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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Des instants de vie, qui précèdent une fin de vie, un accident, un meurtre prémédité, une vengeance, un attentat ou tout acte d'une violence inouïe. Ce roman nous donne à voir ces instants précédant les drames de la vie. Ces instants de description ou d'introspection sont tour à tour d'une beauté inouïe, d'une horreur profonde ou d'une banalité navrante. Tantôt du côté d'une victime, tantôt du côté d'un coupable. Chaque protagoniste est conscient de cette trêve mais ne semble pourtant pas concevoir que sa propre mortalité ou à l'opposé, ses pulsions de violence puissent être abolies.
Mais l'imminence de la mort demeure "suspendue" car depuis minuit, ce 9 juillet, c'est la trêve, "vive la trêve". Pas de mort, pas de blessé, pas de crise cardiaque, pas de meurtre, néant.
L'auteur surprend à chaque chapitre avec de nouveaux personnages, une nouvelle situation et une montée en tension parfois à peine soutenable.
Je me suis surprise à aimer la préméditation de cette violence, parce que je savais par avance que l'issue ne serait pas aussi affreuse pour le protagoniste que le laissait supposer la situation. Mais le doute s'installe à chaque nouveau chapitre, car il est certain que la trêve ne durera pas. Est ce parce que c'est impensable, irréel, inhumain?
Une réflexion sur la noirceur humaine, l'irrévocabilité du temps, le destin.
Des changements peuvent s'opérer, il suffit parfois d'une décision, au moment opportun.
(SP)
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Imaginez un moment de quiétude, un instant suspendu : plus de mauvaises nouvelles, "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes". Les chaines de télévisions et de radio d'informations ne changent rien, elles n'ont rien à dire mais le disent quand même, en boucle, une action lénifiante sur la population qui sort en masse aux cris de "Vive la trêve".

A travers une multitude de personnages, Saïdeh Pakravan dessine la société étasunienne : les pauvres, les riches, les noirs, les blancs, les latinos, les voyous, les gens honnêtes, les mecs violents, les mecs bien, les femmes indépendantes, les plus soumises qui justement profitent du moment pour accéder à une certaine indépendance, ... Les envies de meurtres et les potentiels passages à l'acte disparaissent peut-être même définitivement sous un flot d'émotion ou grâce à une reprise de conscience, à une rencontre. le reproche qui pourra être fait à l'auteure c'est que ses histoires ne se rencontrent pas, qu'elles peuvent paraître déconnectées les unes des autres, qu'on aurait aimé plus de liens entre elles, des rencontres ou des croisements. Et puis, finalement, au fil de la lecture, je me dis que c'est très bien comme cela, que tous ces gens vivent ensemble et séparément ce grand événement qui les bouscule. On s'attache à presque tous les personnages -les gentils- et à toutes les situations qui évoluent au fil des heures, certaines, on ne les rencontre qu'une seule fois, d'autres reviennent, comme Simon, le flic ou Jennifer qui vient de quitter Sam son ami violent. Dans certains cas, on espère que le calme permettra de pérenniser ce qui naît pendant cette journée. Dans d'autres, on se dit que c'est juste un temps de repos avant le déchaînement sans doute inévitable de la violence, probablement même exacerbée par ces quelques heures de liesse populaire.

Un bien beau roman qui fait entrevoir un autre monde possible, sans violence ; la haine, la jalousie et les rancoeurs sont toujours présentes mais chacun fait avec sans céder à la barbarie, aux excès. Ne fuyez pas, il ne s'agit pas d'un livre gnangnan bourré de bons sentiments à deux sous, mais d'une réflexion sur notre société contemporaine, ultra connectée pour le pire souvent -mais aussi pour le meilleur, la preuve, vous pouvez me lire même loin de chez moi- qui entend et voit donc de la violence 24h/24, même les politiciens en rajoutent pour nous faire peur et voter pour eux et leurs programmes sécuritaires, qui, si ma mémoire est bonne n'ont jamais fait baisser les agressions, au contraire. Saïdeh Pakravan pointe les travers des différentes dérives : sectes, addictions, violences conjugales, ... J'aime bien aussi le point de vue de Simon, le flic, sur cette pratique actuelle, qui veut maintenant qu'à chaque événement malheureux -ou heureux, voyez ces cadenas sur les ponts parisiens-, il faille mettre une bougie sur sa fenêtre, porter un bouquet de fleurs sur le lieu d'une agression ou d'un accident, etc, etc... "Les gens ont la manie de tout transformer en sanctuaire. Pareil quand une personnalité disparaît." (p.333) Comme s'il fallait manifester ostensiblement -comme des moutons, dixit Simon (et moi itou-) ses émotions ou ses états d'âme. On ne peut plus rien cacher, tout doit être montré à tous.

Malgré ses 430 pages, ce roman se lit tout seul, vite, sa construction en courts chapitres alternant les personnages n'est sans doute pas étrangère à cette sensation de lecture aisée. Belfond qui n'était pas mon éditeur favori, remonte dans mon estime après plusieurs textes franchement bons voire excellents.
Lien : http://www.lyvres.fr
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"La trêve" de Saïdeh Pakravan (432p)
Ed. Belfond
Bonjour les fous de lectures….
Que se passe-t-il quand plus rien ne se passe ?
Un 9 juillet à minuit
Les Etats-Unis vont vivre une journée étrange.
RIEN ne va se passer pendant 24h.
Plus de mauvaises nouvelles.
Plus de meurtres ni de vols
Plus de suicides, plus de morts naturelles.
Plus de maladie, plus de naissances
Plus de violence….
Urgences et commissariats au point mort.
Un miracle ? non .. simplement une journée de douce euphorie où rien ne se passe.
Nous allons passer cette étrange journée à côté des ivrognes, des loosers, des latinos, des gangsters, des indiens, des riches, des pauvres, des violents, des gens bien.
Nous allons suivre la journée d'hommes et de femmes complètement envoûtés par cette" trêve" dans leur quotidien.
Certains en profiterons pour s'affirmer, d'autres pour se convertir, d'autres encore pour devenir meilleurs.
"Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes" semble-t-il ...mais la trêve risque d'être de courte durée.
Qu'en sera-t-il du 10 juillet à minuit ?
Joli récit qui se lit très facilement malgré le nombre de pages.
Chaque chapitre nous fait avancer dans cette journée particulière et aborde un type de personnages.
Abordé de cette manière, la lecture est loin d'être monotone pour une histoire où il ne se passe rien ou pas grand chose
En un peu plus de 400 pages, l'autrice parvient à nous dresser un portrait, pas toujours très glorieux, de la société contemporaine.
Nous aimerions tellement connaître quelques jours de trêve !!!
Belle découverte.
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Spontanément, quand je vois ce titre, je me dis : « la trêve ? Entre qui et qui ? Sommes-nous donc en guerre ? » Il faut croire que oui, puisqu'on nous l'assène assez souvent à la télévision. Ah, pardon, l'action se déroule uniquement aux Etats-Unis, nous ne sommes donc pas directement concernés, les autres pays du monde ne bénéficie pas de cette trêve. En ont-ils de la chance, ces américains ! Un pays vraiment privilégié, même si la tr^ve ne dure que 24 heures.
Quelle est la cause de cette trêve ? Nous n'en saurons rien. Qu'est-ce qui pousse ceux qui vont passer à l'acte à ne pas le faire ? Nous ne le saurons pas non plus. Nous avons beau les suivre, eux les futurs bourreaux qui rôdent autour de leurs futures victimes, nous aurons beau connaître ce qui les a poussés à vouloir tuer, nous ne connaitrons pas l'impulsion qui les a fait « choisir la vie », pour citer La vie devant ses yeux (Laura Kasischke).
Ce qui m'a frappé aussi, dans ce catalogue des violences racistes, misogynes et homophobes (rien ne semble avoir été oublié, non plus que la pédophilie, l'antisémitisme ou la folie religieuse) est l'impunité des ex-futurs coupables, qui n'en sont pas, pour certains, à leur coup d'essai. Tout autant que la violence, l'indifférence coupable me choque.
A force de ne consacrer qu'un chapitre à chacun des protagonistes, il est difficile de s'attacher à l'un d'entre eux, bien que certains soient particulièrement touchants. J'aurai aimé en revoir certain – quel sera leur avenir après la trêve ? Quelle sera l'avenir de ceux qui ont renoncé ? Oui, ce livre pose des questions, et je n'ai pas forcément envie d'essayer d'y répondre. Ainsi, il n'y aura eu ce jour, aucune mort naturelle, ni aucune naissance. Si la mort fait partie de la vie (lapalissade, j'en ai conscience), la violence, le meurtre, le viol, la torture ne sont pas à mes yeux des nécessités – autre lapalissade. Il n'est pas nécessaire qu'un homme commette des actes monstrueux pour que d'autres paraissent meilleurs.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Plus de meurtres, d'agressions, de vols, de viols, de morts ni de naissances depuis minuit et cette trêve se poursuit toute la journée. Cette trêve permet à l'auteur d'écrire une multitudes de nouvelles traitant toutes d'une question de violence finissant bien cette fois. Souvent sans suite on retrouve parfois un personnage dans un autre chapitre mais le but est de décrire toutes les formes de violence de notre société.
Intéressant et bien écrit on attend, hélas, la fin de la trêve pour voir comment l'auteur" retombera sur ses pieds".
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Un immense merci aux éditions Belfond et à Decitre pour m'avoir permis de découvrir les nouveautés de la rentrée littéraire! La Trêve m'a tout de suite intrigué par son concept original : enfin un livre qui sort des sentiers battus et nous propose un sujet intelligent et encore jamais vu!

On pourrait penser qu'un livre qui traite d'un monde où la paix règne serait apaisant. Un monde sans violence, sans problème, sans haine, sans mort... il y a de quoi rendre rêveur! Pourtant, lorsque l'on se plonge dans ce livre, on se sent mal, on se sent oppressé par cette ambiance si étrange. Je n'étais pas à l'aise durant ma lecture, j'avais les mains moites, j'étais tendue, je ne me sentais pas tout à fait bien. C'est une des premières fois où je ressens ce sentiment d'oppression avec autant d'intensité dans un livre!

Les individus s'apprêtent à commettre des crimes, et puis, étrangement, s'en détournent... On sent que quelque chose cloche, que quelque chose va forcément mal tourner... Etrange comme sensation, non ? Comme si finalement, les crimes faisaient tant partie du monde, que sans eux, on sentirait un drôle de manque. (Enfin, si une trêve pouvait vraiment arriver dans notre monde, ce serait fort profitable et appréciable!)

Le roman croise de multiples histoires indépendantes les unes des autres, et il est parfois difficile de ne pas s'y perdre : mais il faut s'accrocher, car la réflexion que nous propose l'auteur entre les lignes de son roman est vraiment intelligente. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié la plume de Saideh Pakravan, elle réalise un portrait réaliste et sans fard des Etats-Unis où la violence, si elle n'est jamais présente directement, est toujours sous-jacente.

La trêve a su me séduire par son originalité, son ambiance oppressante, et la réflexion qu'il suscite!
Lien : http://attrape-mots.blogspot..
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Je dois dire que Saïdeh Pakravan a trouvé là une idée de roman tout à fait surprenante et intéressante. On ne peut que s'interroger sur notre nature (violente) et ce qui nous fait perdre l'équilibre de la paix, sur les choix que nous faisons.
Le choix du multi-récit est intelligent et colle à merveille au thème. En croisant ces divers destins on peut prendre la mesure de cette trêve. L'auteur nous donne l'occasion de pénétrer dans la vie de ces hommes et de ces femmes et nous conduit, avec une tension narrative soutenue et très agréable, jusqu'à ce petit rien qui leur permet d'échapper au drame (tantôt du côté d'une victime, tantôt du côté du bourreau).......................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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Aux frontières de la littérature blanche, du fantastique, du polar et de la science-fiction, sans jamais se cantonner à un genre, ce roman possède un pitch des plus alléchants. Loin d'adopter un schéma linéaire dans sa construction, il nous fait suivre le destin d'une foule d'anonymes au coeur de cette « trêve », qu'on retrouvera plus tard ou qui ne nous seront esquissés que l'espace d'un chapitre. le premier s'ouvre à minuit, le dernier vingt-quatre heures et cinq minutes plus tard, jusqu'à une issue des plus incertaines.

Je n'ai jamais lu un roman pareil, et ce qui m'a frappée, en tout premier lieu, c'est ça, son originalité. Il y a cette trame mystérieuse, cette paix impossible, le pays en pause… le hasard, les extra-terrestres, une bénédiction divine, tous ont un avis sur la question mais les faits n'en demeurent pas moins miraculeux. Au fil des minutes, des heures, l'auteure nous montre des hommes, des femmes, dans une situation qui pourrait déraper, qui devrait déraper… Et pourtant.

A travers ce récit étonnant, c'est surtout un portrait réaliste des Etats-Unis et même de l'ensemble de nos sociétés que dresse Saïdeh Pakravan. En quelques pages, dans un style percutant, parfois trash, sans compromis, poétique aussi, l'auteure parvient à créer des personnages vrais, à nous parler communautés, violence, fanatisme religieux, intolérance et préjugés de toutes sortes qui sont autant de sujets de sociétés aussi anciens que d'actualité. En évoquant ce que l'humanité recèle de plus sombre, ce qui a semble avoir été stoppé l'espace d'une respiration, ce roman pourrait porter un message bien noir. Personnellement, j'y ai vu, aussi, autre chose. La construction géniale de ce roman dont je ne vous révèlerai pas tout ici, ce serait dommage, nous souffle qu'il existe une autre voie. Avec beaucoup de finesse, et c'est tout l'intérêt de ce livre à la croisée des genres, Saïdeh Pakravan laisse la porte ouverte à un joli message d'espoir, sans jamais s'éloigner d'une riche compréhension du monde.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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"La Trêve". Et si, pendant 24h, il n'y avait aucun mort, aucune naissance, aucun meurtre, aucun suicide aux Etats-Unis. Que se passerait-il dans la tête de chacun ? Saïdeh Pakravan nous propose une plongée dans un quotidien d'allegresse et de fête. le roman est découpé en fonction des heures de la journée. Chaque heure correspond à une vie différente.
J'ai pratiquement lu ce roman comme un enchaînement de petites nouvelles. C'est une lecture à la construction originale qui malgré le nombre de personnages, vous happe complètement.
Une realité qui redonnerait presque foi en l'humanité !! Sauf que...
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Imaginez un monde sans violence, sans meurtre, sans viol, sans agression, sans suicide, sans accident, sans décès ni naissance. Un monde dans lequel il n'y aurait plus ces nouvelles affreuses que l'on apprend tous les jours aux informations. Comment réagiriez-vous si vous appreniez que les forces de l'ordre et les hôpitaux n'avaient plus de raison d'exister ? C'est ce qu'a imaginé Saïdeh Pakravan dans son deuxième roman, La Trêve.
Je remercie NetGalley et les éditions Belfond pour cette lecture.

Nous sommes le 9 juillet, de nos jours, aux Etats-Unis. le livre commence par le chapitre "00:00". Simon Urqhart se réveille en sursaut. Flic de son état, il est confronté quotidiennement à la violence et au danger, d'où son sommeil constamment perturbé. On passe rapidement aux autres chapitres, généralement assez courts, qui exposent chacun quelques bouts de vie de personnages, confrontés à un moment crucial de leur vie. Alors qu'on s'apprête à les voir mourir, ou se faire agresser ou tuer, il ne se passe rien.

Qu'en est-il précisément ? Ce roman est si singulier qu'il faut que je sois claire avec vous ^^. Ce roman contient une galerie de personnages divers et variés : vieux et jeunes, de différentes origines, de différentes orientations sexuelles, drogués ou non, victimes ou meurtriers. On a affaire à des lycéens, des femmes battues, des enfants maltraités, un père de famille sur le point d'être braqué, des fascistes, des prisonniers, un ex-soldat détruit par la guerre en Afghanistan, un serial killer, un djihadiste, etc. Bref, plein de personnages confrontés à un moment clé de leur vie : soit ils se préparent à tuer ou à agresser quelqu'un, soit ils courent un grave danger. Mais au final, ils renoncent à leur projet macabre ou ils s'en sortent indemnes. Lorsqu'on suit un personnage qui cherche à agresser ou à tuer un autre, quelque chose le retient. Un souvenir, une image du passé les stoppent dans leur action, comme s'ils prenaient conscience de leurs actes.
 Seuls 5 personnages récurrents reviennent dans plusieurs chapitres : le flic Simon et la journaliste Mandy ; Sam, un homme dangereux, son ex-petite amie Jennifer, l'homme qui l'a remplacé, Kim. Entre tous ces personnages, un seul fil rouge : la trêve.


"Entrons-nous dans une ère différente ? le monde deviendrait-il plus sage ? La trêve va-t-elle durer ? Quelle qu'en soit la cause, aujourd'hui est un jour merveilleux dans l'histoire de notre pays et je forme le voeu ardent de voir cette trêve se poursuivre. Que pourrait-on espérer de mieux ?" (empl. 4409)

Mais d'où vient cette trêve ? Justement, lorsque l'auteure a été interrogée à ce sujet, on apprend qu'elle n'en sait rien elle-même. Vous l'aurez compris, l'auteure ne répond pas à cette question. C'est à nous, lecteurs, de nous faire notre propre opinion. Je n'ose pas vous dire quel est mon opinion là-dessus de peur de vous spoiler, mais je pense que la fin du livre nous éclaire un peu sur cette fameuse trêve...

Ce roman est étrange par sa structure mais aussi par son genre, inclassable. C'est un ovni. Ce n'est ni un thriller, ni de la science-fiction, ni du contemporain. Ce n'est pas du contemporain car il y a un soupçon de fantastique dans un chapitre (celui de la baignade de Jonathan précisément, où le garçon a failli se noyer à cause d'une force inconnue, "l'esprit du lac"...). Donc quel est le genre de ce livre ? C'est définitivement un roman à la croisée des genres.

La Trêve a commencé à minuit et le monde s'en rend compte vers 9 heures du matin. Les journalistes et les forces de l'ordre cherchent à en comprendre la raison et à savoir si ce miracle va durer. La majorité des Américains sortent dans les rues, s'enlacent, chantent et dansent ensemble. Ainsi, il y a de l'inquiétude mais aussi de la joie. La Trêve réunit et change les personnages, comme l'ex-soldat, Dan, qui est comme libéré de ses pulsions meurtrières en se mêlant à la joie de la rue ; ou comme Simon et Mandy qui vont peu à peu se rapprocher.


"C'est comme cela qu'il nous a fait parler de ce que nous avions sur le coeur et aidé à faire place nette. Pour le dire autrement, à vider nos poubelles. La plupart des gens n'aiment pas parler des problèmes, ils pensent que ça va passer. Seulement, si on ne les vide pas de temps en temps, le contenu finit par pourrir et puer." (empl. 5533).


Saïdeh Pakravan a une plume percutante, qui mêle beauté et poésie. L'auteure sait extrêmement bien manier les mots, avec justesse. Je pense lire son premier roman, Azadi, sorti en janvier 2015, tant j'ai envie de retrouver cette plume qui nous saisit et qui nous charme à la fois. Je ferais tout de même un reproche qui peut rebuter bien des lecteurs, ce sont les longueurs. Il y a à mon sens des chapitres qui ne sont pas forcément utiles. Cependant, il y a des chapitres mémorables qui méritent le détour, comme par exemple celui sur Tania et Josh (la lycéenne et le drogué), sur Birgit et Johnny, sur Bani Moussa (le djihadiste), sur Nick (qui veut tuer son ex-femme despote et son ex-patron) et Ottavia et son grand-père. Ce sont des noms qui ne vous disent rien bien entendu, mais quand vous lirez ce roman, vous ne serez pas prêts de les oublier...

En conclusion, La Trêve est un roman à la croisée des genres original, intelligent, brillant et unique à la fois. Cette galerie de personnages avec leurs bouts de vie exposées représente les mille visages de cette Amérique si étonnante. Même si l'auteure ne nous donne aucune explication sur cette trêve, ce roman nous fait réfléchir sur ce monde où il ne se passe rien, par rapport à notre monde réel où il se passe tous les jours des choses horribles. Un roman parfois difficile à lire, car il demande quand même une certaine concentration avec tous ces nombreux personnages, mais au combien bien construit et magnifiquement écrit.
Lien : http://lesmotsdejunko.blogsp..
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