Citations sur Mes mots sont les fleurs de ton silence (111)
Et puis l'obscurité. Et puis, le silence.
Etait-ce cela, la mort?
Et puis, le néant.
Elle avait été bonne élève , studieuse, et aurait sans doute poursuivi ses études de lettres si elle ne s'était pas mariée si jeune. Elle ne le regrettait pas une seconde, mais dans son cas l'état végétatif venait de s'évaporer.
Elle se souvenait même de ce qu'ils avaient commandé ce soir-là, notamment un tiramisu saupoudré de cacao amer. Sans doute l'avait-il oublié. Mais bon, les hommes ne se souviennent pas des mêmes détails que les femmes.
Et pourquoi ? Pourquoi ressassait-on cela ? Parce que c'était la vérité ou alors parce qu'on se rassurait ainsi à peu de frais sur le fait que l'autre avait oublié ce qui nous paraissait essentiel ?
Hélène ? Eh bien, elle se contentait de ce que les autres ne voulaient pas. Une habitude si ancrée qu'elle en avait à peine conscience.
On ne se bat bien que lorque l'on s'aime. On ne s'aime jamais autant que lorsqu'on est aimé. On ne peut véritablement s'aimer si l'on n'aime pas. L'amour masturbatoire, de soi à soi, est un ersatz peu convaincant sur le long terme, si l'on est honnête avec soi-même.
Tu sais, on écoute rarement celui ou celle qui est en face. On rabat les écoutilles parce que, en réalité, on est déjà en train de penser à ce qu’on, moi-je, va dire après. Bien souvent, nous ne nous intéressons qu’à ce que nous pensons, voulons dire, affirmer, asséner. Pas à ce que l’autre souhaite répondre. Cela constitue le socle des plus gros malentendus.
Elle refusa de penser que « dire », c’est rendre vivante une pensée, lui donner des témoins, donc une réalité plus exigeante.
On suit un itinéraire. On parvient à un embranchement. On choisit une des voies. Puis se présente un autre embranchement et ainsi de suite. Un véritable couple est celui où les deux ont envie d’emprunter la même voie, à chaque fois ou presque. Je dis bien « envie ». Pas par renoncement, facilité, obéissance, dépendance ou indifférence. Non, lorsque chacun a envie d’accompagner l’autre sur le chemin, et c’est un long chemin. Un chemin de vie, le chemin de deux vies.
Un véritable couple est celui où les deux ont envie d'emprunter la même voie, chaque fois ou presque. Je dis bien "envie". Pas par renoncement, facilité, obéissance, dépendance ou indifférence. Non, lorsque chacun a envie d'accompagner l'autre sur le chemin, et c'est un long chemin. Un chemin de vie, le chemin de deux vies.
A-t-on un jour établi un inventaire des silences ? Celui de l'ennui, quand on se demande quand on pourra se lever et se barrer ; le silence perplexe, rebelle, réprobateur quand on a décidé que notre opposition ne se manifesterait pas par l'intermédiaire de mots, mais par une attitude, un visage renfrogné, des sourcils froncés, des bras croisés sur le torse ; le silence complice, aimant, attendri, lorsqu'un sourire qui remonte jusqu'aux yeux devient une déclaration, etc. Tant d'émotions s'engouffrent dans cette absence de mots. Quelqu'un devrait s'atteler à cette énumération parce que les silences sont révélateurs, souvent bien plus que les mots. D'un autre côté, c'est si ardu à décrire, ce mutisme choisi. Il s'agit de perception, d'intuition.