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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A ceux qui vivent dans l'oubli du monde, l'indifférence absolue, à ceux-là il ne reste pour glaner une once de considération qu'à espérer une maigre pensée de la part de leur fossoyeur. Le seul qui pourrait alors leur souhaiter la paix dans le repos éternel. Eux qui auront vécu dans un pays où le mot amour n'existe pas.

C'est à ce stade de désespoir que sont parvenues Yeonmi Park et sa mère lorsqu'elles s'engagent dans le désert de Gobi pour rejoindre la Mongolie. A ne compter plus que sur les étoiles pour guider leurs pas. Seront-elles ces amies qui leur porteront un peu d'intérêt.

Dans le système nord coréen, les individus n'existent pas. Les imaginer comme prisonniers ou comme otages, c'est encore leur donner de la valeur. Dans le système nord coréen les individus sont devenus des objets voués au culte de leur tortionnaire.

À qui n'a pas connu la faim, la hantise d'être dénoncé, quand "même les souris et les oiseaux vous écoutent", à qui n'a pas connu la privation de liberté quand le seul tort est celui d'être né au-delà d'une limite tracée par les hommes, à celui-là il faut dire lisez cet ouvrage : Je voulais juste vivre de Yeonmi Park.

Franchir la frontière pour s'échapper de la Corée du Nord ne donnait pas pour autant la liberté à Yeonmi et sa mère. Cela leur donnait le droit d'être vendues, violées, et la hantise d'être renvoyées en enfer. Que de force de caractère et de fol espoir d'un lendemain meilleur il a fallu à une personne encore immature, mais déjà déterminée à ne plus endurer la faim et la négation de la personnalité, pour accepter de devenir une valeur marchande.

Et au bout du périple, une vie à commencer. Avec pour premier défi celui de gommer aux yeux des autres le handicap de naître au monde à quinze ans. Car d'enfance, Yeonmi a été privée. L'enfance c'est la période du rêve. En Corée du Nord, le rêve est comme l'amour, absent du vocabulaire.

Dans le concert des nations, il s'en trouvera pour serrer la main de celui qui engage des sommes faramineuses pour doter son pays de l'arme nucléaire, alors que les êtres qu'il retient entre ses frontières meurent de privation. La raison d'état est déraison quand elle rabaisse l'homme.

Un ouvrage qui a le mérite de sortir les Nord-Coréens de l'indifférence à défaut de les extirper des griffes de la folie. Car ils sont encore des millions à ne rêver ni espérer de liberté.

Un ouvrage édifiant.
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Cette autobiographie est sans conteste la plus difficile que j'ai lue.
Yeonmi Park n'était qu'une jeune fille quand avec sa mère elle a décidé de quitter la Corée du Nord au péril de sa vie. Après des années de galère et de souffrances entre le trafic humain et les différentes formes de violence de la part des passeurs et des Chinois qui ne considèrent pas les Nord-Coréens comme étant des réfugiés mais des clandestins illégaux, Yeonmi a enfin trouvé la liberté en Corée du Sud.
Aujourd'hui militante des droits de l'homme, elle utilise sa voix avec courage afin de nous exposer les horreurs de son pays natal. Ce pays où l'on pense pour vous, décide pour vous, où on peut vous envoyer dans un camp de travail vous ainsi que vos parents et vos enfants (un seul coupable ne suffit pas, trois générations sont punies) pour un motif absurde, et où la pauvreté y est extrême.
Ceci est un témoignage effrayant, glaçant et choquant à propos de l'un des pays les plus fermés et les plus secrets du monde qui tente de nous vendre une vitrine saine et moderne.
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Les rives du fleuve Yalu marquent la frontière entre la Chine et la Corée du Nord. Yesan, sur la rive ouest, est la ville natale de l'auteure. de l'autre côté se trouve la ville chinoise de Changbai.
En Corée du Nord, la dynastie des dictateurs Kim dirige le pays socialiste depuis trois générations. Pour la Chine, les Coréens qui franchissent le fleuve sont considérés comme des migrants économiques et reconduits chez eux, ils n'ont pas de statuts de réfugiés politiques : il faut préserver l'entente commerciale entre les deux pays et ne pas provoquer ce petit état possédant un programme d'armes nucléaires.
Dans ce livre, Yeonmi Park revient sur les deux années qui se sont écoulées entre la nuit où, accompagnées de sa mère, à la suite de sa soeur, elles ont traversé le fleuve et le jour où elles sont arrivées en Corée du Sud. Elle revient aussi sur les conditions de vie de cette famille de quatre personnes dans une Corée du Nord abandonnée par toutes les grandes puissances communistes à la fin de la guerre froide.
Elle passe son enfance à Yesan, une ville de 200 000 habitants où la température peut descendre jusqu'à -40 °C. Son père, Park-Jin-Silk, fait vivre la famille grâce à de petits trafics en tout genre. le froid, l'absence d'électricité et d'eau courante, le linge lavé dans le fleuve, la malnutrition, tout ceci semble totalement lunaire.
L'auteur nous décrit les inminban, unités de surveillance du voisinage, auquel toute la population est tenue d'appartenir, les paroles « déplacées «  devant être dénoncées en permanence. C'est le songbun, sorte de système de castes, qui décide de votre place et de vos opportunités d'avenir au « pays du matin calme ». Seuls compte les liens familiaux et la loyauté au parti.
Il m'est très difficile de poser une critique sur un livre pareil : je dirais juste imaginez vos pires cauchemars réunis dans une seule existence et vous aurez une vague idée de ce que cette jeune femme a vécu et de ce qu'elle a réussi à accomplir. Terrible.
C'est un exemple de parole de femme forte et déterminée.
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Ce témoignage est l'un des rares qui soit publié en France sur la Corée du Nord, et sur ceux qui ont réussi à fuir le pays. Ce livre se découpe en trois parties, Corée du Nord, Chine et Corée du Sud, parce que, pour bien comprendre les raisons de la fuite de Yeonmi, de sa mère, et, un peu plus tôt, de sa soeur aînée, il faut connaître les conditions de vie en Corée du Nord. Elles sont inimaginables vues de France, puisqu'elles font penser à la fois au moyen-âge et aux heures noires de la guerre. Je dis « moyen-âge » parce que nous n'avons plus, en France, de famines depuis longtemps, de difficultés à faire soigner une maladie bénigne, ou d'unité pour accueillir un enfant prématuré. Nous ne pourrions nous passer d'électricité, et je ne parle pas seulement de coupures ponctuelles qui peuvent arriver en cas de tempête. Je parle des « heures noires de la guerre » parce que chaque coréen vit dans la crainte d'être écouté, dénoncé, trahi, pour une broutille, une parole prononcée sans réfléchir. Il en faut peu pour jeter une famille entière dans l'opprobre. Il est impossible de remonter la pente.
Le désir de partir devient alors logique, évident. Ce que Yeonmi Park nous raconte ensuite est tout aussi pénible, inimaginable, de ce trafic d'être humain qui se fait dans l'indifférence générale. Dans son récit, elle nomme ce qui leur est arrivé, à elle et à sa mère, mais elle n'emploie jamais de termes crues, les situations sont en elles-mêmes suffisamment choquantes sans qu'il soit besoin d'en ajouter.
Puis, vient la Corée du Sud – et pas en un jour, nous ne sommes pas dans un film ou une série télévisée. Terre promise ? Paradis ? Les épreuves ne sont pas finies et si Yeonmi nous conte les siennes, elle passe volontairement sous silence celles vécues par sa soeur. Il a fallu s'adapter à ces conditions de vie, pas si différentes des nôtres (voir l'abondance des émissions de télé-réalité, l'omniprésence du bruit, les moyens de communication) et aussi, à la liberté.
Je voulais juste vivre est un livre accessible pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur la Corée.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Ce témoignage est divisé en trois parties. La première se passe en Corée du Nord, la deuxième en Chine et la troisième en Corée du Sud.


La jeune Yeonmi livre un témoignage fort, d'une grande rareté. En effet, en raison de la dictature en Corée du Nord, ce pays dans lequel les pensées sont contrôlées, où la délation est une pratique encouragée, où la liberté n'existe pas, où la répression est terrifiante et où les contacts avec les pays extérieurs sont passibles de mort, les informations le concernant sont très peu nombreuses. le culte du dirigeant est si poussé que la population croit que c'est lui qui fait la météo et fait tourner la Terre et qu'il peut lire dans l'esprit de chacun. En lisant Je voulais juste vivre, j'ai encore plus eu conscience de la chance que j'avais d'être née en France, d'avoir un libre-arbitre, une liberté de pensée et de parole, un accès aux livres, aux films, etc. Même si j'avais conscience de la dureté de la vie en Corée du Nord, ce que décrit Yeonmi Park est effroyable et ne peut que révolter.


Lorsque certains Nord-coréens réussissent à s'échapper et à rejoindre la Chine, ils ne s'imaginent pas qu'ils vont atterrir dans un nouvel enfer. La politique d'immigration chinoise et celle de l'enfant unique a ouvert la voie à des trafics d'êtres humains. de plus, la peur, justifiée, d'être renvoyés dans leur pays d'origine, conduit ces exilés à subir un nouvel asservissement.


Ce récit de vie m'a bouleversée. de plus, la narration est telle que c'est un livre qui pourrait presque se lire comme un roman, si les faits horribles n'étaient pas réels. A mon avis, Je voulais juste vivre est un témoignage nécessaire et inestimable. Les dernières pages qui décrivent les sentiments de Yeonmi Park lorsqu'elle a pris conscience des épreuves qu'elle avait surmontées, m'ont provoqué des frissons. J'ai lu son parcours et j'ai entendu ce qu'elle avait à dire.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Un livre dont on ne sort pas indemne et qui est inoubliable.
Ce témoignage d'une transfuge de Corée du Nord, est intéressant car il est neutre, c'est le récit de la vie de Yeonmi de ses 10 à 22 ans, où elle arrive enfin en Corée du Sud.
C'est un destin particulier et difficile. Car il est difficile d'avoir une vie douce, où l'on mange à sa faim, on écoute de la musique, on sort, on s'amuse, sans demander d'autorisation officielle quand on est née en Corée du Nord, où sévit la dictature.
Dans le pays natal de Yeonmi, les souris et les murs écoutent et répètent aux dirigeants tout ce qu'on dit, le dirigeant est celui qui crée la météo, et on le croit vu que les informations auxquelles on accès sont uniquement celles du régime.
Quand son père perd son travail au marché de métaux, la famille tombe en disgrâce, et subit la famine.
Une période très dure va s'ensuivre, obligeant Yeonmi et sa mère à fuir en Chine, espérant trouver de l'aide.
Le passage en Chine va être une période très difficile, où la traite des humains existe toujours, car elles vont être vendues. Elles seront séparées, se retrouveront, seront séquestrées. C'est très dur et malgré tout, Yeonmi va réussir par la force de son caractère à trouver du positif et à avancer vers la liberté.
Laquelle liberté, quand elle arrivera en Corée du Sud, sera une ultime étape à franchir, car il faut qu'elle l'apprenne et sache l'utiliser.
C'est une fois sa liberté appropriée, que Yeonmi a eu le courage de nous faire partager son incroyable destin.
Au final, c'est une lecture poignante, passionnante, empreinte d'optimisme, qui se lit d'une traite !

Lien : http://carnetslecturesophie7..
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Yeonmi vit en Corée du Nord et raconte son histoire et celle de sa famille dans cette dictature.

En dire plus serait de trop. Ce livre est de ceux dont on ne sort pas indemnes. Au delà j'y ai appris beaucoup sur la Corée du Nord, ainsi que la Chine et la Corée du Sud.
C'est un livre que je conseille très fortement
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La Corée du Nord est le pays le plus militarisé au monde, et un parmi les pays ou les droits de l'homme sont les plus bafoués, on retrouve l'endoctrinement, la déshumanisation, le culte de la personnalité, la famine, le marché noir, la suspicion, la dénonciation, l'absence de libertés de penser, de circuler, d'instruction, l'absence d'un bon système de santé, la propagande, l'exode, les réfugiés, vers la chine ou la Corée du Sud, .....
C'est ce que va vivre Yeonmi Park, qui est née en 1993, en Corée du Nord, avant de fuir vers la chine ou elle servira de marchandise pour être vendue et achetée et revendue à un homme.....puis essaiera encore de fuir vers la Corée du Sud.
Cette autobiographie nous montre la vie brutale qu'a subit cette jeune coréenne , et son évolution suite à la découverte du monde au-delà des frontières.
Elle découvre qu'on peut emprunter tous les ouvrages que l'on désire lire dans une bibliothèque,
L'analyse de son apprentissage à l'intégration dans une société type occidentale est intéressante, elle apprend à penser, à choisir, à aimer....
Elle deviendra une militante pour la cause des réfugiés de Corée du Nord, en leurs apportant aide, soutien, protection, écoute.
Belle histoire de lutte pour le droit d'exister.
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Un livre poignant à mettre entre toutes les mains. Un témoignage de la vie en Corée du Nord, d'une vraie dictature. Il fait partie des lectures que je n'oublierai jamais, ces lectures qui rappellent l'incommensurable chance de vivre en pays civilisés et modernes.
Un éclairage sur l'endoctrinement psychologique puissant du totalitarisme.
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J'en sors bouleversée...et honteuse de ne m'être pas penchée plutôt sur la Corée du Nord. Faut dire avec l'éclat, la dynamique via les dramas, K pop et le tourisme qui prend de l'ampleur en Corée du sud, on pourrait malgré nous, oublier ce qui se passe de l'autre coté de la frontière : L'horreur.

« La faim était désormais omniprésente. Je ne rêvais plus de pain. Tout ce que je désirais, c'était avoir quelque chose à manger à mon prochain repas. Sauter un repas pouvait littéralement signifier la mort, par conséquent c'est devenu ma plus grande peur et mon obsession.
On se fiche du goût de la nourriture et on ne mange pas avec plaisir. On ne mange plus que pour survivre, avec un instincts animal, calculant sans s'en rendre compte combien de temps en plus chaque bouchée va nous faire tenir. »

On voit, on ressent à travers ses mots toute la souffrance qu'elle a enduré...La faim...On ne peut regarder un grain de riz négligemment laissé dans la casserole de la même manière. La violence aussi. On constate tout la complexité pour déconstruire une personne embrigadée dans une dictature, coupée du monde. On note aussi toute la manipulation que subit la population depuis leur naissance.

J'avoue que même après ma lecture, je suis en état de réflexion, mais aussi une soif de me documenter davantage sur ce qui se passe là bas. Féru d'histoire, je me demande encore pourquoi j'ai attendu si longtemps . Merci, kamsa hamida Yeonmi Park de m'avoir ouvert les yeux.

Il me semble nécessaire de relayer son message, sa vie alors, à mon niveau, je ne peux que vous encourager à lire son livre, sa vie.

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