"
Sud" est un des rares morceaux de scène qui ont le goût de l'aventure.
C'est la première pièce des quatre écrites par
Paluel-Marmont, qui fut officier et que la littérature, très tôt, absorba.
Elle est née de son attirance pour les choses maritimes et coloniales.
C'est une pièce en trois actes et quatre tableaux.
Elle a été représentée, le 3 mai 1934, à Paris, pour le 71ème spectacle des Escholiers, sur la scène du théâtre des Ambassadeurs.
Dans une louche officine de Tanger, se prépare un envoi clandestin d'armes à des insoumis des confins du désert saharien.
Un bateau débarque le chargement sur une côte déserte.
Un émissaire des tribus rebelles vient en prendre livraison.
Le deuxième acte nous transporte en plein Bled, dans un poste avancé tenu seulement par quelques français, les lieutenants de Saint-Bernard et Tolbiac, et par des méharistes indigènes.
Le Rezzou qui doit gagner, à tout prix, le Rio de Oro pour y apporter les armes est signalé.
Il faut l'empêcher de passer et le détruire.
Les deux officiers ne se font pas d'illusions sur l'is
su du "baroud".
Ayant bien des chances de ne jamais en revenir, ils vont néanmoins au combat, sans crainte....
Le dernier acte nous ramène, à Tanger, dans le décor du premier acte.
Le drame qui s'est joué y est dévoilé par bribes.
Un jeune sous-lieutenant voudrait y venger ses camarades....
Cette pièce est née du goût de son auteur pour les lointains, la mer bruissante, le désert et l'aventure.
Elle est faite du contraste entre deux décors, de celui d'un coin sombre, mystérieux et laid où trône la douteuse enseigne "Exportations-Importations" avec un autre coin, lumineux celui-là, ensoleillé, magnifique, celui de la vie du désert saharien.
La pièce est faite aussi d'une atmosphère, d'un récit d'aventure.
Les personnages y sont peints avec justesse, avec finesse et solidité.
Et l'épilogue, assez inattendu, apporte, à ce splendide double drame, un implacable dénouement.
Concise et tendue, l'écriture est efficace.
N'ayant eu que quelques représentations, de caractère privé, pour les Escholiers et leurs invités, cette pièce est peu connue.
Pourtant elle se redécouvre avec beaucoup de plaisir dans ce 352ème numéro de "
La Petite Illustration" paru en août 1934.