sentiments) et surtout très "dense". Autant certains auteurs savent cultiver le vide, autant Véronique Ovaldé parvient à donner une sensation de plénitude : ses phrases semblent dessiner des tableaux dans lesquels tous les espaces sont travaillés, emplis de matière, mais sans surcharge, sans excès, avec harmonie et cohérence. Et le lecteur n'a plus qu'à se laisser porter par cette plénitude.
On retrouve aussi, dans ce roman comme dans le précédent (sorti après, mais que j'avais lu avant), un personnage égaré dans sa propre histoire, qui cherche à la comprendre et comprend de moins en moins au fur et à mesure qu'il cherche. Alors, il invente. Et on le suit.
En l'occurrence, le "chercheur" est une petite fille... enfin, un grande fille de quinze ans, mais qui en parait sept, tellement elle est menue. Elle vit au huitième étage d'un immeuble, dans une ville imaginaire en bord de mer. Elle élève des lapins sur le toit terrasse, ne va pas à l'école, mais "à l'Institut", un lieu plus adapté à des cas comme le sien (même si l'on ne sait jamais vraiment quel est son problème), elle dort dans un cagibi avec une minuscule fenêtre, et elle est surtout prise entre ses deux parents : Rose, sa mère, qui vient d'une ville froide du Nord et qui est d'une beauté exceptionnelle... mis à part son crâne entièrement chauve et boursouflé, qu'elle cache sous une perruque blonde ; et Monsieur Loyal, son père... qui n'est peut-être pas son père et qui travaille dans un cirque qu'elle n'a jamais eu le droit d'aller voir.
Tenue à l'écart de leur monde, par leurs mensonges bienveillants, par l'isolement qu'elle choisit (sur son toit), par celui qui lui est imposé (dans son cagibi ou à l'institut), la petite Rose (eh oui, la petite fille porte le même prénom que sa mère) est bien forcée de le réinventer, ce monde d'adultes qui se refuse à elle.
Alors, elle réécrit une histoire pour sa mère, pour ses deux pères (celui qu'elle croit être le faux et avec qui elle vit et celui qu'elle croit être le vrai, qu'elle n'a jamais connu et dont elle ne sait rien), une histoire parfois dure, parfois crue, souvent triste et, de temps en temps, parcourue de tendresse. Elle passe donc son temps à inventer, jusqu'à ce que la vraie histoire, la vraie vie, s'imposent à elle. Et la forcent à quitter l'enfance pour prendre sa place dans le monde. Assumer ses quinze ans. Et déloger l'animal qui cavale dans sa tête. Comme nous le faisons tous, un jour ou l'autre. Même si certains, heureusement, savent lui garder une petite place pour qu'il revienne quand bon lui semble.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Un roman subtil et brillant, qui se lit d'une traite !
Nous suivons les pensées de Rose, jeune fille qui paraît plus jeune qu'elle n'en a l'air et atteinte d'une étrange maladie. Elle passe ses journées sur le toit-terrasse de son appartement, en compagnie de ses lapins, d'une mère fantasque et d'un père directeur de cirque. Un beau jour, sa mère disparaît et Rose cherche à comprendre pourquoi. On s'enfonce alors dans le passé de cette mère de famille qui sort de l'ordinaire. Les histoires de la mère et de la fille s'entremêlent dans un climat tendu, où l'on pressent la vérité toute proche. Elle nous effleure à chaque page sans que l'on puisse la toucher... et soudain, tout s'éclaire !
La plume d'Ovaldé est incisive et percutante. Elle parvient à dire l'indicible en peu de mots et à créer une ambiance particulière autour de ses personnages.
Le gros point fort réside, selon moi, dans les non-dits que l'on devine vers la fin, notamment sur la maladie de l'héroïne ou encore sur les relations de sa mère.
Un roman court qui restera longtemps dans ma mémoire, difficile de l'y déloger !
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Rose, 15 ans, en paraissant 7, fille unique d'une maman à perruque et d'un "Monsieur Loyal", scolarisée dans une institution spécialisée et passionnée par l'élevage des lapins, se raconte. Suite à la disparition de sa mère, la seule personne à qui elle va pouvoir se confier et tenter de découvrir la vérité devant l'angoisse qui l'habite, est une voisine, Madame Isis.
A partir de ce qu'elle a entendu et supposé, l'imaginaire de Rose va peu à peu construire SA réalité, une réalité pleine de poésie face au tumulte et à la rudesse de la vie.
Une petite merveille où de page en page on savoure, on apprécie l'écriture drôle, touchante, sensible et profonde de V. Ovaldé.

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Rose, une adolescente attardée de 15 ans, est perdue quand elle comprend que sa mère a disparu. Alors elle se rassure en inventant une histoire expliquant la disparition de sa mère.
Un style un peu particulier avec des phrases un peu longues, mais un monde plein de douceur et d'amour qui naît de l'imagination de cette retardée... J'ai été un peu désabusée du regard de Rose, sur le monde qui l'entourait ; mais ça avait son charme, la lecture est presque toujours prenante, on rentre dans son univers. La chute est comme un retour brutal sur terre, à la réalité. Son écriture est fine, presque envoutante ; on se perd un peu dans les phrases... mais c'est pas désagréable !
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Tout en finesse et légèreté, ce roman fait état d'une situation assez surprenante, avec souvent la dure réalité mise face au lecteur, sans prévenir, sans même parfois laisser imaginer que c'est une réalité.
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Il s'agit du premier roman que je lis de cet auteur et c'est une belle surprise !
Le style est léger, facile à lire tout en étant plein de sens...(suite sur mon blog)
Lien : http://partage-lecture.over-..
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Un roman sans prétention aucune, que je n'ai pu abandonner avant de l'avoir terminé, emportée par son rythme et son mystère.

Au début, un peu réticente et circonspecte (s'agissant d'un livre que j'avais acheté comme ça au détour d'un rayonnage, comme appelée par lui sans rien connaître ni de l'auteur, ni de son oeuvre), ne comprenant pas trop les tenants et les aboutissants de l'ouvrage, je me suis prise au jeu de sa lecture, voulant connaître comme la narratrice quelle avait bien pu être l'adolescence de sa mère disparue.

Ce roman s'ouvre par le saut d'une enfant se jetant par la fenêtre avec sa cape noire à revers rose fuschia, pour attirer l'attention de sa mère amorphe sur son canapé. Puis un flash-back et où l'on découvre comment cette petite fille (mais est-elle vraiment une petite fille?!) en est arrivée là... Un livre sur la confrontation des rêves d'une enfant qui ne veut pas grandir, qui invente le passé de ses parents pour mieux fuir la réalité. Une très belle histoire, même si parfois l'utilisation de quelques mots vulgaires semble totalement en inadéquation avec l'emploi de l'imparfait du subjonctif dans le même paragraphe... ça doit être fait pour faire moderne ... mais complètement inutile et carrément pas à propos (mais faute pardonnée malgré tout parce que j'ai dévoré ce livre )
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Dès le départ je me suis dit "ok là on tient quelque chose".

Rose petite fille de 15 ans, probablement avec un retard de développement, un problème de croissance, de comportement, peut-être une déficience, un problème de santé mentale ou un TSA, cherche des explications à la disparition de sa mère. Ne cherchez pas, on n' arrive pas vraiment à comprendre son trouble à l' exception de sa petite taille.

Rose nous raconte son histoire, elle est impulsive, farfelue et crue. Elle porte une cape de magicien, s'occupe de ses lapins et déteste aller à l' institut. Sa mère, une femme superbe, diaphane et fantasque, portant une perruque blonde synthétique et un maquillage vulgaire ne rentre pas à la maison. Monsieur Loyal, son père/beau-père/ pas son vrai père ne dit rien, ne cherche pas à expliquer sa disparition, il reste complètement apathique.

Menée par la blessure de l' absence de sa mère qui ne "serait jamais partie sans elle" et par la colère de voir son entourage lui dissimuler tout ce qui la concerne elle, son histoire et celle de sa mère, elle enquête dans son petit monde pour élucider le mystère. Car bien qu'elle soit différente, elle n' est pas idiote. Sa perception biaisée ne l' empêche pas d' avoir un regard incisif sur le monde.

Face à l' apathie de Monsieur Loyal, Rose n' a d'autres choix que de se tourner vers la vieille voisine madame Isis, qui semble connaître les secrets de sa mère.

Entre les bribes des souvenirs qu'elle garde de sa mère et les anecdotes révélées par la voisine, une histoire se dessine. Rose met en scène le passé de sa mère. Une ode pleine d' amour, de compassion et de mystères l' accompagne dans sa détresse.

Il s'agit ici d'un récit qu'on ne souhaite pas quitter. Plus le roman avance, plus on panique: mais comment tout cela va finir?
L' auteur nous mène et nous malmène. Entre les réflexions impudiques de Rose, on découvre l'humour noir de l' auteur.
On ne sait plus distinguer le vrai du faux, mais on souhaite ardemment que la petite Rose trouve la vérité.
Rose, une enfant différente et difficile à comprendre, nous reflète ce que c' est que la disparition d'un parent qu'on n' a pas assez connu. Lorsqu'on recherche notre passé sans que personne ne sache nous le raconter.
Une histoire sur l'amour, l' admiration et parfois le jugement qu'on porte sur nos mères.

Déloger l' animal, c' est grandir, admettre et accepter cette peur, cette douleur et cette colère qu'on ne peut éviter lors d'un abandon. Déloger l' animal, c' est exorciser l' illusion pour regarder la vérité en face, même lorsqu'elle est décevante.
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