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EAN : 9782253186380
384 pages
Le Livre de Poche (12/04/2017)
4.35/5   243 notes
Résumé :
Yeonmi a 13 ans, sa courte vie est déjà marquée par le désespoir. Elle n'a qu'une solution : fuir son pays, la Corée du Nord. Elle ne se doute pas que le chemin vers la liberté va l'entraîner en enfer... Après des années de privations et de harcèlement, par une nuit glaciale, Yeonmi, 13 ans, et sa mère, réussissent à traverser le fleuve Yalu qui marque la frontière entre la Corée du Nord et la Chine. Elles laissent derrière elles leur pays natal et ses horreurs : la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
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Un monde de science fiction, imaginez...
Les humains sont conditionnés dès l'enfance, tout est fait pour qu'ils ne pensent pas par eux même.
Non seulement il est inutile de penser, mais c'est même dangereux.
Dieu n'existe pas, mais il y a tout de même dix principes qui tendent tous vers l'adoration d'un être suprême.
Chacun doit surveiller ses voisins, il est donc impératif d'être bien attentif à ses paroles.
Voyager à l'intérieur de ce monde est très difficile, alors découvrir un ailleurs... inutile de rêver ! Même essayer de découvrir ce qu'il se passe au-delà est répréhensible.
La plupart des habitants ne conçoivent pas qu'il existe d'autres mondes très différents et bien meilleurs que le leur.
Il y a beaucoup de devoirs, peu de droit et pas de liberté du tout dans ce monde. Et comme si ça ne suffisait pas, par-dessus tout ça... on y meurt très souvent de faim.

Ce monde de science fiction existe ! ... Oui... Là ! ... Aujourd'hui ! sur notre planète ! Ce monde, c'est un pays... la Corée du Nord.

Ils sont assez rares ceux qui arrivent à en sortir et ce qu'ils en racontent fait froid dans le dos. Avec l'histoire de cette jeune-femme, ce livre pourrait se classer dans la catégorie "horreur". À l'âge de 13 ans, avec sa mère, elles ont réussi à s'échapper de cet enfer, et après encore bien des épreuves, Yeonmi Park est depuis, devenue une militante des droits de l'homme.

Un témoignage hallucinant et émouvant... à découvrir !
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Yeonmi Park n'a que 13 ans lorsqu'une nuit de mars 2007, elle entraîne sa mère de l'autre côté du fleuve Yalu, frontière naturelle entre la Corée du Nord et la Chine. Poussée par la faim et les mauvais traitements infligés à sa famille par le régime des Kim, l'adolescente rêve aussi de ce qui n'est encore pour elle qu'un concept abstrait : la liberté. Confiante et naïve, peu habituée à penser par elle-même, Yeonmi ne sait pas que cette traversée va la faire passer d'un enfer à l'autre. En Chine, les clandestines nord-coréennes sont une marchandise pour les trafiquants d'êtres humains. Violées, maltraitées, vendues dans des fermes à des ''maris'' qui les traitent en esclaves, elles doivent en plus se cacher des autorités susceptibles de les renvoyer vers la Corée, un camp de travail ou de rééducation, la torture et la mort. Ce parcours va être celui de Yeonmi et de sa mère. Dans leur malheur, les deux femmes ont tout de même la ''chance'' d'être entre les mains d'un homme qui a conservé un fond d'humanité. Il les aide à faire venir leur mari et père même si celui-ci, atteint d'un cancer, n'aura pas le temps de profiter de sa liberté. Reste Eunmi, la soeur aînée de Yeonmi qui les a précédées dans l'exil. A-t-elle été arrêtée en Corée du Nord ? Est-elle en Chine ou déjà en Corée du Sud ? le chemin sera long pour l'adolescente avant d'accéder à la vraie liberté, de réunir sa famille, de s'adapter à une société aux antipodes de tout ce qu'elle a connu et de dire sa vérité au monde.

Triste et émouvant, mais aussi hallucinant et incroyable, le témoignage de Yeonmi Park est nécessaire pour découvrir et comprendre le pays le plus fermé et la dictature la plus sévère du monde. Son difficile parcours est la dénonciation d'un régime qui prive son peuple de ses droits les plus élémentaires, l'affame, lui lave le cerveau et le maintient sous le joug d'une terreur permanente.Ils sont peu nombreux ceux qui ont le courage de fuir, d'abord parce qu'ils mettent en danger leur famille restée sur place, ensuite parce qu'ils n'ont aucune idée de ce qu'il y a en dehors de leurs frontières et aussi parce que les garde-frontières ont ordre de tirer à vue sur les fuyards. Pour ceux qui partent, les obstacles s'accumulent. Il faut survivre à la Chine, peu disposée à accueillir les réfugiés, survivre aux trafiquants, survivre au passage en Corée du Sud et à la suspicion d'espionnage, survivre au centre d'apprentissage de la démocratie, survivre à la difficile intégration, survivre à l'ostracisme, survivre à l'abondance. Oui, Yeonmi Park est une survivante qui a fait de son passé une force pour devenir une féroce militante des droits de l'homme, une ennemie déclarée du régime de Pyongyang. Une lecture instructive et nécessaire.
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Lorsqu'on vit dans un pays où on peut crier haut et fort contre les injustices, on a du mal à imaginer que d'autres ne peuvent pas le faire.
Et si seulement il n'y avait que ça...
Comment imaginer que la politique d'un pays, interdit à ses citoyens de s'exprimer? Comment imaginer que les gens ne peuvent pas manger à leur faim? Comment imaginer que le trafic des êtres humains est encore d'actualité à nos jours?
C'est en lisant "Je voulais juste vivre" que je me suis rendue compte de la réalité dans la Corée du Nord et de son système communiste.(j'ai déjà lu sur ce pays, mais aucun livre ne m'a éclairé comme celui-ci).

Les dictatures ont cela en commun: la propagande et la persécution lorsque leur idéologie ne fonctionne pas comme il faut.

Corée du Nord, Chine, Mongolie, Corée du Sud, le parcours de Yenonmi Park et d'autres nord-coréens ressemble à un film d'action.
Il faut du courage et un peu de chance pour s'en sortir. Est-ce qu'elle en a eu de la chance?
Je ne sais pas, il faut lire le livre pour se faire sa propre opinion.
Par contre le courage est là, dans toutes les actions qu'elle a accompli. le courage est dans le désir de dénoncer les injustices, le courage est d'avouer sa propre naïveté, le courage c'est de faire tout le possible pour aller d'avant.
Ecrire pour se souvenir, écrire pour panser ses blessures...
Un livre bouleversant et instructif que je vous conseille vivement.
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Devant les horreurs décrites dans ce récit sur la vie en Corée du Nord, et le courage déployé pour se sortir de ce pays, on ne peut que compatir aux souffrances endurées par l'auteure et sa famille et tout le peuple qui survit dans ce pays.
Je ne pensais pas que la vie dans ce pays était à ce point un enfer.
Excellent témoignage, c'est un livre que je recommande vivement.
Je remercie Loneliness de me l'avoir fait découvrir.

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A ceux qui vivent dans l'oubli du monde, l'indifférence absolue, à ceux-là il ne reste pour glaner une once de considération qu'à espérer une maigre pensée de la part de leur fossoyeur. Le seul qui pourrait alors leur souhaiter la paix dans le repos éternel. Eux qui auront vécu dans un pays où le mot amour n'existe pas.

C'est à ce stade de désespoir que sont parvenues Yeonmi Park et sa mère lorsqu'elles s'engagent dans le désert de Gobi pour rejoindre la Mongolie. A ne compter plus que sur les étoiles pour guider leurs pas. Seront-elles ces amies qui leur porteront un peu d'intérêt.

Dans le système nord coréen, les individus n'existent pas. Les imaginer comme prisonniers ou comme otages, c'est encore leur donner de la valeur. Dans le système nord coréen les individus sont devenus des objets voués au culte de leur tortionnaire.

À qui n'a pas connu la faim, la hantise d'être dénoncé, quand "même les souris et les oiseaux vous écoutent", à qui n'a pas connu la privation de liberté quand le seul tort est celui d'être né au-delà d'une limite tracée par les hommes, à celui-là il faut dire lisez cet ouvrage : Je voulais juste vivre de Yeonmi Park.

Franchir la frontière pour s'échapper de la Corée du Nord ne donnait pas pour autant la liberté à Yeonmi et sa mère. Cela leur donnait le droit d'être vendues, violées, et la hantise d'être renvoyées en enfer. Que de force de caractère et de fol espoir d'un lendemain meilleur il a fallu à une personne encore immature, mais déjà déterminée à ne plus endurer la faim et la négation de la personnalité, pour accepter de devenir une valeur marchande.

Et au bout du périple, une vie à commencer. Avec pour premier défi celui de gommer aux yeux des autres le handicap de naître au monde à quinze ans. Car d'enfance, Yeonmi a été privée. L'enfance c'est la période du rêve. En Corée du Nord, le rêve est comme l'amour, absent du vocabulaire.

Dans le concert des nations, il s'en trouvera pour serrer la main de celui qui engage des sommes faramineuses pour doter son pays de l'arme nucléaire, alors que les êtres qu'il retient entre ses frontières meurent de privation. La raison d'état est déraison quand elle rabaisse l'homme.

Un ouvrage qui a le mérite de sortir les Nord-Coréens de l'indifférence à défaut de les extirper des griffes de la folie. Car ils sont encore des millions à ne rêver ni espérer de liberté.

Un ouvrage édifiant.
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Citations et extraits (76) Voir plus Ajouter une citation
Je devais reprendre toute mon éducation. Depuis le début.
Nous étions nombreux à avoir des difficultés à nous adapter à la classe. Rester assis sans bouger sur une chaise n'était ni confortable ni naturel pour nous. Et les leçons étaient souvent déroutantes. Nos manuels scolaires n'employaient plus les "chiens d'Américains" comme unité de mesure pour les additions et les soustractions - maintenant nous avions de beaux fruits colorés comme les pommes et les oranges. Je ne connaissais toujours pas mes tables de multiplication. Et j'avais besoin d'aide pour les bases comme l'alphabet. En dehors des caractères coréens, le seul alphabet que je connaissais était celui que nous utilisions en Corée du Nord pour épeler les mots russes. En apprendre un nouveau semblait une tâche écrasante.
Les éducateurs passaient beaucoup de temps à nous enseigner le monde au-delà des frontières fermées de la Corée du Nord. C'était la première fois que nous apprenions qu'il existait des démocraties prospères sur toute la surface du globe, et que la Corée du Nord était l'un des pays les plus pauvres de la planète, et le plus répressif de tous. J'arrivais à croire que Kim Jong-il vivait dans des demeures luxueuses pendant que son peuple mourait de faim. Mais je ne pouvais accepter que ce soit son père, le Grand Dirigeant Kim Il-sung, et non le diable yankee ou les envahisseurs sud-coréens, qui avait commencé la guerre de Corée en 1950. Pendant longtemps, j'ai simplement refusé de le croire. Considérer que la Corée du Nord était la victime perpétuelle de l'agression impérialiste faisait partie de mon identité.
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Après ma fuite en Corée du Sud, j'ai appris avec surprise que les bourgeons et les jeunes pousses du printemps symbolisent la vie et le renouveau dans le reste du monde. En Corée du Nord, le printemps est la saison de la mort. C'est la période de l'année où nos réserves de nourriture sont épuisées et où les fermes n'ont aucune production puisque les cultures viennent juste d'être plantées. C'est au printemps que la plupart des gens meurent de faim. Ma sœur et moi entendions souvent des adultes marmonner en hochant la tête devant des cadavres dans la rue : "Dommage qu'ils n'aient pas tenu jusqu'à l'été !"
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La première chose qu'ils nous ont apprise au Centre d'intégration de Hanawon a été l'hymne national. Nous étions tous très doués pour le chanter. Après tout, c'était le genre de talent que nous Nord-Coréens avions perfectionné toute notre vie. Le reste s'est révélé beaucoup plus compliqué.
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En Corée du Nord, contrôler vos allées et venues, ce que vous apprenez, l'endroit où vous travaillez et ce que vous dites ne suffit pas au gouvernement. Il faut aussi qu'il vous contrôle au travers de vos émotions, il fait de vous un esclave de l'Etat en détruisant votre individualité et votre capacité à réagir à des situations en vous appuyant sur votre expérience personnelle du monde.
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La faim était omniprésente. Tout ce que je désirais, c'était avoir quelque chose à manger à mon prochain repas. Sauter un repas pouvait signifier la mort, par conséquent c'est devenu ma plus grande peur et mon obsession. On se fiche du goût de la nourriture et on ne mange pas avec plaisir. On ne mange plus que pour survivre, avec un instinct animal, calculant sans s'en rendre compte combien de temps en plus chaque bouchée va nous faire tenir.
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