Une lecture que je découvre trop tard pour pouvoir en parler avec mon grand-père qui l'aurait beaucoup appréciée... Il était de la même génération que
Mona Ozouf, et, s'il était berrichon et non breton, il professait un même respect pour l'école républicaine, l'Ecole, qui lui avait permis de s'élever socialement et de se cultiver grâce à la méritocratie républicaine. Il était lui aussi un farouche partisan de la laïcité.
Mona Ozouf ne livre pas ici une autobiographie classique, mais elle se sert plutôt de son parcours pour revenir sur des thèmes qu'elle a exploré durant toute sa carrière de chercheuse sur la Révolution française, l'identité, le communautarisme, le particularisme, la place des femmes, le rôle des croyances et des prêtres.
Mais comme elle revient sur son enfance, c'est aussi un hommage à la culture, à la littérature et à la langue bretonnes - j'ai d'ailleurs pensé plusieurs fois au Cheval d'orgueil de Pierre Jakez Elias, à la force des femmes de sa famille. C'est aussi une déclaration d'amour à son père qu'elle a peu connu et qu'elle essaye de retrouver, mêlant ses souvenirs personnels et la démarche historique ; son père qui lui a fait découvrir l'amour de la littérature, quelque soit la langue finalement.