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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Suite à la mutation professionnelle de son mari, la trentenaire Asahi quitte son énième CDD mal payé pour s'installer à la campagne, à proximité de ses beaux-parents, dans une maison qui appartient à ces derniers. Plus de loyer à payer et une vie de femme au foyer : pour sa collègue envieuse, c'est le rêve, le rêve « d'avoir quelqu'un qui subvient à tes besoins et de rester à la maison pour s'en occuper tranquillement, de faire son pain, de jardiner… La chance, la chance ! »


La jeune femme découvre donc un nouveau rythme de vie, dans la torpeur d'un été aussi abrutissant que l'infernale stridulation des cigales. Confinée sans moyen de locomotion dans un court rayon n'incluant que les proches voisins, le supermarché et la rivière, elle autrefois si active se retrouve à meubler ses journées de tâches ménagères répétitives, à cuisiner et à préparer le bento d'un mari qui travaille jusqu'à point d'heure et, une fois rentré, n'a d'yeux que pour son smartphone. Egalement pris par son travail, son beau-père est invisible. Sa belle-mère court entre ses obligations professionnelles et familiales. Ne reste que le grand-père, lui aussi livré à lui-même malgré sa tête plus tout à fait claire, tout entier absorbé par sa perpétuelle et unique activité : arroser sans fin le jardin.


Mais voilà que cet univers vide et figé s'anime soudain d'une étrange fantaisie. C'est d'abord un animal bizarre, peut-être un de ces tanukis, entre chien et raton laveur, qui ont nourri la mythologie japonaise, qui l'entraîne dans une zone de hautes herbes où elle tombe dans un trou profond, métaphore de son existence. Elle ne parvient à s'en extraire qu'avec l'aide d'une énigmatique voisine, pour enchaîner d'autres rencontres toutes plus fantasmagoriques les unes que les autres, comme si, à force de vivre en marge du monde, elle ne parvenait plus à comprendre le moteur des autres, désormais étrangère à leurs activités et à leurs préoccupations. Comme Alice au pays des merveilles tombée dans un puits à la suite du lapin blanc, Asahi s'initie à un monde parallèle, dont on ne sait plus la part de réel ou de fantasme, toute une intériorité qui la mènera peut-être à une nouvelle issue, qui sait ?


Profondément déconcertante dans son étrangeté inexpliquée et dérangeante, cette fable métaphorique empreinte de réalisme magique est une critique aussi sévère qu'onirique de la société japonaise. le travail y avalant nuit et jour ceux qui en ont un, sans pour autant les préserver de la précarité comme ces salariés en CDD, qui, passés trente ans, ne trouveront sans doute jamais d'emploi stable et mieux payé, la vie de famille s'y réduit au croisement sans vrai partage de parcours la plupart du temps séparés, au point que Asahi, à force d'attendre son mari à la maison, se sente presque aussi isolée que ces hikikomori repliés dans leur bulle, faute de parvenir à se conformer à la norme sociale.


Un petit livre étrange, qui, après L'usine qui s'attaquait sévèrement au monde du travail japonais, démonte cette fois la famille et le mode de vie au pays du Soleil Levant, si contraignant et aliénant qu'il pousse certains à s'en extraire totalement dans un isolement extrême, ou à s'inventer une réalité altérée.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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le mari de Asa est muté non loin de la campagne et de la maison de ses parents.
Asa quitte son travail pour le suivre.
le couple s'installe à la campagne dans une maison voisine des parents.
Asa devient alors femme au foyer et aux yeux de tous « la jeune épouse ».
Elle explore les environs et fait de biens étranges rencontres.

Deuxième lecture d'Hiroko Oyamada.
J'avais lu « L'usine » qui m'avait laissé assez mitigé.
« Le Trou » a reçu le renommé prix Akutagawa en 2013 au Japon et…
Je suis de nouveau assez mitigé !

Le récit navigue entre réalité et fantastique.
Elle n'est plus que la jeune épouse, sans emploi, sans enfant à s'occuper et elle déambule.

Rapidement, on ne sait plus ce qui est réel de ce qui est inventé.
La plupart des rencontres sont fugaces, les personnages ténus. Par exemple son mari est quasiment juste décrit comme « étant sur son téléphone » quand il n'est pas au travail, le grand-père « arrose le jardin », sa belle-mère est au travail…

Les phrases sont très courtes et se succèdent comme mitraillées. Même lors des dialogues.
Plusieurs fois, je ne savais plus si le dialogue était réel ou s'il s'agissait d'un monologue d'Asa.

Le quatrième de couverture annonce « la critique sociale rencontre une envoûtante réécriture du monde par les moyens du réalisme magique ».

La critique est à la fois évidente et ténue.

La réécriture du monde tient surtout à la succession d'évènements et de rencontres bizarres, mais hélas surtout anodines.

Alors oui, c'est surtout un roman d'ambiance au Japon à la campagne avec le bruit des cigales.
Je connais personnellement, la campagne japonaise brulante en été.
Mais retrouver cette atmosphère n'a pas été suffisant pour compenser la platitude du récit.

P.S.: Je n'ai pas évoqué « le trou ». Oui, « y en a » (comme on dirait dans « les tontons flingueurs »), on y tombe, on en sort et c'est tout.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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À la suite de la mutation du mari, un couple déménage dans un coin perdu en pleine campagne. Son mari au boulot jusqu'à pas d'heure, Asa se retrouve seule, femme au foyer sans enfant, sans amis, sans réseau social. L'été est lourd, les rayons du soleil écrasants et le chant des cigales étourdissant. Au détour d'une promenade, Asa aperçoit un drôle d'animal et elle tombe dans un trou, pas très grand, pour en sortir assez rapidement apparemment sans encombre.

Comme dans son premier roman (L'Usine), Oyamada explore la thématique du travail, mais cette fois de l'autre côté de la barrière, celui d'une femme sans emploi dans une société qui ne valorise que le travail. Un court roman à l'ambiance étrange, presque irréelle (les références aux aventures d'Alice de Carroll sont explicites), rendue avec un style simple. Très japonais quoi. J'aime toujours lire les prix Akutagawa (quand ils sont traduits en français) pour prendre le pouls de la nouvelle littérature japonaise.
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Après le bon accueil réservé à L'Usine (paru initialement en 2013 au Japon), les éditions Christian Bourgois ont tout naturellement décidé de traduire le deuxième roman de Hiroko Oyamada, le Trou (2014). Une histoire ténue, celle d'une femme, Asa, qui a suivi la mutation de son mari pour s'installer dans un logement voisin de ses beaux-parents, à la campagne. Elle ne travaille plus, va faire quelques rencontres étranges et tomber dans un trou. Entre un animal non identifié et un beau-frère dont elle ne soupçonnait pas l'existence, l'héroïne combat son désoeuvrement en découvrant la nature autour de chez elle. Moins riche en absurde que L'Usine, ce nouveau roman (plutôt une Novella, de par sa longueur et même par son style) ressemble à une version minimaliste de Alice au pays des merveilles. Par bien des côtés, le livre rappelle certains de ceux de Yôko Ogawa. Facile et agréable à lire, avec en filigrane un "état des lieux" de la condition féminine (avec ou sans travail) et laissant suffisamment de place au lecteur pour interpréter les micro-événements du livre et son dénouement anodin. Pas certain qu'il laisse un grand souvenir a posteriori, il est davantage un roman d'atmosphère que de péripéties. Souhaitons bonne chance à Asa pour trouver un sens à sa vie dans son nouvel environnement.
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Court récit de la littérature japonaise qui m'a laissée sceptique.Un début réaliste nous plonge dans la vie d'un couple, deux solitudes .Le mari de la narratrice Muneaki est muté.Du coup la narratrice perd son emploi , et vit dans une oisiveté que son précédent CDD , difficile pourtant, lui épargnait.
Certes, le couple n'a plus de loyer à payer car la mère de Muneaki leur offre gratuitement la maison voisine de la sienne. D'ailleurs en maîtresse femme, elle dirige l'installation des meubles du couple pendant que son fils comme toujours est au téléphone.
Rien de pire que l'ennui, tout le monde le sait .Et la narratrice s'évade de sa cage et tombe dans un trou, un piège. le récit choisit alors la voie d'Alice au pays des merveilles. Et notre narratrice va vivre et découvrir des choses surprenantes…
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Il y a du mystère, de la mélancolie ; la narration avance ; C'est également dépaysant. Les situations sont souvent surprenantes.
C'est bref
Ce roman a été un bon petit moment de lecture pour moi. Je n'en garderai pas un souvenir impérissable, tout en ayant du mal à dire ce qui m'a manqué. Un fin plus consistante peut-être.
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Il est des livres dont on se demande bien pourquoi ils ont été écrits. C'est la question qui m'est venue à la lecture du " trou" .
Une femme suit son mari muté dans sa région d'origine, près de ses parents à lui dans une campagne. Elle quitte son travail et reste à la maison. L'ennui la gagne, elle se promène et tombe un jour dans un trou après avoir suivi un étrange animal (un peu plagié d'Alice...). Bon, elle en sort et voilà rien de spécial apparemment, elle n'a même pas changé de monde, mais il est devenu un peu bizarre. Peut être l'idée de l'auteur est que cela lui a donné un regard, presque une double vue, qui lui fait faire des rencontres dont on ne sait pas trop ce qui est réel ou inventé. Ou disons qu'elle voit ce qui existe dans un monde parallèle. La quatrième de couverture parle de critique sociale et de fable sur le monde du travail, le couple et les normes sociales. Peut être, quelqu'un qui cesse de travailler accède à une autre dimension du monde auxquels n'accèdent pas ceux qui restent esclaves de leur travail et des conventions. Cela me m'a pas paru aller chercher bien loin cette affaire !
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