Il vaut mieux ne parler à personne des gens qu'on aime. Les mots pour dire la magie et le mystère de la personne qu'on aime n'existent pas.
Je regarde [ mon papa ]. Sous ses yeux, il a des vilaines poches comme des petits sacs à soucis.
Et puis un jour, les disputes [entre mes parents] ont disparu. Plus de cris, plus de ricanements. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Peut-être à cause de moi ? Parce que j'étais toujours là à entendre les mots qui font mal ? Ou parce que les mots à force d'être dits ne voulaient plus rien dire ? (p. 23)
Je suis devenu l'enfant sans "je t'aime". Un orphelin privé d'amour à cause de parents trop fatigués pour le lui dire.
une fois, j'ai demandé à papa qui était son meilleur ami et il m'a répondu "ta maman". Papa n'a pas de copains à qui téléphoner en dehors de tous ceux avec qui il travaille. Moi, je pense que son meilleur ami, c'est quand même le balai-brosse avec lequel il cire le parquet.
Les gens ont tous leurs petites faiblesses, leurs moments de fatigue, de stress, et n'importe qui peut en passer par là. Souvent, les gens pensent que celle ou celui qui en vient à se rendre à l'hôpital pour se faire soigner a baissé les bras. Or, crois-moi, c'est tout le contraire. Le malade qui se fait soigner sait au moins qu'il est malade. Contrairement à tous ces gens qui s'enferment chez eux en essayant de se convaincre que tout vas toujours bien.
Quand on pleure et que quelqu'un vous touche, on pleure encore plus, comme si le fait d'être aimé n'arrangeait rien.
Quand une grande personne décide de ne plus parler d'un souci, elle l'enterre si profond que personne n'ose proposer sa pelle.
Il vaut mieux ne parler à personne des gens qu'on aime. Les mots pour dire la magie et le mystère de la personne qu'on aime n'existent pas. En parler retire même un peu de magie et de mystère. Après, c'est quelqu'un comme tout le monde et c'est bien fait pour celle ou celui qui en a trop parlé.
Dépression : ça ne s'attrape pas, Simon. Ca arrive et puis ça s'en va, pour la plupart du temps. Des fois, ça vient de l'enfance, des fois non. Ou de la drogue, ou de la mort d'un proche. Ou d'un grand ras le bol de tout.