AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 16 notes
5
3 avis
4
2 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Cette critique porte sur la nouvelle "Le Puits" qui appartient au recueil Les Limites de la nuit. Eduardo Antonio Parra est un écrivain mexicain que je découvre. Et quelle découverte ! Un uppercut !

Le narrateur semble apprécier l'ombre (on notera la référence au titre du recueil). Il est avec un garçon et l'amène quelque part. Visiblement, le chemin est rude et le garçon a du mal à avancer. Pendant ce périple, il lui raconte sa vie et notamment un certain épisode : voulant se faire de l'argent avec un copain, ils ont arnaqué des paysans. Mais on n'extorque pas de l'argent à de pauvres cultivateurs sans que ça se retourne contre les escrocs… Et le garçon est bien loin de se douter qu'il va lui aussi subir les conséquences de cet épisode.

Je n'en dis pas plus ! Mais sachez que cette nouvelle associe tout ce que j'aime : une attente et une chute à la fin qui laisse sur le derrière ! En revanche, âmes sensibles s'abstenir.
Lien : https://promenadesculturelle..
Commenter  J’apprécie          403
Fièvreuses sont les nuits d'Edouardo Antonio Parra. Du crépuscule à l'aube, pas certaine qu'il est bon se promener dans les rues de Monterrey ou Ciudad Juarez car ce sont des "villes qui engendrent des animaux nocturnes assoifés de sang" où l'on retrouve "cette saveur violente et souterraine des villes frontalières". Voilà ce qui décrit bien l'atmosphère de ces neuf nouvelles présentant des personnages vengeurs, violents, violeurs, intoxiqués à tout et toujours dans un paysage désolant. Des personnages pour qui on ne voit ni échappatoire, ni espoir. Même ce fleuve, qu'il ne suffirait que de traverser à la nage pour arriver dans ce qui nous semble un ailleurs meilleur, est inacessible et /ou mortel. "Les Limites de la nuit" sont au contraire sans limites pour ces personnages sans contrastes mais oh combien intéressants. À lire pour qui n'a pas peur de son ombre.
Commenter  J’apprécie          390
Attention danger quartiers malfamés la nuit!
Voilà un peu l'idée qui m'a traversé l'esprit en lisant le prospectus de ce voyage mexicain aux limites de l'horreur.
Stephen King te hérisse, la seule lecture de Cujo t'a filé des cauchemars et là, tout de go, te voici embarquée dans ce monde cruel "qui engendre des animaux nocturnes assoiffés de sang", ferme ce livre et attrape un bon roman d'amour bon,bon,bon pour le moral.
Deuxième pensée préventive.
Curieuse invétérée,j'ai continué, sur la pointe des pieds, prête à prendre les jambes à mon cou en cas de mort aux trousses.
Et puis, Les limites de la nuit, n'ont-elles pas reçu le prix Antonin Artaud?
Visitons!
Une bande de délinquants complote sur une rive du Rio Bravo, n'ont-ils pas juré cinq ans auparavant de "faire la peau" aux salauds de gringos qui traversent le fleuve? L'un d'entre eux aurait-il failli à sa parole? Houlà! Une lame scintille!
A travers la vitre sale d'un motel minable un couple s'agite, s'insulte,se pâme ("le chercheur de plaisir" et sa dulcinée) sous l'emprise d'alcool, de cocaïne et de shit.
De fantasme en fantasme, un couteau émerge à nouveau!!!
Aïe!!!
C'est quoi ces allées et venues, entre voitures à l'arrêt, travestis et putes mauvais chic, mauvais genre? Et c'est qui cette déesse de romans photos en recherche "d'adorateur nocturne"? Passons!
Coupure de courant!
Quelle déveine. Des cris émergent d'une voiture. Un viol?
Fuyons!
Un petit café ferait l'affaire histoire d'effacer énergiquement les frayeurs ambiantes!
Tiens, une boite! Pauvre type qui désire sans recevoir en retour!
Pas de café sans vrai café!
Un pub! Encore un pauvre type, non un riche homo, mais has been. A moins que?
Marche à l'aveuglette.Un puits. Long monologue tissé de haine. Pas de puits. Courons!
Une ambulance.Un accident. Les mourants parlent tous le même langage à moins qu'ils se détestent en vie. Mort, vie, morts-vivants. C'est ça le Mexique des bas-fonds?
Dancing. Strip-tease.Du plus gai ou du plus morbide?
Un coup de révolver?
Racontées ainsi, mises un peu à distance, je m'en excuse auprès d'Eduardo Antonio Parra, Les limites de la nuit perdent de leur valeur littéraire car cet écrivain mexicain sait rendre une ambiance, décrire des personnages hors-normes à la limite de la folie, créer un suspense,susciter l'angoisse, manier le couteau dans la plaie du lecteur torturé qui, masochiste, en redemande sachant qu'il faut pénétrer dans ces neuf nouvelles bien calé sur le siège d' un train fantôme où l'on crie dés qu'un squelette grimaçant vous tombe dessus.
Et si c'était vrai? C'est vrai, sans doute et triste en y repensant toutes ces félures sans guérison possible!
C'est pourquoi j'ai mis cinq étoiles à ces récits qui dénoncent et à cette écriture sans limites tournée vers un avenir des plus prometteurs.
Commenter  J’apprécie          140
A l'instar de la tristement célèbre Tijuana dont elle a pris le relais, Ciudad Juarez, ville limitrophe avec les Etats-Unis, détient depuis 2008 le sinistre record de ville la plus violente du monde. Pas besoin de beaucoup d'imagination pour savoir à quoi ressemble la nuit dans un coin pareil… !
C'est cette nuit que nous raconte Eduardo Antonio Parra en 9 nouvelles à l'écriture sobre et impeccable, une nuit brûlante, violente, hantée par la mort, l'alcool, le sexe et le meurtre. En bordure du Rio Bravo dans lequel git probablement un nombre incalculable de cadavres, ou à Monterrey où coule le Rio Grande, dans le désert aride, la nuit s'étire et trouve son lot de désespérés, de personnages écrasés de violence et de solitude.
Un groupe de jeunes assoiffés de vengeance, un couple ravagé par la drogue et la recherche du plaisir, une femme recherchant dans la prostitution le plaisir que son ivrogne de mari ne lui donne pas, une panne de courant qui plonge la ville dans le noir et provoque viols et meurtres, un homosexuel en mal de compagnie, un ancien avocat véreux qui étanche sa soif de vengeance, un chasseur de primes… autant de personnages qui peuplent ces nuits mexicaines où la mort rode à chaque pas.
Violent, troublant, désespérant…
Commenter  J’apprécie          112
Ces nouvelles écrites dans un style simple, jouent avec le côté obscur et caché, tout en parlant de sujets sombres. Les atmosphères sont des lieux clos, troubles, enfumés, et les milieux à risque de la prostitution ou du crime. L'action se déroule généralement dans la rue, durant la nuit, ou bien dans le noir (coupure d'électricité, ou à la rugueur au fond d'un puits,…). L'atmosphère est souvent mélancolique, sensuelle, mais aussi rude ou bien crue. On ne sent venir aucun aboutissement positif à ces histoires, tant les récits sont noirs ou désespérés. C'est la loi du plus armé, du plus riche ou du plus mauvais qui fait rage dans ces milieux. Les personnages sont vindicatifs, pervers, manipulateurs, ou bien endormis par les vapeurs de l'alcool de leur verre (voir les récits qui se passent dans les bars). Un très beau recueil dans un style qui m'a touché. La première nouvelle parle du milieu de la pègre et de la mafia et des émigrés mexicains quittant le pays en traversant le fleuve, ce qui nous interpelle en ce moment.
Commenter  J’apprécie          90
Plonger dans les nuits mexicaines en ville le plus souvent, en campagne parfois.

Ambiance chaude, dépravée, survoltée entre mexicains et gringos, types louches, alcoolisés, accrochés aux basques de prostituées.

Tout est prétexte à violence : les règlements de compte, les femmes, la drogue, la folie, l'argent.

Un monde nyctalope, bestial, rugueux, tout dégénère vite pour une allumette, un regard.

Les hommes essayent d'échapper à leur destin dans le bras des femmes, de l'alcool, fuient et reviennent comme des mouches collées à de la glu.

Nouvelles machistes et noires.

3 nouvelles pour moi se détachent du lot :

La nuit la plus obscure, avec une construction en 4 tableaux qui s'entrecroisent. Crescendo de violence et de folie.

Le puits, folie pure et déjantée, à la limite du supportable.

Le chasseur, une pure expérience de western entre un mexicain qui a tué un blanc et un policier qui le cherche pour régler son compte et empocher une récompense.







Commenter  J’apprécie          60
Trois amis s'apprêtent à honorer un terrible serment. Un homme sent naître en lui une pulsion inédite. Une femme marche d'un pas décidé vers le coin de trottoir ou elle attendra ses clients. Trois adolescents ivres partent à la recherche de nouvelles sensations. Un habitué d'une boite de nuit contemple la danseuse que tous convoitent. Un amant éconduit cherche de la compagnie dans un bar. Un vieillard défiguré raconte sa triste histoire à un jeune homme. Un employé de banque et son patron rentrent tard sur une nationale mal éclairée. Un criminel pressent que justice sera faite d'une manière ou d'une autre… La nuit est en train de tomber sur un des pays les plus dangereux du monde, et ce soir, vous, lecteur, serez au mauvais endroit, au mauvais moment.
Telle est la promesse des Limites de la nuit. Principal décor de toutes ces histoires, la Nuit crée un monde sans ciel étrangement semblable au notre. La noirceur n'y est fendue que par les éclairs, par la lumière sale des phares des voitures qui roulent trop vite ou encore les faisceaux meurtriers des projecteurs de la migra, la police des frontières américaine, chargée de tirer à vue sur ceux qui voudraient goûter au paradis gringo. Les neuf nuits que Parra vous invite à vivre sont autant de malédictions, dont les victimes devront endurer la solitude et le désespoir si elles vivent assez pour voir le matin.
Eduardo Antonio Parra donne à la Nuit le pouvoir de démasquer l'Humanité et de révéler sa nature monstrueuse. Il décrit une faune dégoûtante et absurde de proies et de prédateurs qui se chassent, se violent et se tuent sans pitié. Mais l'auteur permet à ses personnages de rester humains : il prend soin de faire le lien entre ces créatures amorales, criminelles, et les hommes et femmes qu'ils étaient, avant les ténèbres. On se sent curieusement, anormalement proche d'eux. Perra crée des coupables qu'on ne peut pas juger.

En inventoriant toutes ces déchéances, cet ouvrage a quelque chose de l'exercice de style. On se demande parfois si ce n'est pas le genre de recueil qu'on prend plus de plaisir à écrire qu'à lire. du monologue verbeux à l'apostrophe lapidaire, l'auteur joue d'un style tantôt factuel, tantôt poétique. Malgré quelques artifices, il garde toujours assez de réalisme pour conserver cette brutalité qui manque parfois au glamour vénéneux des films noirs. Quoi qu'il en soit, la variété des thèmes et des narrations en font un de ces livres où chacun trouve finalement quelque chose à apprécier.
JG
Lien : http://madamedub.com/WordPre..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (46) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}