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Citations sur Manifeste incertain, tome 5 (50)

La nuit, il déambule le long des canaux d’Amsterdam. Son caractère se fait de plus en plus maussade. Il ne mange guère : un morceau de pain sec et un verre de bière -Dickens recommande ce régime afin de dissuader ceux qui voudraient se suicider.
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Il imagine des liens profonds entre l’art et la religion, de sorte que ces deux disciplines puissent se rejoindre en une parfaite unité. Elles doivent trouver leur expression dans la banalité de la vie terrestre et non dans la promesse d’un au-delà.
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Au Borinage, le jour n’existe pas pour le mineur, sauf le dimanche. Il ne gagne guère plus de 2,50 francs par jour, et son espérance de vie ne dépasse pas quarante-cinq ans. Au fond de la mine, le danger d’éboulement le menace à tout instant, sans compter les coups de grisou ou les montées subites des eaux souterraines. Des chevaux devenus aveugles tirent des wagonnets de minerai. Des milliers d’enfants, garçons et filles en dessous de quatorze ans, y travaillent jusqu’à l’épuisement.
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Vincent porte en estime des peintres tels qu' Ernest Meissonier _que Baudelaire a qualifié de" géant des nains"_ ou les paysagistes Henri Daudet ,Charles-François Daubigny , Félix Ziem et Théodore Rousseau; il ne jure que par Delacroix, déteste Ingres et Raphaël , considère Cézanne comme un fumiste ; et lorsqu'il parle de Monticelli , il fond en larmes . Son credo : Rembrandt et Frans Hals pour le portrait , Delacroix pour la couleur , Monticelli pour la pâte.
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Ce qu’ignore Gauguin, c’est qu’après leur démêlé de la veille, Vincent est remonté dans sa chambre et, à l’aide d’un rasoir, s’est tranché le lobe de l’oreille -le commissaire lui dit de façon inexacte « juste au ras de la tête ». Après quoi, saignant en quantité, il s’est efforcé de stopper l’hémorragie avec des serviettes et des draps, puis il a glissé le bout d’oreille dans une enveloppe, s’est enfoncé un béret basque sur la tête et, à onze heures et demie, s’est présenté au bordel. Il a demandé à voir Gaby. Lorsqu’elle est descendue, il lui a tendu l’enveloppe – « Voici, en souvenir de moi ! » A la vue du morceau de chair, la fille s’est évanouie. Vincent, lui, a pris la fuite, regagné son lit et s’est endormi.
Alertés au petit matin, les gendarmes découvrent la pièce à conviction et se rendent aussitôt à la Maison jaune. Dans la première pièce du bas, dans l’escalier et dans la chambre de Vincent, des serviettes souillées de sang s’étalent un peu partout. Sur le lit, le blessé gît inerte, enveloppé dans un drap, couché en chien de fusil.
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Enfin, il ne me semble pas impossible que le choléra, la gravelle, la phtisie, le cancer, soient des moyens de locomotion céleste comme les bateaux vapeur, les omnibus et le chemin de fer en soient de terrestres.
Mourir tranquillement de vieillesse serait d’y aller à pied.

[Vincent Van Gogh]
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Vincent passe des heures à chercher des modèles, et s’introduit jusque dans les soupes populaires, les orphelinats et les asiles de vieux, quand il ne recrute pas sur le trottoir. Celles et ceux qui entrent dans son atelier deviennent ses jouets ; il les manipule à sa guise, avec une prédilection pour des attitudes qui inspirent la pitié : courbés, bêchant, glanant, ratatinés sur eux-mêmes, la tête enfouie dans les mains. Il se considère comme un « peintre du peuple », un peintre qui partage le sort des ouvriers et des pauvres gens.
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Pour se donner un genre, il [Vincent van Gogh] s’affuble d’un chapeau haut de forme.
De même qu’à ses débuts à la Haye, il se passionne pour son travail de vendeur de tableaux. Cela ne durera pas.
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Moe veut pour sa progéniture la meilleure éducation possible, c’est-à-dire identique à celle qu’elle a reçue.
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La France se défigure toute seule, comme une grande. Dans les bureaux, dans les mairies, des experts et des élus décident de l’esthétique des villes et de leurs banlieues ; ils jugent de la construction de tel ou tel bâtiment public, de tel plan de quartier, de tel rond-point. Rien, assurément, n’est conçu pour servir la beauté. Ne subsiste de celle-ci que d’anciens clochers et d’anciennes murailles. Les places et les ruelles de jadis sont ripolinées avec tant de zèle qu’elles paraissent fausses. Rien ne vit vraiment dans les centres-villes ravagés par les boutiques. Ce qui n’est pas rénové est détruit ; et sur les décombres se bâtit le décor de la grimace contemporaine. Mais cette déconstruction a ses atouts : les trottoirs sont nettoyés, les places publiques sont sous surveillance, le mobilier urbain est fonctionnel. Nul ne s’enthousiasme, nul ne se plaint : chacun se fait le complice muet de l’ordre municipal. Pourtant, les foules s’acharnent à oublier leur époque en se réfugiant dans les splendeurs du passé. Elles s’attroupent dans le vieux silence des vieilles cathédrales, s’agglutinent dans les musées, et devant les tableaux de Vincent. Si l’industrie culturelle ne le célébrait pas avec tant de démesure, y seraient-elles aussi sensibles ?
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