(Un sèche-linge électrique? éructait le vieillard. À quoi ça sert? Le soleil est-il à la retraite? Les cordes à linge se seraient-elles converties à l'islam?)
- Vous êtes quelqu'un de gai. Le désespoir ne vous atteint pas.
- Non, ce n'est pas ça. Disons qu'il ne m'attire pas vraiment.
En chaque adulte, sommeille l'enfant qu'il était jadis méditai-je. Chez certains, il est toujours vivant, chez d'autres, définitivement mort.
Et quand elle enfouit sa tête dans le creux de mon épaule, sa chaleur irradia jusque dans ma chair, m'emplissant d'une joie indicible plus forte que le désir, refrénant mes pulsions. Elle-même d'ailleurs ne m'étreignait pas avec passion, mais comme pour m'éviter de trébucher, en quelque sorte.
"(...) - Un jour, avant, il y a longtemps, on s'aimait un peu. Pas tout le monde. Pas beaucoup. Pas toujours. Par-ci par-là. Mais maintenant ? A notre époque ? Les cœurs sont morts. C'est fini.
- Tu pourrais fermer la porte à cause des moustiques, papa ?
- Pourquoi les cœurs sont-ils morts ? Tu le sais, toi ? Non ?"
Voilà ce que nous sommes. Une ombre qui passe.
« C’était un village somnolent, vieux d’un siècle au moins. » (p. 50)
J'ai besoin d'un morceau de chocolat de temps en temps pour adoucir les ténèbres qui m'entourent, mais elle le cache, comme si j'étais un voleur, ajouta-t-il sombrement à la troisième personne, comme si sa fille n'était pas là. Elle ne comprend rien. Elle croit que c'est de la gourmandise. Bien sûr que non ! J'ai envie de chocolat parce que mon corps ne fabrique plus de douceur.
Elle croit que c'est de la gourmandise. Bien sur que non! J'ai envie de chocolat parce que mon corps ne fabrique plus de douceur.
Personne ne supporte plus personne, d'ailleurs. Tout le monde tourne le dos à tout le monde. Même les étoiles dans le ciel se sentent étrangères les unes aux autres.